Des troupes européennes au sol en Ukraine ?

Un accord de paix sur l'Ukraine serait-il une nouvelle excuse pour créer une armée européenne ? Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a effectué une visite réussie à la Maison Blanche. Il a enfilé une « veste semblable à un costume » et a beaucoup exprimé ses remerciements. Lui et les dirigeants européens qui l'accompagnaient ont été récompensés par un accueil chaleureux de la part du président Trump.

Les négociations ont laissé la porte ouverte à une rencontre entre les présidents Trump, Poutine et Zelenskyy. Cela pourrait ouvrir la voie à un traité de paix où les deux parties renonceraient à certains territoires, en ajustant les lignes de front actuelles pour créer une frontière plus apte à être défendue.

L'Ukraine a également parlé de dépenser 100 milliards de dollars pour acheter des armes américaines et 50 milliards de dollars pour une coentreprise de production de drones.

Mais l'accent a été mis sur les garanties de sécurité. Le président Trump a laissé la porte ouverte à l'envoi de troupes américaines au sol. Il a promis de donner à l'Ukraine une « très bonne protection, et une très bonne sécurité ». Il n'a pas exclu une présence militaire américaine, mais il a déclaré : « Il y aura beaucoup d'aide en matière de sécurité. Ce sera bien. [L'Europe] est la première ligne de défense parce qu'elle est là, mais nous allons aussi l'aider. Nous serons impliqués lorsque le moment sera venu. »

L'implication européenne en Ukraine donnerait à l'Europe une nouvelle raison de se réarmer. La ligne de front entre la Russie et l'Ukraine mesure 1 200 kilomètres, sans compter la frontière de l'Ukraine avec la Biélorussie, marionnette russe. Lors d'une interview en février, Zelenskyy a déclaré qu'une garantie de sécurité européenne crédible nécessiterait 100 000 à 150 000 soldats. C'est deux fois la taille actuelle de toute l'armée allemande.

Zelenskyy a raison, si l'on veut une armée capable de défendre la frontière de l'Ukraine. Une force « à fil de déclenchement » est plus probable : plusieurs milliers de soldats seront déployés de sorte que toute invasion russe de l'Ukraine ferait également couler le sang européen, dans une tentative de garantir l'implication européenne. 

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a donné lieu à une vaste expansion militaire à travers l'Europe. Aujourd'hui, remarquablement, un accord de paix pourrait faire la même chose.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, n'a pas tardé à annoncer que l'Allemagne n'enverrait probablement pas de troupes. Le chancelier Friedrich Merz est alors intervenu, déclarant qu'il était « trop tôt pour donner une réponse définitive » sur cette question.

Cela reflète l'opinion de longue date du rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, selon laquelle l'Allemagne et la Russie ont probablement déjà conclu un accord, l'Allemagne acceptant de ne pas s'opposer à une prise de contrôle de l'Ukraine par la Russie. L'Allemagne a constamment ralenti le soutien de l'Europe à l'Ukraine et a promis plus d'aide qu'elle n'en fournit réellement. Le démenti rapide de M. Wadephul n'est pas vraiment un signe de leadership ; Merz essaie donc de gagner du temps.

Or, l'Allemagne sait qu'aucun accord avec la Russie ne peut durer. L'Allemagne doit profiter du temps qu'un accord avec la Russie lui accorde pour se préparer à affronter la Russie une fois que cet accord sera rompu.

L'Europe développe rapidement sa capacité à déployer et à maintenir des milliers de soldats au-delà de ses frontières. Elle est en train d'élaborer un accord de paix avec l'Ukraine qui lui donne une raison supplémentaire de le faire. Cette année, les dépenses militaires de l'Allemagne devraient être le double de ce qu'elles étaient il y a 10 ans, et cette tendance s'accélère rapidement. « L'Allemagne “réinvente en effet la nature de la guerre” », a écrit M. Flurry. « Et la prophétie biblique révèle qu'elle déclenchera soudainement la Troisième Guerre mondiale ! […] À l'heure actuelle, nous assistons au début des préparations finales de l'Allemagne pour commencer cette guerre ! » Il faut s'attendre à ce que ces préparatifs s'accélèrent.

Les manifestations en Serbie ont atteint de nouveaux sommets la nuit dernière. Les troubles ont commencé en novembre après l'effondrement d'un toit mal construit, qui a fait 14 morts. La corruption du gouvernement a été pointée du doigt, et les manifestations se sont mutées en un effort d'évincer le président Aleksandar Vučić.

« Les rues de la Serbie commencent à ressembler à une zone de guerre, les bureaux du Parti progressiste serbe (SNS) au pouvoir ayant été vandalisés », écrivait la Deutsche Welle. « Les affrontements entre les manifestants et la police, armée de matraques, de gaz lacrymogènes, de fumigènes et de fusées éclairantes, se répètent nuit après nuit à travers le pays. »

Les images semblent montrer des partisans du SNS et même des groupes paramilitaires attaquant les manifestants, tandis que le président Vučić a accusé des forces extérieures de soutenir les groupes de manifestants.

La région serbe de Bosnie-Herzégovine est également en proie à des troubles. Les tribunaux de Bosnie ont déclaré illégitime le régime du président de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, et lui ont interdit d'exercer ses fonctions. M. Dodik a refusé de démissionner et a organisé un référendum en République serbe de Bosnie sur son pouvoir.

L'Allemagne et la Russie, en particulier, ont des intérêts dans la région. Les manœuvres diplomatiques allemandes ont contribué à l'éclatement de la Yougoslavie, et l'Allemagne conserve une grande influence dans les États balkaniques de Croatie et du Kosovo. Le haut représentant de la Bosnie (chef de l'exécutif nommé par un pays étranger), Christian Schmidt, était membre du cabinet de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel. La Russie, quant à elle, finance des activités paramilitaires en République serbe de Bosnie et entretient des relations étroites avec la Serbie. Contrôler les Balkans permet à l'Allemagne d'exercer son influence sur la mer Adriatique et le pont terrestre vers l'Asie. La Russie considère comme une mission quasi religieuse la protection des chrétiens orthodoxes dans la région, ce qui lui donne un atout à utiliser contre l'Europe. Le fait que la Russie pourrait facilement causer des problèmes majeurs à l'Allemagne est probablement un facteur important qui empêche l'Allemagne de disputer l'Ukraine.

Continuez à surveiller cette région explosive.

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