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Le Hezbollah face à la pression croissante des Libanais

ANWAR AMRO/AFP/GETTY IMAGES

Le Hezbollah face à la pression croissante des Libanais

Les Libanais permettront-ils que leur pays soit abusé à des fins essentiellement iraniennes ?

Le Liban a souffert de crises économiques, de coupures de courant, de tas d’ordures dans les rues et de manifestants réclamant la révolution. Mais c’était le cas avant même l’explosion de Beyrouth le 4 août qui a tué près de 200 personnes. La classe politique libanaise, en particulier le Hezbollah, le parti politique devenu milice soutenu par l’Iran, ressent aujourd’hui encore plus de pression.

« Le Hezbollah fera-t-il face à des pressions de plus en plus fortes de la part du peuple libanais pour qu’il cesse d’abuser de son pays à des fins qui ne sont pas libanaises, à des fins essentiellement iraniennes ? », a demandé le Dr Eran Lerman, ancien directeur adjoint du Conseil national de sécurité d’Israël et l’actuel vice-président de l’Institut de Jérusalem pour la stratégie et la sécurité. « Je pense que cela peut arriver. »

Personne n’a admis la faute de l’explosion, mais beaucoup de Libanais pensent que le Hezbollah est, ou était à un moment donné, lié à l’explosion.

Le Hezbollah est connu pour fournir du nitrate d’ammonium à l’étranger. En 2015, les autorités ont découvert la réserve de 8,3 tonnes de nitrate d’ammonium du Hezbollah dans un entrepôt à Chypre ; six mois plus tard, 3 tonnes de nitrate d’ammonium ont été découvertes dans quatre cachettes londoniennes.

Avec ses alliés au sein du gouvernement, le Hezbollah dispose d’un droit de veto virtuel sur les décisions du gouvernement. Mais selon Lerman, le peuple libanais en a assez d’être coupable des crimes du Hezbollah.

Le Liban « est dominé par des intérêts sectoriels et sectaires, mais il y a encore quelque chose qui peut être décrit comme une identité libanaise », a écrit Lerman. Il a expliqué que « l’identité libanaise » était assez forte pour chasser les Syriens en 2005 après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafik al-Hariri par le Hezbollah. « Je crois qu’Hassan Nasrallah doit maintenant faire très, très attention à ne pas être considéré par la plus grande majorité des Libanais, peut-être même un bon nombre de chiites libanais, comme le serviteur obéissant d’un intérêt étranger—c’est-à-dire, l’Iran. »

Il faudrait un bouleversement complet du système pour que le Hezbollah soit évincé du pouvoir. Un tel changement nécessiterait une aide extérieure. Dans « La France, la ‘Mère tendre’, revient au Liban », Brent Nagtegaal, le correspondant de Jérusalem, a écrit « Avec les mêmes dirigeants au pouvoir aujourd’hui qui gouvernent le pays depuis 30 ans, le peuple libanais sait que le changement ne peut venir que de l’extérieur. »

L’aide étrangère, cependant, ne fera pas grand chose si elle est interceptée par un système corrompu. Lerman a expliqué que la France peut forcer le Liban à mener de profondes réformes structurelles afin d’être éligible au renflouement dont il a besoin pour empêcher le pays de tomber à l’eau. Ces changements limiteront le Hezbollah au Liban et changeront les choses avec le temps.

M. Nagtegaal a écrit : « Le changement est dans l’air au Liban. Le président français, Emmanuel Macron, est certainement déterminé à conduire le Liban sur la voie de la réforme de son gouvernement corrompu. »

Les États-Unis espèrent également réformer le gouvernement corrompu du Liban. Le National a rapporté que le gouvernement américain avait sanctionné deux anciens ministres libanais le 8 septembre pour corruption et « la facilitation de l’agenda du Hezbollah ». Les responsables américains ont demandé que ces hommes « soient exclus de la formation d’un nouveau gouvernement, et que le pays promette d’isoler la milice et le parti politique pro-iraniens du Hezbollah ».

Le département du Trésor américain a déclaré : « Ces désignations soulignent comment certains politiciens libanais ont conspiré avec le Hezbollah au détriment du peuple et des institutions libanaises. Les États-Unis soutiennent le peuple libanais dans ses appels en faveur d’un gouvernement transparent et responsable, exempt de corruption. »

Hanin Ghaddar, chercheur principal à l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, a déclaré au National : « Il s’agit d’une première étape importante parce qu’elle vise la corruption, une action qui a reçu un large soutien public au Liban, car la corruption est la principale raison de l’effondrement économique. »

Les États-Unis et la France espèrent que le prochain gouvernement « adoptera des réformes structurelles pour enrayer la corruption, réduire l’influence du Hezbollah et permettre au Liban de recevoir une aide internationale », a rapporté le National.

Le Liban espère qu’ils réussiront, et la prophétie biblique indique que Macron, ou un autre dirigeant européen, le fera. S’il vous plaît demander votre copie gratuite du livret Le roi du sud, une lecture essentielle pour montrer comment les événements au Moyen-Orient auront un impact sur votre vie.

Fr Kos