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Ce que les couches et la pommade nous disent de l’économie

damircudic/iStockphoto

Ce que les couches et la pommade nous disent de l’économie

Les ventes de couches s’effondrent. À travers toutes les catégories—noms de marques, génériques, vrac et ainsi de suite—les ventes ont baissé. Pourquoi ? Non pas parce que les nouvelles technologies les ont rendus obsolètes. C’est parce que les gens réduisent leur budget jusqu’à la moelle.

Cela pourrait être un signe que l’économie est dans un état pire que beaucoup de gens ne s’en aperçoivent. Même les « survivalistes »—des écologistes se préparant à une catastrophe planétaire—classent fréquemment les couches comme, potentiellement, l’un des luxes les plus disputés d’un monde post-Wal-Mart [Supermarché américain].

Mais ne soyez pas trop désolé pour les sociétés qui fabriquent des couches. C’est sûr, elles peuvent être dans le même bain sur les ventes de couches, mais elles font leur beurre avec la vente de crème pour bébés : les ventes sont en hausse de 8 pour cent pour l’année. Pourquoi cela ? À cause des changes moins fréquents.

Les plus grandes contrariétés dues aux rougeurs engendrées par les couches semblent être dans des quartiers défavorisés de villes comme Chicago et Philadelphie, un signe que même dans des quartiers qui sont massivement subventionnés par les programmes sociaux, les gens se battent plus que d’ordinaire. Il faut choisir entre acheter les couches ou payer pour la nourriture et le chauffage, dit Daniel Taylor, un pédiatre à Philadelphie.

Avec un chômage aussi élevé et des salaires qui n’ont pas bougé en une décennie, pour beaucoup de gens il n’y a simplement pas de droit à l’erreur.

Un sondage national, en septembre dernier, a montré qu’un Américain sur trois serait incapable de rembourser un emprunt immobilier ou de payer son loyer au-delà d’un mois, s’il perdait son emploi. Un énorme 10 pour cent des sondés, gagnant 100 000 dollars par an ou plus, dit qu’il ne pourrait même pas couvrir un mois s’il perdait son emploi.

L’Amérique vit dans une nouvelle « ère de pauvreté qui s’étend lentement », écrit Malcolm Berko dans l’Oklahoman. Durant la décennie, 1997 à 2007, les consommateurs ont contracté plus de dettes que durant les 100 années précédentes.

Des détenus en charge de la caserne des pompiers

Le gouvernement montre le chemin. George W. Bush a ajouté 1,5 milliard de milliards de dollars à la dette nationale au cours de son premier mandat. Il a encore ajouté 3 milliards de milliards de dollars au cours du second. Le président Obama est sur le point d’ajouter autant de dette, durant ses quatre premières années, que le président Bush durant ses huit années budgétaires désastreuses. Puis le 16 novembre, le ministère des Finances a dit que la dette avait grimpé jusqu’au record de 15 milliards de milliards de dollars—presque 100 pour cent du pib de l’Amérique.

Évidemment, la dette doit finalement être remboursée (ou continuer de ne pas l’être). Cela devient impossible quand elle est particulièrement gargantuesque.

C’est là où se trouve l’Amérique, aujourd’hui, indique M. Berko. Cette génération « aura un niveau de vie plus bas que celui de ses parents »—c’est comme cela qu’il en sera.

Vous pouvez voir de l’endettement dans beaucoup de villes, et non pas seulement les récentes faillites très en vue à Birmingham, en Alabama ; à Vallejo, en Californie ; et à Harrisburg, en Pennsylvanie.

Dans Highland Park, dans le Michigan, la ville va littéralement être plongée dans l’obscurité. Le ministère chargé de l’énergie a repris possession de la plupart des 1 400 poteaux d’éclairage de la ville et les a vendus pour leur valeur, en tant que ferraille, dans le cadre d’un règlement pour couvrir 4 millions de dollars de factures arriérées. Les résidents disent que le nombre de crimes monte déjà.

Les questions d’argent sont si mauvaises à Topeka, dans le Kansas, qu’en octobre les fonctionnaires ont voté pour décriminaliser la violence domestique afin d’économiser le coût des poursuites. Le bureau du procureur du district a dit qu’il ne poursuivrait plus aucun délit. Depuis septembre, 30 procès pour violence domestique avaient été abandonnés.

Dans le comté de Georgia, en Floride, les fonctionnaires pensent à laisser des détenus pourvoir en personnel des casernes de pompiers. « Les détenus n’auraient pas de garde, mais seraient contrôlés par un système de surveillance et par les pompiers traditionnels qui seraient entraînés à garder les détenus », a annoncé la Florida Times Union (8 octobre 2011). La mesure ferait économiser au comté jusqu’à 100 000 dollars par détenu. La Californie a déjà 4 000 détenus servant dans les casernes de pompiers.

Des villes plongées dans l’obscurité. L’ordre public et la loi inappliqués. Des criminels libérés des prisons. Des riches devenant plus riches. Des pauvres devenant plus pauvres. Des gens de la haute société vivant d’une paie à l’autre. Une dette nationale de 15 milliards de milliards de dollars. Il est difficile de se représenter un quelconque retour imminent de l’Amérique prospère d’avant le krach de 2008.

En fait, les conditions économiques de l’Amérique deviendront bien pires avant qu’elles ne s’améliorent. Bientôt, le fait de réduire les couches sera la moindre des inquiétudes des gens.  

LA TROMPETTE EN BREF

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