La nouvelle Première ministre belliciste du Japon

Le Japon a élu mardi sa première femme au poste de Premier ministre, Sanae Takaichi, ce qui laisse présager un virage à droite du pays.  

• Mme Takaichi a été élue à la tête du Parti libéral-démocrate au début de ce mois.  

• Conservatrice pure et dure, elle considère Margaret Thatcher comme un modèle et porte des costumes bleu foncé en son honneur. 

• Elle tiendrait, selon les observateurs, une ligne dure face à la Chine, avertissant souvent que le Japon est menacé par les politiques commerciales d'exploitation du Parti communiste chinois et par sa belligérance militaire croissante.  

Bien que Mme Takaichi affirme que l'alliance entre le Japon et les États-Unis est « essentielle » à la sécurité du Japon, elle souhaite que l'armée japonaise joue un rôle plus important et plus autonome et a plaidé en faveur d'une révision de la constitution pacifiste du Japon.  

• « Il faut créer une constitution qui reflète le cœur du Japon », a-t-elle déclaré lors d'une réunion de la commission de recherche sur la constitution. Elle a préconisé la révision du paragraphe 2, qui interdit formellement au Japon de maintenir des « forces terrestres, navales et aériennes ».  

Une coalition fragile : Les objectifs de Mme Takaichi sont ambitieux, mais elle n'a obtenu que 237 des 465 voix à la chambre basse de l'assemblée législative, après les récentes défaites désastreuses de son parti dans les deux chambres. Son gouvernement a été formé grâce à une coalition de dernière minute avec le Parti japonais de l'innovation. Les analystes ne s'attendent pas à ce que cette coalition dure.  

Que la coalition de Takaichi dure assez longtemps pour lui permettre d'atteindre ses objectifs ou non, il faut s'attendre à ce que le Japon poursuive sa marche vers la remilitarisation et l'indépendance vis-à-vis des États-Unis.