IA militaire : L'Allemagne prend l'initiative

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l'Europe dépassera les États-Unis en matière d'acquisition d'équipements militaires en 2025, selon Aviation Week Network. Ce « changement historique » est particulièrement significatif en raison de la rapidité de l'innovation. L'Allemagne est à l'avant-garde de ce changement, comme l'a souligné Reuters le 23 juillet dans « Spy Cockroaches and AI Robots : Germany Plots the Future of Warfare » (Cafards espions et robots d'intelligence artificielle : l'Allemagne trace l'avenir de la guerre).

Selon Aviation Week en mai, les 19 pays européens qui dépensent le plus en matière de défense, y compris la Turquie et l'Ukraine, devraient dépenser 180,1 milliards de dollars cette année en achats militaires, contre 175,6 milliards de dollars pour les États-Unis.

« Cette année, l'Europe dépense, pour la première fois depuis des décennies, plus pour l'acquisition de technologies de défense que les États-Unis », a déclaré Gundbert Scherf, cofondateur du fabricant allemand de drones Helsing. Reuters a écrit : « Cet ancien partenaire de McKinsey & Company dit que l'Europe pourrait être à l'aube d'une transformation de l'innovation en matière de défense semblable au projet Manhattan, l'élan scientifique qui a vu les États-Unis développer rapidement des armes nucléaires pendant la Seconde Guerre mondiale. »

Au cours des années de guerre mondiale, les États-Unis se sont hissés au rang de superpuissance, et l'ont conservé jusqu'à ce jour. La guerre de la Russie contre l'Ukraine pourrait-elle déclencher une transformation similaire en Europe ?

Les analystes s'empressent de souligner que l'Europe doit encore surmonter des obstacles considérables pour rivaliser avec la puissance militaire des États-Unis. Mais à une époque définie par une innovation incessante, la taille et la force sont secondaires par rapport à la technologie la plus récente.

Reuters a interrogé « deux douzaines de dirigeants, investisseurs et décideurs pour examiner comment l'Allemagne, la plus grande économie d'Europe, entend jouer un rôle central dans le réarmement du Continent ».

Tous ceux qui connaissent la Trompette savent que nous avons beaucoup écrit au cours des dernières décennies sur la militarisation et la domination allemandes. Comme feu Herbert W. Armstrong, nous nous appuyons sur la prophétie biblique pour mettre en garde contre la montée en puissance militaire de l'Allemagne. Pendant longtemps, on s'est moqué de l'idée que l'Allemagne puisse devenir un ennemi militaire redoutable. Mais aujourd'hui, l'Allemagne prend l'initiative en matière d'innovation militaire alors que les nouvelles technologies envahissent le champ de bataille.

Se préparer à l'accélération militaire

Selon Reuters, le gouvernement du chancelier allemand Friedrich Merz « considère l'IA et la technologie des start-ups comme essentielles à ses plans de défense et réduit la bureaucratie pour connecter les start-ups directement aux plus hauts niveaux de son armée ».

Le 23 juillet, le cabinet fédéral allemand a approuvé un projet de loi visant à accélérer les efforts d'armement du pays. « Nous avons besoin de plus d'armes, et nous en avons besoin plus rapidement. Cet objectif ne peut être atteint qu'en augmentant la production », a déclaré Katherina Reiche, ministre de l'Économie. La législation proposée s'appliquerait à tous les biens militaires sans exception et permettrait de contourner les longues procédures d'appel d'offres pour les contrats militaires. Le ministre de la Défense, Boris Pistorius, a salué cette mesure comme une « loi révolutionnaire » et un « bond en avant » pour les capacités de défense de l'Allemagne.

La nouvelle législation s'accompagne d'un financement sans précédent. Reuters a écrit :

Marquée par le traumatisme du militarisme nazi et par une forte éthique pacifiste d'après-guerre, l'Allemagne a longtemps maintenu un secteur de la défense relativement petit et circonspect, profitant des garanties de sécurité américaines.

Le modèle économique de l'Allemagne, façonné par une aversion profonde au risque, a également favorisé les améliorations progressives au lieu de l'innovation perturbatrice.

Maintenant, ce n'est plus le cas. Le soutien militaire des États-Unis étant désormais plus incertain, l'Allemagne — l'un des principaux soutiens de l'Ukraine — prévoit de presque tripler son budget de défense normal pour atteindre environ 162 milliards d'euros par an d'ici à 2029.

Une grande partie de cet argent servira à réinventer la nature de la guerre, selon les sources.

Ce n'est pas la première fois que l'Allemagne « réinvente la nature de la guerre ». Reuters explique pourquoi nous ne devrions pas sous-estimer les capacités d'innovation allemandes :

Au cours de la première moitié du XXe siècle, les scientifiques allemands ont été les pionniers de nombreuses technologies militaires qui sont devenues la norme autour du monde, des missiles balistiques aux avions à réaction en passant par les armes guidées. Mais après sa défaite lors de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a été démilitarisée et ses talents scientifiques ont été dispersés.

Wernher von Braun, qui a inventé le premier missile balistique pour les nazis, a été l'un des centaines de scientifiques et d'ingénieurs allemands transportés aux États-Unis à la suite de la Seconde Guerre mondiale, où il a ensuite travaillé à la NASA et mis au point la fusée qui a emmené les vaisseaux spatiaux Apollo sur la lune.

Comme l'a averti Winston Churchill en 1934, « Méfiez-vous ! L'Allemagne est un pays fertile en surprises militaires. »

Start-ups militaires allemandes

Helsing, la start-up européenne la plus précieuse dans le domaine de la défense, est un bon exemple de la réorientation des activités militaires de l'Europe, passant des États-Unis à ses propres industries. En juin, Helsing a plus que doublé son évaluation à 12 milliards de dollars lors d'une collecte de fonds. L'entreprise est entièrement axée sur l'innovation. Reuters a écrit :

Helsing fait partie d'une vague de start-ups allemandes spécialisées dans la défense, qui développent des technologies de pointe, allant des robots dotés de l'IA semblables à des chars d'assaut aux sous-marins miniatures sans pilote, en passant par des cafards espions prêts à combattre.

Certaines de ces petites entreprises conseillent désormais le gouvernement aux côtés d'entreprises établies, telles que Rheinmetall et Hensoldt, qui ont moins d'incitations à se concentrer principalement sur l'innovation, étant donné leurs longues listes d'attente pour les systèmes conventionnels, a déclaré l'une des sources.

Interrogée sur les drones, Annette Lehnigk-Emden, à la tête de l'Office fédéral de l'équipement, a déclaré à Reuters : « Les changements qu'ils apportent au champ de bataille sont aussi révolutionnaires que l'introduction de la mitrailleuse, du char d'assaut ou de l'avion. »

Comme l'écrit Reuters, certains des projets développés par les start-ups militaires allemandes relèvent de la science-fiction, comme les cafards cyborg de Swarm Biotactics, conçus pour collecter des données en temps réel grâce à des caméras.

« Nos bio-robots, basés sur des insectes vivants, sont équipés de modules de stimulation neuronale, de capteurs et de communication sécurisée », a déclaré le PDG Stefan Wilhelm. « Ils peuvent être dirigés individuellement ou fonctionner de manière autonome en essaims. »

« Il y a beaucoup de pression sur l'Allemagne pour qu'elle devienne le chef de file en matière de défense européenne », a déclaré Sven Kruck, directeur de la stratégie chez Quantum. Quantum est l'une des trois jeunes entreprises européennes dont la valeur dépasse le milliard de dollars. Les deux autres sont Helsing et Tekever (Portugal). Toutes ces entreprises se spécialisent dans la production de drones.

« La qualité des talents en Europe est extrêmement élevée, mais dans l'ensemble, il n'y a pas de meilleur pays, pas de meilleurs talents que ceux que nous avons vus en Allemagne », a déclaré Jack Wang, associé de la société de capital-risque Project A.

Essaims de sauterelles

La prophétie biblique nous donne un aperçu de certains des systèmes d'armes qui seront utilisés lors des guerres à venir. Dans Apocalypse 9, l'apôtre Jean a été inspiré de décrire les forces d'une armée avancée comme des sauterelles. Mais comme l'indique le Lange's Commentary : « À la différence des sauterelles naturelles, qui ravagent la flore, ces sauterelles laissent indemnes toutes les choses vertes, s'en prenant exclusivement aux hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu. »

Live Science écrit : « Les sauterelles vivent sur presque tous les continents du monde et sont connues pour leur propension à se rassembler en grands essaims destructeurs. »

« Contrairement à d'autres ravageurs qui sont localisés, les acridiens du désert peuvent former des essaims et voler, dévastant ainsi des régions entières », a déclaré Esther Ngumbi, entomologiste à l'Université de l'Illinois (Urbana-Champaign).

Les drones se sont révélés destructeurs dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine ainsi que dans d'autres conflits. Mais nous n'avons pas vu d'essaims de drones semblables à des essaims de sauterelles sur le champ de bataille.

« Les guerres futures incluront très certainement des bombes nucléaires et des armes biologiques », a écrit Gerald Flurry, rédacteur en chef de la Trompette. « Ces armes mortelles peuvent être montées sur des avions et des drones et envoyées partout dans le monde. Imaginez ce qu'elles pourraient faire ! […] Une prophétie d'Apocalypse 9 décrit l'équipement militaire utilisé dans cette guerre comme des essaims de sauterelles. Ces sauterelles pourraient-elles être des essaims d'avions divers qui coordonnent leurs trajectoires de vol par le biais de l'intelligence artificielle ? »

Bien que nous ne puissions pas être certains qu'Apocalypse 9 décrit la guerre des drones, l'intérêt de l'Allemagne pour ce sujet peut avoir une grande pertinence prophétique. Comme l'explique M. Flurry dans « L'avenir inconnu de l'intelligence artificielle », la prophétie biblique indique que le neuvième chapitre d'Apocalypse décrit les équipements militaires allemands.