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Les catholiques et les protestants commémorent la Réforme

JONATHAN NACKSTRAND/AFP/Getty Images

Les catholiques et les protestants commémorent la Réforme

Les 95 thèses de Luther divisèrent l'Église catholique. Maintenant, 500 ans plus tard, les protestants sont plus proches que jamais de revenir au bercail—tel que prophétisé.

Il y a 500 ans aujourd’hui, un moine allemand inconnu, Martin Luther, avait supposément affiché un ensemble de déclarations sur la porte d'une église de Wittemberg. Les historiens se demandent encore si cela s'est réellement passé, mais c'est un puissant symbole du début de la Réforme protestante, qui a divisé l'Église catholique et a conduit à de nombreuses guerres vicieuses.

Le document de Luther était les « 95 thèses ». Il s'agissait d'une collection de déclarations destinées à exposer la corruption des « indulgences ». Ces indulgences infâmes accordaient aux pécheurs un temps de répit pour leurs actes de service à l'église, y compris les paiements en espèces. Luther se plaignait que les indulgences, la « rémission des péchés temporels », passaient d'un « exercice spirituel à une transaction monétaire ». Johann Tetzel, un moine qui provoqua Luther, disait que ses indulgences étaient si efficaces qu'on aurait pu violer la Vierge Marie et toujours être assuré de la rémission du purgatoire. Son dicton, maintenant célèbre, était, « Sitôt que sonne votre obole, du feu brûlant l'âme s'envole. »

Le message de Luther s’est répandu rapidement. Le mouvement devint si grand que Luther fut assigné en procès à la Diète de Worms pour ses croyances. S'il était proclamé hérétique, sa punition serait d’être brulé sur le bûcher. Il y alla et fut proclamé hérétique, mais fut rapidement emmené en clandestinité. Alors qu'ils se cachaient, d'autres reprirent la cause, accusant l'Église catholique d'encore plus d'erreurs. À la fin de sa vie, Luther appelait le pape l'antéchrist.

Pendant ce temps, en Grande-Bretagne, le roi Henry VIII utilisa la question de son divorce pour rompre avec l'Église catholique et former l'Église anglicane. Le théologien français Jean Calvin forma la base du mouvement de la Réforme, croyant que l'Église catholique était une fausse église : « Le culte de Dieu a été déformé par une masse diverse et insupportable de superstitions. La doctrine (en dehors de laquelle le christianisme ne peut pas supporter) est devenue complètement enterrée et chassée. »

Telle fut l'intensité de la scission. Les participants croyaient que la vie et la mort, le salut éternel même, étaient en jeu.

Cinq cents ans plus tard, les catholiques et les protestants ne tiennent plus ces points de vue. Le pape Benoît XVI déclara que Luther n'était pas un hérétique ; les protestants ne croient plus que le pape est l'antéchrist. Partout dans le monde aujourd’hui, les catholiques et les protestants commémoreront ensemble le 500e anniversaire de la Réforme.

Lors du 100e anniversaire en 1617, les catholiques et les protestants « célébrèrent » en écrivant des polémiques qui se condamnaient mutuellement. Au 500e anniversaire, ils se concentrent sur l’unification de leurs divisions.

En préparation, des milliers d'événements ont été organisés pour commémorer la date. Un rapide coup d'œil à la page « Events » du site web LutheranReformation.org montre une liste interminable d'activités anniversaires, y compris des conférences, séminaires, symposiums, concerts, dîners, films, expositions d'œuvres d'art et même des visites en Allemagne retraçant l’histoire de Luther. Beaucoup de ces événements invitent les catholiques à se joindre à l'anniversaire.

Alors que certains luthériens qualifient encore les événements de célébrations, ceux qui sont impliqués dans l'union des églises préfèrent utiliser le terme « commémoration ». C'est leur façon de reconnaître qu'il y a eu des horreurs terribles commises par les deux parties.

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Un portrait artistique de Martin Luther clouant ses « 95 Thèses » sur la porte de l’église de la Toussaint de Wittemberg le 31 octobre 1517. (Public Domain)

Vatican II

Du point de vue catholique, les protestants étaient les rebelles qui divisèrent l’église contre les ordres clairs de Christ pour l'unité. L'Église catholique a toujours voulu que ces églises filles rentrent au bercail, mais sans succès. Un tournant décisif se produisit en 1959 avec l'annonce par le pape Jean XXIII du Concile Vatican II, visant à discuter de la réconciliation et de l'unité.

Pour avoir une idée de ce que l'unité de l'église (ou « œcuménisme ») signifiait avant Vatican II, le prêtre orthodoxe Lawrence Farley a fourni cette anecdote de certains protestants qui rencontraient le pape. « Ils lui ont demandé d'offrir une prière pour eux, et en réponse, il a prié en latin la prière offerte sur l'encens dans la messe, ‘Puisses-tu brûler pour Sa gloire’. Puisque la prière était offerte dans son latin original, les pèlerins protestants n'avaient aucune idée de sa signification, mais étaient ravi que le pontife prenne le temps de prier avec eux. »

Malgré cela, le théologien Herbert W. Armstrong a souligné le fait que l'unité serait réalisée. Dans un article de la Pure Vérité de 1961, un an avant le début officiel du concile, il a écrit : « Le pape entrera en tant qu'autorité suprême unifiante—la seule qui puisse finalement unir les différentes nations de l'Europe. La juridiction de fer sur les écoles et la religion sera confiée à l'Église catholique romaine. L'Europe sera catholique romaine ! Le protestantisme sera absorbé dans l'église ‘mère’et totalement aboli » (l’italique est ajouté). Pendant des décennies, avant et après le concile, M. Armstrong a prévu que l'Église catholique unifierait les divisions religieuses afin de lier ensemble le continent européen.

La fin de Vatican II en 1965 a été annoncée comme une grande victoire pour l'unité. Les chrétiens protestants et orthodoxes ont été arrachés de l'enfer et acceptés comme contenant d'autres « éléments ... de vérité ».

Deux ans plus tard, les dirigeants protestants s'interrogèrent sérieusement sur la nécessité d'un mouvement protestant permanent. L'évêque luthérien de Berlin, Otto Dibelius, déclara : « Si l'Église catholique d'il y a 450 ans avait ressemblé à celle d'aujourd'hui, il n'y aurait jamais eu de Réforme. » Le Dr. Carl E. Braaten du Séminaire théologique luthérien de Chicago a conclu qu’il devenait de plus en plus difficile de justifier « le besoin du protestantisme en tant que mouvement indépendant ».

Néanmoins, d'autres mesures furent prises à l'approche du 500e anniversaire.

Du conflit à la communion

L'année dernière, pour commémorer le 499e anniversaire de la Réforme, le pape François s'est rendu à Lund, en Suède, et a donné une conférence à la Fédération luthérienne mondiale. Il a loué Luther, en disant : « Avec reconnaissance nous reconnaissons que la Réforme a aidé à donner une plus grande centralité à l'Écriture sacrée dans la vie de l'église. »

Cette année, les luthériens et les catholiques se sont réunis pour produire un document intitulé « Du conflit à la communion : Commémoration commune luthérienne-catholique de la Réforme en 2017 ». Il documente le travail sur l'unité et décrit comment ils croient qu'elle peut être améliorée.

Le document cite le pape Jean XXIII disant : « Les choses qui nous unissent sont plus grandes que celles qui nous divisent. » Les deux parties regrettent l'environnement « polémique » qui existait depuis plus de 400 ans avant le concile Vatican II. Avec le temps qui passe, ils disent maintenant, qu’une perte de mémoire collective est venue. « En raison de cet oubli, une grande partie de ce qui divisait l'église dans le passé est pratiquement inconnue aujourd'hui », indique le document.

Les quatre principales questions discutées dans le document sont la justification, l'Eucharistie, le ministère et « l'Écriture et la tradition ». « Bien qu'il y ait encore de nombreuses difficultés concernant le ministère », dit le document, « les trois autres questions sont presque totalement résolues ».

Sur les deux questions de la justification et de « l'écriture et la tradition », les catholiques et les luthériens ont été capables de réconcilier leurs différences—pas seulement parmi le clergé, mais aussi parmi les pratiquants quotidiens.

Un certain nombre de sondages Pew effectués avant le 500e anniversaire le prouvent. Un sondage intitulé « Les protestants américains ne sont pas définis par les controverses de l'ère de la Réforme 500 ans plus tard » montre qu'en ce qui concerne la justification, plus de protestants américains sont d'accord avec l'enseignement catholique qu'avec l'enseignement de Luther sola fide (par « la foi seule »). En ce qui concerne « l'écriture et la tradition », la célèbre prononciation de Luther était sola scriptura (par « l’écriture seule »). Une fois de plus, une majorité de protestants américains sont d'accord avec le point de vue catholique, qui stipule que les enseignements de l'église et la tradition sont nécessaires pour le salut. Sur le continent européen, les chiffres sont similaires.

Cinq cents ans ont passé, et une majorité de protestants se sont rangés du côté de l'Église catholique plutôt que de Luther sur ses critiques les plus importantes.

Un autre sondage de Pew intitulé « Cinq siècles après la Réforme, la division catholique-protestante en Europe de l'Ouest s'est estompée » montre à quel point la majorité des protestants et des catholiques en Europe se sont embrassés. En Europe occidentale, près de 60% des protestants se disent « plus semblables que différents ». Seulement 26% pensent le contraire. Et en Allemagne, où Luther a protesté à l'origine, le nombre de ceux qui croient que les deux églises sont plus similaires est de 78%.

La grande majorité des catholiques et des protestants se disent prêts à accepter un membre de l'Église adverse comme leur voisin ou même comme un membre de leur famille. En Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, le nombre de protestants disposés à accepter un catholique comme membre de la famille est de 98%.

Chez les catholiques, le taux d'acceptation des protestants dans leurs familles est un peu moins élevé, surtout en Italie, en Espagne et au Portugal. En fait, dans tous les efforts pour l'œcuménisme, l'Église catholique se souvient que c'est l'église mère, et que les dénominations protestantes sont les filles qui se sont séparées. L'Église catholique rassemble ses scissions en unité, et non l'inverse.

C'est pourquoi il y a une différence dans le langage utilisé par les différents chefs d'église pour exhorter leurs congrégations à l'unité. En janvier, l'archevêque de l’Église anglicane de Cantorbéry a dit aux protestants qu'en méditant sur la Réforme, ils devraient se « repentir » de leur rôle en « perpétuant les divisions ».

Un an plus tôt, le pape François a présenté ses excuses pour la persécution des protestants—mais pas exactement en ces termes. « En tant qu'évêque de Rome et pasteur de l'Église catholique, je voudrais invoquer la miséricorde et le pardon pour le comportement non-évangélique des catholiques envers les chrétiens des autres églises », a-t-il dit. « En même temps, j'invite tous les frères et sœurs catholiques à pardonner si aujourd'hui, ou dans le passé, ils ont été offensés par d'autres chrétiens. »

Comme l'écrivait la Trompette à l'époque, « ‘Un comportement non-évangélique’ est un euphémisme intéressant pour la violence massive déclenchée par la Réforme ». La guerre de Trente Ans entre catholiques et protestants a coûté à elle seule 8 millions de vies.

Un leader de l'église parle de repentance en « perpétuant les divisions » ; l'autre fournit la miséricorde et le pardon pour « un comportement non-évangélique ».

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Le pape François échange des cadeaux avec l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby lors d'un service à Rome le 5 octobre 2016. Vatican Pool/Getty Images)

Revenir au bercail

Revenons au commentaire de Herbert W. Armstrong, avant le concile Vatican II. Il a dit que l'Europe « deviendrait catholique romaine » et que le protestantisme serait absorbé dans l'église mère. Quelques années plus tard, en 1963, alors que des milliers de fonctionnaires catholiques participaient encore au Concile, son magazine, la Pure Vérité, écrivait :

Aujourd'hui, le moment est venu—selon les vues officielles des catholiques—de faire le dernier effort pour unir les corps ecclésiaux du monde chrétien. Le puissant problème d’atteindre l'unité est double. Premièrement, il implique la réconciliation du Schisme orthodoxe qui a officiellement commencé en 1054 et a divisé les églises de l'Est—la Grèce, la Russie, les Balkans et le Proche-Orient—de Rome. Deuxièmement, il s'agit de restaurer à la communion romaine tout le protestantisme qui s'est développé à partir de 1517.

M. Armstrong a basé ces prédictions sur de nombreuses prophéties bibliques qui indiquent une réunification de l'Europe à travers une force religieuse unifiée. Comme par le passé, cette force serait catholique.

La Trompette continue l'héritage de M. Armstrong, et notre rédacteur en chef, Gerald Flurry, proclame également les mêmes prophéties. M. Flurry a indiqué Ésaïe 47 : 1-8 comme un passage de l'Écriture indiquant que les protestants, ou les filles protestantes de l'Église catholique, ne seraient pas perdus mais plutôt ramenés au bercail.

Ici est décrite une « souveraine des royaumes ». M. Armstrong a toujours prouvé que cela représente la puissante Église catholique, qui a régné sur les royaumes à travers l'histoire. Au verset 7, cette église dit : « À toujours je serai souveraine ! » dans le verset suivant, elle dit : « Je ne serai jamais veuve, et je ne serai jamais privée d'enfants. » Avec les deux grandes divisions—le grand Schisme orthodoxe en 1054 et la Réforme protestante en 1517—l'Église catholique perdit influence sur deux filles qui se sont séparées d'elle. Mais son attitude est qu'elle ne sera « jamais privée d'enfants ». Ils seront finalement ramenés. Ce que nous voyons durant ce 500ème anniversaire est en réalité la preuve que cette prophétie s’accomplie.

Alors que l'unité et l'œcuménisme fut un processus pacifique au cours des cinq dernières décennies, un certain nombre de problèmes semblent difficiles à concilier. Les catholiques, même sous le pape François, ont maintenu des approches conservatrices aux problèmes, tandis que de nombreux protestants ont adopté des positions plus libérales. Herbert W. Armstrong et Gerald Flurry ont tous deux souligné le fait que, même si les étapes vers l'unité seront initialement pacifiques, lorsqu'une période de crise surviendra, une Église catholique forte et puissante fera ce qu’elle veut. Cela a été le cas par le passé, et c'est ainsi que cela se fera à l'avenir.

Pour plus d'informations sur ces prévisions, voyez le livret que la Trompette a produit sur les prévisions recueillies de Herbert W. Armstrong, Il avait raison , en particulier le chapitre « Retour au Bercail ». 

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