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L'élection de la haine
Mark Carney a accompli l'impossible. À la fin de 2024, le Parti libéral du Canada était mort ; il risquait d'être anéanti lors des prochaines élections et de subir un sévère désaveu de la part des électeurs. Ainsi, lorsque Carney est monté sur scène le 28 avril pour prononcer son discours de victoire, c'était une résurrection politique.
L'ancien banquier et politicien débutant, l'homme qui n'a pas vécu au Canada au cours des dix dernières années, a comblé le vide laissé par la démission de Justin Trudeau et a remporté un quatrième mandat sans précédent pour les libéraux. C'était un moment étonnant et historique.
Pour le Parti libéral, c'était presque l'élection parfaite.
Mais c'était peut-être trop parfait. Comment M. Carney a-t-il opéré cette résurrection ? Quel a été le catalyseur de ce revirement spectaculaire dans la politique canadienne ? Qu'est-ce qui a changé les opinions des Canadiens ?
La haine.
Depuis les tarifs de Donald Trump et ses menaces de faire du Canada le 51e État, l'air au Canada est chargé d'un esprit de haine à l'égard du président américain. Cette haine a été le catalyseur d'une recrudescence de l'unité nationale, le catalyseur de la victoire de Carney, et le catalyseur qui a changé la décision de nombreux Canadiens aux urnes.
Cette élection de la haine a peut-être changé le cours du Canada en tant que nation. Cette décision émotionnelle et alimentée par la haine aura des répercussions que la plupart des Canadiens n'ont pas pris le temps de considérer. La Bible nous prévient des conséquences destructrices de vivre sous l'emprise de la haine. Les Canadiens ont choisi d'apprendre ces vérités à leurs dépens.
La vague rouge
Les bulletins de vote sont encore en train d'être dépouillés, mais à ce stade, M. Carney est à la tête d'un gouvernement minoritaire. Les libéraux devraient remporter 169 sièges, 172 étant nécessaires pour former un gouvernement majoritaire. C'est un gain de 15 sièges par rapport à 2021. Les libéraux ont également remporté le vote populaire avec 43,7 pour cent.
En ce qui concerne les autres partis, les conservateurs devraient remporter 144 sièges ; le Bloc québécois, 22 ; les néo-démocrates (NPD), 7 ; et les Verts, 1. Au moment d'écrire ces lignes, 13 circonscriptions n'ont pas encore été décidées ; il y a beaucoup de courses très serrées.
L'une des plus grandes histoires de cette élection a été l'effondrement du vote du NPD. En 2021, le NPD ont reçu 17,8 pour cent des voix ; cette fois-ci, il n'en obtient que 6,3 pour cent, perdant ainsi 17 sièges. Leur chef, Jagmeet Singh, a perdu son siège et a annoncé son intention de démissionner. Il semble que le soutien au NPD soit passé aux libéraux.
Le Bloc québécois, parti séparatiste, a également perdu du soutien. Sa part de voix a diminué d'un point pour atteindre 6,3 pour cent ; il a perdu 13 sièges, principalement au profit du Parti libéral. Cette vague rouge au Québec a aidé les libéraux à se hisser au sommet, malgré leurs mauvais résultats en Ontario.
le NPD et le Bloc québécois travailleront probablement avec M. Carney, lui confiant ainsi un gouvernement majoritaire.
Les conservateurs ont obtenu un bien meilleur résultat qu'en 2021 ; pourtant, ce fut un désastre. Ils ont obtenu 41,4 pour cent du vote populaire, le chiffre le plus élevé depuis 1988, et ont en fait gagné 16 sièges, soit plus que les libéraux ; pourtant, ils se retrouveront de nouveau dans l'opposition.
Pire encore, le chef conservateur Pierre Poilievre a perdu son siège dans la circonscription d'Ottawa ! Ainsi, les conservateurs, malgré une meilleure performance qu'en 2021, perdent non seulement l'élection mais aussi leur chef.
Maintenant, les irrégularités entrent en jeu. C'est particulièrement vrai dans la circonscription de Carlton, à Ottawa, autrefois détenu par Poilievre. Il y a eu trois événements étranges :
• La circonscription de Carlton a récemment été redessinée pour inclure des zones d'Ottawa plus libérales.
• Elle a eu le plus grand nombre de bulletins de vote soumis à l'avance de tout le pays, soit 44 000.
• Elle a été ciblée par certains groupes afin qu'elle ait le plus grand nombre de candidats sur les bulletins. Il y avait 91 candidats, ce qui a rendu le bulletin de vote long d'un mètre, semant la confusion et faisant en sorte que les bulletins soient difficiles à dépouiller.
Est-ce une coïncidence ? Pourquoi ces choses se sont-elles produites dans la circonscription du chef conservateur ? C'était soit la tempête parfaite au profit des libéraux, soit une attaque contre Poilievre soigneusement exécutée.
Peut-être que l'irrégularité la plus inquiétante a été la suspension du décompte des voix tôt le mardi matin, alors que de nombreuses circonscriptions étaient très serrées. À ce moment-là, les bulletins spéciaux et par correspondance étaient en train d'être comptés. Pourquoi cette pause ?
Ce résultat électoral est presque trop parfait pour les libéraux. Au fur et à mesure que les chiffres sont confirmés, il faut s'attendre à des recomptages et à des contestations de certains résultats. Continuez à suivre la Trompette pour plus d'analyses sur les raisons pour lesquelles le Canada a connu une vague rouge.
Peut-être que la caractéristique la plus marquée de cette élection n'a pas été la manipulation des bulletins, mais la manipulation psychologique qui a eu lieu avant la soirée électorale.
Culte de la volonté
Dans les jours qui l'ont précédé, cette élection a été marquée par la montée du patriotisme. Le Canada est une nation tristement célèbre pour sa division : il existe un profond régionalisme entre les différentes langues, cultures et religions. Depuis des décennies, les dirigeants ont du mal à trouver une cause commune pour rallier l'électorat et unir le pays. Pourtant, les libéraux en ont trouvé une : « Hitler orange ».
Pendant des semaines, les Canadiens ont été bombardés d'histoires sur les projets du président Trump d'annexer le Canada et de détruire notre culture ; son désir fasciste de s'approprier nos terres et nos ressources ; et les conséquences des tarifs douaniers. Le gouvernement libéral et les médias ont mis en œuvre une campagne bien organisée de peur pour susciter un esprit de haine.
Le Canada n'a pas été uni par une notion positive de l'identité ou d'un but national, mais uniquement par la haine envers Donald Trump.
L'utilisation de la peur pour mobiliser les Canadiens a été perfectionnée pendant les confinements de COVID-19 de 2020 et 2021. Les médias et le gouvernement ont utilisé la même propagande pour susciter une pensée émotionnelle chez les Canadiens. Les émotions ne sont pas rationnelles. Les gens sont bien plus faciles à manipuler lorsqu'ils sont sous l'emprise émotionnelle de détresse ou de peur.
Depuis des années, les libéraux ont été les méchants. Ils ont réprimé la liberté d'expression, ruiné l'économie, détruit l'armée et rendu le pays vulnérable. Cette élection devait être une condamnation du bilan tyrannique et destructeur de Trudeau. Mais au lieu de cela, par le biais de manipulation et de peur, Donald Trump est devenu le méchant et Mark Carney est apparu comme un ange de lumière, le sauveur du Canada.
C'était seulement possible parce qu'un grand nombre de Canadiens s'est éloignée de la pensée rationnelle. C'est ce que la Bible appelle le culte de la volonté.
Le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, met en garde contre le culte de la volonté, qui est l'esprit de notre époque, dans son livre L'Amérique sous attaque :
[Adolf] Hitler croyait que si l'on raconte un mensonge énorme et qu'on le répète assez souvent, les gens y croiront. Il a écrit dans Mein Kampf : « Dans le grand mensonge il y a toujours une certaine force de crédibilité ; parce que les masses d'une nation sont toujours plus facilement corrompues dans les couches profondes de leur nature émotionnelle, que de façon consciente et volontaire… ».
… Nous n'avons pas tiré les leçons de cette histoire comme nous le devrions. Cela pourrait-il se reproduire aujourd'hui ? Pourrait-on provoquer une révolution politique simplement en répétant un mensonge flagrant encore et encore jusqu'à ce qu'assez de personnes y croient ?
C'est exactement ce qui s'est passé au Canada. Le mensonge du « Hitler orange » a corrompu les couches profondes de la nature canadienne, en faisant appel à la peur et à la haine. M. Flurry continue : « Hitler a dit : “Ce que vous dites à la masse du peuple, lorsqu'elle est dans un état réceptif de dévotion fanatique, demeure. Les paroles reçues sous une influence hypnotique sont radicales et imperméables à toute explication raisonnable.” … Vous devez finir par reconnaître que ce même esprit imprègne la gauche radicale américaine. »
La gauche radicale au Canada, désormais dirigée par Mark Carney, a ce même esprit de culte volontaire. « C'est une tendance gravement dangereuse », poursuit M. Flurry. « Les gens mentent pour atteindre leurs ambitions politiques, pour imposer une agenda radicale aux autres, et pour détruire la vie des gens. » Aveuglés par un esprit de haine et de peur, la plupart des Canadiens n'ont pas pensé aux conséquences de l'agenda de Carney.
Réajustement transatlantique
« Notre ancienne relation avec les États-Unis, une relation fondée sur l'intégration croissante, est révolue », a déclaré Carney dans son discours de victoire. « Le système de globalisme ancré dans les États-Unis, un système sur lequel le Canada a compté depuis la Seconde Guerre mondiale, un système qui, bien qu'imparfait, a aidé à donner de la prospérité à un pays depuis des décennies, est révolu. »
C'est la politique phare de Carney : rompre avec les États-Unis. Son discours de victoire était semblable à celui d'un pays en guerre, en définissant l'ennemi national comme Donald Trump.
Le premier voyage à l'étranger de Carney n'a pas été à Washington, D.C., comme à l'accoutumée, mais en France. En fait, le président français Emmanuel Macron avait envoyé à Carney une invitation avant même qu'il ne soit assermenté au poste de Premier ministre. Pourquoi la France ? Cela laisse entendre qui sera le principal partenaire futur du Canada dans le commerce et la politique.
« Le Canada doit renforcer ses liens avec la France et d'autres alliés face aux crises géopolitiques et économiques, a déclaré le Premier ministre Mark Carney lundi en France », selon la Canadian Press le 17 mars. « Alors qu'ils prenaient la parole à Paris avant une réunion avec le président français Emmanuel Macron, Carney a souligné les valeurs de souveraineté, de solidarité et de durabilité communes aux deux pays. “Ce sont des valeurs qui nous sont chères et qui nous unissent,” a-t-il affirmé, en notant que la langue française définit l'identité et la culture des deux pays. »
Carney a déclaré que les valeurs, la culture et l'identité françaises définissent à la fois le Canada et la France. C'est une déclaration radicale. Bien que les Français soient l'un des peuples fondateurs du Canada, Carney ne se limite pas à énoncer un fait historique : il signale que le Canada a plus en commun avec l'Europe qu'avec les États-Unis.
Alors que de nombreux Canadiens applaudissent cette stratégie comme une riposte brillante contre le président Trump, peu d'entre eux réfléchissent aux répercussions et aux véritables intentions de ces décisions. Que réserve l'avenir au Canada ? Comment ce réajustement transatlantique va-t-il affecter votre vie ?
Cela fait près de 100 ans que la Trompette met en garde contre la montée dangereuse d'une superpuissance européenne, la septième résurrection du Saint-Empire romain (lisez notre livre L'Allemagne et le Saint Empire romain pour en savoir plus). Cet empire est en train de se lever en Europe, et selon la prophétie, il provoquera la chute des peuples des États-Unis et de la Grande-Bretagne.
Le Canada a déjà un accord commercial avec l'Union européenne et fait partie de l'OTAN. À quoi ressemblerait une relation plus profonde avec l'Europe ? Le Canada pourrait-il devenir un mandataire du Saint-Empire romain ?
M. Carney a mis en branle le processus qui permettra au Canada de participer au réarmement agressif de l'Europe : « Dans un effort pour s'éloigner de la dépendance excessive du Canada à l'égard des États-Unis, le Premier ministre Mark Carney se tourne vers l'Europe pour construire de nouvelles alliances de sécurité et une nouvelle stratégie industrielle de défense qui pourrait voir des avions de combat de conception européenne construits dans ce pays », a écrit le Toronto Star. « Carney a déclaré avoir discuté de la participation du Canada au projet “réarmer l'Europe” en début de semaine avec le président français Emmanuel Macron, et avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, bien que la Grande-Bretagne ne soit plus membre de l'Union européenne. »
Carney est l'homme idéal pour ce réajustement parce qu'il est un technocrate européen ayant de nombreuses relations étroites avec des dirigeants européens. Sa victoire marque une importante opportunité pour les ennemis de Donald Trump. Le Canada est déjà une base d'opérations pour les adversaires de l'Amérique, comme la Chine, qui utilisent son territoire comme porte d'accès à la superpuissance. Le Canada pourrait devenir la ligne de front de la guerre commerciale entre Trump, la Chine et l'Europe.
Dans Ésaïe 23, la Bible prophétise qu'un « marché des nations » lancera une guerre commerciale agressive contre les États-Unis. Elle comprendra l'Allemagne, l'Europe et la Chine. Comportera-t-elle le Canada ? La victoire de Carney transforme le Canada en un poignard pointé sur le cœur de la superpuissance américaine.
Les élections ont des conséquences.
Contre-interrogatoire du Canada
Donald Trump a joué un rôle essentiel dans cette élection, mais pas de la manière dont la plupart des Canadiens l'imaginent. Depuis le retour de Trump à la présidence, le Canada est en contre-interrogatoire. La façon dont le Canada a réagi face aux tarifs douaniers et à Trump est notre témoignage, notre déposition sur ce que nous sommes et sur notre caractère. Au fur et à mesure que nous avons été examinés sous tous les angles, une vérité laide a commencé à émerger.
L'état de notre nation, de nos finances, de notre pensée, de notre unité et de notre caractère a été exposé sous l'examen brûlant de notre Créateur. La pression des tarifs, et la menace de l'annexion, a révélé un culte de la volonté, un esprit de haine, et notre folie. C'est ainsi que Dieu décrit notre nation dans Ésaïe 1 : 5-6, et Il veut que les Canadiens voient la dure vérité.
C'était une occasion unique de mettre fin à l'oppression générationnelle de l'élite libérale. Dieu est intervenu pour chasser Trudeau du pouvoir. Et qu'est-ce que nous avons choisi ? Le Canada a choisi l'étreinte chaleureuse de ses oppresseurs. Au lieu de choisir le changement et la repentance, le Canada a choisi la tyrannie de l'extrême gauche, comme d'habitude.
Toutefois, cela illustre le grand espoir du plan directeur de Dieu. Le chemin de l'homme est celui de la haine, et faire confiance à un homme est une malédiction ! Dieu prouve à tous les Canadiens, et en effet à toute l'humanité, que l'homme ne peut pas se gouverner lui-même. Le Canada est une grande nation, mais sans Dieu, elle finira par échouer. Très bientôt, le Juge juste, Jésus-Christ, reviendra et remplacera les élections de la haine par un chemin vers la paix, la prospérité et l'unité. Alors que les gouvernements humains échouent, nous avons de l'espoir dans le futur gouvernement de Dieu. Cet espoir est expliqué dans notre livre gratuit Les Anglo-Saxons selon la prophétie.