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Le dernier chapitre d’Israël

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Le dernier chapitre d’Israël

Les Israéliens ont élu un Premier ministre qui jure de mettre fin à l’impasse arabo-juive avant 2010. Son plan radical fonctionnera-t-il?

Israël devient toujours dur lors d’une crise.

Né dans la controverse, élevé par la guerre, cuirassé par le terrorisme, insulté par le monde, l’état juif a souffert plus que sa part d’épreuves. Il souffre pour la paix, il honore ses diplomates, mais il se tourne vers ses guerriers quand la guerre l’exige.

Jusqu’à présent.

«Le Coran est notre constitution, Mahomet est notre prophète, le jihad est notre chemin, et mourir comme martyrs pour Allah est notre désir le plus grand!» Cette déclaration terrifiante est sortie des lèvres d’un législateur de l’Autorité palestinienne (ap) après que le Parlement palestinien a approuvé sans discussion le nouveau cabinet du gouvernement, le 28 mars. Cela ne devrait pas choquer: en janvier, les Palestiniens ont attribué une forte majorité de sièges parlementaires au groupe terroriste du Hamas. Le Hamas a été fondé en 1987 dans le but manifeste de détruire Israël, et depuis, la politique mise en œuvre s’est résolument et publiquement accrochée à ce but. Il nie à Israël le droit d’exister. Il considère comme vides tous les accords précédemment signés avec Israël. Le nouveau Premier ministre de l’ap, Ismail Haniyeh, planifie (comme première étape) de faire retourner Israël aux frontières de 1967, et d’établir un état arabe avec Jérusalem comme capitale. Son cabinet regorge de terroristes durs qui ont été emprisonnés ou ciblés par Israël pour être assassinés.

Pour Israël, c’est un temps de crise. La guerre est sur les cartes. Mais plutôt que de faire appel à ses guerriers, dans sa dernière élection Israël a étreint ses défaitistes.

Un choix choquant

Le 28 mars—le jour même où l’AP a confirmé ses références terroristes en approuvant son cabinet de ligne dure—les électeurs israéliens couronnaient Ehud Olmert leur nouveau Premier ministre.

E. Olmert est un homme politique professionnel, pas un combattant. En juin dernier, au Forum politique d’Israël à New York, il a dit: «Nous sommes fatigués de combattre, nous sommes fatigués d’être courageux, nous sommes fatigués de gagner, nous sommes fatigués de défaire nos ennemis» (C’est moi qui accentue tout au long). Il est impossible de comprendre comment E. Olmert pourrait être fatigué de victoire et de mise en déroute d’ennemis, quand 33 ans ont passé sans qu’Israël n’ait rien gagné.

Peut-être E. Olmert confond-il la litanie des pertes, des retraits, la violence terroriste et la dérision mondiale dont sa nation a souffert, pendant ce temps, avec la victoire. Mais en prenant cette position précisément au moment où le Hamas s’empare de l’ap, il donne la garantie que son peuple apprendra bientôt combien plus vite il sera fatigué d’être vaincu.

E. Olmert a fait campagne sur la promesse de dégager des dizaines de milliers de Juifs des colonies de Cisjordanie. En ce qui équivaut à son discours de victoire, il a parlé directement aux leaders palestiniens : «Nous sommes prêts aux compromis, à renoncer à des parties de la terre aimée d’Israël … et à évacuer, avec une grande douleur, les Juifs qui vivent là, afin de créer les conditions qui vous permettront d’accomplir votre rêve, et de vivre à côté de nous» (bbc News, le 29 mars). Les Israéliens viennent d’élire un Premier ministre qui veut permettre au Hamas d’accomplir ses rêves.

Cet homme fantasme sur les terroristes du Hamas qui rêvent de vivre à côté des Juifs—et appelle ce fantasme de la politique étrangère! En comparaison, Neville Chamberlain ressemble à un lion!

Ehud Olmert symbolise l’abject écroulement de la volonté nationale d’Israël. Et il est maintenant l’homme le plus puissant en Israël. C’est l’homme que les Israéliens ont élu pour les diriger dans leur heure la plus périlleuse!

Chapitres

Depuis que l’État juif d’Israël a commencé en tant que nation, son histoire a eu deux chapitres très différents.

Chapitre Un: La Guerre. La caractéristique déterminante de la période est devenue nette le jour où l’état d’Israël est né—le 14 mai 1948—quand un ensemble d’États arabes voisins a attaqué en masse, et que les Juifs se sont défendus pour la survie de leur jeune nation. Quoiqu’ils aient réussi à repousser l’assaut, pendant une génération, les Juifs n’ont jamais joui de la paix pendant longtemps: des guerres majeures ont eu lieu tous les sept ans ou à peu près. Durant cette période, l’état juif a grandi rapidement en une puissance dure, endurcie par les batailles.

Chapitre Deux: Concessions. Les premières pages de ce chapitre ont commencé en 1977, quand Israël a accueilli le Président égyptien Anouar el Sadate à Jérusalem pour commencer à discuter de la possibilité de l’accord d’une terre pour la paix entre leurs deux états. Ces pourparlers ont mené au traité officiel de 1979 dans lequel Israël remettait à l’Égypte un beau petit cadeau, appelé la Péninsule du Sinaï, en échange d’une promesse de paix. Cette affaire a dressé la scène pour des concessions à l’Organisation pour la libération de la Palestine qui ont commencé à Oslo en 1993.

À présent, Israël revient avec tristesse et regret sur le passé de ce deuxième chapitre. Les négociations qui étaient destinées à mettre fin à la violence—à empêcher le cancer du terrorisme—n’ont fait qu’étendre sa malignité. L’empressement à faire des compromis, qu’Israël considère comme du courage (selon le terme d’E. Olmert), est estimé par les terroristes comme de la lâcheté—interprétant chaque concession comme une victoire qui fait valoir l’efficacité du carnage. Les fruits montrent que le processus de paix était une farce: après des efforts diplomatiques prolongés, Israël n’a rien qui ressemble à un paisible état palestinien voisin, qu’il espérait avoir. Au lieu de cela, 80 pour cent des Arabes palestiniens, dirigés par un régime terroriste dont la politique officielle est de pousser les Juifs à la mer, nient à l’État juif le droit d’exister. Son peuple sèche ses larmes sur la promesse brisée d’une paix négociée.

Aujourd’hui, le monde regarde le début d’un troisième chapitre très différent dans l’histoire d’Israël. Sous la barre d’E. Olmert, la politique étrangère d’Israël est sur le point de changer radicalement.

Unilatéralisme

Qu’est-ce qui a conduit les Juifs à élire Ehud Olmert? Pourquoi les conservateurs ont-il fait un score aussi pauvre? Avant tout, le vote révèle un peuple sans but, profondément ambivalent, fatigué des batailles. Fatigué de combattre, fatigué d’être courageux—acceptant pourtant le manque de fiabilité de la négociation—ils s’agrippent à une mince promesse sur quelque chose de différent: une troisième voie.

Considérez ce qui a conduit à cette décision.

Le chapitre deux d’Israël a atteint son comble avec le Premier ministre Ehud Barak, leader des travaillistes, quand celui-ci a offert un profond panier de concessions à couper le souffle au leader palestinien Yasser Arafat en 2000. Arafat a refusé l’offre, et le gouvernement de Barak s’est effondré.

C’est alors que Ariel Sharon est intervenu. A. Sharon incarnait le Chapitre Un—un général-guerrier—qui avait combattu dans chacune des guerres d’Israël et, en dépit du fait qu’il était harcelé par la polémique, il restait une figure populaire pour le public israélien. Aux élections de 2001, il a battu le brouillon Barak à plate couture, pour devenir Premier ministre avec une plate-forme basée sur la dureté contre le terrorisme.

Une fois en fonction, il s’est attelé au travail: exerçant des représailles contre les attaques terroristes palestiniennes, le gouvernement de A. Sharon a tué plus de 3 500 Palestiniens, y compris plusieurs leaders terroristes très en vue.

Mais la pression internationale sur A. Sharon pour rallumer le processus de paix a grandi. A. Sharon a rejoint diverses discussions sur la question et a même accordé certaines concessions négociées, comme libérer des prisonniers arabes des prisons israéliennes.

Rétrospectivement, cependant, il apparaît que le vieux guerrier essayait seulement de tenir les étrangers à l’écart: Il n’a jamais cru que la paix avec les Arabes pourrait s’acheter. Il s’est rendu compte que les négociations seraient stériles. À un certain point, Ariel Sharon a décidé que, plutôt que de se battre ou négocier, le problème exigeait une approche complètement différente.

C’est quand la barrière de sécurité d’Israël a commencé à s’élever et que l’évacuation de la Bande de Gaza a été projetée.

Alors que A. Sharon poussait ces stratégies unilatéralistes, amis et alliés ont commencé à se détacher de lui—néanmoins il a survécu à plusieurs motions de censure et a bricolé, à plusieurs reprises, l’appui parlementaire dont il a eu besoin pour poursuivre. A. Sharon est devenu de plus en plus convaincu de la nécessité d’une stratégie unilatéraliste—qui définirait les frontières israéliennes sans la coopération palestinienne. Il a d’abord cherché à sortir les Israéliens des secteurs déjà lourdement peuplés par des Arabes, par conséquent difficiles à défendre; ensuite fortifier les parties d’Israël qui restaient; puis terminer le mur de sécurité et appeler ce qui était de l’autre côté «un état» palestinien.

Les membres de son propre parti n’ont pas été tellement convaincus. Ainsi, finalement, A. Sharon a desséché le paysage politique jusqu’au sol en quittant le Likoud, et en fondant un nouveau parti, Kadima.

En hébreu cela signifie «en avant». En réalité cela signifie imprudent.

La manière indomptable et la simple embardée gravitationnelle de A. Sharon ont entraîné dans le nouveau parti des politiciens en vue—aussi bien qu’une masse substantielle d’électeurs ayant grand besoin d’une solution et désirant embrasser l’inconnu.

C’était un exemple vraiment remarquable du besoin populaire de leadership, de n’importe quel bord, pourvu qu’il soit fort. Parce que les foules affluant au Kadima devaient ignorer l’échec complet de sa politique centrale révolutionnaire quand elle leur avait été démontrée—dans la réalité de la chair et du sang, dans un des désastres les plus spectaculaires dans l’histoire israélienne—seulement trois mois auparavant.

Le retrait

A. Sharon a lancé l’idée de retirer 9 000 Juifs de leur établissement dans la Bande de Gaza et dans la Cisjordanie du nord comme une décision stratégique forte destinée à soutenir la sécurité d’Israël et de garantir la supériorité démographique juive.

Les Palestiniens l’ont interprété comme une victoire imposante du terrorisme.

Un sondage commun d’opinion publique israélo-palestinien a montré que 71 pour cent des Palestiniens ont appelé le retrait d’Israël de la Bande de Gaza un triomphe de leur lutte armée. Pour les Arabes, les 400 attaques dans la Bande de Gaza, durant les cinq années passées, avaient payé.

Avaient-ils tort? Quelqu’un croit-il qu’Israël aurait abandonné le territoire conquis à son ennemi si 1 200 de ses gens n’avaient pas été tués au cours des quatre années précédentes?

Voici des paroles du Hamas, sur une bannière au centre-ville de Gaza, à l’un des nombreux rassemblements et des parades de victoire entourant le retrait: «Quatre années de sacrifice ont battu 10 années de négociations.»

Vraiment, le Hamas a gagné gros dans la Bande de Gaza. Il a recueilli un gros crédit, dans l’esprit des Palestiniens, pour garantir le retrait d’Israël. Gaza a été le plus grand coup de la campagne du Hamas—peut-être l’unique plus grand facteur le propulsant à une très grande célébrité dans les élections palestiniennes, juste quatre mois plus tard.

«Maintenant, après la victoire dans la Bande de Gaza, nous transférerons la lutte à la Cisjordanie et plus tard à Jérusalem», a dit à l’époque le leader du Hamas de la Bande de Gaza, Mahmoud Zahar. «Ni la libération de la Bande de Gaza, ni la libération de la Cisjordanie ou même Jérusalem ne nous suffiront. Le Hamas poursuivra la lutte armée jusqu’à la libération de tous nos pays. Nous ne reconnaissons pas l’État d’Israël ou son droit de s’accrocher à un seul pouce de la Palestine. La Palestine est une terre islamique appartenant à tous les Musulmans» (Jerusalem Post du 17 août 2005).

Pour autant que le retrait de la Bande de Gaza a enflammé le sentiment extrémiste parmi les Palestiniens, il a aussi amené des bénéfices stratégiques. Avec toutes les installations militaires israéliennes démontées et des troupes parties de la Bande de Gaza, les terroristes ont saisi l’occasion d’inonder le secteur voisin de l’Égypte—et d’y amener leurs armes, y compris des centaines de missiles antiaériens, des fusées antichars et des composants de bombe. Ils ont immédiatement commencé à utiliser la Bande comme terrain de lancement pour des attaques de rockets, qui ont continué à une allure régulière depuis. (L’armée d’Israël dit que ce n’est pas un problème puisque plus de 90 pour cent d’entre eux ne frappent pas de cibles juives. Apparemment ils considèrent le pourcentage restant comme un «risque acceptable» pour permettre au Hamas d’accomplir son rêve de vivre à côté des Juifs.)

Bien qu’apparemment il ait fallu le retrait de la Bande de Gaza pour démontrer cela, ce n’est vraiment pas sorcier: Quand Israël se replie, les extrémistes avancent.

Le fiasco entier transforme en mensonge une autre déclaration qu’E. Olmert a faite à ce discours de New York en juin dernier (celui où il a déclaré sa lassitude de «la victoire»): ce retrait de la Bande de Gaza «apportera plus de sécurité, une plus grande sûreté, beaucoup plus de prospérité et beaucoup de joie pour tous les gens qui vivent au Moyen-Orient.» Les faits prouvent précisément l’opposé. Le repli n’apporte aux Juifs pas une once de sécurité en plus, ni de sûreté! Au lieu de cela, il a déchiré le cœur des Juifs qu’il a déplacés, et qui avaient consacré leur vie à la défense de leur patrie. Il a vraiment semblé amener des dizaines de milliers d’Arabes qui dansaient dans les rues et criaient: «Aujourd’hui la Bande de Gaza, demain Jérusalem», de la joie, en somme—mais cela pourrait ne pas avoir été exactement ce qu’E. Olmert avait à l’esprit.

C’était avec cette histoire abominable derrière eux que les Israéliens ont afflué au Kadima—le parti convaincu d’aller «en avant» en démontant unilatéralement toutes les ruines qui restent de la volonté d’Israël à survivre.

En arrière

Le premier point de l’ordre du jour national du Kadima, sorti en novembre dernier, est: «La nation israélienne a un droit national et historique dans tout Israël. Cependant, de façon à maintenir une majorité juive, une partie de la terre d’Israël doit être cédée pour maintenir un état juif et démocratique.» Dès son début, ce parti a reflété un esprit de compromis et de défaitisme—et les Israéliens l’ont embrassé.

Puis A. Sharon a subi une attaque dévastatrice, le plongeant dans un coma dont il doit encore émerger, et E. Olmert est devenu Premier ministre par intérim. Cependant, le changement de leader du Kadima, de l’ancien guerrier au politicien défaitiste, n’a pas considérablement fait rétrécir les rangs du parti.

Peu après est venue la victoire écrasante et choquante du Hamas dans les élections palestiniennes, qui ont soudainement produit une Autorité palestinienne contrôlée par les terroristes. Même alors, il n’y a eu aucune réponse juive—aucune oscillation à droite—aucun tollé pour un leadership fort avec une politique ferme pour assurer la sécurité d’Israël.

E. Olmert a obstinément persévéré dans son plan d’éviction de Cisjordanie—de préférence a-t-il dit, avec l’appui du Hamas, mais, si nécessaire, sans lui. «Nous essayerons de réaliser cela [l’établissement des frontières finales d’Israël] dans un accord avec les Palestiniens», a-t-il dit. (Il est difficile de voir comment les frontières d’un pays peuvent être convenues avec un partenaire de négociation qui ne croit même pas que ce pays devrait exister.) Il a même avancé une date limite pour achever son plan: 2010. Et malgré cela ses concitoyens se sont accrochés à lui.

En fait, le 28 mars, les électeurs ont infligé aux conservateurs d’Israël leur pire défaite. Le Likoud, le principal parti conservateur d’Israël—mené par Benjamin Netanyahu—est arrivé quatrième avec seulement 12 sièges (aux élections de 2003, il en avait gagné 38). Le Kadima a gagné 29 sièges; le parti travailliste de centre-gauche 19. On s’attend à ce que ces deux partis s’allient avec deux ou trois autres partis de même opinion pour pousser le plan d’E. Olmert «en avant». L’analyste Peter Zeihan de Stratfor a dit: «Les électeurs israéliens semblent avoir élu le gouvernement le plus autoritaire que le pays a vu depuis la guerre du Yom Kippour de 1973» (28 mars). Par «autoritaire», Zeihan ne veut pas dire fort, par rapport au style de gouvernement du Chapitre Un. Il veut simplement dire que sa majorité parlementaire facile lui permettra, avec autorité, de continuer de manière résolue un programme défaitiste.

Quelques commentateurs ont interprété le résultat de l’élection des Israéliens comme tournant simplement le dos à un processus de paix qu’ils reconnaissent comme un échec, exigeant que le gouvernement se concentre sur des questions intérieures «plus urgentes» comme combattre la pauvreté et améliorer l’éducation.. S’il en est ainsi, alors l’interprétation des Israéliens du processus de paix est correcte—cependant, en se tournant vers un gouvernement dont le plan encouragera les terroristes et mettra davantage les Juifs en danger, ils ne devraient pas s’attendre à de grandes améliorations sur le front intérieur.

Haaretz a donné cette évaluation: «Les gens ont dit: La terre sera divisée … C’est la fin de la légitimité controversée de la manœuvre de séparation. Dorénavant, la question n’est pas si, mais quand, où et comment. La grande terre d’Israël, c’est fini, terminé!»
(30 mars).

Fantasmes

Dans le monde fantasmatique d’E. Olmert et de ceux qui ont voté pour lui, un Israël plus petit est un Israël plus défendable. Rétrécir les frontières est égal à des frontières plus fortes.

Dans le monde d’E. Olmert, réduire la surveillance militaire israélienne dans les secteurs palestiniens rendra les Arabes plus heureux, et moins enclins à attaquer.

Dans le monde d’E. Olmert, le «Hamas n’est pas une menace stratégique.» C’étaient ses paroles au Comité de la Défense et des Affaires étrangères à la Knesset en février. Dans le monde d’E. Olmert, la clef de la pression sur les Palestiniens—a-t-il dit au comité—c’est la diplomatie plutôt que l’action militaire (abc, le 22 février).

Cependant, dans le monde réel—dans lequel Israël a réussi à survivre pendant les six décennies passées—toutes ces notions utopiques se sont avérées à plusieurs reprises complètement fausses.

Aucun leader israélien précédent, peu importe comment il était empêtré dans la négociation, n’a jamais embrassé une telle pensée erronée avec autant de cœur. Chacun d’entre eux est passé «en avant» avec une mesure de prudence, en faisant un contingent de concessions sur au moins un prétexte d’efforts de paix par les Arabes.

Il n’en est pas ainsi d’E. Olmert.

Le nouveau Premier ministre d’Israël promet essentiellement de donner au Hamas ce qu’il veut—ou au moins une bonne partie: la Cisjordanie—sans se soucier du comportement du Hamas. De temps en temps il parle de ce mouvement comme étant provoquant contre le terrorisme. Bien sûr, c’est précisément l’inverse. Dans l’analyse finale, tout territoire d’où Israël se retire devient simplement, en fait, un état du Hamas.

Certainement, alors que le Kadima trouve ses appuis comme parti politique, E. Olmert a besoin d’alliés. Il peut avoir son plus grand allié dans le Hamas. Ce groupe est plus passionné pour les retraits israéliens que n’importe quel Juif. Après tout, son but principal actuellement, comme celui d’ E. Olmert, c’est de faire sortir Israël de la Cisjordanie. Il est même possible que le Hamas puisse se réguler lui-même—en adoucissant sa rhétorique publique, et en mettant ses kamikazes en bride—pour encourager Israël à consacrer son argent et la main d’œuvre militaire à la destruction et au démantèlement des colonies juives. Après tout, le retrait de la Bande de Gaza coûte à Israël 2 milliards de dollars, exigeant 42 000 policiers et soldats pour transférer 8 000 Juifs; le déménagement de Cisjordanie serait sept fois plus grand. Le commentateur Hillel Halkin estime que, en plus d’exiger qu’Israël mobilise toutes ses réserves militaires et engage un sixième de son budget national, il serait beaucoup plus conflictuel que ne l’était le retrait de la Bande de Gaza, puisque c’est le centre biblique de la Judée et de la Samarie, et que ses colons sont même, sur le plan idéologique, plus durs que ne l’étaient les Juifs de la Bande de Gaza. Le témoignage du brouhaha inévitable d’un retrait de Cisjordanie donnerait au Hamas des raisons d’avoir des parades de victoire durant les années à venir.

La différence colossale, cependant, comme Stratfor l’a avancé, c’est qu’E. Olmert verrait le retrait de Cisjordanie comme la fin des concessions d’Israël, tandis que le Hamas le verrait comme le commencement—la permission de «porter la bataille en Israël même» (10 mars).

Israël est fatigué de combattre.

Le Hamas n’a même pas encore commencé.

La malheureuse vérité, c’est que, si votre ennemi est décidé à se battre avec vous jusqu’à la mort, il nie vos options pacifiques. À part l’intervention de Dieu, vos choix sont résolument limités: battez-vous pour gagner, ou soyez détruit.

Israël ne fait aucun appel fidèle à la protection de Dieu. Et il a déclaré sa réticence à se battre. Comment ce chemin pourrait-il mener à autre chose qu’à la mort d’Israël?

Brisés

Triste vérité: le terrorisme travaille contre les Juifs. La victoire d’E. Olmert le prouve.

Tout comme l’homme las qu’ils ont placé aux commandes de leur état, une majorité d’Israéliens est fatiguée de combattre, fatiguée d’être courageuse. Ils sont fatigués de l’intifada et du jihad, fatigués des Arabes criant leur haine vers le ciel, fatigués des Arabes se faisant sauter dans des bus, dans des cafés et des discothèques. Comme Stratfor l’a écrit: «Des attaques de militants pourraient enflammer la droite israélienne, mais ils laissent davantage le reste du spectre politique israélien fatigué du contact avec les Palestiniens» (ibid.).

Oui, les Israéliens ont un «droit national et historique en tout Israël», disent-ils. Mais qu’est-ce qu’il y a de bon en cela? Cela apporte seulement le trouble. Ils veulent juste que la lutte finisse. Ils veulent se retirer en sécurité. Construire un grand mur et se dérober derrière lui. Enfermer tout Juif qui provoque les Arabes. Quoi qu’il en coûte.

Quoi qu’il en coûte, c’est-à-dire sauf combattre.

Parce que, voyez-vous, ils ont essayé pendant des années et, eh bien, ça n’a simplement pas marché!

Non—la seule voie «en avant», une légère majorité d’électeurs israéliens l’a dit, c’est le retrait.

Même des esprits occidentaux perspicaces devraient reconnaître la reddition quand nous la voyons. Mais pour des esprits enflammés par la haine intoxicante, vis-à-vis des Juifs, véhiculée par les extrémistes islamiques—convaincus qu’Allah assurera la victoire suprême de l’Islam sur le fléau toxique de l’engagement du sionisme—le recul d’Israël est plus qu’une simple reddition. C’est la justice providentielle. C’est une étape, oui, seulement une étape, mais une belle étape—vers la réalisation du royaume musulman de Dieu. Un royaume dans lequel les Juifs sont exclus pour toujours.

C’est ce à quoi le Hamas rêve vraiment.

Si jamais les Israéliens avaient toujours foi en Dieu!—beaucoup d’entre eux la voient comme une substance mince sur laquelle baser une politique étrangère, alors elle a été remplacée par la foi dans le Hamas.

Contre toute mesure, c’est une substance encore plus mince. Chaque once de cette sorte de foi, et chaque lambeau de concession qu’Israël fait au Hamas, s’avéreront bientôt comme une accélération de la chute de l’état juif.

Vous n’avez pas besoin de croire que Dieu a béni et protégé l’état juif dans le passé—une idée que la plupart de ses citoyens ont autrefois soutenue—pour reconnaître qu’une nation engagée à se défendre elle-même, basée sur cette croyance, est plus forte qu’une autre nation peu disposée à se défendre.

Mais que vous le croyez ou non, il y a une réalité spirituelle qui soutient la transformation d’Israël, du lion de Juda qu’il était à l’état de bunker qu’il devient.

Cette réalité, c’est que les Juifs subissent une malédiction de Dieu pour leur manque de foi et leur désobéissance à Ses lois. «Et je briserai l’orgueil de votre force» avertit Dieu (Lévitique 26:19). Quoique Israël soit de beaucoup l’état le plus fort de la région en puissance, il est aussi devenu l’état le plus faible en volonté. La fierté de la puissance israélienne a été brisée surnaturellement. E. Olmert propose d’amener l’impasse arabo-juive à une conclusion avant 2010. Mais Dieu n’est pas dans ses solutions et elles aboutiront à la ruine. Les leaders d’Israël ne connaissent pas la voie à la paix (Ésaïe 59:8). Dieu veut seulement qu’ils reconnaissent leur échec, se repentent de leur obstination et se tournent humblement vers Lui pour leur protection! 

Fr Jip