L'OTAN vient de convenir de la création d'une superpuissance militaire allemande

Les 24 et 25 juin, l'OTAN tiendra l'une de ses réunions les plus importantes. Le président des États-Unis Donald Trump se rendra à La Haye, aux Pays-Bas, pour sa première réunion avec l'alliance militaire depuis son retour à la Maison Blanche.

Depuis son retour au pouvoir, les critiques de Trump et de son administration à l'égard de l'Europe sont plus mordantes que jamais. L'OTAN entend envoyer un message plus fort que jamais : Nous vous avons entendus et nous nous réarmons.

Ce message doit être chorégraphié à l'avance, c'est pourquoi tous les détails importants sont en train d'être réglés en ce moment même. Les points ne seront pas mis sur les « i » et barres sur les « t » avant quelques semaines, mais nous pouvons déjà constater que l'Amérique a poussé l'Europe à devenir une superpuissance militaire dirigée par l'Allemagne.

« Ne laissez jamais l'Allemagne se réarmer ». Selon le président Trump, c'est l'avertissement donné par le général Douglas MacArthur. Il ne s'agit pas d'une citation que nous avons pu retrouver, mais elle est certainement dans l'esprit des avertissements donnés par les généraux de la Seconde Guerre mondiale.

Lorsqu'il s'est assis avec le chancelier allemand Friedrich Merz au début du mois de juin, le président Trump a clairement indiqué qu'il n'était pas d'accord. « Je pense toujours à cela », a-t-il déclaré. Pour le président, réarmer l'Allemagne est « une bonne chose … , du moins jusqu'à un certain point ». Cependant, « il y aura un moment où nous dirons : S'il vous plaît, n'armez plus, si cela ne vous dérange pas », a-t-il déclaré.

Donald Trump a fait plus que « laisser » l'Allemagne se réarmer, il la pousse activement à le faire. Début juin, le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a dévoilé un plan qui ferait passer l'objectif minimum de dépenses de défense de l'OTAN de 2 pour cent du produit intérieur brut à 3,5 pour cent d'ici à 2032. Un autre 1,5 pour cent serait consacré aux infrastructures liées à la défense, ce qui donne un beau chiffre rond de 5 pour cent.

Tout le monde n'est pas encore à bord, mais l'objectif est de le faire avant la grande réunion qui aura lieu dans quinze jours.

Le chiffre de 1,5 pour cent est un peu une dérobade. De nombreux projets d’infrastructure qui auraient été construits de toute façon seront rebaptisés « projets militaires ». Mais cela orientera également la construction de nouvelles routes, de nouveaux ponts et de nouvelles voies ferrées dans une direction plus stratégique, facilitant ainsi le déplacement rapide des chars lourds à travers l’Europe.

L'objectif de 3,5 pour cent est une grande affaire. Lorsque Donald Trump a été élu pour la première fois en 2016, seuls quatre des 28 membres de l'OTAN de l'époque respectaient le seuil minimum de 2 pour cent fixé par l'OTAN. Aujourd'hui, 21 le font. Mais seule la Pologne dépasse l'objectif de 3,5 pour cent.

En 2015, l'Allemagne consacrait 1,1 pour cent de son PIB à la défense ; aujourd'hui, ces dépenses ont presque doublé. En 2015, ses dépenses se sont élevées à 38,2 milliards de dollars ; l'année dernière, elles ont atteint 97,7 milliards de dollars, ce qui en fait le deuxième pays le plus dépensier de l'alliance après les États-Unis. Pour atteindre le nouvel objectif, elle devrait dépenser 188,7 milliards de dollars. C'est plus que ce que la Russie a dépensé pour son armée l'année dernière alors qu'elle menait une guerre active.

Si l'UE dans son ensemble respectait ce minimum de 3,5 pour cent, ses dépenses militaires passeraient de 338 milliards de dollars l'année dernière à 679 milliards de dollars.

Grâce au premier mandat du président Trump et à l'invasion de l'Ukraine par le président russe Vladimir Poutine, l'UE dépense déjà plus pour son armée que n'importe quelle autre puissance à l'exception des États-Unis (bien que la comparaison des dépenses militaires avec la Chine communiste puisse s'avérer compliquée). S'ils respectent leur engagement de 3,5 pour cent, ils seront encore plus dominants.

Mais ils ne passeront pas à l'acte, du moins pas tout de suite. Des pays comme la France et l'Italie sont endettés jusqu'au cou et peinent à maîtriser leurs dépenses sociales. Le seul pays qui est prêt à dépenser beaucoup et rapidement est l'Allemagne.

Si l'Allemagne consacre 3,5 pour cent de son économie à l'armée alors que les autres grands pays européens peinent à atteindre l'ancien objectif de 2 pour cent, elle deviendra chaque année un peu plus dominante sur le plan militaire.

Pour atteindre cet objectif ambitieux en matière de dépenses, il faut procéder à toute une série de changements pratiques. Le ministre allemand de la défense, Boris Pistorius, a déclaré début juin que l'Allemagne avait besoin de 50 000 à 60 000 soldats supplémentaires. Elle a déjà du mal à trouver des recrues, en recrutant autant, cela signifie plus de changements. Pour une armée composée de volontaires, la relation de l'Allemagne avec ses militaires devra changer. Les recruteurs devront être plus actifs et la nation devra faire davantage pour promouvoir la fierté de servir dans les forces armées afin d'inciter davantage de personnes à s'engager. Attendez-vous à plus de défilés et à plus de militarisme.

L'alternative est la conscription — qui est sérieusement envisagée.

Mais l'Allemagne est occupée à mettre en place de nouvelles brigades de combat, et elle a besoin d'hommes venant de quelque part. Elle compte actuellement huit brigades de combat, une neuvième est en cours de création et une dixième est prévue. Le nouveau plan de dépenses se traduira par cinq ou six brigades supplémentaires, ainsi que par davantage de frégates, d'avions de chasse et de systèmes de missiles.

L'industrie européenne se met sur le pied de guerre. Les entreprises de défense voient le prix de leurs actions monter en flèche, car les investisseurs réalisent qu'il est possible de tirer profit de tout l'argent qui doit être dépensé pour atteindre ces objectifs. Les usines automobiles sont reconverties en usines d'armement.

Outre l'objectif de 3,5 pour cent de dépenses, le secrétaire général Rutte a demandé une augmentation de 400 pour cent pour la défense aérienne et antimissile. « Le fait est que nous avons besoin d'un bond en avant dans notre défense collective », a-t-il déclaré. « Le fait est que nous devons disposer de plus de forces et de capacités pour mettre en œuvre l'intégralité de nos plans de défense ».

Peu avant la réunion de l'OTAN, M. Merz s'est rendu en Lituanie pour célébrer la création de sa toute dernière brigade de combat. La 45e brigade blindée est le premier déploiement permanent de l'Allemagne à l'étranger depuis la Seconde Guerre mondiale. Tous les soldats de la brigade ne seront pas membres de l'armée allemande. Le groupement tactique multinational dirigé par l'Allemagne, avec des soldats des Pays-Bas, de la Norvège et d'autres pays de l'OTAN, en fera partie.

Le président lituanien Gitanas Nausėda a déclaré qu'il accueillait les forces allemandes « à cœur ouvert et avec une sincère gratitude ».

« Nous ne décevrons pas la Lituanie », a répondu Merz. « L'Allemagne assume ses responsabilités : aujourd'hui, demain, aussi longtemps qu'il le faudra ».

C'est une image qui deviendra de plus en plus courante à mesure que le président Trump obtiendra ce qu'il veut. Il pousse l'Allemagne à dominer les dépenses militaires de l'Europe tout en faisant reculer les États-Unis. De plus en plus de pays inviteront l'armée allemande à se joindre à eux et s'engageront même à ce que leurs soldats la rejoignent.

L'OTAN établit la domination de l'Allemagne sur l'Europe. C'est tout un revirement pour une alliance créée, selon les mots célèbres de son premier secrétaire général, pour « maintenir les Russes à l'extérieur, les Américains à l'intérieur et les Allemands en bas ». Ceux qui restent de la génération de MacArthur doivent être très mal à l'aise avec ce changement.

Alors que l'Allemagne gisait dans les décombres en 1945, Herbert W. Armstrong a prédit qu'elle se relèverait — en tant que partie d'une « Union Européenne ». En mai 1953, il a écrit que « 10 nations européennes puissantes combineront leurs forces ». En août 1978, il a averti : « Les Européens sont bien plus inquiets de leur sécurité en comptant sur la puissance militaire des États-Unis pour les protéger que les Américains ne le réalisent ! …

Les Européens veulent leur propre puissance militaire unie ! Ils savent qu'une union politique de l'Europe produirait une troisième grande puissance mondiale, aussi forte que les États-Unis ou l'URSS, peut-être même plus forte ! »

Le processus a pris plus de temps que M. Armstrong ne l'avait prévu, mais ses prévisions basées sur la Bible sont en train de se réaliser sous nos yeux. Les États-Unis sont en train de céder leur domination sur l'Europe à l'Allemagne.

M. Armstrong a basé ces prévisions sur les prophéties bibliques de Daniel et de l'Apocalypse qui décrivent une bête, ou un empire, qui s'élève et tombe de manière répétée — des prophéties de la résurrection répétée de l'Empire romain. « Un corps humain ne peut pas vivre sans son cœur. Et l'organisme économique et militaire qui doit se lever et restaurer l'Empire Romain, la chose que nous soupçonnons le moins ici aux États-Unis, ne peut se lever sans son cœur », a-t-il déclaré lors d'une émission de radio. « Et son cœur se trouve en Allemagne. »

L'Amérique encourage l'Allemagne à ressusciter ce cœur.

Le moment est venu de comprendre ces prophéties. Ils constituent la seule prévision fiable à long terme et le seul espoir pour l'avenir. Notre article sur les tendances « Pourquoi la Trompette surveille la poussée de l'Europe vers une armée unifiée » vous fait découvrir cette vérité révélée étape par étape pour vous montrer ce qui se passe en Europe et où tout cela nous mène.