La guerre civile menace l'Europe de l'Est
Les bouleversements politiques menacent l'emprise de l'Allemagne sur la Bosnie-Herzégovine et risquent même de déclencher un conflit plus large. Un bureaucrate allemand et un élu local s'affrontent dans une lutte de pouvoir qui pourrait opposer la Russie et l'Allemagne et faire retomber dans la violence une région déchirée par la guerre.
La lutte découle de l'hypocrisie occidentale en Yougoslavie. Le conflit a débuté dans les années 1990 lorsque l'Allemagne a reconnu l'indépendance de la Croatie et de la Slovénie. La Yougoslavie a été progressivement démantelée selon le principe selon lequel chaque groupe ethnique doit décider lui-même de l'État auquel il appartient.
Ou plutôt, chaque groupe ethnique sauf un. Les Serbes ont été accusés de dominer l'ancienne Yougoslavie et sont devenus les méchants aux yeux du monde occidental. Ils sont les seuls à ne pas bénéficier du droit à l'autodétermination.
Tout cela atteint son paroxysme en Bosnie-Herzégovine.
La Bosnie est composée de trois grands groupes ethniques : les Bosniaques musulmans, les Croates catholiques et les Serbes orthodoxes. L'Accord de Dayton, qui a mis fin à la guerre de 1992 — 1995, a divisé le pays en deux entités : la fédération de Bosnie-Herzégovine et la république serbe de Bosnie. Il a également attribué à chaque groupe ethnique majeur son propre président.
Cependant, aucun de ces présidents n'est le diplomate en chef en Bosnie-Herzégovine. Une nette majorité de la république serbe de Bosnie souhaiterait être indépendante ou rejoindre une grande Serbie. Pour maintenir l'unité de la nation, celle-ci est essentiellement gouvernée par le haut représentant, un fonctionnaire international sélectionné par un comité international, et non par le peuple bosniaque. Le haut représentant a le pouvoir de modifier la constitution, d'opposer son veto aux lois, de nommer et de destituer les fonctionnaires.
L'homme politique allemand Christian Schmidt a été nommé haut représentant en 2021. C'est l'un des moyens utilisés par l'Allemagne pour maintenir son autorité sur la Bosnie.
Le présent
Milorad Dodik, président de la république serbe de Bosnie, considère le haut représentant comme illégitime et a ouvertement défié l'accord de Dayton tout au long de sa carrière. Il a appelé à la sécession, s'est retiré des agences bosniennes fédérales et a créé une armée illégale.
En juillet 2023, Schmidt a bloqué deux lois que Dodik essayait de faire adopter : l'une visant à modifier les lois de la Bosnie sur la publication des actes officiels, et l'autre pour empêcher l'application des verdicts de la Cour constitutionnelle de l'État dans la République Srpska. Dodik a défié l'ordre et a poursuivi ses plans.
En conséquence, le 1er août de cette année, le tribunal de Bosnie a condamné M. Dodik à un an d'emprisonnement et l'a interdit de la présidence de la République Srpska pour six ans. Cinq jours plus tard, la Commission électorale centrale a dépouillé Dodik de ses fonctions.
La division de la Bosnie-Herzégovine s'en est trouvée considérablement élargie. Les craintes d'une guerre possible entre les deux camps se sont accrues. M. Dodik s'est rendu à Moscou après sa condamnation, donnant l'impression que la Russie le protégerait. À un moment donné, la police fédérale bosniaque a tenté d'arrêter Dodik, mais a été stoppée par sa puissante force policière.
La fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la Republika Srpska avancent prudemment. Tout mouvement soudain pourrait replonger la région dans la guerre. Dodik a fait appel des verdicts prononcés à son encontre et a obtenu un certain succès. Le tribunal bosniaque a accepté la proposition de son équipe de défense de remplacer sa peine de prison par une amende de 36 500 marks bosniaques (environ 22 000 dollars américains).
Cependant, même si la crise immédiate est peut-être terminée pour l'instant, les dégâts ne disparaîtront pas rapidement. M. Dodik a déclaré qu'il défierait toute nouvelle élection convoquée par la Commission électorale. Le 23 août, la Srpska a ordonné la tenue d'un référendum le 25 octobre afin de déterminer si l'entité accepterait la décision de la commission.
La Bosnie semble destinée à devenir un champ de bataille dans un avenir proche, tant sur le plan politique que militaire.
L'avenir
L'Allemagne veut garder le contrôle de la Bosnie-Herzégovine. Sa position sur la mer Adriatique est cruciale. Mais aujourd'hui, le mouvement anti-allemand dans le pays semble plus puissant qu'il ne l'a jamais été depuis 1991. Pire, ce mouvement est soutenu par la Russie.
Ceci est significatif dans le contexte de la prophétie biblique. Les Écritures montrent que l'Allemagne tente d'unifier l'Europe sous sa domination — en partie par crainte de la Russie.
Notre brochure gratuite L'Allemagne et le Saint Empire romain prouve qu'Apocalypse 17 prophétise un empire européen dirigé par l'Allemagne. Daniel 11 : 40 et 44, qui prophétisent cette même puissance sous le nom de « roi du nord », révèlent que cet empire agira par crainte d'une puissance « de l'est et du nord ». La Russie est la seule nation au nord-est de l'Europe.
L'Allemagne pourrait devoir agir rapidement pour empêcher la Russie de s'emparer de certaines parties de son empire européen.
Il est essentiel de comprendre les Balkans pour comprendre le déroulement de la prophétie biblique. Pour avoir une vue d'ensemble de ce que fait l'Allemagne dans cette région, lisez Germany’s Conquest of the Balkans, (La conquête des Balkans par l’Allemagne — disponible en anglais seulement sur : https://www.thetrumpet.com/literature/books_and_booklets/1706).
