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La Chine s'engage sur la voie de la domination navale
Le mois dernier, le secrétaire général chinois Xi Jinping a mis en service le troisième porte-avions chinois, dernier signe en date de l'expansion rapide de la puissance navale du pays.
Le Fujian CV-18 est le porte-avions le plus avancé de la Chine à ce jour. Surnommé « le fleuron » de la Chine, il peut transporter 60 avions, y compris les derniers chasseurs furtifs du pays. Le navire est équipé d'un système de catapulte électromagnétique de pointe permettant le lancement d'avions lourds. Jusqu'à présent, les États-Unis étaient le seul pays à disposer de cette technologie avancée.
Le Fujian tire son nom de la province de Chine la plus proche de Taïwan. Il a subi neuf mois d'essais en mer, y compris une « mission d'entraînement » dans le détroit de Taïwan en septembre dernier. Outre son nom, cette mission préfigure les objectifs de la Chine en ce qui concerne le porte-avions.
D'autres sont en cours de construction.
La Chine possède désormais la deuxième plus grande flotte de porte-avions au monde. Des preuves photographiques récentes indiquent que les Chinois ne s'arrêtent pas là.
La Chine construit son quatrième porte-avions qui sera probablement propulsé par un réacteur nucléaire. Cela ferait de la Chine l'une des trois seules nations à posséder des porte-avions à propulsion nucléaire. Des rapports suggèrent qu'un autre porte-avions non nucléaire est également en cours de préparation. Les porte-avions sont essentiels à la projection de la puissance, et le renforcement militaire de la Chine laisse présager des plans agressifs.
[La propulsion nucléaire] contribuera également à répondre aux besoins en énergie de capteurs et d'autres systèmes de mission de plus en plus performants. Un super porte-avions à propulsion nucléaire contribuerait grandement à combler le retard technique par rapport à la marine américaine et permettrait à la Chine de rejoindre la France comme seule autre nation à exploiter un porte-avions à propulsion nucléaire.
— The War Zone
Et pas seulement des porte-avions
Le 14 novembre, un « porte-drones de nouvelle génération », le Sichuan, a effectué son voyage inaugural. Ce premier navire d'assaut amphibie de type 076 regagna la terre ferme trois jours plus tard, après que les tests des systèmes clés « aient donné les résultats escomptés », selon les médias d'État chinois. Conçu pour des opérations d'assaut amphibie à courte portée dans un rayon de 2 414 kilomètres de la Chine, comme Taïwan, le Sichuan, d'une capacité d'environ 45 000 tonnes, devrait être mis en service l'année prochaine.
La Chine, se proclamant puissance « quasi Arctique », construit également une flotte redoutable de brise-glaces, alimentant ainsi la lutte pour l'Arctique.
« Un nombre sans précédent de navires militaires et de recherche chinois ont opéré dans ou à proximité des eaux arctiques américaines, incitant la Garde côtière américaine (USCG) à répondre de manière décisive pour défendre la souveraineté américaine », indique un rapport du département américain de la Sécurité intérieure publié cette semaine. La Chine dispose actuellement d'au moins cinq brise-glaces dans son arsenal et prévoit d'en construire d'autres. L'Amérique en a deux.
La Chine possède la plus grande marine du monde avec 395 navires, soit presque 100 de plus que ceux des États-Unis. D'ici la fin de la décennie, la Chine devrait ajouter 70 navires à ce chiffre, tandis que les États-Unis n'en ajouteront que 42. La Chine construit des navires à un rythme effréné.
[L'instabilité du financement] a réduit la flotte américaine à sa plus petite taille depuis avant la Seconde Guerre mondiale, tandis que les chantiers navals chinois subventionnés par l'État produisent des navires de guerre modernes à un rythme jamais vu depuis des générations. — Andrew Latham, National Security Journal
Par rapport à l'Amérique, la Chine est devenue un haut lieu de la construction navale, construisant plus de 1 000 navires par an contre 5 à 10 pour l'Amérique. Il y a 50 ans à peine, la Chine était le 16e plus grand constructeur naval au monde, selon Brian Potter de Construction-physics.com. La flotte commerciale chinoise de plus de 8 000 navires sert également de flotte militaire auxiliaire que la Chine prévoit d'utiliser dans le cadre d'une invasion de Taïwan, confirma Reuters la semaine dernière.
Dans l'ensemble, la marine chinoise a une capacité en tonnage inférieure à celle de l'Amérique, mais cela est en train de changer. De 2019 à 2023, le pays a produit plus de trois douzaines de navires de guerre, représentant un déplacement total de 550 000 tonnes, soit l'équivalent du poids de la marine britannique, selon le Center for Strategic and International Studies [Centre d'études stratégiques et internationales]. Un seul des chantiers navals chinois de Jiangnan a une capacité supérieure à celle de tous les chantiers navals américains réunis.
Offensive navale
Il y a trente ans, la marine chinoise était une force de défense côtière insignifiante et localisée. Aujourd'hui, elle se bat pour la première place et transforme le Pacifique en une poudrière. Son objectif est de projeter sa puissance sur le Pacifique, et plus particulièrement sur la mer de Chine méridionale. Il s'agit de déployer des moyens navals dans des zones contestées.
Lundi, la marine philippine a repéré quatre navires de guerre chinois autour du récif contesté de Scarborough. La Chine utilise la Marine pour intimider ses voisins. En fin de compte, la Marine sera utilisée pour plus que la belligérance locale : elle assiégera l'Amérique.
La domination navale de la Chine a été prophétisée dans la Bible il y a près de 3 000 ans. Ésaïe 23 et Deutéronome 28 prophétisent un siège économique à l’encontre des États-Unis aux temps de la fin mené par un groupe de puissances, y compris « Kittim », nom ancien de la Chine moderne. L'augmentation rapide de sa puissance navale, alors même que la construction navale américaine est à la traîne, est une étape vers ce siège imminent.
Pour comprendre où mènent ces événements, lisez notre article sur cette tendance, « Pourquoi la Trompette surveille le développement d'un bloc commercial anti-américain massif ».