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Le Pape claironne sur le dimanche

ANDREAS SOLARO/AFP/Getty Images

Le Pape claironne sur le dimanche

En août, le Pape Benoît xvi a fait de l’Allemagne la destination de son premier voyage à l’étranger. Le dimanche 21 août, le pontife a dirigé une messe faisant partie de la célébration des Journées mondiales de la jeunesse, devant plus d’un million de personnes, où il a souligné l’importance de l’observance du dimanche: «Le dimanche est un jour libre… Cependant ce temps libre est vide si Dieu n’est pas présent», a-t-il dit. «Parfois notre impression initiale est que le fait de devoir réserver du temps pour la messe le dimanche est plutôt incommode. Mais si vous faites cet effort, vous vous rendrez compte que c’est ce qui donne la bonne direction à votre temps libre» (International Herald Tribune du 22 août).

Ces commentaires sont intervenus juste quelques mois après des déclarations semblables lors d’une messe célébrant la fin du 24ème Congrès eucharistique national, le 29 mai. Devant 200 000 personnes dans la ville italienne de Bari, Benoît XVI a déclaré que le renforcement de l’observance du dimanche était fondamental pour sa mission.

Pour ceux qui étudient l’histoire, ce centrage représente un retour aux papautés anciennes, aux papautés de cette puissance européenne impériale qui revient toujours, le Saint Empire romain.

Le Pape Benoît XVI perçoit le vide moral séculier qui frappe l’Europe depuis l’époque des Lumières. Maintenant, après le rejet retentissant de la Constitution européenne tant par la France que par les Pays-Bas, lors de référendums l’année dernière, l’unification européenne semble en désarroi.

Mais il semble que Benoît XVI veuille combler ce vide—à la manière romaine d’autrefois. Cette voie n’a jamais été en accord avec l’idée d’une acceptation publique volontaire de ses principes. Bien plutôt, comme une étude même superficielle d’histoire le révèlerait, elle a été imposée par la force.

Le rêve de ce pape coïncide avec celui de son prédécesseur, Jean-Paul II. C’est une vision vaste—une vision d’une Europe unie de la mer du Nord à l’ouest aux Montagnes de l’Oural à l’est.

Mais voici le problème: les seules fois, dans toute l’histoire, où cette vision a été entièrement réalisée sont lorsque Rome a imposé sa religion. Depuis «la conversion» de Charlemagne au huitième siècle, l’Empire romain, avec son idéologie de religion commune, a pu se maintenir dans des résurrections répétées, et causer des ravages à ceux qui lui ont résisté.

Comme Stratfor, groupe de réflexion situé au Texas, l’a dit: «l’Europe, pour des raisons géopolitiques, ne peut être unifiée, sauf sous la coupe d’un conquérant» (2 juin).

Le Pape Benoît XVI s’est engagé à rétablir l’observance active de l’icône principale de l’Église catholique romaine: le dimanche. Il sait que pour populariser la religion en Europe, il doit retrouver le moyen de promouvoir ce que les gens du marketing appellent la fidélité à la marque. La marque la plus historique que le Pape peut offrir pour unir les peuples, c’est le jour d’adoration passé, à la mode depuis Babylone, l’ancien jour du soleil, dimanche. De là sa promotion de cette vieille marque romaine dans ses récents discours.

Si nous comprenons comment l’église a mis en application ce jour dans son histoire passée, nous devrions en être très alarmés.

Qui a changé le Sabbat?

La Bible ordonne l’adoration lors du Sabbat, le septième jour. Qui a changé le Sabbat au premier jour de la semaine?

Voici ce que Herbert W. Armstrong a écrit sur ce sujet: «Où le dimanche tire-t-il son origine? Pas de l’Église catholique, mais de la religion païenne de l’Empire romain, longtemps avant qu’il n’y eût aucune Église catholique! C’est le jour où les païens d’autrefois s’assemblaient au lever du soleil, tournés vers l’est (comme ils le font, aujourd’hui, le dimanche matin des Pâques), et adoraient le soleil naissant. C’est Constantin, l’empereur de l’Empire romain, et non pas un pape, qui a fait du dimanche le prétendu «jour du repos chrétien» officiel. Mais il fut mis en application d’autorité—les gens furent menés à l’accepter universellement—par l’Église catholique romaine!» L’Histoire démontre que M. Armstrong avait absolument raison!

L’observance du dimanche a été introduite par Constantin, pas par un pape—mais elle a été mise en application par l’Église catholique. Selon The History of Roman Catholicism (1836), «l’accession de Constantin le Grand au trône des Césars et sa conversion ipso facto au christianisme, constitue une ère très importante dans l’histoire de l’église.» C’est important, comme l’auteur le souligne, parce que cela a débuté la relation intime que l’Empire romain a développée avec l’Église romaine—une relation qui a duré de nombreux siècles.

Constantin a changé le jour officiel d’adoration au dimanche pendant le concile de Nicée en l’an 325 après J.-C.

Dans une lettre sur ce concile, Constantin parle de la mise en application de l’observance du dimanche pour le service des Pâques: «Lors de cette réunion la question concernant le jour le plus saint de Pâques fut discutée, et il fut décidé par le jugement commun de tous ceux qui étaient présents que cette fête devait être observée par tous, en tout lieu, en un seul et même jour». Cette déclaration fut adressée à ceux qui observaient la Pâque—une des sept fête annuelles ordonnées dans les Écritures—plutôt que les Pâques, et qui l’observaient plusieurs jours avant les Pâques. «[T]out d’abord, il est apparu, chose indigne, que dans la célébration de cette fête la plus sacrée nous devions suivre la pratique des Juifs… N’ayons donc rien en commun avec la foule juive détestable… [I]l a été décidé selon le jugement commun de tous, que la très sainte fête des Pâques devrait être observée le seul et même jour» (c’est moi qui souligne tout le long).

Autrement dit, les Pâques devaient être observées le dimanche, et la Pâque «juive»—qui est en réalité l’assemblée ordonnée par Dieu dans la Bible—fut expressément interdite!

Dans une autre lettre, dédiée spécifiquement à l’observance du Sabbat, Constantin a écrit: «Ainsi donc, comme il n’est plus possible de supporter vos erreurs pernicieuses, nous donnons l’avertissement par cette présente loi afin qu’aucun d’entre vous n’ose dorénavant s’assembler. Nous avons ordonné, en conséquence, que vous soyez privés de toutes maisons dans lesquelles vous aviez l’habitude de tenir vos assemblées; et notre souci s’étend à cet égard jusqu’à interdire la tenue de vos réunions superstitieuses et insensées, non seulement en public, mais dans n’importe quelle maison ou endroit privés quels qu’ils soient. Que ceux d’entre vous, donc, qui sont désireux d’embrasser la religion vraie et pure, prennent le bien meilleur chemin d’entrer dans l’Église catholique. [À] partir de ce jour aucune de vos assemblées illégales ne peut présumer avoir lieu dans un lieu public ou privé. Que ce décret soit rendu public.»

Cela fut confirmé au Concile de Laodicée presque 40 ans plus tard en l’an 363. Lors de cette conférence, il fut décidé que «les chrétiens ne doivent pas judaïser en se reposant le sabbat, mais doivent travailler ce jour-là, honorant plutôt le Jour du Seigneur… Mais si quelqu’un est trouvé en train de judaïser, qu’il soit anathème [maudit et excommunié] du Christ.»

Cette fois-ci, vous l’avez, la preuve historique de la mise en place de l’observance du dimanche. Se réunir un autre jour pour une observance religieuse était illégal.

Aujourd’hui, beaucoup de «chrétiens» observant le dimanche admettent que le Sabbat a été changé. Remarquez la question posée à l’Église catholique dans le Catéchisme catholique doctrinal, livre écrit par un prêtre catholique dans l’intention de défendre la doctrine catholique: «Question: Avez-vous une autre façon de prouver que l’église a le pouvoir de faire des fêtes un précepte? Réponse: Si elle n’avait pas un tel pouvoir, elle n’aurait pas dû faire ce pour quoi tous les religieux sont d’accord avec elle—elle n’aurait pas substitué l’observance du dimanche, premier jour de la semaine, à l’observance du samedi, septième jour, changement pour lequel il n’y a pas d’autorité scripturaires».

En tant que chrétiens aujourd’hui, devons-nous écouter ce qu’une grande église a admis avoir changé—ou ce qui est divinement inspiré dans la Bible?

Voici une citation du Dictionnaire théologique, de Charles Buck, un ministre méthodiste: «le Sabbat dans la langue hébraïque signifie le repos, et est le septième jour de la semaine… et il faut avouer qu’il n’y a aucune loi dans le Nouveau Testament concernant le premier jour.»

Et finalement, voici ce que Isaac Williams a écrit dans Plain Sermons on the Catechism: «Et où nous dit-on, dans les Écritures, que nous devons absolument observer le premier jour? On nous ordonne d’observer le septième jour; mais nulle part on nous ordonne d’observer le premier jour… [L]a raison pour laquelle nous observons le premier jour au lieu du septième, est la même pour laquelle nous observons d’autres choses, non en raison de la Bible, mais parce que l’église l’a imposé

L’Église de Dieu pendant le Moyen-âge

Lorsque Constantin fit son décret en l’an 325, mettant en vigueur l’observance du dimanche dans l’Empire romain, une période de tribulations débuta. Ces saints qui restèrent fidèles au commandement sur le Sabbat de Dieu furent forcés de fuir et de se cacher par crainte pour leur vie. La persécution contre ces gens survint presque immédiatement.

L’Église de Dieu a été ranimée pendant la dernière moitié du 12ème siècle par un homme du nom de Pierre Valdo. Après beaucoup d’étude des Écritures, Valdo a prétendu que la vie chrétienne comme le Christ l’avait ordonnée n’était observée nulle part. Il rassembla rapidement des milliers de disciples. L’Église catholique le considéra comme une grande menace.

Le Pape Alexandre III fit ce décret stupéfiant au Concile de Tours en 1163: «Alors qu’une hérésie maudite a levé la tête depuis quelques temps en tout lieu autour de Toulouse et a déjà étendu l’infection dans la Gascogne et d’autres provinces, se cachant comme un serpent dans ses anneaux; aussitôt que l’on aura découvert ses disciples, que personne ne leur offre le refuge sur ses terres; que l’on n’ait non plus aucune communication avec eux en achetant ou en vendant: pour que, étant privé de la consolation de conversation humaine, ils soient contraints de revenir de l’erreur à la sagesse.»

Remarquez que l’on a interdit aux gens d’acheter à ces «hérétiques» ou de leur vendre quoi que ce soit à cause de ce qu’ils croyaient. La prophétie biblique dit que ceux qui refusent «une marque» seront incapables d’acheter ou de vendre dans le proche avenir. (Pour plus d’informations, demandez notre brochure gratuite L’Allemagne et le Saint Empire romain.)

Les Vaudois grandirent néanmoins. Valdo consacra sa vie à la fabrication de d’avantage d’exemplaires des Écritures. À ce moment là, très peu de gens possédaient des bibles, et étaient, de fait, contraints de croire les prêtres catholiques sur parole quant à ce que disent les Écritures. Avec la diffusion rapide de bibles vint une dissension accrue. Beaucoup de Vaudois commencèrent à se réunir en privé dans des maisons pour discuter de la Bible.

Le pape III Innocent dirigea l’Église catholique au début des années 1200. Bien qu’il ait admis que c’était bien pour le peuple d’étudier les Écritures par lui-même, il avertit néanmoins que «ce n’est pas approprié que vous teniez vos réunions en privé, ni que vous agissiez comme des prédicateurs, ni que vous ridiculisiez les prêtres. Rappelez-vous que les hommes doivent avoir une formation spéciale avant de pouvoir comprendre les choses profondes des Saintes Écritures. Les prêtres sont formés à cette fin. Écoutez-les. Respectez même les plus ignorants d’entre eux. Prenez garde de penser que vous seuls avez raison, et de mépriser ceux qui ne vous rejoignent pas» (l’Histoire de l’Église chrétienne, 1879).

Au fur et à mesure que la dissension grandissait ceux qui lisaient les Écritures par eux-mêmes commencèrent à être persécutés. L’auteur de l’Histoire de l’Église chrétienne continue: «On les appelaient Vaudois, comme si c’était un nom dur. La force leur fut opposée. Ils furent déportés, leurs traductions furent brûlées, autant que possible leurs opinions furent éliminées. Les prêtres de Metz respiraient librement à nouveau, et continuèrent dans leurs vieilles voies d’ignorance, d’oisiveté et d’égoïsme vicieux. Comme des cas semblent s’être produits à Auxerre et dans diverses villes en France, jusqu’à ce que le Concile de Toulouse, en 1229, interdise aux laïcs de posséder les livres des Ancien et Nouveau Testaments dans n’importe quelle langue…»

C’est l’histoire. Une grande église a en réalité interdit aux gens de lire la Bible. Tout au long de l’histoire, cette église dit «de grandes choses».

Dans n’importe quelle controverse doctrinale, il faut que nous croyions la Bible, pas les hommes!

Les disciples de Pierre Valdo furent persécutés par l’Empire romain. La cause sous-jacente était l’Église romaine.

«Nous ne pouvons pas vivre sans le dimanche»

Notez les termes que le Pape Benoît a utilisés dans sa messe du 29 mai dernier pour motiver les gens à revenir à cette ancienne pratique romaine: «Le dimanche, le jour du Seigneur, est l’occasion propice pour tirer de la force de celui qui est le Seigneur de la vie. Le précepte du dimanche, donc, n’est pas un simple devoir imposé de l’extérieur. Participer à la célébration du dimanche et être nourri avec le pain de l’Eucharistie est un besoin du chrétien, qui peut de cette façon trouver l’énergie nécessaire pour entreprendre le voyage [de la vie]… Il faut que nous redécouvrions la joie du dimanche chrétien.»

Le pape conclut avec cette prière: «[Q]ue les chrétiens d’aujourd’hui prennent à nouveau conscience de l’importance décisive de l’observance du dimanche» (Zenit, le 29 mai).

L’intensité de l’engagement papal à la mise en application de l’observance du dimanche en Europe a été soulignée dans les déclarations du pape, rapporté par l’un des journaux conservateurs les plus populaires d’Italie. Il rapporte ses paroles comme suit: «Nous ne pouvons pas vivre sans le dimanche… Le jour férié religieux par obligation n’est pas une tâche imposée de l’extérieur, mais un devoir du chrétien» (Corriere Della Sera, le 29 mai).

Dimanche—nous «ne pouvons pas vivre sans» cela, c’est «un jour férié par obligation» et un «devoir» chrétien. Ces mots devraient faire froid dans le dos à n’importe quel étudiant honnête de l’histoire du Saint Empire romain.

Une Question de vie et de mort

Voici un autre extrait tiré de L’Histoire du catholicisme romain: «L’Église romaine a adopté comme principe fondamental qu’elle ne peut jamais se tromper, et que le corps du droit civil une fois choisi par l’église comme le fondement de son système de jurisprudence ecclésiastique, participe immédiatement de son infaillibilité et de son immuabilité, et devient l’un de ses dispositifs importants. Changer cela dans le moindre de ses [détails] reviendrait à reconnaître que l’église s’était trompée, ce qui est impossible… Ainsi le pontife romain est habillé de l’autorité suprême, et combine tout de suite dans sa propre personne sacrée toutes les fonctions des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Il n’a aucune contrainte constitutionnelle, il est absolument illimité et sans contrôle… Ce sont sûrement des gens au raisonnement fallacieux, ceux qui soutiennent que parce que le pape n’a jamais encore exercé le pouvoir qu’il possède vraiment, avec des effets politiques évidents, qu’il ne l’exercera jamais; ils se séduisent eux-mêmes cruellement et fatalement ceux qui se livrent aux somnolences plaisantes quand la voix du passé les appelle à se réveiller au fait d’être sans cesse vigilant

Rappelez-vous, cette église puissante devait dire de grandes choses, selon la prophétie. Tout au long de l’histoire, on se réfère au pape comme au vicaire du Christ. Vicaire ne veut pas dire représentant du Christ comme certains le croient. Cela signifie «à la place» du Christ. Ce sont, là, vraiment de «grandes paroles». L’auteur du livre mentionné ci-dessus presse les lecteurs, qui supposent à tort qu’un pape n’exercera jamais vraiment son plein pouvoir, de se rappeler «la voix du passé».

Les faits historiques montrent que sous Charlemagne, l’observance de dimanche en Europe devint en réalité une question de vie ou de mort. Beaucoup furent passés au fil de l’épée, brûlés au bûché, écartelés sur la roue, ou trouvèrent la mort par quelque autre moyen horrible aux mains d’autres qui prenaient littéralement le fait que les citoyens ne pouvaient pas vivre sans le dimanche! Ces âmes infortunées furent déclarées hérétiques par Rome mais martyrs par les historiens (y compris par John Foxe, au 16ème siècle).

Espérons que ce pape, Benoît XVI, n’avait pas cette histoire longue et agonisante à l’esprit quand il a prononcé cette expression des plus malheureuses: «Nous ne pouvons pas vivre sans le dimanche». 

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