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Échos des années 30

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Échos des années 30

L’Allemagne a été ébranlée par un événement aux parallèles spectaculaires avec les années 1930.

À la fin des années 1920, le parti nazi était petit. En 1928, il ne remporta que 2,6% des suffrages, ce qui n’était guère une force à prendre en considération. Mais l’année suivante, lors d’élections locales dans l’État allemand de Thuringe, les nazis remportèrent 11,3%. Ce n’était pas énorme, mais c’était suffisant pour en faire des faiseurs de rois. Ni les partis traditionnels de droite ni les partis traditionnels de gauche n’avaient suffisamment de voix pour gouverner.

L’État entra ainsi en coalition avec les nazis. L’ami d’Adolf Hitler, Wilhelm Frick, devint ministre de l’Intérieur de l’État.

Le barrage avait éclaté. Moins d’un an plus tard, le principal parti de droite allemand, le Parti populaire national allemand (PPNA), travailla avec les nazis pour former un gouvernement dans l’État de Baunschweig (Brunswick) [en Basse-Saxe]. Et à la fin de 1932, la coalition se renouvela au niveau national, avec Adolf Hitler comme chancelier.

Le reste, c’est de l’histoire ancienne.

Après que les nazis eurent pris le contrôle de l’Allemagne et déclenché une guerre mondiale qui tua 60 millions de personnes, les partis d’extrême droite ont été fermement tenus à l’écart des négociations au sein de coalitions, pendant 75 ans. C’est-à-dire jusqu’au 5 février de cette année.

En octobre dernier, le même État, Thuringe, organisait des élections. Encore une fois, ni la droite dominante ni la gauche dominante n’ont reçu suffisamment de voix pour gouverner seule. Après des mois de négociations de la coalition, une fois de plus, la droite dominante a décidé de faire des compromis en demandant à l’extrême droite de l’aider à former un gouvernement.

Pas étonnant que de nombreux Allemands craignent de suivre le même chemin que celui des années 1930.

« Les démocraties ne meurent pas du jour au lendemain », a averti le Spiegel Online. « Elles ne s’épanouissent pas un jour, puis sont déracinées par un coup d’État le lendemain. Elles se décomposent progressivement, jusqu’à ce que le terrain soit fertile pour une prise de pouvoir autoritaire.

« Ce qui s’est passé en Thuringe doit être perçu comme un tir d’avertissement, un signe avant-coureur » (7 février).

La démocratie allemande est-elle sur le point de disparaître ?

La spirale de la mort politique

La Thuringe n’est pas le seul parallèle avec les années 1930. Toute la dynamique politique en Allemagne et dans toute l’Europe est la même.

Voici le schéma : une crise économique frappe, causant la perte de confiance des gens dans les partis établis. Le consensus dominant s’avère incapable, de sorte que quelques personnes commencent à soutenir des partis plus extrêmes.

Ce changement de soutien signifie que les partis traditionnels ne peuvent obtenir la majorité des voix. La droite dominante, par exemple, doit soit former une coalition avec un parti extrême, soit tendre la main à son adversaire de la gauche dominante.

Maintenant, la spirale de la mort se déclenche. Une coalition gauche-droite lutte. Les deux partis sont fondamentalement en désaccord et ne peuvent prendre de mesures audacieuses. Ils font des compromis entre eux et forment un gouvernement centriste insatisfaisant. Cela pousse davantage d’électeurs à rejeter la gauche dominante et la droite dominante et à voter pour des partis plus extrémistes.

Lorsque des partis extrémistes sont portés au pouvoir, ils sont normalisés, étant légitimés. Les électeurs deviennent plus enclins à voter pour eux. Quoi qu’il en soit, lorsque les partis traditionnels luttent, les partis marginaux prospèrent.

Cela ne fait que pousser d’un cran la spirale de la mort. Il est désormais encore plus difficile de former des coalitions stables. La gouvernance devient encore moins efficace. Les problèmes s’aggravent. Le soutien aux partis extrêmes augmente.

Ce modèle de comportement s’est déroulé dans les années 1930, et il se reproduit aujourd’hui en Allemagne.

Dans les années 30, la spirale poussait de plus en plus d’électeurs vers les nazis. Vers le milieu de l’année 1932, le DNVP décida qu’il devait travailler avec Hitler et lui offrit le poste de vice-chancelier. Hitler refusa, convaincu qu’il était assez puissant pour exiger le poste le plus élevé. Ce refus conduisit à une autre élection, remportée par les nazis. Le président allemand Hindenburg invita donc Hitler à devenir chancelier. Wilhelm Frick, qui avait accédé au pouvoir en Thuringe, devint ministre fédéral de l’Intérieur.

Le président Hindenburg et la droite dominante pensaient pouvoir « dompter » Hitler. Au lieu de cela, ils le renforçaient. Une fois en position de chancelier, Hitler prit le pouvoir absolu.

Il est facile de voir ces parallèles en Thuringe. Lors des élections d’octobre, les partis extrémistes ont remporté la plupart des voix. Die Linke (La gauche), successeur du parti communiste brutal de l’Allemagne de l’Est, a remporté la première place avec 31%. L’Alternative für Deutschland (l’Alternative pour l’Allemagne) a remporté la deuxième place avec 23%. Pour qu’une coalition soit majoritaire au sein de l’Assemblée législative de l’État, elle doit inclure l’un de ces deux partis.

Un nouveau parti de droite

L’Alternative für Deutschland commença par protester contre la crise financière de 2008. Tous les partis dominants avaient à peu près la même politique économique. L’AfD fut fondée par des économistes pour proposer une voie alternative.

Ensuite, la crise des migrants a frappé l’Allemagne. La chancelière fédérale Angela Merkel a accueilli un million de migrants en Allemagne, sans grands débats ni discussions. Ceux qui avaient des inquiétudes ont été qualifiés de racistes par les médias grand public. L’AfD a donc commencé à proposer sa propre vision alternative de la migration.

Cela a amorcé un virage vers la droite qui allait bien au-delà des simples préoccupations liées à la migration. Björn Höcke, le chef de l’AfD dans l’État de Thuringe, par exemple, souhaite une réécriture complète de l’histoire allemande. « L’histoire allemande est considérée comme pourrie, et rendue ridicule », a-t-il déclaré lors d’un rassemblement. Il veut un « revirement à 180 degrés » sur la façon dont l’Allemagne se souvient de la Seconde Guerre mondiale.

Pour Björn Höcke, le mémorial de l’Holocauste à Berlin est un « monument de la honte », et devrait être supprimé. « L’AfD est le dernier révolutionnaire, la dernière chance de paix pour notre patrie », a-t-il déclaré. Il a même évoqué le « Lebensraum » (espace vital), et a parlé de « l’avenir millénaire » de l’Allemagne, des allusions claires à l’expansionnisme d’Adolf Hitler et de sa vision d’un « Reich millénaire ».

Préoccupés par l’orientation de leur parti, les premiers fondateurs de l’AfD ont quitté ou ont été expulsés.

Tous les membres du parti ne sont pas aussi radicaux que Björn Höcke. Certains le considèrent plus comme un obstacle que comme une aide ; sa rhétorique extrême rend plus difficile pour le parti le recueil des électeurs plus modérés, se plaignent-ils. Néanmoins, il est encore toléré, et même promu, comme l’un des hauts dirigeants du parti.

Alors que l’antisémitisme en plein essor sévit dans le monde entier, les dirigeants juifs s’inquiètent particulièrement du fait que des politiciens comme Björn Höcke remportent, de nouveau, autant de suffrages.

Charlotte Knobloch, ancienne présidente du Conseil central des Juifs en Allemagne, a déclaré que le succès de l’AfD « montre que tout notre système politique se désagrège ». Elle s’est dit préoccupée par le fait que tant de personnes soutiennent un parti qui a « minimisé les horreurs de l’ère nazie, qui sont ouvertement nationalistes et ont diffusé des messages de haine contre les minorités, y compris la communauté juive ».

Lorsque les partis extrémistes sont portés au gouvernement, ils sont normalisés et légitimés. Les électeurs deviennent plus susceptibles de voter pour eux. Quoi qu’il en soit, lorsque les partis traditionnels luttent, les partis marginaux prospèrent.

Christoph Heubner, vice-président du Comité international d’Auschwitz, a lancé un avertissement similaire, déclarant : « Pour les survivants des camps de concentration allemands, cette augmentation massive des votes pour l’AfD en Thuringe est un autre signal menaçant que les attitudes et les tendances extrémistes de droite se renforcent en Allemagne ».

« La dernière fois que nous avons vu quelque chose de ce genre en Allemagne, c’était dans la République de Weimar où la vie politique était polarisée entre les communistes et les nationaux-socialistes », a déclaré le politologue et commentateur Werner Patzelt au Local. « C’est assez rare » (28 octobre 2019).

Certains soutiennent l’AfD en raison des préoccupations légitimes concernant la migration. Mais ce ne sont pas seulement leurs chiffres issus de sondage qui sont parallèles aux années 1930. Leur rhétorique l’est aussi.

Un continent en crise

Les partis marginaux augmentent dans toute l’Europe.

Lors des élections législatives du 9 février, en Irlande, le Sinn Fein—anciennement l’aile politique du groupe terroriste IRA—est arrivé premier ex aequo. Historiquement, les grands partis irlandais ont refusé de travailler avec lui. Maintenant, ils ont le choix : former une coalition difficile à manier, ou travailler avec un groupe qui a tué plus de civils que Al-Qaïda a fait le 11 septembre.

L’Espagne a eu quatre élections non concluantes au cours des quatre dernières années. Elle a actuellement un gouvernement minoritaire de coalition, ce qui est peut-être l’arrangement le plus instable possible. Pendant ce temps, un parti d’extrême droite, Vox, est entré dans la législature espagnole pour la première fois de son histoire démocratique. Aux élections de novembre, Vox a remporté la troisième place avec 15% des sièges.

En 2010 et 2011, la Belgique a établi un nouveau record du monde pour la plus longue période sans gouvernement parmi tous les pays développés : 589 jours. Maintenant, les Belges visent un nouveau record. Leurs dernières élections ont eu lieu le 26 mai 2019 et ils n’ont toujours pas de coalition.

La politique italienne est dominée par des partis qui, soit n’existaient pas avant la crise financière de 2008, soit étaient considérés comme trop extrêmes pour le gouvernement. Lors des dernières élections en Suède, son principal parti de gauche a connu son pire résultat depuis 2011, et les Démocrates suédois, d’extrême droite, sont désormais, selon certains sondages, le parti le plus populaire du pays.

L’Europe de l’Est regorge de gouvernements de droite, sinon d’extrême droite, et la plupart d’entre eux se sont bien comportés. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán a remporté 52% des voix, l’un des seuls partis en Europe à avoir obtenu la majorité. En Pologne, le parti de droite « Droit et justice » a recueilli 45% des voix.

Un pays après l’autre, la politique européenne entre dans la même spirale de mort que nombre d’entre eux connaissaient dans les années 1930.

Au cours de cette décennie fatidique, la montée des partis extrêmes ne s’est pas produite uniquement en Allemagne. La montée des partis extrémistes a détérioré la politique française. La France eut cinq gouvernements entre mai 1932 et janvier 1934. En Autriche, la spirale de la mort donna le pouvoir à l’Heimwehr—un groupe d’extrême droite semblable aux nazis, mais opposé à l’unification avec l’Allemagne. En Tchécoslovaquie, le parti allemand des Sudètes nazies est venu de nulle part gagnant plus de voix que tous les autres partis. En Roumanie, la Garde de fer s’est élevée pour devenir le troisième parti le plus populaire, remportant 15% des voix lors des élections de 1937, après avoir été interdite lors des élections de 1935. D’autres partis extrêmes, comme la Ligue nationale chrétienne de défense en France, augmenta régulièrement après le krach boursier de 1929. La ligue française d’extrême droite de la Croix-de-Feu passa de 500 membres en 1928 à 400 000 en 1935. Après son interdiction en 1936, son dirigeant fonda le Parti social français, qui crût pour devenir l’un des plus grands partis de droite en France. Les votes pour les partis extrêmes dans de nombreux autres pays bondirent également.

Pour tous ces gens, un vote pour les marginaux n’était pas seulement un vote pour un parti politique différent. C’était un vote pour un système différent. Ils ne voulaient pas de leur constitution ou de leur système de gouvernement du moment. Ils étaient convaincus que leur nation avait besoin de quelque chose de différent.

De nombreuses personnes qui votent pour des groupes marginaux aujourd’hui croient la même chose. La satisfaction à l’égard de la démocratie n’a jamais été aussi faible, selon une étude de Cambridge publiée en janvier. Le rapport indique que « le niveau moyen de satisfaction de l’Europe masque un fossé important et croissant au sein du continent, entre une “zone de désespoir” en France et en Europe du Sud, et une “zone de complaisance” en Allemagne de l’Ouest, en Scandinavie et aux Pays-Bas ».

L’étude de Cambridge attribue l’origine de ce mécontentement à la crise économique, comme ce fut le cas dans les années 30. Elle déclare : « Il est probable qu’au-delà des sentiments personnels d’insatisfaction économique, la crise a suscité un sentiment plus large de mécontentement politique lié à la souveraineté économique, à la fierté nationale et à la colère à l’égard de l’utilisation des ressources publiques ».

Dans un pays après l’autre, les électeurs croient que le système politique ne fonctionne plus pour eux. Ils veulent donc quelqu’un de différent de la norme, quelqu’un en dehors des partis établis. La façon dont l’Europe a été gérée pendant des décennies ne fonctionne pas, pensent-ils. Ils veulent quelque chose de nouveau.

Faire des compromis avec la droite

Dans les années 1930, les principaux partis de droite faisaient face à cette montée de l’extrémisme en faisant des compromis avec la droite, et en se déplaçant plus à droite eux-mêmes.

En 1931, le manifeste de Hugenberg préconisait la fin du traité de Versailles, l’établissement de la conscription, la reconquête des colonies allemandes, la réduction du nombre de Juifs dans la vie publique et le renforcement des liens avec les communautés allemandes en dehors de l’Allemagne. Politiquement, la différence entre Hugenberg et Hitler était simplement une question de degré.

En France, des ligues d’extrême droite réussirent à organiser de violentes manifestations. Les partis de droite les plus en vue réagirent en changeant leur direction. Ils furent parmi ceux qui formèrent le régime de Vichy qui coopéra avec Hitler après qu’il eut conquis leur nation. En Roumanie, le roi tenta de créer une dictature royale pour empêcher les partis de type nazi de prendre le pouvoir dans son pays. En Hongrie, le régent fut forcé d’accepter un gouvernement antisémite d’extrême droite.

L’histoire des années 1930 demeure un puissant avertissement pour l’avenir. La prophétie nous donne un avertissement encore plus clair. Et cette prophétie nous dit qu’il y aura des similitudes majeures—ainsi que des différences importantes.

Certains en Allemagne tentent de répondre à la Thuringe de la même manière. Le parti de droite populaire de l’Allemagne est divisé sur le sujet, mais une faction substantielle veut déplacer le parti vers la droite.

Friedrich Merz est l’un des chefs de file de cette faction, et l’un des meilleurs candidats au titre de prochain chancelier de l’Allemagne. Foreign Policy a expliqué que : « Friedrich Merz virerait fort à droite, poussant la CDU vers l’AfD dans le but de reconquérir les électeurs qui ont fui vers la droite populiste lors des élections précédentes » (11 février). Il a même spéculé que Merz pourrait amener l’AfD dans une coalition, en suivant le même cours que la droite dominante dans les années 1930.

L’ancien ministre de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, a fermement soutenu Merz, en déclarant à l’Agence de presse allemande, le 17 janvier : « Pour moi, il n’y a qu’un seul homme politique dans l’Union [chrétienne-démocrate], que je considère parfaitement adapté à cette tâche et pour lequel je voterais : Friedrich Merz ».

Rompre avec le passé

Les événements récents en Thuringe n’ont, cependant, pas suivi complètement les traces des années 1930. Le chef de l’État élu avec l’aide de l’AfD n’a duré qu’une journée. Le tollé qui a éclaté dans tout le pays l’a forcé à démissionner.

Il n’a pas été non plus la seule victime. Les retombées ont été si importantes qu’elles ont fait tomber Annegret Kramp-Karrenbauer, le successeur tout désigné à la chancelière Merkel.

Kramp-Karrenbauer a été attaquée pour ne pas avoir mis fin à l’accord avec l’extrême droite. Elle était le chef du parti—avait-elle perdu le contrôle de son propre parti ? Elle a également été accusée de ne pas s’être exprimée assez énergiquement contre l’AfD. Les membres du parti étaient déjà déçus de son mandat en tant que chef du parti. Elle a donc annoncé qu’elle ne se présenterait pas comme candidate au poste de chancelière de l’Allemagne, et qu’elle démissionnerait de son poste de chef du parti, pour être remplacée cet été.

Cette réaction fut beaucoup plus forte que la réaction à la coalition de Thuringe dans les années 1930. Cette histoire crie un avertissement si fort que l’Allemagne ne pouvait l’ignorer. La nation devait faire quelque chose. L’histoire des années 30 se répète, donc, mais pas exactement de la même façon.

L’histoire des années 30 est un puissant avertissement pour l’avenir. La prophétie biblique nous donne un avertissement encore plus clair et plus précis. Et cette prophétie nous dit qu’il y aura des similitudes majeures—ainsi que des différences clés par rapport à ce qui s’est passé auparavant.

Apocalypse 17 nous met en garde contre un système politique qui s’élève et tombe sept fois. Le verset 8 décrit une bête, symbolique d’une grande puissance mondiale, qui « était, et [qui] n’est plus, et [qui] reparaîtra ». Cette bête existe, puis disparaît—pour ensuite « monter de l’abîme ». On pourrait dire qu’elle sort de nulle part—de « sous terre ».

Ce chapitre la décrit comme ayant sept têtes : elle se lève sept fois. Les versets 1-2 nous disent qu’elle est dirigée par une femme, symbole biblique d’une église.

Où dans le monde existe-t-il un empire, dirigé par une église, qui s’élève et qui tombe, à plusieurs reprises ? Ce passage ne peut faire référence qu’au Saint-Empire romain en Europe, une série d’empires qui ont tous tenté de ressusciter l’Empire romain, et qui ont tous été dominés par l’Église catholique.

Jusqu’à présent, ce pouvoir s’est élevé et est tombé six fois. Apocalypse 17 dit que lorsque cette puissance s’élèvera à son maximum, « les gens qui appartiennent à ce monde… seront étonnés de la réapparition de cette bête » (verset 8 ; New Living Translation). Ils croient que cette bête est morte, mais elle revient encore une fois.

Nous voyons cette puissance de la bête venir au pouvoir une fois de plus, en Europe.

Parce que c’est la même bête qui s’éleva dans les années 1930, il y a des parallèles critiques. Mais la septième et dernière résurrection de cet empire est unique. Le livre de Daniel contient une série de prophéties décrivant la montée de l’homme qui dirigera cet empire.

Un homme fort à venir

Daniel a écrit son livre prophétique pour le temps de la fin (Daniel 12 : 9). Il prophétise les événements qui se sont maintenant produits ; c’était de la prophétie pour lui, mais maintenant de l’histoire pour nous. Mais même ces événements historiques sont des types de ce qui nous attend encore.

Daniel 8 : 23 décrit la montée en puissance d’un « roi au visage féroce, et comprenant les énigmes ». Le verset 25 dit qu’il sera vaincu après s’être levé « contre le Prince des princes », révélant l’époque du règne de ce roi féroce ; il accédera au pouvoir au temps même de la fin, juste avant la Seconde venue de Jésus-Christ. Apocalypse 17 décrit également la puissance de la bête et de son chef combattant Jésus-Christ. L’homme de Daniel 8 dirige la bête décrite dans le livre de l’Apocalypse.

Un autre passage du même livre prophétique—Daniel 11 : 21-31—nous explique comment cet homme arrivera au pouvoir.

La plupart des commentaires bibliques disent à juste titre que ce passage fait référence à Antiochos Épiphanes, qui régna autour de 175 à 164 avant J.-C. Ces versets ont prédis exactement ce que Antiochos a fini par faire. Ils ont prophétisé qu’il « profaner[a] le sanctuaire, la forteresse, et fer[a] cesser le sacrifice perpétuel, et dresser[a] l’abomination du dévastateur » (verset 31). Antiochos assaillit et massacra les Juifs, et attaqua la religion juive. Il tenta d’éradiquer le culte juif dans le temple, et érigea une statue païenne à Jupiter Olympe devant l’autel.

Dans Matthieu 24 : 15, Jésus-Christ évoque clairement ce verset, faisant explicitement référence à « l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel ». Mais Il en parle non pas comme quelque chose qui s’était déjà produit, mais comme quelque chose qui se produira à l’avenir.

Si cette prophétie a été entièrement accomplie par Antiochos Épiphane près de deux siècles plus tôt, pourquoi le Christ a-t-Il dit à Ses disciples de surveiller cet événement ? Cette prophétie eut un accomplissement ancien, mais elle aura également un accomplissement moderne. Comme beaucoup d’autres prophéties, elle est double. Cela fait référence à la fois à l’Antiochos antique et à un Antiochos moderne.

Daniel 11 : 21 prophétise que le peuple européen ne « revê[tira] pas » cet Antiochos « de la dignité royale ; il paraîtra au milieu de la paix, et s’emparera du royaume par l’intrigue ». Le Jamieson, Fausset and Brown Commentary dit que « la nation ne lui conférera pas, par un acte public, le royaume, mais qu’il l’obtiendra par artifice, par “flatterie” ». Les Notes de Barnes sur l’Ancien et le Nouveau Testaments déclarent : « En d’autres termes, il ne devrait pas lui être conféré par une loi ou un acte de la nation, ni par une succession, ou une réclamation, régulière ».

Voyez l’Allemagne, en ce moment. De votre vivant, les Allemands ont-ils jamais été aussi préoccupés par leur situation politique ? Ils voient qu’ils glissent sur le même chemin que durant les années 1930. Ils voient qu’ils sont assaillis par des crises potentielles, avec un autre épisode de la crise des migrants ou de la crise de l’euro susceptible d’éclater à tout moment. Pourtant, à la barre se trouvent deux canards boiteux.

Avec les Allemands désespérés en quête d'un dirigeant fort, et aucun à l’horizon, les circonstances sont presque parfaites pour que quelqu’un accède au pouvoir d’une manière peu orthodoxe. Que se passe-t-il s’il y a une sorte de crise d’ici à l’été, et que Mme Merkel est obligée de démissionner ? Si la politique comme d’habitude ne peut pas donner aux Allemands déjà agités, le chef dont ils ont besoin, que peuvent-ils faire ?

Dans l’article en couverture de la Trompette de janvier, le rédacteur en chef, Gerald Flurry, a montré combien de détails la Bible nous donne sur cet homme fort à venir. Il a expliqué que cet homme fort « manipulera en quelque sorte le système politique pour détourner efficacement l’Allemagne et, par extension, l’Europe ».

« Sachant que de telles intrigues politiques se produiront, il est important de surveiller les troubles bureaucratiques à Berlin », a-t-il écrit. « Le gouvernement est fragile, la nécessité d’une autorité forte est claire—mais la voie pour y parvenir est inconnue.

Daniel 8 : 23 dit que ce chef est connu pour avoir une « compréhension des phrases obscures »—selon la King James. L’expression « phrases obscures » signifie qu’il opère « à un niveau social plus élevé ». Le lexique hébreux-chaldéen de Gesenius définit cette expression comme « tordue, impliquée, subtile, une fraude, une énigme ».

« C’est un aperçu révélateur », a écrit M. Flurry. « L’homme fort prophétisé opère à un niveau social élevé ; il est capable de comprendre et de résoudre des problèmes et des questions complexes. Il est brillant et sophistiqué, et il a une profondeur et une puissance intellectuelles. Le contexte montre qu’il jouit d’une notoriété et d’une renommée pour cela. »

« Ce chef prophétisé pourrait bien exploiter cette frustration et cette confusion en ralliant une coalition derrière lui, et en faisant son propre éloge pour le pouvoir », poursuit-il. « Cela exigerait beaucoup d’intelligence et de calculs ; il faudrait une habileté inhabituelle pour tromper les gens haut placés par l’intrigue. Mais l’homme prophétisé dans Daniel 8 le fera magnifiquement. Adolf Hitler était un homme avec une certaine force mentale, mais il n’était pas aussi habile à tromper les gens que ce futur homme fort le sera ! Ce chef viendra comme un ange de lumière. »

Le décor est parfaitement préparé pour l’ascension de cet homme. L’Europe emprunte la même voie que celle qui mena à un dictateur auparavant, et elle aura un dictateur, une fois encore.

Mais la Bible enregistre une autre différence importante entre cette époque et les années 1930. Quand Hitler a été vaincu, son empire est entré dans la clandestinité pour s’élever de nouveau plus tard. Cette fois, l’empire n’ira pas dans la clandestinité. Daniel 8 : 25 dit que cet homme fort « s’élèvera contre le Chef des chefs ». Il essaiera de combattre Jésus-Christ à Son retour, « mais il sera brisé sans le secours d’aucune main ».

Tout ce système, qui a provoqué des guerres pendant des centaines d’années, sera détruit pour toujours. Et il ne sera plus jamais ressuscité.

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