Recevez gratuitement notre bulletin électronique.

L’Europe : le nouveau meilleur ami de Cuba

Christian Liewig/Corbis/Getty Images

L’Europe : le nouveau meilleur ami de Cuba

Même avant que Fidel Castro soit mort, les entreprises européennes se sont précipitées pour s’établir à Cuba.

Le monde a perdu un homme qui était un héros pour beaucoup», a déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le 26 novembre, après la mort du dictateur cubain Fidel Castro. «Il a changé le cours de son pays, et son influence s’est étendue loin au-delà», a-t-il dit. C'était une des louanges les plus généreuses d'un dirigeant occidental.

D'autres dirigeants ont publié des déclarations plus prudentes. Mais peu importe ce qu'ils disent, les dirigeants européens investissent déjà lourdement à Cuba—une tendance qui pourrait accélérer, à mesure que les frères Castro quittent la scène pour être remplacés par des figures moins controversées.

L'Union européenne et Cuba ont signé un accord pour normaliser les relations en mars dernier, et on s'attend à ce qu'il soit entièrement ratifié ce mois-ci. Même avant cet accord, l'UE était le deuxième plus grand partenaire commercial de Cuba et la plus grande source d'investissement étranger de l'île. Un tiers de tous les touristes visitant Cuba chaque année vient de l'UE. Maintenant les choses accélèrent. Lisa Bryant a écrit pour Voice of America [Voix de l'Amérique]:

Les compagnies françaises sont chargées de rajeunir l'aéroport international de Cuba. L'Allemagne ouvre un bureau commercial à La Havane. Le géant hollandais Unilever a commencé la construction cette année d’une nouvelle usine de savon et de dentifrice de 34 millions de dollars dans la zone spéciale de développement de Cuba. Et l'Espagne a devancé le Vénézuela pour devenir le deuxième plus grand partenaire commercial de la nation insulaire, après la Chine. …

Les délégations ont afflué à Cuba depuis des mois. Plus tôt ce mois-ci, Cuba a signé un accord commercial avec la région de la Catalogne de l'Espagne, qui a vu une augmentation de 50 pour cent dans ses exportations vers l'île en 2015. En général, le commerce de l'Espagne avec Cuba a augmenté de 15 pour cent annuellement, a annoncée l'agence de presse EFE. …

Et plus tôt cette année, les poids lourds industriels Bouygues Construction et Aéroports de Paris SA ont été choisis pour rénover l'aéroport international de Jose Marti de La Havane et un aérodrome à l'extérieur de la capitale. Bouygues est également impliqué dans un projet portuaire et dans la construction de plusieurs hôtels de luxe.

«Le nombre de touristes a grimpé, donc de grandes perspectives pour l'industrie hôtelière cubaine», a dit le porte-parole de Bouygues Mathieu Carre dans un courriel.

Cela inclut des touristes français, dont le nombre a augmenté de 41 pour cent depuis le début de l'année, a rapporté le magazine L’Express.

En mai, le président français François Hollande est devenu le premier dirigeant européen à visiter Cuba depuis les années 1980. Castro, dit-il à l’époque, était «un homme qui a fait l'histoire.»

Le Pape François s’est également montré désireux de voir le monde s’ouvrir à Cuba et sa population catholique de 85 pour cent.

Certains experts disent que si le président élu des États-Unis, Donald Trump, inverse les nouvelles relations de l’Amérique avec Cuba, les entreprises européennes profiteront de l'occasion pour emménager sans la compétition des entreprises américaines.

Ils peuvent avoir raison. Mais si les relations de l'Amérique avec Cuba continuent à se détendre, la réintégration de l'île dans le système commercial mondial pourrait aussi ouvrir Cuba à une plus grande influence européenne.

Malgré la médiation du pape entre les États-Unis et Cuba et la mort de Fidel Castro, l'île est toujours sous un gouvernement anti-américain. Il y a un grand danger pour l'Amérique de permettre à ce qui est vraiment une nation ennemie d’établir des liens solides avec une puissance étrangère. Pour en savoir plus sur la vulnérabilité de l'Amérique à Cuba, lisez l'article-couverture du rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, dans la Trompette de mars 2015, «L'accord dangereux et mortel des États-Unis et Cuba».