Recevez gratuitement notre bulletin électronique.

Le gouvernement imprime de la monnaie pour me donner un repas à moitié prix

iStock/MediaProduction

Le gouvernement imprime de la monnaie pour me donner un repas à moitié prix

Ils disent qu’il n’y a pas de repas gratuit—mais qu’en est-il d’une réduction de 50% ?

Mangez à l’extérieur le lundi, le mardi et le mercredi, et vous pourrez obtenir un repas à moitié prix !* Cela ressemble à la dernière promotion d’une chaîne de restaurants ou de supermarchés. Elle comporte même les exclusions habituelles (*jusqu’à 10 £ de réduction par personne, boissons alcoolisées non incluses, détaillants participants uniquement).

Mais ceci n’est pas une promotion—c’est la politique du gouvernement britannique. Et elle vous est offerte (si vous vivez au Royaume-Uni) grâce aux presses à billets de la banque d’Angleterre.

Si vous vivez en Amérique, vous êtes bénéficiaire d’un régime semblable, bien que moins subtile, alors que le gouvernement vous donne de l’argent gratuitement.

Comment sommes-nous arrivés au point où le gouvernement imprime de l’argent afin que je puisse obtenir des repas au restaurant à prix réduit ? Comment un gouvernement peut-il penser que c’est une bonne idée ?

Cela nous ramène à l’expression la plus effrayante en économie : « Cette fois-ci, c’est différent ! »

Il est clair pour presque tout le monde âgé de plus de 5 ans que c’est un désastre pour le gouvernement d’imprimer de l’argent. Plus d’activité pour les presses à billets ne rendra pas magiquement le pays plus riche. Au lieu de cela, ce surplus d’argent commence à courir après la même quantité de marchandises, et avant longtemps, il faudra une brouette pleine de billets pour acheter une miche de pain.

Mais maintenant, les gouvernements agissent comme s’ils avaient trouvé la réponse—la façon magique d’imprimer de l’argent sans en subir les conséquences. Nous faisons tout ce qu’il faut pour amener un désastre, mais nous nous disons que cette fois-ci, c’est différent ! Nous avons réglé l’impression de l’argent.

Dans le monde occidental, les presses à billets tournent à une vitesse phénoménale. En réponse à la crise financière de 2008, les banques centrales commencèrent à expérimenter avec « une politique monétaire non conventionnelle ».

Plutôt que d’imprimer de l’argent et le remettre directement au gouvernement, elles ont imprimé de la monnaie et l’ont utilisée pour acheter de la dette d’autres banques—un système appelé assouplissement quantitatif (AQ).

Après la crise de 2008, la Réserve fédérale américaine créa environ 3,5 trillions de dollars de cette façon. Cette impression de nouvel argent poussa directement plus d’argent dans le système bancaire, et poussa à la hausse le prix des actions ainsi que les prix de l’immobilier, ce qui facilita au gouvernement le recours à des emprunts à des taux bon marché. Mais cela n’a pas amené à un Harmaguédon économique.

Maintenant, les presses tournent encore plus rapidement. En réponse au coronavirus, la Réserve fédérale a imprimé un autre 3 trillions de dollars. En quelques mois, elle a imprimé autant d’argent qu’elle l’avait fait durant la décennie qui a suivi la crise de 2008.

Cette impression massive d’argent a beaucoup simplifié pour les gouvernements la possibilité de recourir à des emprunts d’argent. Les banques savent qu’elles peuvent facilement échanger les reconnaissances de dettes du gouvernement contre de l’argent, donc elles sont nombreuses à vouloir prêter. Au cours des 10 dernières années, la plupart des gouvernements occidentaux ont emprunté à des taux jamais vus en temps de paix. Dans des conditions normales, les investisseurs deviendraient graduellement plus nerveux à mesure que la dette augmente. Ils exigeraient des taux d’intérêt de plus en plus élevés pour les convaincre de prendre le risque de prêter à un gouvernement aussi endetté. Mais, en partie, en raison de l’AQ, cela ne s’est pas produit. Les investisseurs savent qu’ils peuvent rapidement échanger leurs reconnaissances de dette contre de l’argent comptant, de sorte qu’ils continuent à prêter à des taux très bas. Les banques centrales ne remettent peut-être pas au gouvernement des liasses de liquidités fraîchement imprimées, mais l’AQ a brisé les freins habituels sur les dépenses publiques. Et nous nous dirigeons vers la catastrophe.

Le Fonds monétaire international estime que les gouvernements du monde entier dépensent 9 trillions de dollars supplémentaires pour faire face au coronavirus. Cela a fait passer la dette publique mondiale des gouvernements à plus de 105% de la production économique mondiale.

Ajoutez à cela les emprunts privés, et nous constatons une augmentation de la dette mondiale bien plus importante qu’au lendemain de la crise de 2008. Les niveaux d’endettement sont en hausse de 35% par rapport au produit intérieur brut mondial—comparativement à « seulement » 20% après la dernière crise.

Ici au Royaume-Uni, la banque d’Angleterre est allée encore plus loin. Elle imprime maintenant de la monnaie et la prête directement au gouvernement. Nous avons des niveaux d’endettement énormes, mais le gouvernement n’a pas à persuader les banques de lui prêter. Le gouvernement planifie d’emprunter 300 milliards de livres sterling cette année—et 200 milliards de livres sterling proviendront directement de l’impression monétaire.

Au cours du week-end, le Spectator a averti que « le gouvernement britannique est maintenu financièrement à flot grâce à l’argent imprimé par la Banque d’Angleterre ». Il citait un député conservateur de haut rang anonyme qui disait : « Nous avons lutté lors de la dernière campagne électorale en disant que l’argent ne pousse pas sur les arbres. Maintenant, nous disons qu’un arbre d’argent existe, et qu’il est dans le jardin de la Banque d’Angleterre ».

Cette impression d’argent a conduit à une irréalité complète au sujet des dépenses du gouvernement. Nous dépensons sur tout et sur n’importe quoi, parce que nous créons de l’argent à partir de rien et nous le prêtons au gouvernement.

Cette attitude se répercute sur le public—où maintenant, en général, nous croyons que le gouvernement a un accès libre à des fonds illimités.

Prenez par exemple les repas scolaires gratuits ici au Royaume-Uni. Les enfants de parents à faible revenu peuvent avoir des repas gratuits à la cantine de l’école. Quand le confinement a frappé et que les écoles ont fermé, le gouvernement commença à fournir ces repas gratuits aux enfants à la maison.

Mais maintenant les vacances d’été approchent. Dans des circonstances normales, les enfants n’auraient pas de repas gratuits parce qu’ils ne sont pas à l’école. Le gouvernement planifiait de mettre fin à ces repas gratuits durant la pause estivale. Mais alors un joueur de football renommé lança une campagne pour maintenir les repas gratuits.

La campagne fut populaire. Ceux qui s’y opposaient étaient accusés de vouloir que les enfants pauvres meurent de faim. Les militants ont souligné à juste titre que le coût de ces repas gratuits, pour les enfants pauvres, était minime comparativement aux nombreux autres programmes gouvernementaux. Ils argumentaient que les parents des enfants pauvres méritaient davantage d’être les bénéficiaires du financement gouvernemental que bien d’autres.

Ils ont peut-être raison à ce sujet aussi. Mais, ce que je veux dire, c’est que les dépenses massives du gouvernement ont donné cette impression que nous avons des trillions de livres sterling en réserve à distribuer. Toute bonne cause mérite de l’argent. Le gouvernement céda rapidement.

On voit la même chose aux États-Unis. En mars, les États-Unis ont effectué leur plus important renflouement de l’histoire, d’une valeur de 2 trillions de dollars. Aujourd’hui, les appels au renflouement de trillions de dollars sont courants. Le public croit généralement que les États-Unis ont accès à ce genre d’argent.

Cette croyance pourrait s’avérer encore plus destructrice sur le plan financier que les sauvetages pour le coronavirus. La Grande-Bretagne et les États-Unis sont prêts à faire face à toutes les crises à l’avenir en croyant que nous avons accès à de l’argent gratuit.

Un autre article du Spectator du 11 juillet a prévenu :

Qui se soucie, si l’économie britannique recule de 10% cette année, alors que notre dette nationale explose au-dessus de 100% du PIB ? Les actions sont en hausse, les prix des obligations sont en hausse et les lois de l’économie ont été suspendues. C’est différent cette fois-ci—et tout cela à cause de l’assouplissement quantitatif (AQ).

En 2009, alors que le système bancaire mondial était au bord de l’effondrement, l’AQ fut une mesure d’urgence justifiable. Mais cette nécessité d’après-crise unique s’est transformée en un choix de vie. Pendant une décennie, depuis la crise financière, l’AQ a gonflé les cours des actions et supprimé les rendements obligataires, permettant aux gouvernements d’emprunter à moindre coût. Mais à mesure que les dépenses de l’État augmentaient dans la période post-COVID, nous sommes devenus dépendants. L’AQ est maintenant l’équivalent économique du crack de cocaïne.

Il n’y a aucun moyen de mettre fin à cette addiction sans douleur. Mais nous ne parlons même pas d’y mettre fin. Nous savons que par le passé de telles dépendances ont toutes été désastreuses. Mais nous nous sommes convaincus que cette fois-ci, c’est différent !

This Time Is Different [Cette fois-ci, c’est différent] est aussi le titre d’un livre à succès sur l’économie par Carmen Reinhartag et Kenneth Rogoff. Le titre vient d’un adage d’un agent de change de la bourse qui disait : « On a perdu plus d’argent à cause d’une expression qu’à cause d’une arme à feu. Cette expression, c’est : “Cette fois-ci, c’est différent” ! »

Leur livre, qui étudie des centaines d’années d’histoire, conclut que les gouvernements augmentent la dette constamment, et se convainquent qu’ils peuvent échapper aux conséquences. Ils préviennent : « Ce qui est certainement clair, c’est que, à répétition, les pays, les banques, les particuliers et les entreprises s’endettent de façon excessive durant les périodes de prospérité, sans être suffisamment conscients des risques qui suivront lorsque la récession inévitable frappera. De nombreux acteurs du système financier mondial creusent un trou dans la dette souvent bien plus important que ce à quoi ils peuvent raisonnablement s’attendre pour en échapper ».

« Ce que l’on voit bien, encore et encore, dans l’histoire des crises financières, c’est que lorsqu’un accident se prépare, il finit par se produire », écrivent-ils. Quand les pays deviennent trop profondément endettés, ils se dirigent vers des difficultés. »

Mais si cela se produit encore et encore, pourquoi répétons-nous constamment les mêmes erreurs ? Parce que nous nous convainquons que nous avons trouvé un moyen de nous en tirer. « Les professionnels de la finance, et trop souvent les dirigeants gouvernementaux, expliquent que nous allons faire les choses mieux qu’auparavant, que nous sommes plus intelligents, et que nous avons appris des erreurs du passé », écrivent Reinhart et Rogoff. « Chaque fois, la société se convainc que le boom actuel, contrairement aux nombreux booms qui ont précédé les effondrements catastrophiques dans le passé, repose sur des réformes fondamentales et structurelles solides, sur des innovations technologiques, et sur de bonnes politiques. »

C’est ce qui se passe maintenant. Nous savons que les dettes massives et les impressions d’argent se terminent en désastre. Mais cette fois-ci, c’est différent ! Maintenant, nous avons des directeurs de banques centrales très ingénieux qui ont mis au point une forme complexe de politique monétaire appelée « assouplissement quantitatif »—et maintenant nous faisons des choses que nous n’avons jamais faites auparavant. Nous pouvons imprimer de la monnaie, maintenir les taux d’intérêt très bas, avoir une inflation sous contrôle, dépenser des paquets d’argents, et empêcher l’économie de s’effondrer. Nous avons résolu les problèmes d’économie !

Mais cette fois-ci, ce n’est pas différent !

Un peu de sagesse biblique est d’actualité ici. Galates 6 : 7 déclare : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi ». Il y a des lois de cause à effet. Enfreignez ces lois et vous en récolterez les résultats.

L’homme cherche toujours des moyens d’enfreindre ces lois et d’éviter les conséquences. Beaucoup vivent un style de vie malsain et tentent de prendre des pilules pour faire face à la mauvaise santé qu’ils récoltent inévitablement. Nous nous convainquons que nous pouvons manger et vivre comme nous le voulons et quand même échapper aux conséquences.

Mais Dieu a inspiré ce verset en débutant avec « Ne vous y trompez pas ». Nous avons une tendance à nous séduire nous-mêmes à ce sujet, à croire que nous nous en sommes tirés et à dire : « Cette fois-ci, c’est différent ! »

Et souvent nous nous en tirons, vraiment—pendant un certain temps. Mais les pénalités arrivent toujours.

La loi fondamentale de la cause et de l’effet nous avertit qu’un krach massif est à venir.

Cette loi fonctionne au niveau national et au niveau individuel. Et cette loi de cause à effet fonctionne pour les punitions aussi bien que pour les bénédictions.

LA TROMPETTE EN BREF

Demeurez informé et abonnez-vous à notre bulletin.