Recevez gratuitement notre bulletin électronique.

Espions aveugles

Un poste de police à Sdérot, en Israël, a été détruit par le Hamas le 8 octobre. [AMIR LEVY/GETTY IMAGES]

Espions aveugles

Ce qui se passe lorsque les services de renseignement ferment les yeux

Le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre a été le plus grand échec d’Israël en matière de renseignement depuis la guerre du Kippour, qui a commencé presque exactement 50 ans auparavant.

« Il est presque inconcevable qu’ils n’aient pas vu cela », a déclaré Marc Polymeropoulos, qui a passé 26 ans à lutter contre le terrorisme au sein de la Central Intelligence Agency (Agence centrale de renseignement ; cia).

Pt Fr 202301

David Friedman, l’ambassadeur du Président Donald Trump en Israël, a déclaré : « Depuis plus de 40 ans je garde un œil sur Israël d’une manière ou d’une autre, et je n’ai jamais vu quelque chose de pareil se produire. Je n’ai jamais vu la frontière franchie de cette manière. En général, même si une seule personne de Gaza s’approche de la frontière, elle est interceptée et neutralisée bien avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit. C’est quelque chose que je n’ai jamais vu auparavant. »

L’Amérique, elle aussi, a été complètement prise au dépourvu. « Nous ne surveillions pas cela », a déclaré un haut responsable militaire américain, selon la chaîne nbc. Il s’agit de la plus grande défaillance connue des services de renseignement américains depuis le 11 septembre 2001.

Les experts passeront probablement des années à essayer de comprendre ce qui a mal tourné. Mais voici un facteur probable : en Israël comme aux États-Unis, les services de renseignement se concentrent davantage sur les idéologies libérales et leurs attaques contre les ennemis politiques que sur le maintien de la sécurité du pays.

Divisés, nous tombons

Des centaines de réservistes des Forces de défense d’Israël (FDI) se sont non seulement opposés à certaines réformes du premier ministre, mais ont également refusé de prendre leur service en signe de protestation. Les pilotes ont refusé de décoller, les réservistes ont refusé de servir au-delà de leur minimum obligatoire, et même le personnel des services de renseignement a été impliqué dans les protestations. Les officiers se sont démenés pour tenter de combler les lacunes. Il semble qu’elles n’aient pas toutes été comblées.

« Les ennemis d’Israël attendaient qu’Israël s’affaiblisse », a écrit Israel Hayom, « et pendant que les dirigeants de l’armée s’occupaient de la discorde interne qui imprégnait les rangs des FDI, ils s’occupaient d’exploiter la situation et de préparer la prochaine guerre » (9 octobre).

« Ils ne se sont pas concentrés sur la manière de faire face à la menace du Hamas et de l’Iran », a déclaré Chuck Freilich, ancien conseiller adjoint israélien à la sécurité nationale, à CBS News le 12 octobre.

Le Mossad, l’agence de renseignement israélienne, a également adopté une position anti-Netanyahou et a consacré des ressources à protester et à affaiblir sa politique. Les médias israéliens ont rapporté en février que le Mossad autorisait ses membres à prendre part aux manifestations contre les réformes judiciaires de Netanyahou. En avril, le Washington Post a révélé des documents ayant fait l’objet d’une fuite, montrant que les principaux dirigeants du Mossad étaient allés encore plus loin, encourageant leurs agents à participer aux manifestations. Le Post a écrit que « l’intervention directe dans la politique israélienne par le Mossad, un service d’espionnage externe auquel il est interdit de s’immiscer dans les affaires intérieures, serait une révélation importante. »

« Quelques fonctionnaires qui descendent dans les rues de Tel-Aviv en scandant des slogans, c’est assez inoffensif. Mais ce n’est pas le principal problème », écrivions-nous à l’époque. « Le Mossad jouit d’une réputation bien méritée de secret et de réussite opérationnelle. Si ses dirigeants veulent que leurs hommes s’opposent au gouvernement, qui peut dire que la seule façon dont le Mossad est impliqué est en permettant à ses hommes à manifester ? »

L’ancien directeur du Mossad, Tamir Pardo, a déclaré que le gouvernement de coalition de Netanyahou était composé d’« horribles partis racistes ». Il a attaqué les réformes judiciaires, accusé le premier ministre de participer à un coup d’État, et caractérisé le gouvernement comme responsable d’un État d’apartheid. Pardo a déclaré que « la plus grande menace pour l’État d’Israël vient de l’intérieur ». Ses anciens collègues regardaient-ils dans la mauvaise direction ?

Quelle a été l’attitude et l’efficacité du Mossad à l’égard d’ennemis comme le Hamas sous M. Pardo ? Qu’en était-il jusqu’au 7 octobre ? Dans quelle mesure les dirigeants du Mossad s’abstiennent-ils d’utiliser leurs pouvoirs de surveillance, de renseignement, de représentation et de tromperie pour nuire à leurs ennemis politiques ?

Et que faisaient-ils alors qu’ils étaient censés surveiller Beeri, le kibboutz Reim, Kfar Aza et Sdérot ?

Les mêmes choses se déroulent certainement aux États-Unis.

Un rapport du Centre national de lutte contre le terrorisme datant de 2021, qualifie les extrémistes à motivation raciale de menace terroriste intérieure la plus meurtrière pour les États-Unis. Les « racistes » dont ce rapport avertissait n’étaient pas des musulmans cherchant à tuer des juifs. Au contraire, la plus grande menace venait de ceux qui étaient irrités par « la perception d’un excès de pouvoir du gouvernement », « les récits de fraude lors des dernières élections générales » ou « les conditions liées à la pandémie de covid-19 ». Il a averti que ces « extrémistes » étaient plus dangereux que les terroristes potentiels venant de l’étranger. Le procureur général Merrick Garland a déclaré qu’il s’agissait de « la menace terroriste la plus urgente à laquelle les États-Unis sont confrontés aujourd’hui ». L’ensemble du dispositif de renseignement américain a été reconfiguré pour cibler ces « extrémistes », ceux qui se sont tout simplement opposés à la gauche radicale.

Ce n’était pas un grand changement. En 2016, l’administration Obama utilisait déjà la cia pour cibler le Président Trump. Des documents internes du gouvernement montrent que le directeur de la cia, John Brennan, savait que les accusations de collusion entre Donald Trump et la Russie étaient fausses. Mais il les a quand même soutenues avec son agence.

La cia a ensuite collaboré avec Twitter afin de censurer les discours qui ne lui plaisaient pas. Les responsables de la cia ont menti pour empêcher que la vérité sur l’ordinateur portable de Hunter Biden ne soit révélée avant l’élection de 2020.

Les élites radicales américaines ciblent désormais leurs opposants politiques de façon systématique—des dizaines de millions de gens ordinaires—plus qu’ils ne ciblent les menaces pesant sur la sécurité nationale. Prenez par exemple la frontière sud. Le Department of Homeland Security (département de la Sécurité intérieure) a indiqué cet été qu’il avait perdu la trace de 177 000 étrangers en situation irrégulière. Il a également indiqué que 160 personnes figurant sur sa liste de surveillance du terrorisme avaient été appréhendées alors qu’elles franchissaient la frontière. Bien entendu, ils n’ont aucune idée du nombre de personnes qui ont franchi la frontière sans se faire prendre.

Ce chaos frontalier constitue une menace à bien des égards. Des collègues de ceux qui ont décapité des bébés juifs le 7 octobre se trouvent peut-être déjà sur le territoire des États-Unis. Pourtant, le régime de Biden, contrôlé par Barack Obama, est lent à faire quoi que ce soit. Pourquoi ? Parce que les immigrants latino-américains et leurs descendants ont tendance à voter démocrate. Gagner les élections est plus important que défendre le pays.

S’habituer à l’irréalité

L’invasion du Hamas a mis en lumière la dangereuse complaisance dans laquelle vivait Israël. La nation était divisée et les gauchistes concentraient leur pouvoir sur le renversement d’un dirigeant qu’ils n’aimaient pas. Pendant tout ce temps, les forces du mal attendaient leur occasion. Les signes avant-coureurs étaient là.

Il était alors trop tard.

Les États-Unis sont confrontés exactement au même danger. « En Amérique, nous avons été protégés pendant des centaines d’années parce que nous avons reçu les bénédictions que Dieu a promises au fidèle Abraham », écrit le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry. « Nous n’avons pas connu les bouleversements qu’ont connus de nombreuses autres nations. Nous avons été impliqués dans une guerre civile et deux guerres mondiales, mais par rapport à la plupart des autres pays et des autres époques, Dieu nous a donné des victoires et beaucoup de paix. En conséquence, notre peuple s’est installé dans une irréalité par rapport à ce qui se passe autour de nous. Il ne comprend pas à quel point c’est mortellement dangereux ! »

« Ce n’est pas le monde de Dieu. C’est un monde en proie à un grand mal. Il est rempli de tigres qui attendent de déchirer les gens. Comme l’a dit Winston Churchill, l’histoire de l’homme est l’histoire de la guerre. Cependant, de manière ou d’autre, nous ne parvenons pas à nous en rendre compte, aujourd’hui. Il est tellement plus facile de l’ignorer. » (L’Amérique sous attaque ).

Alors que les émeutes de Black Lives Matter (La vie des noirs compte) étaient en train de consumer les États-Unis, M. Flurry a écrit : « L’Amérique n’a pas seulement des divisions à l’intérieur, elle a aussi de puissants ennemis à l’extérieur ! Des nations vicieuses attendent depuis des décennies et des décennies que quelque chose comme cela arrive à l’Amérique ! Elles veulent détruire—non seulement les fenêtres et les monuments, mais cette nation toute entière ! » (la Trompette, août 2020).

Israël était divisé et a baissé la garde—et le Hamas a commencé le massacre. Le Hamas pourrait profiter des divisions américaines pour frapper les États-Unis, mais les États-Unis ont des ennemis bien pires : des nations entières, armées de bombes nucléaires.

Pour la plupart des gens, il est irréel qu'une nation se livre à des massacres massifs dans une Amérique divisée. Mais le 6 octobre, beaucoup auraient pensé que les escadrons de la mort traquant les familles juives et assassinant les bébés étaient un artefact de l'Allemagne de la Seconde Guerre mondiale.

Ne vous laissez pas tromper par le monde dans lequel nous vivons. Barack Obama et ses partisans tentent toujours de « transformer fondamentalement » les États-Unis. En semant les graines de la division et même de la guerre civile, ils ouvrent la nation non seulement à une transformation de l’intérieur, mais aussi aux attaques de l’extérieur.

La Bible nous met en garde : « Ne dormons donc point comme les autres, mais veillons et soyons sobres » (1 Thessaloniciens 5 : 6). Dieu veut que les chrétiens surveillent les actualités mondiales et qu’ils aient une vision sobre de ce monde. Deux versets plus loin, Paul écrit : « soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de la charité, et ayant pour casque l’espérance du salut ».

Nous devons nous éveiller au danger qui nous guette. Mais ce danger ne doit pas nous faire peur. Au contraire, il doit nous inciter à nous rapprocher de Dieu—la seule protection sûre pour les nations et les individus.

LA TROMPETTE EN BREF

Demeurez informé et abonnez-vous à notre bulletin.