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La Russie et l'Allemagne : complices dans le crime

JULIA GODDARD/DIE POSAUNE, ALEXEI DRUZHININ\TASS VIA GETTY IMAGES, BROOKS KRAFT/CORBIS/CORBIS VIA GETTY IMAGES

La Russie et l'Allemagne : complices dans le crime

L'histoire et la prophétie biblique avertissent de ce que l’on doit attendre lorsque ces deux nations se rapprochent.

L'Allemagne et la Russie renouvellent une alliance qui secoue le monde. Le plus récent projet commun de ces deux pays, le gazoduc Nord Stream 2, ressemble à un simple accord commercial. Ce n'en est pas. En fait, les analystes et les responsables l'ont officieusement qualifié de « gazoduc Molotov-Ribbentrop », après le pacte entre Adolf Hitler et Joseph Staline qui a facilité la Seconde Guerre mondiale.

Achevé mais pas encore opérationnel, Nord Stream 2 transportera du gaz naturel directement de la Russie vers l'Allemagne via la mer Baltique, en contournant la Pologne et l'Ukraine. Cela permettra à la Russie de faire chanter les pays d'Europe centrale et orientale en coupant leur approvisionnement en gaz tout en continuant à vendre du gaz à des clients plus lucratifs d'Europe occidentale, augmentant ainsi le pouvoir économique et politique de la Russie sur les nations qu'elle a perdues lors de l'effondrement de l'Union soviétique.

Lorsque Nord Stream 2 sera en état de marche, il permettra à la Russie de dominer l'Europe de l'Est et à l'Allemagne de dominer le reste de l'Europe, encore plus qu'elles ne le font déjà.

L'ancienne chancelière allemande Angela Merkel a indiqué qu'elle ne soutenait pas le gazoduc, mais qu'elle était impuissante à l'arrêter (article, page 2). Cela soulève la question : qui pousse vraiment l'Allemagne d’entrer dans cette nouvelle alliance ? Et pourquoi ?

Le principal bailleur de fonds du gazoduc est Gazprom, qui est contrôlé par le gouvernement russe et qui, emploie notamment l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder en tant que président de Nord Stream. Les deux autres bailleurs de fonds les plus importants sont Wintershall Dea et E.On, qui ont contribué ensemble à plus de 30 pour cent de son financement. Ce premier fait partie de la société allemande basf, la plus grande entreprise chimique au monde. E.On est une compagnie d'électricité européenne, également basée en Allemagne.

Gerhard Schröder : Schröder a été démis de ses fonctions en 2005, mais avant de céder le pouvoir au nouveau gouvernement, il a signé à la hâte un accord pour créer le premier gazoduc Nord Stream entre la Russie et l'Allemagne.

« C'est une vilaine chose à faire pour un politicien », a écrit le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, en 2018. « Il savait que les gens avaient déjà voté son départ, cependant il décida de mettre en branle ce projet. Cela indique ce qui se passe avec cette puissance européenne dirigée par l'Allemagne : Elle est prise en otage par des dirigeants qui n'agissent pas toujours dans l'intérêt de leur peuple ! » (La Trompette, septembre 2018).

Remarquablement, les politiciens qui ont succédé à Schröder au cours des 17 dernières années ont continué à soutenir le projet.

Wintershall : Il s’agit du plus grand producteur de pétrole et de gaz d'Allemagne. Sa société mère, basf, a également un fort besoin d'approvisionnement en gaz naturel russe afin de maintenir sa domination en tant que plus grand producteur de produits chimiques au monde. Avec un chiffre d'affaires annuel d'environ 67 milliards de dollars et 122 000 travailleurs autour du monde, dont environ la moitié en Allemagne, basf exerce une forte influence sur les politiciens allemands.

Wintershall travaille avec Gazprom de la Russie depuis des décennies et détient des actifs dans deux grands gisements de gaz naturel en Sibérie occidentale qui se connectent au premier gazoduc Nord Stream. Le pdg de Wintershall, Mario Mehren, a déclaré en 2018 : « La Russie est la région la plus importante pour Wintershall ! Et la Russie restera la région la plus importante pour Wintershall » (c’est nous qui soulignons). C'est une déclaration révélatrice. Apparemment, la Russie est un partenaire plus important pour ces chefs d'entreprise allemands que les États-Unis ou le reste de l'Union européenne.

Omv : La société énergétique autrichienne omv, dont un tiers appartient au gouvernement autrichien, détient une participation de 10  pour cent dans Nord Stream 2. Son pdg, Rainer Seele, était auparavant le pdg de Wintershall, et il a dirigé les deux sociétés en étroite collaboration avec la Russie. Seele est également président de la Chambre allemande-russe de commerce à l'étranger, qui compte 50 000 membres et est soutenue par le ministère allemand de l'Économie. Il utilise sûrement toute la pression de ce puissant groupe pour lancer le gazoduc Nord Stream 2.

Mais les entreprises travaillant directement sur Nord Stream 2 ne sont pas les seules à rapprocher l'Allemagne et la Russie.

Une relation profonde

Environ 4 000 entreprises allemandes sont présentes en Russie et investissent collectivement près de 4,5 milliards de dollars par an. « Aucun autre pays européen ne rivalise la présence allemande » en Russie, écrivait l'an dernier The Economist. « La plupart de ces entreprises n'ont pas l'intention de partir. Au contraire, il se peut que d'autres arrivent en courant » (27 mars 2021).

Une étude d'Ernst & Young a révélé que les entreprises allemandes avaient lancé plus de 400 projets en Russie au cours des 20 dernières années, plus que tout autre pays européen. Le Centre Leibniz pour la recherche économique européenne a noté que les entreprises familiales allemandes ont cité la Russie comme le marché émergent auquel elles faisaient le plus confiance.

Les supermarchés allemands Metro et Globus emploient chacun plus de 10 000 personnes en Russie. Les fabricants allemands des produits de base, de gypse, d'équipements de mesure de précision, de produits pharmaceutiques, d'équipements agricoles, de pompes à eau et de systèmes de chauffage se sont tous installés en Russie.

Le Center for Strategic and International Studies [Centre des études politiques et des analyses stratégiques] a rapporté : « Beaucoup des plus grandes entreprises allemandes ont également des liens commerciaux étendus avec la Russie. […] L'influence des grandes entreprises au sein de l'Union chrétienne-démocrate (cdu) du centre-droit de Merkel a limité l'appétit du centre-droit […] pour une approche conflictuelle vis-à-vis de Moscou, même si la chancelière elle-même est relativement méfiante. » Ces entreprises influencent considérablement la politique étrangère de l'Allemagne envers son voisin oriental.

L'invasion de la Crimée par la Russie en février 2014 a démontré le fonctionnement de cette pression politique.

Défendre la Russie

Après que la Russie ait annexé de force la Crimée, elle a envahi l'Est de l'Ukraine. Le monde était scandalisé. De nombreux libéraux ont été choqués, ayant cru que ce genre d'agression nue appartenait au passé. Des politiciens d'Allemagne, d'Europe et des États-Unis ont prévu des sanctions économiques pour punir la Russie.

Mais ensuite, les entreprises allemandes sont passées à l'action pour contrecarrer les sanctions. Tout a commencé en mars de la même année, au plus fort de la crise, lorsque le pdg de Siemens, Joe Kaeser, a rendu visite au président russe Vladimir Poutine. Ce n'était pas un petit geste. Quatre-vingt pour cent des centrales électriques russes utilisent des turbines avancées fabriquées par Siemens. Cette société allemande a joué un rôle déterminant dans la modernisation des infrastructures de transport de la Russie. Bne IntelliNews, un site axé sur l'actualité économique des marchés émergents, a écrit : « Siemens a probablement l'une des meilleures et des plus proches relations avec le Kremlin de toutes les entreprises étrangères travaillant en Russie » (17 avril 2018). La visite de Kaeser a envoyé un message très public selon lequel, quelle que soit la décision des politiciens, Siemens s'efforcerait de poursuivre ses activités comme d'habitude.

Kaeser a été largement critiqué pour sa visite, mais le ton a été donné. De nombreuses autres entreprises ont pris des mesures similaires, bien que moins publiques. « Bien que les entreprises allemandes aient atténué leurs critiques publiques des sanctions depuis que le pdg de Siemens a été vilipendé dans la presse pour avoir rencontré le président russe Vladimir Poutine fin mars, un effort de lobbying en coulisse reste pleinement en vigueur », a rapporté cnbc. « Hors de la vue du public […] les lobbyistes de l'industrie allemande continuent de mettre en garde contre des mesures qui pourraient conduire à une confrontation économique à grande échelle avec la Russie dans l'espoir que Merkel pourrait vaciller » (16 mai 2014).

La Chambre allemande-russe de commerce à l'étranger, qui représentait à l'époque plus de 800 entreprises (aujourd'hui plus de 1 000), a envoyé un document privé au gouvernement allemand avertissant que les sanctions existantes avaient un « impact massif » sur les entreprises allemandes et que leur extension entraînerait un « dommage irréparable ».

Ces efforts de lobbying n'ont pas empêché Mme Merkel d'imposer des sanctions à la Russie. Mais ils ont assuré que les sanctions n’ont pas entièrement paralysé le commerce russo-allemand. Et Mme Merkel elle-même a confirmé que le lobby des entreprises a directement contribué au succès de l'un des projets géopolitiques les plus importants de l'histoire récente.

Un partenariat historique

L'idée que l'Allemagne ait une relation spéciale avec la Russie, et un destin spécial à l'Est, remonte à des siècles. À partir du 13e siècle, la Ligue hanséatique allemande dominait le commerce oriental. La plus ancienne ville de Russie, Novgorod, est devenue le cœur du commerce Est-Ouest, dominé par cette ligue des grandes villes commerçantes allemandes.

Moscou a accueilli des colonies allemandes depuis le 16e siècle lorsque des hommes d'affaires et des colons allemands se sont installés dans la capitale russe. Le tsar Pierre le Grand (1682-1725) était un visiteur régulier. Il engagea des architectes allemands et italiens pour concevoir sa nouvelle capitale à l'allure plus européenne : Saint-Pétersbourg. Le respect de Pierre pour la colonie allemande conduisait à une relation politique étroite entre la Russie et l'Allemagne. Il noua des alliances avec les principautés allemandes. Ses enfants se sont tous mariés dans des familles princières allemandes.

L'autre « Grande » de Russie, Catherine (1762-1796), était elle-même une princesse allemande. Elle a introduit des écoles de style allemand en Russie. Elle a encouragé les artisans allemands à venir dans son empire, à tel point que les mots russes pour les métiers courants à son époque ont des origines allemandes. Elle a également amené un grand nombre de migrants allemands, promettant de les protéger de la conscription et de nombreux impôts. Ils bénéficiaient même d'une relative liberté religieuse. Au moment où la Russie a effectué son premier recensement à la fin des années 1800, environ 2 millions de personnes vivant en Russie ont indiqué que leur première langue était l'allemand.

Ces liens commerciaux et personnels ont souvent aidé l'Allemagne et la Russie à former des alliances, qui ont à plusieurs reprises dominé et divisé l'Europe entre elles. Sous Catherine la Grande, la Russie, l'État allemand de Prusse et l'Autriche ont divisé l'Europe de l'Est—coupant des morceaux de Pologne jusqu'à ce qu'en 1795, rien ne restait. Otto von Bismarck, peut-être le dirigeant le plus efficace d'Allemagne, a dit fameusement : « Le secret de la politique ? Faites un bon traité avec la Russie. »

Moins connue est la façon dont l'Allemagne a travaillé avec la Russie pour tenter de revenir au pouvoir après la Première Guerre mondiale. Le 16 avril 1922, l'Allemagne et la Russie signèrent le traité de Rapallo. Le traité fit de l'Allemagne le principal partenaire commercial de la Russie en Europe. Mais l'étendue de la coopération n'a été découverte que bien plus tard. Il a depuis été révélé qu'en quelques mois, le constructeur allemand Junkers fabriquait illégalement des avions allemands et de l'artillerie Krupp en Russie. Les industriels allemands ont aidé les usines de Staline à rattraper le monde occidental.

Plus secrètement, l'Allemagne a mené des recherches, des développements et des entraînements militaires en Russie—ce qui a été interdit par le traité de Versailles à la fin de la Première Guerre mondiale. En échange, la Russie s'est entraînée avec l'armée allemande et a partagé ses avancées militaires. L'Allemagne a installé des bases secrètes, des usines et des aérodromes en Russie.

Ce n'était que 20 ans plus tard que l'Allemagne combattrait les États-Unis. Adolf Hitler, à peine âgé de 33 ans, n'avait même pas commencé son ascension au pouvoir. Pourtant, la Russie et l'Allemagne conspiraient déjà contre l'Occident. Cette alliance secrète a été l'une des principales raisons pour lesquelles la puissance de l'Allemagne a pu exploser une fois qu'Hitler est devenu chancelier en 1933.

Lorsque les ministres allemands et soviétiques se rencontrèrent le 23 août 1939 pour se partager l'Europe de l'Est, ce n'était guère le début d'une nouvelle relation. « Pendant deux décennies, ce flux d'échanges maléfiques s'est déroulé clandestinement », écrit l'historien Paul Johnson dans Les temps modernes. « Maintenant, enfin, il a franchi la surface. »

Connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, ou pacte Hitler-Staline, l'accord a été annoncé comme un « pacte de non-agression ». C'était le contraire : il définissait les parties de l'Europe de l'Est que la Russie pouvait attaquer avec l'approbation allemande, et vice versa.

Cela a également ouvert la voie au soutien communiste mondial pour l'Allemagne nazie. Staline a envoyé à l'Allemagne 1 million de tonnes de céréales, 900 000 tonnes de pétrole, 500 000 tonnes de minerai de fer et d'autres minéraux, permettant aux vastes richesses naturelles de la Russie d'alimenter la machine de guerre allemande.

C'était exactement le genre de relation que craignaient les stratèges de la guerre froide. Hans Morgenthau a averti que l'Allemagne parvenant à un accord avec la Russie « signifierait un changement radical dans la répartition du pouvoir mondial ». Il a averti que l'Allemagne avait « des arguments rationnels […] pour une orientation vers l'Est ».

En 1953, T. H. Tetens lança des avertissements similaires dans Germany Plots With the Kremlin [L’Allemagne complote avec le Kremlin]. Il a déclaré qu'« une fois que les Allemands nous auront arraché toutes les concessions possibles, après avoir extorqué des milliards de dollars supplémentaires et après que nous aurons renoncé à d'importants droits de contrôle, les Allemands nous tourneront le dos et commenceront à négocier avec le Kremlin. Un tel développement signifierait non seulement la perte de toute notre politique de confinement en Europe, mais il entraînerait également une nouvelle menace par un troisième bloc de puissance dominé par l'Allemagne.

Cette crainte s'est avérée fondée. L'accommodement germano-russe a libéré les deux nations, pendant une courte période, pour diriger leur puissance militaire ailleurs—au prix ultime de dizaines de millions de vies.

Aujourd'hui, un scénario similaire se joue, et chez les analystes intelligents, le même malaise et la même peur resurgissent. Andrew A. Michta, doyen du Collège d'études internationales et de sécurité du Centre européen d'études de sécurité George C. Marshall, a récemment averti que Poutine avait pour objectif « d'amener Berlin à un accommodement ‘néo-bismarckien’ qui, en fait, diviserait l'Europe en deux sphères d'influence, rendant les États-Unis de moins en moins pertinents pour l'équilibre stratégique global en Europe ».

« Le scénario du pire ci-dessus est moins farfelu qu'il n'y paraît », a écrit Michta. « Il repose sur des modèles historiques de l'impérialisme russe remontant à trois siècles et a ses racines dans la façon dont Moscou comprend le rôle de l'Allemagne en Europe depuis que la Prusse a unifié les États allemands » (19forty-five, 27 décembre 2021). Un tel arrangement expulserait les États-Unis de l'Europe et permettrait à l'Allemagne et à la Russie de dominer.

Des exigences difficiles

Pour qu'un empire allemand réapparaisse et domine l'Europe, il devrait repousser les États-Unis. La meilleure façon d'y parvenir serait en coopération avec la Russie. Ce n'est pas par hasard que certaines personnalités éminentes du milieu des affaires s'efforcent de faciliter cette alliance.

La Russie travaille activement à détruire l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. En ce moment, les troupes russes à la frontière de l'Ukraine sont prêtes. Et Poutine pousse les États-Unis à accepter une liste de concessions humiliantes (article, page 10). Si ces demandes ne sont pas satisfaites, la Russie a promis une « réponse militaire » d'une ampleur similaire à la crise des missiles de Cuba.

Ces demandes à elles seules ne ressuscitent pas le rideau de fer et le pacte de Varsovie, mais si les États-Unis cèdent, ce serait un pas important dans cette direction. L'Ukraine et d'autres deviendraient des États de seconde classe, incapables de prendre des décisions concernant leur souveraineté sans l'autorisation de la Russie. Ce serait une déclaration publique des États-Unis et de l'otan selon laquelle la Russie est le suzerain de l'Europe de l'Est et que les États-Unis n'y opèrent qu'avec la permission de la Russie. Si elles étaient satisfaites, ces demandes détruiraient effectivement l'otan en tant qu'alliance de défense.

Il est révélateur que la Russie ait attendu que le gazoduc Nord Stream 2 soit achevé avant d'émettre ces demandes. Mais dès l’arrivée de l'hiver—lorsque les pays ont besoin d'énergie et sont vulnérables au chantage—Poutine est passé à l'offensive. Nord Stream 2 joue clairement un rôle majeur dans son plan. Ceux qui l'ont construit ont donné à Poutine un énorme avantage pour étendre son empire.

Si les États-Unis étaient chassés, l'Allemagne serait considérablement renforcée en tant que dirigeante naturelle de l'Europe. Les pays d'Europe de l'Est, incapables de se tourner vers les États-Unis pour leur défense, devraient se tourner vers l'Allemagne. Et l'Allemagne, sans la protection de l'Amérique, serait obligée de se muscler considérablement sur le plan militaire.

Une angoisse bouillante

En 1870, Bismarck a cherché à unifier les états divisés de l'Allemagne. Afin de faire cela, il avait besoin d'un ennemi. Bismarck a donc incité la France pour qu’elle attaque la Prusse, et a utilisé le conflit qui a suivi comme un outil pour forger une nouvelle Allemagne unie. Aujourd'hui, les élites allemandes espèrent obtenir une unité similaire, non seulement en Allemagne mais dans toute l'Europe, en utilisant la Russie. Ils savent que donner du pouvoir à Poutine est un risque calculé. Ils savent que l'Allemagne et la Russie ont été aussi bien des ennemis que des amis. Mais jusqu'à présent, l'Allemagne n'a pas été en mesure d'unir l'Europe en tant que puissance majeure sous sa direction. Elle a besoin d'un outil plus fort pour mettre plus de pression sur les États européens afin qu'ils mettent de côté leurs différends et se rassemblent.

Dans la Trompette de novembre-décembre 2008, le rédacteur en chef Gerald Flurry a écrit : « Saviez-vous que l'Allemagne et la Russie ont probablement déjà réglé leurs différends les plus urgents ? … Je pense que les dirigeants allemands ont peut-être déjà conclu un accord avec la Russie, un pacte Hitler-Staline moderne dans lequel l'Allemagne et la Russie se partagent les pays et les possessions. Cet accord permettrait à chacun de se tourner vers d'autres cibles. Tout accord de ce type qui aurait pu être conclu entre l'Allemagne et la Russie est un précurseur de la guerre ! » (theTrumpet.com/5560).

Si un tel accord est en place, il devrait couvrir ce que la Russie a fait en Europe de l'Est. L'achèvement de Nord Stream 2 signifie-t-il que nous franchissons une nouvelle étape dans ce partenariat ? La Russie a déjà jeté des bases considérables. Dans « L'autre invasion européenne de Poutine », le Conseil de l'Atlantique a noté que le régime de Poutine gagnait en influence sur les banquiers, avocats et autres élites européens. L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, l'ancien Premier ministre français François Fillon et l'ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères Karin Kneissl sont désormais tous membres du conseil d'administration de sociétés énergétiques contrôlées par le gouvernement russe.

Dans son article de 2018 « La guerre secrète de l’Allemagne et la Russie contre l’Amérique  », M. Flurry a noté que non seulement la Russie, mais même l'Allemagne semble déterminée à détruire l'otan. « Nord Stream 2 lie la Russie et l'Allemagne d'une manière qui déstabilise l'otan », écrit-il. « En fait, même si la Russie et l'Allemagne ne l'admettent pas, ce projet de gazoduc est clairement destiné à détruire l'otan. … »

« De nombreux Allemands faisant partie de l'élite estiment que leur pays a obtenu tout ce qu'il pouvait des États-Unis et qu'ils sont prêts à aller de l'avant. Certains allemands puissants pensent aujourd'hui de plus en plus au Saint Empire romain, et ils veulent que l'Allemagne moderne assume davantage de pouvoir dans l'esprit de cet empire. Ils veulent établir l'Europe comme une superpuissance formidable, dirigée par l'Allemagne. … »

« L'histoire montre que l'Allemagne et la Russie ne sont pas réellement des partenaires. Quand ils concluent des accords de paix et des partenariats économiques, c'est un signal que l'un ou l'autre ou les deux se préparent à une sorte d'exploit impérialiste. Ceci rend le projet Nord Stream 2 extrêmement préoccupant. » (theTrumpet.com/17565).

Dans cet article, M. Flurry a fait référence à Jérémie 1 : 13, dans lequel Dieu a donné une vision prophétique d'« une chaudière bouillante, du côté du septentrion ». « Ce langage symbolique décrit l'Allemagne moderne. Sous la surface, cette nation est pleine d'insatisfaction latente concernant l'ordre mondial actuel. Les Allemands sont en colère contre les États-Unis, et surtout furieux contre le président Trump. L'ambition impérialiste qui a incité l'Allemagne à entamer les deux guerres mondiales est bien vivante. C'est ‘bouillonnant’ ! »

Les preuves d'un accord russo-allemand sont également des signes de ce pot bouillonnant : cela montre à quel point les deux pays travaillent avec diligence pour renverser l'ordre mondial dirigé par les États-Unis.

Où mène cet accord

La prophétie prévient qu'une Europe dirigée par l'Allemagne est sur le point de déborder, étendant sa puissance à travers le monde. La prophétie met également en garde contre un « prince de Rosch », ou la Russie (Ézéchiel 38 : 1-2), dont l’agression se répandra également dans le monde entier.

L'histoire montre que les Allemands et les Russes signent des accords secrets qui restent immergés pendant des décennies. Les observateurs modernes aiment penser que tout le monde souhaite la paix et que toutes les nations veulent juste s'entendre. Les événements passés et présents révèlent le contraire. Les nations veulent le pouvoir, et elles conspireront et iront en guerre pour l'obtenir.

En mai 1962, la Pure Vérité—le prédécesseur de la Trompette, dirigé par le rédacteur en chef Herbert W. Armstrong—écrivait : « Une fois qu'une Europe dominée par l'Allemagne sera pleinement établie, l'Allemagne sera prête à négocier avec la Russie—et derrière le dos des alliés occidentaux si nécessaire. »

L'histoire offre des avertissements inquiétants sur les résultats de ces négociations. La relation germano-russe a été au cœur des conflits les plus destructeurs de l'histoire de l'humanité.

La Bible offre le même avertissement, mais elle contient aussi une merveilleuse espérance. M. Flurry a conclu son article : « Les hommes vont continuer dans leurs tentatives vaines d'instaurer la paix. Ils devront souffrir jusqu'à ce que Jésus-Christ revienne. … mais son retour est relié à cette puissance ascendante de l'Allemagne et à cette puissance ascendante de la Russie. Il dit qu'il reviendra avant que la guerre n'ait mis fin à toute vie humaine ! (Mathieu 24 : 22). Les puissances militaires ascendantes en Russie et en Europe sont une grande partie de ce qui rendra nécessaire le retour du Christ.

« Dieu veut que nous Lui répondions. Il dit qu'Il nous aidera de toutes les façons dont nous avons besoin si seulement nous voulons Lui obéir. ‘Pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ?’ Dieu demande-t-Il dans Ézéchiel 18 : 31. Il veut qu'aucun d'entre nous n'ait à souffrir ! Il est désireux de nous épargner la violence cataclysmique à venir et de nous bénir. »

« Nous devons comprendre ces prophéties bibliques. Elles préparent la voie au Second avènement de Jésus-Christ sur cette Terre. Cela signifie que toutes les mauvaises nouvelles prendront bientôt fin. Le Christ apportera la paix, la joie et le bonheur à ce monde pour toujours.  »

Ger Fr