L'Allemagne suspend les livraisons d'armes à Israël

L’Allemagne « n’autorisera aucune exportation d'équipements militaires susceptibles d'être utilisés dans la bande de Gaza jusqu'à nouvel ordre », a annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz le 8 août. L’Allemagne est le deuxième plus grand exportateur d’armes vers Israël et un allié déclaré. Cependant, elle s’oppose à l’opération militaire israélienne visant à éradiquer complètement le Hamas, une organisation terroriste.

Du 7 octobre 2023 au 13 mai 2025, l’Allemagne a autorisé la livraison d’armes et d’équipements militaires d’une valeur de 485,1 millions d’euros (564,3 millions de dollars américains) à Israël. Lorsque le gouvernement précédent a temporairement suspendu les autorisations de livraisons d’armes en 2024, Merz l’a critiqué pour ne pas avoir soutenu le peuple Juif dans son heure de besoin. Mais aujourd’hui, il modifie sa position.

Merz a déclaré que cette suspension était due à « une escalade militaire encore plus violente de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, conformément à la décision du cabinet israélien ». Mercredi soir, le cabinet de sécurité a approuvé un plan présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahou pour « anéantir » le Hamas dans la bande de Gaza et prendre le contrôle de la ville de Gaza. Ce plan prévoit la distribution d’aide humanitaire aux civils en dehors des zones de combat ; le Hamas avait précédemment détourné ces provisions à son profit.

Le gouvernement allemand reste profondément préoccupé « par les souffrances persistantes de la population civile dans la bande de Gaza », a affirmé Merz. Il a exhorté le gouvernement israélien « à ne pas prendre d’autres mesures en vue de l’annexion de la Cisjordanie ».

Bien qu’il soit ouvertement d’accord pour dire que le désarmement du Hamas est essentiel, il a exprimé des doutes sur le fait que les objectifs militaires d’Israël mènent à une telle issue.

Le ministre allemand des Finances et vice-chancelier, Lars Klingbeil, a déclaré que « la souffrance humanitaire à Gaza est insupportable ». Il a souligné que, bien que l’Allemagne affiche une pleine solidarité avec l’État d’Israël, les injustices doivent être dénoncées.

Alors que beaucoup, particulièrement à gauche, ont réclamé l’arrêt des exportations d’armes vers Israël, cette décision a également suscité de vives critiques. Marion Horn a écrit pour Bild :

Le chancelier affirme que le désarmement du Hamas est essentiel et que cette organisation ne devrait jouer aucun rôle dans l’avenir de Gaza. Comment cela peut-il être réalisé uniquement par des « négociations déterminées sur un cessez-le-feu » ?

Merz croit-il vraiment que le Hamas peut être persuadé par des mots gentils ? Cela ne marchera pas. S’il croit vraiment que le Hamas reculera parce qu’Israël ne reçoit plus d’armes, alors je me demande comment il est arrivé à cette conclusion étriquée.

Quelle déclaration de faillite morale. Friedrich Merz, avait attaqué avec virulence Olaf Scholz lorsque celui-ci hésitait à livrer des armes à Israël ; c’est maintenant ce même Friedrich Merz qui ferme le robinet. En tant que chef de l'opposition, il a tonné contre lui : « Quiconque déclare que la sécurité d'Israël est une question d'intérêt national doit aussi tenir ses promesses. »

Certains collègues du parti de l'Union chrétienne-démocrate et de l'Union sociale-chrétienne sont en colère à ce sujet. Sous la direction de Franz Josef Strauss, chef de la CSU, l'Allemagne a développé des liens étroits avec Israël dans la seconde moitié du XXe siècle, devenant ainsi l'un de ses principaux fournisseurs d'armes. Selon Bild, le chef actuel de la CSU, Markus Söder, était particulièrement mécontent de ne pas avoir été consulté avant la décision. L'ancien Premier ministre de l'État bavarois, Horst Seehofer, a déclaré : « Cette erreur de politique étrangère aura des effets durables. »

Suite à l'annonce, Netanyahou a exprimé sa déception lors d'un appel téléphonique avec Merz. Une déclaration du bureau du Premier ministre indiquait : « Au lieu de soutenir la guerre légitime d'Israël contre le Hamas, qui a perpétré la pire attaque contre les Juifs depuis l'Holocauste, l'Allemagne récompense le terrorisme. » Netanyahou a précisé que « le but d'Israël n'est pas de s'emparer de Gaza mais de la libérer du Hamas. »

Bien que l'Allemagne apparaisse en surface comme l'un des plus grands alliés d'Israël, elle s'est opposée à plusieurs reprises aux objectifs militaires israéliens. On comprend de mieux en mieux pourquoi la prophétie biblique met en garde le peuple juif contre le fait de placer sa confiance en Allemagne.

« Éphraïm voit son mal, et Juda ses plaies ; Éphraïm se rend en Assyrie, et s'adresse au roi Jareb ; mais ce roi ne pourra ni vous guérir, ni porter remède à vos plaies » (Osée 5 : 13). Le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, explique dans sa brochure Jérusalem selon la prophétie qu'Éphraïm (en référence à la Grande-Bretagne) et Juda (appelé « Israël » aujourd'hui) se tournent vers l'Assyrie (ou l'Allemagne) pour obtenir de l'aide. Il déclare ensuite : « Le pacte de paix avec les Arabes est-il la plaie d'Israël à laquelle Dieu fait référence dans Osée 5 : 13 ? Il n'y aurait pas eu de pacte de paix si Juda avait fait confiance à Dieu plutôt qu'aux hommes. »

M. Flurry propose ensuite une explication détaillée de la nature de la plaie de Juda et comment elle pousse ce petit pays du Proche-Orient dans les bras de l'Allemagne :

Les Juifs ont également restitué Gaza, Jéricho, Bethléem et d'autres zones de Cisjordanie aux Palestiniens. Il semble que le monde ait oublié que ces territoires ont été conquis lors d'une guerre où les Arabes tentaient d'anéantir les Juifs. Ce processus d'échange de terres contre la paix est quasiment inédit dans l'histoire. […]

Dieu a offert Bethléem — le lieu de naissance du Christ — aux Juifs. Par le biais de ce supposé processus de « paix », ils l'ont cédé aux Palestiniens. Les Juifs ont rejeté et crucifié le Christ il y a près de 2000 ans. Ils le rejettent encore aujourd'hui. Cependant, la plupart des gens qui se disent chrétiens agissent de la même manière.

Les Juifs ont restitué de nombreux autres sites bibliques aux Arabes. L'Amérique et le Royaume-Uni les ont vivement exhortés à agir ainsi. L'on ignore qu'un tel manque de foi explique pourquoi tous les adultes de l'ancien Israël ont péri dans le désert du Sinaï.

Tout au long de ce processus de « paix » terriblement mal nommé, qui implique la cession de territoires et n’entraîne aucune diminution notable de la violence, les dirigeants palestiniens ont constamment déclaré aux responsables politiques et aux médias qu’ils souhaitaient une coexistence pacifique avec Israël, tout en promettant à leur peuple la destruction de ce dernier. […]

Le processus de paix a rendu Juda vulnérable face à l’ennemi, avec très peu de liberté pour riposter.

Israël tente aujourd’hui de corriger certaines de ses erreurs par des moyens militaires. Cependant, en ce faisant, il dépend de l’aide militaire allemande. Comme M. Flurry l’a expliqué dans « L’issue de la relation israélo-allemande » (disponible uniquement en anglais), ce manque de confiance totale en Dieu causera au peuple juif encore plus de problèmes qu’il n’en connaît actuellement. Pourtant, dans le même article, M. Flurry a souligné la solution merveilleuse à nos problèmes les plus graves.