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L’État islamique et l’Iran : dans la même équipe

GaryDorning/Trumpet

L’État islamique et l’Iran : dans la même équipe

L’Occident considère l’Iran comme un allié dans la guerre contre la terreur. Cette erreur s’avérera fatale.

Pour beaucoup de gens aujourd’hui, l’État islamique est devenu le visage du terrorisme islamiste radical grâce, en grande partie, à son don pour la mise en scène. À partir de ses bases en Irak et en Syrie, l’État islamique sème le trouble et le chaos dans tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et, de plus en plus, dans toute l’Europe et plus largement dans le monde occidental.

Ses œuvres sont si omniprésentes et si terrifiantes que beaucoup de gens en Occident considèrent, maintenant, l’État islamique comme la principale menace terroriste mondiale, et croient que la défaite du groupe est la solution contre le terrorisme islamique mondial. Pour beaucoup de gouvernements occidentaux, se confronter au groupe terroriste largement connu sous le nom d’État islamique d’Irak et de Syrie (eiis), c’est le point de concentration de leur politique étrangère vis-à-vis de l’islam radical.

On peut comprendre la pulsion à se concentrer sur l’État islamique. Lire que les combattants de l’eiis maintiennent un enfant de 4 ans dans un baril de pétrole et y mettent le feu soulève des émotions. Mais mener la guerre contre l’islam radical en se concentrant sur l’État islamique a conduit à des hypothèses imprudentes et, pour l’Ouest, à prendre des décisions risquées.

Courtiser l’Iran

Dans les capitales occidentales, la République islamique d’Iran est de plus en plus vue et accueillie comme un allié logique dans la guerre contre l’État islamique. Si vous considérez l’ei comme l’ennemi principal, courtiser l’Iran semble, alors, raisonnable : l’Iran chiite méprise l’ei sunnite et veut voir l’organisation terroriste supprimée autant que nous, regroupons donc les forces et combattons. Faire appel à l’aide de l’Iran a un sens pratique et tactique, également, considérant la proximité de Téhéran au champ de bataille.

Nous voyons cette logique utilisée régulièrement par des journalistes et des politiciens occidentaux. En avril, Newsweek avait un article intitulé : « Raison pour laquelle nous devrions laisser l’Iran combattre l’État islamique ». L’auteur disait : « La façon de faire plier l’ei sunnite, c’est de laisser l’Iran chiite mener le combat dans la guerre sectaire du Moyen-Orient, par le biais de forces presque aussi mauvaises comme le Hezbollah et les Gardiens de la révolution. Et de soutenir des mouvements chiites combattant des sunnites radicaux comme l’Iran le fait déjà au Yémen » (19 avril).

Le National Interest affirme : « Quoiqu’il soit une menace pour les intérêts américains, l’État islamique d’Irak et du levant (EI) nous présente une occasion unique de “réinitialiser” l’équation du Moyen-Orient—pour activement transformer des relations régionales, diminuer la guerre froide entre l’Iran et l’Arabie Saoudite et forger de nouvelles relations de travail avec l’Iran. Dans la mesure où les États-Unis cherchent à intensifier leur guerre contre l’ei et à forger une coalition contre le groupe terroriste, il est important que l’Iran soit inclus dans le processus. Après tout, les intérêts américains et iraniens ont de plus en plus convergé au Moyen-Orient avec l’apparition d’un ennemi commun, et aucune puissance dans la région ne convient mieux pour s’attaquer à l’ei que l’Iran et ses milices chiites affiliées, en Irak » (6 octobre 2014).

De nouveau, s’allier avec l’Iran semble logique si vous considérez l’ei comme la menace suprême. Mais cela ignore le fait que pendant presque quatre décennies l’Iran a été le principal État commanditaire du terrorisme islamique, à travers le monde.

Téhéran, bien sûr, est tout à fait heureux d’entrer dans le jeu. Les dirigeants de l’Iran font des déclarations banales condamnant l’État islamique et poussent des cris d’alarme quant à la croissance vigoureuse du groupe. Ils font des gesticulations qui augmentent la croyance, répandue à l’Ouest, que l’Iran chiite et l’ei sunnite sont des ennemis mortels, incapables de toute coopération. L’Occident écoute naïvement, et récompense l’Iran de ce qu’il se montre coopératif et d’un grand soutien. L’Iran sourit, et jouit d’avantages politiques, financiers et stratégiques gagnés avec quelques mensonges simples.

La stratégie consistant à défaire l’État islamique en travaillant avec l’Iran ou, tout au moins, en autorisant l’Iran à combattre les terroristes, a des implications plus larges pour les relations américano-iraniennes. Plus l’Amérique sera dépendante de l’Iran pour combattre l’État islamique, plus Washington devra être soucieux de ne pas prendre des décisions ou de ne pas poursuivre des politiques qui pourraient vexer Téhéran. Cela donne une prise à l’Iran pour des relations plus larges.

La prémisse sur laquelle s’appuie l’Amérique pour faire appel à l’Iran pour combattre l’État islamique est la croyance selon laquelle l’Iran et l’ei sont de grands ennemis. Et si cette supposition est incorrecte ?

Les relations Iran-État islamique

Comme pour la majorité des relations nationales, tribales, morales et religieuses au Moyen-Orient, les relations entre l’État islamique et l’Iran ne sont pas aussi simples, tant s’en faut, que beaucoup d’Occidentaux le croient. Les évidences démontrent que l’Iran et l’État islamique ne sont pas de grands ennemis. En fait, l’Iran est, au moins en partie, responsable de la création de l’État islamique !

Dans son article, « l’Iran est plus profondément lié à l’ei que vous ne le pensez », Benjamin Decker fournit une explication détaillée de l’implication de l’Iran dans la création de diverses organisations terroristes sunnites, y compris Al-Qaida. Il écrit : « Comme l’Ouest continue à être associé avec l’Iran pour “casser et, en fin de compte, détruire” l’État islamique, cela vaut la peine de se rappeler qu’un des terroristes de haut rang de l’Iran a contribué à la fondation de Al-Qaida, et que la fracture entre chiites et jihadistes sunnites est, au mieux, obscure » (Tower, décembre 2015).

L’État islamique a émergé d’Al-Qaida en Irak. B. Decker continue : « Abu Musab Al-Zarqawi et l’ascension de Al-Qaida en Irak (aqi), le prédécesseur de l’État islamique, ont fait l’objet de bien de documentations ; comparativement, on a prêté peu d’attention à la portée mondiale du groupe. Comme l’État islamique est né du jihad mondial de Oussama ben Laden contre l’Ouest, beaucoup de gens occultent l’importance d’un autre joueur dans l’équation—l’Iran !

« Cela peut sembler surprenant étant donné que l’Iran, le fidèle du Croissant chiite, est actuellement mêlé à une guerre régionale contre l’État islamique tant en Syrie qu’en Irak. Cependant, le ministère iranien des Renseignements et de la Sécurité, décrit comme l’une des “plus grandes et des plus dynamiques agences de renseignements du Moyen-Orient” par le Programme de soutien aux guerres irrégulières du Pentagone, a, au cours des 20 années passées fourni des services de soutien financier, matériel, technique et autres à aqi. » Cet article explique en détail l’histoire de l’Iran préparant et formant des dirigeants terroristes sunnites clefs, et finançant, pourvoyant en armes et en aide tactique des groupes terroristes sunnites divers.

Un article du site Web de Tower, « Les différentes étapes du soutien iranien à l’ei », dit que « des rapports récents selon lesquels l’Iran soutient l’ei à travers son financement du Hamas sont un rappel que la République islamique a longtemps renforcé le puissant groupe djihadiste et ses prédécesseurs de différentes façons.

« En 2012, le Ministère de l’Économie et des Finances des États-Unis a mis au grand jour les vastes liens financiers entre l’Iran et Al-Qaida en Irak » (16 décembre 2015). De nouveau, c’est l’organisation terroriste qui s’est développée en État islamique !

L’Iran n’était pas seul à soutenir et exploiter l’ascension d’Al-Qaida en Irak. Par exemple, un rapport du Pentagone, d’août 2012, a révélé que les États-Unis et l’Occident ont autrefois soutenu des « forces majeures pilotant l’insurrection en Syrie » dans le but de chasser le régime du président Bashar Assad. Ce mouvement d’opposition comprenait « le [mouvement] salafiste, les Frères musulmans et Aqi ». Mais ce soutien a été bref et beaucoup moindre que celui de l’Iran.

Un autre fait qui a été exagéré à l’Ouest est la croyance selon laquelle l’Iran et la Syrie essayent sincèrement de détruire l’État islamique. TheTower.org explique : « Alors que aqi métastasait à travers l’Irak et est, finalement, devenu l’ei, l’Iran a cherché à se placer à l’avant-garde de l’effort mondial contre le groupe terroriste, prétendant qu’il s’était consacré à repousser les progressions. Cependant, l’Iran et ses clients, particulièrement le président syrien Bashar Assad, n’ont notablement pas réussi à chasser l’ei d’un quelconque territoire significatif » (ibid.).

L’article cite Michel Pregent, un ancien officier américain de renseignements militaires, avertissant en mai 2015 que l’Iran et ses alliés n’étaient pas activement engagés dans des batailles soutenues contre l’État islamique. En fait, il a déclaré que « l’Iran a besoin de la menace de l’ei et des groupes sunnites djihadistes pour rester en Syrie et en Irak de manière à être plus enraciné à Damas et Bagdad ». En juin 2015, les officiels américains « ont accusé la Syrie de bombarder des rebelles non-islamistes “pour soutenir la progression de [l’État islamique] sur Alep” ce qui a aidé le groupe terroriste à repousser les factions d’opposition syriennes qui combattaient le régime de Assad ».

Le numéro d’avril 2016 de Tablet contient une interview intéressante de Abdul Halim Khaddam, l’ancien vice-président et ministre des Affaires étrangères de la Syrie. Cet individu comprend la façon dont fonctionne le Moyen-Orient, et il comprend l’Iran. Lors de l’interview, A.H. Khaddam a révélé que l’homme fort de Syrie, B. Assad—qui un mandataire iranien—et l’État islamique sont partenaires. « C’est un fait que Daesh [nom arabe de l’État islamique] ne combat pas plus le gouvernement à Damas que le gouvernement à Damas ne bombarde Daesh », a-t-il expliqué. « Bien qu’elles soient sunnites, les racines de Daesh sont en Iran—dans un groupe d’ex-officiers de la Garde présidentielle irakienne qui est allée recevoir une formation en Iran et que l’Iran a accepté parce qu’il pensait qu’il pourrait les utiliser plus tard—et ses calculs se sont avérés justes. Daesh a travaillé avec l’Iran et avec le régime syrien pour mettre les Américains hors de l’Irak. L’idée était alors de partager le territoire entre les sunnites et les chiites, une entente que les Iraniens ont refusé une fois les États-Unis partis. »

L’Iran et l’État islamique ne sont pas les ennemis mortels que nous pensons !

Il est dangereux de supposer que l’Iran pense de la même manière que l’Occident à propos de l’État islamique. La vérité, c’est que l’ascension de l’État islamique s’est avérée très avantageuse pour l’Iran, le principal commanditaire d’État du terrorisme mondial.

En premier lieu, l’État islamique a distrait l’Amérique et l’Occident sur les activités terroristes de l’Iran. Grâce à l’ei, l’Iran n’est plus sur le radar de l’Occident comme une menace terroriste.

Deuxièmement, la présence de l’État islamique donne à l’Iran une occasion de refaire sa réputation dans la région, et mondialement. Les dirigeants de l’Iran font régulièrement des déclarations promettant de défendre les persécutés de l’État islamique et d’apporter la stabilité en Irak et plus largement dans la région. Téhéran exploite la violence et l’instabilité créée par l’ei pour se présenter comme le sauveur de la région. Les dirigeants de l’Iran ont promis de sauver l’Irak, aussi bien que les chrétiens et autres victimes de l’ei. Comparé à l’État islamique, l’Iran passe pour modéré.

Troisièmement, l’ascension de l’État islamique a fourni à l’Iran l’occasion de soutenir sa présence militaire en Irak et en Syrie. Les officiels iraniens, les soldats et les agents de renseignements mettent en place des bureaux partout en Irak et en Syrie, sous prétexte de combattre l’État islamique. Si la présence de l’ei en Irak et en Syrie diminue, gardez un œil sur celui qui remplira le vide du pouvoir. Ce sera l’Iran !

Quand vous considérez tous les faits, il est évident que l’ascension de l’État islamique a en réalité rendu l’Iran plus fort. La menace de l’ei a augmenté la réputation de l’Iran dans la communauté internationale. Elle a permis à l’Iran d’obtenir des concessions de l’Amérique et l’Occident. Cela a amélioré la position stratégique de l’Iran en Irak et dans tout le Moyen-Orient. Et cela a amoindri, tant directement qu’indirectement, les principaux adversaires de l’Iran dans la région, le plus notablement connu étant l’Arabie Saoudite.

Même équipe

N’accordez pas crédit au récit disant que l’Iran est terrifié par l’ascension de l’État islamique. Ne soyez pas dupe du mensonge disant que ces deux-là sont des ennemis mortels, et que l’Iran désire se joindre à l’Occident pour défaire le groupe terroriste. Quand il s’agit de l’ei, l’Iran cherche à gérer ses activités, pas à éliminer sa présence.

Cela signifie s’assurer qu’il n’est pas permis à l’ei d’avoir des territoires trop proches des frontières de l’Iran. Cela signifie être sûr que l’État islamique n’établit pas de total contrôle sur l’Irak ou sur des actifs clefs. Cela signifie garder l’État islamique sous contrôle de manière qu’il n’affecte pas les aspirations de l’Iran.

L’Iran n’a aucun intérêt à éliminer l’État islamique du Moyen-Orient et certainement pas d’Europe ou d’Occident ! L’Iran a deux ambitions de base. D’abord, il veut être la puissance dominante au Moyen-Orient. Deuxièmement, il veut diminuer et détruire Israël, l’Amérique et l’Occident. En ce moment même, la présence de l’État islamique aide l’Iran à réaliser ces ambitions !

Finalement, considérez ce que la prophétie dit sur les relations entre l’Iran et l’État islamique. La prophétie-clef, c’est Daniel 11 : 40-43. Le verset 40 dit : « Au temps de la fin, le roi du midi se heurtera contre lui. Et le roi du septentrion fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires ; il s’avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera ».

Remarquez le cadre de temps : ces événements arrivent « au temps de la fin ».

Ensuite, il est évident que le « roi du Sud » vient du Moyen-Orient. Ces versets décrivent le roi du Nord envahissant le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord pour affronter le « roi du Sud ». Qui est ce roi ?

Gerald Flurry donne une réponse détaillée dans sa brochure gratuite Le roi du Sud. Cette brochure a été écrite il y a plus de 20 ans, quand il était beaucoup plus difficile de voir, à partir des événements, que le roi du Sud serait composé de l’Iran et de l’islam radical. Néanmoins, M. Flurry écrit : « L’Iran sera, sans aucun doute, à la tête du roi du Sud. Cette puissance sera formée par le mouvement islamique radical. L’Iran travaille avec acharnement pour conduire cette religion radicalement militante… Ce roi du Sud, c’est, sans aucun doute, les musulmans radicaux conduits par l’Iran. Ils sont forts et bousculent d’autres groupes du Moyen-Orient ».

Le roi du Sud, c’est l’islam radical, opérant hors du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, avec l’Iran à sa tête !

Aujourd’hui, cette prophétie s’accomplit ouvertement et spectaculairement. Même un enfant peut observer la politique du Moyen-Orient, et voir que l’Iran et l’islam radical sont le roi du Sud bibliquement prophétisé.

Sur le plan prophétique, l’État islamique et l’Iran sont dans la même équipe, et tous les deux travaillent avec succès à la destruction de l’Occident !