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Le top 10 des découvertes d’archéologie biblique de 2022

Dafna Gazit/Israel Antiquities

Le top 10 des découvertes d’archéologie biblique de 2022

La fréquence à laquelle la terre d’Israël dévoile de nouvelles découvertes archéologiques étayant la Bible ne cesse de surprendre. Et 2022 n’a pas fait exception ! Voici une liste de ce que nous considérons comme les 10 plus grandes découvertes de 2022. Les lecteurs peuvent en apprendre davantage sur chacun de ces artefacts sensationnels sur notre site Web (en anglais), ArmstrongInstitute.org.

10. Une tombe de l’ère ramesside

En septembre, le plafond d’une tombe souterraine vieille de 3300 ans a été percé sans le vouloir par des ouvriers. Cette découverte surprise a été faite sur la plage de Palmachim, une plage populaire pour les touristes et les habitants. À l’intérieur de la tmbe, les archéologues de l'Autorité des antiquités d'Israël (AAI) ont trouvé une pléthore d’objets—des récipients complets, des outils en bronze, des armes et des squelettes—disposés sous la forme d’une sépulture cérémoniale. Cette tombe date du 13e siècle avant J.-C., l’époque de Ramsès II. Le fait que la tombe soit restée intacte, qu’elle n’ait pas été pillée dans l’Antiquité, en fait une mine d’or pour les historiens qui s’intéressent à l’âge du bronze tardif. Peut-être la tombe apportera-t-elle un éclairage supplémentaire sur la période chronologiquement proche des juges.

9. Le commerce de plomb de l’ère des Juges

Au large de Césarée, on a découvert une épave ancienne contenant un magot de lingots de plomb. En février, les professeurs Naama Yahalom-Mack et Yigal Erel ont présenté leur analyse isotopique des lingots, concluant que le plomb avait été extrait sur l’île italienne de Sardaigne. Les lingots sont estampillés de marques minoennes chypriotes du type de celles utilisées à l’âge de bronze tardif (1550-1200 avant J.-C.). Les chercheurs « ont conclu à l’existence de vastes liens commerciaux entre les deux populations dans le but de transporter de la matière première. » Cette découverte est liée à la découverte en 2019 d’une autre épave le long de la côte israélienne datant de la même période. En l’occurrence, les lingots (d’étain et non de plomb) avaient été extraits en Cornouailles, en Angleterre.

Ces découvertes s’accordent avec des passages tels que Juges 5 : 17, où la prophétesse Débora décrit les tribus de Dan et d’Aser comme séjournant dans des navires et occupant des ports maritimes. Le Deutéronome 33 décrit également la tribu d’Aser travaillant avec des « verrous » de divers métaux.

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8. Le papyrus d’Ismaël

Le papyrus Ismaël est un fragment de rouleau de la mer Morte redécouvert par le professeur Shmuel Ahituv et l’AAI en septembre. Le fragment appartenait à un Américain anonyme vivant dans le Montana ! (L’artefact lui a été offert par sa mère.) Ce papyrus est l’un des trois seuls qui ont été découverts et qui datent de la période du Premier Temple, comme l’ont déterminé la datation au carbone et l’écriture paléohébraïque. Les quatre lignes de texte sur le papyrus fragmentaire contiennent le nom « Ismaël », ainsi que des fragments de lignes disant « n’envoie pas », « crier après lui » et « d’aucune aide ». Cette découverte pourrait être liée à une bulle portant l’inscription, « Appartenant à Ismaël, fils du roi. »

Jérémie 40 décrit un homme nommé Ismaël sur la scène au moment de la chute de Jérusalem. Cet homme a renversé Guedalia, le premier gouverneur de Juda sous Babylone. Jérémie 40 rapporte que cet Ismaël était « de la race royale » et que, depuis ce même lieu oriental, il a tenté de capturer et de conduire une bande de captifs juifs en Ammon. Il est possible que ce fragment de papyrus fasse référence au même individu.

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7. La porte d’écluse d’Ézéchias

Pendant des décennies, les scientifiques se sont demandés comment le tunnel d’Ézéchias pouvait rediriger l’eau de la source du Gihon vers la piscine de Siloé sans vider entièrement l’importante piscine supérieure. En avril, les chercheurs Aryeh Shimron, Vitaly Gutkin et Vladimir Uvarov ont publié des résultats qui ont résolu cette énigme en suggérant que les niveaux d’eau dans le tunnel étaient régulés par une porte d’écluse—un dispositif vertical à porte coulissante qui régule le flux d’eau. Shimron, Gutkin et Uvarov ont écrit : « Nous avons cherché un tel barrage à ce qui serait l’endroit idéal, peut-être le seul, pour qu’une telle structure puisse fonctionner efficacement, et nous avons trouvé des preuves physiques de ce qui pourrait avoir été un mur de blocage mobile (porte d’écluse) précisément à cet endroit. » Ce lieu dans le tunnel a un plafond anormalement haut (nécessaire pour une telle porte), avec d’anciens boulons en fer enfoncés dans les parois rocheuses qui portent des traces d’un cadre en bois pétrifié. Ils ont également découvert un puits vertical menant à la surface à proximité, ce qui permet d’expliquer comment la porte était soulevée et abaissée par une corde. Les conduites d’eau à l’intérieur du tunnel suggèrent que différents niveaux d’eau (bien plus élevés que le niveau actuel) ont été maintenus pendant de longues périodes, ce qui indique un moyen artificiel de régulation et une utilisation continue des eaux de la source du Gihon à la source dans la piscine supérieure, et pas seulement tout en bas de la ville, dans la piscine de Siloé.

L’enquête ne fait que renforcer nos connaissances sur le génie du tunnel d’Ézéchias. Les chercheurs concluent également que la porte d’écluse d’Ézéchias serait « à notre connaissance, la plus ancienne porte d’écluse connue ».

6. Traces de vanille sur des récipients du temps de Jérémie

En mars, des chercheurs de l’Université de Tel Aviv et de l’AAI ont publié les résultats de l’analyse chimique de grands récipients de stockage découverts lors des fouilles du stationnement Givati de la Cité de David. Ces récipients datent des années précédant la destruction de Jérusalem par les Babyloniens (586 avant J.-C.). L’analyse des récipients a révélé que les élites de Jérusalem buvaient du vin enrichi de vanille, dont on a retrouvé des traces sur les récipients. Cette découverte a été une surprise. La vanille, selon le communiqué de presse, « n’était pas du tout connue pour être disponible dans l’Ancien Monde avant l’arrivée de Christophe Colomb ».

La Bible ne mentionne pas directement la vanille, mais elle fait référence au vin parfumé (Cantique des Cantiques 8 : 2 ; Ésaïe 49 : 26). Le prophète Jérémie, qui écrivait à l’époque où ces récipients étaient utilisés, fait référence à la surabondance de vin dans la ville juste avant sa destruction. « …Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : Tous les vases [bocal/récipient] seront remplis de vin. Et ils te diront : Ne savons-nous pas que tous les vases seront remplis de vin ? Alors dis-leur : Ainsi parle l’Éternel : Voici, je remplirai tous les habitants de ce pays […] d’ivresse. Je les briserai les uns contre les autres, les pères et les fils ensemble, dit l’Éternel ; Je n’épargnerai pas, je n’aurai point de pitié, point de miséricorde, rien ne m’empêchera de les détruire. Écoutez et prêtez l’oreille ! Ne soyez point orgueilleux ! […] [T]u m’as oublié… » (Jérémie 13 : 12-15, 25). La découverte de cette énorme quantité de vases à vin brisés dans cette « cave à vin »—dans un espace, comme l’ont déclaré les archéologues qui les ont trouvés, « tellement encombré [de vases à vin] qu’il était difficile de comprendre comment des gens pouvaient s’y déplacer »—évoque avec force les paroles contenues dans le livre de Jérémie.

5. Les ivoires de la Cité de David

En septembre, le professeur Yuval Gadot et le docteur Yiftah Shalev ont annoncé la découverte d’environ 1 500 fragments d’ivoire finement décoré, provenant de défenses d’éléphant (une substance considérée à l’époque comme plus précieuse que l’or). Cet ivoire a également été trouvé dans les fouilles du stationnement Givati de la Cité de David. Les ivoires datent de la période du Premier Temple et montrent des signes d’avoir été écrasés et brûlés lors de la destruction babylonienne de 586 avant notre ère.

C’est la première fois que de tels ivoires—connus dans d’autres lieux royaux, comme ceux d’Assyrie, de Phénicie et de Samarie—ont été découverts à Jérusalem. « Nous étions déjà conscients de l’importance et de la centralité de Jérusalem dans la région à l’époque du Premier Temple, mais les nouvelles découvertes illustrent l’importance de la ville et la placent au même rang que les capitales d’Assyrie et d’Israël », a écrit M. Shalev.Gadot et Shalev suggèrent que ces ivoires étaient « à l’origine incrustés dans un canapé-trône ». Ceci, aussi, soutient le récit biblique de cette période. 1 Rois 10 : 18 dit que Salomon « fit un grand trône d’ivoire, et le couvrit d’or fin ». Et dans Amos 6 : 4, le prophète condamne les riches et les rois de Samarie et de Sion qui « reposent sur des lits [ou des lits-trônes ] d’ivoire. » 

4. L’inscription monumentale d’Ézéchias

En octobre, l’archéologue Eli Shukron et l’épigraphiste Prof. Gershon Galil ont présenté le résultat d’une nouvelle RTI (Imagerie par transformation de la réflectivité) d’une inscription fragmentaire en pierre découverte pour la première fois en 2007. L’inscription de deux lignes, datant du huitième siècle avant J.-C., découverte dans un tas de déchets près d’un bassin relié au tunnel d’Ézéchias, se lit comme suit : « [H]zqyh […] [b]rkh », traduit par « [p]iscine […] d’[É]zéchias. »

Galil a noté que « c’est la première fois qu’un texte hébreu monumental mentionne les réalisations d’un roi », à l’instar des inscriptions « monumentales » (stèles) que l’on trouve ailleurs dans le monde antique. Si le fragment lui-même est plutôt petit (de la taille d’une main), les grandes lettres indiquent qu’il s’agit bien d’une inscription importante, de style monumental. Galil et Shukron pensent que le fragment va de pair avec un autre morceau découvert non loin de là en 1978. Ce fragment porte l’inscription « dix-septième ». Les archéologues pensent que ces inscriptions attestent que les installations hydrauliques d’Ézéchias ont été construites au cours de la 17e année de son règne.

2 Rois 20 : 20 dit : « Le reste des actions d’Ézéchias, tous ses exploits, et comment il fit l’étang et l’aqueduc [le tunnel d’Ézéchias], et amena les eaux dans la ville, cela n’est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois de Juda ? » Galil postule qu’un tel texte peut avoir été copié à partir d’une inscription monumentale existante.

3. Inscription du peigne de Lakis

En 2016, un magnifique peigne en ivoire a été découvert lors de fouilles à Lakis. Il a fallu attendre cinq ans pour que les experts remarquent une inscription peu profonde gravée sur le peigne. En octobre, il a été annoncé que l’inscription avait été identifiée comme le texte alphabétique le plus ancien connu jamais trouvé en Israël. Datée d’environ 1700 avant J.-C., l’inscription se compose de 17 lettres qui forment sept mots : « Que cette défense déracine les poux des cheveu[x et de la] barbe. »

« C’est la première phrase jamais trouvée en langue cananéenne en Israël », a déclaré le professeur Yosef Garfinkel, codirecteur des fouilles de Lakis. Le peigne est une découverte extraordinaire car il démontre qu’il existait une langue sémitique alphabétique active avant l’époque où la Bible affirme que la Torah a été écrite. La grammaire de la phrase corrobore également un certain usage grammatical trouvé dans la Bible—un usage qui avait été précédemment considéré comme un marqueur d’une écriture tardive (voir ArmstrongInstitute.org/783 ; disponible seulement en anglais).

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2. Architecture du tabernacle de Silo

L’été dernier, le Dr Scott Stripling et son équipe des Associés pour la recherche biblique ont découvert ce qu’ils pensent être la porte d’entrée nord de Tel Shiloh, près de l’endroit où le tabernacle était probablement installé pendant la période des juges. « C’est important car le souverain sacrificateur, Eli, est mort dans la porte de Silo », a déclaré Stripling. « Nous avons découvert ce que nous pensons être la porte mentionnée dans 1 Samuel 4. » Stripling a fait une série de découvertes liées au tabernacle de l’âge de bronze tardif à Tel Shiloh, notamment les cornes d’un autel, des os d’animaux sacrifiés et des grenades en céramique (par exemple, Exode 27 : 2 ; 28 : 34). En outre, au cours de la saison de cette année, l’équipe de Stripling a mis au jour une fondation dont la taille et l’orientation correspondent aux détails bibliques du tabernacle, ainsi que des pièces de stockage (probablement pour les dîmes) entourant la fondation du tabernacle. « Tout cela nous suggère, de façon inductive, que nous voyons ce qui se trouve dans la Bible », a écrit M. Stripling.

1. La tablette de malédiction du Mont Ebal

La tablette de malédiction du mont Ebal a été présentée comme l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’archéologie biblique. Ce defixio (tablette de malédiction) en plomb a été mis au jour en 2019 sur le site de l’autel de Josué sur le mont Ebal, à l’âge du bronze tardif. La traduction du texte qui se trouve à l’intérieur a été publiée en mars et révèle un texte ancien « plusieurs siècles plus ancien que toute inscription hébraïque connue de l’ancien Israël ».

La tablette dit : « Maudit, maudit, maudit—maudit par le Dieu YHW; tu mourras maudit ; maudit, tu mourras sûrement ; maudit par YHW— maudit, maudit, maudit. »

L’un des éléments les plus remarquables de la tablette est qu’elle mentionne une forme du nom tétragramme de Dieu, YHWH (Yahvé), en conjonction avec une autre forme du nom, El. L’utilisation de ces deux noms pour désigner la même divinité réfute un élément fondamental de l’hypothèse documentaire minimaliste. Les minimalistes soutiennent que la Bible était une compilation d’écrits de périodes ultérieures par différents auteurs païens qui adoraient deux dieux différents, Yahvé et El/Elohim.

Ce qui plus est, la tablette illustre la cérémonie de « malédiction » qui s’est déroulée sur l’autel du mont Ebal au moment de la conquête israélite. Cet événement est relaté en détail dans les livres du Deutéronome et de Josué. « Et lorsque l’Éternel, ton Dieu, t’aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, tu prononceras la bénédiction sur la montagne de Garizim, et la malédiction sur la montagne d’Ebal. […] Alors Josué bâtit un autel à l’Éternel, le Dieu d’Israël, sur le mont Ebal, comme Moïse, serviteur de l’Éternel, l’avait ordonné… » (Deutéronome 11 : 29 ; Josué 8 : 30-31).

Ce ne sont là que quelques-unes des découvertes impressionnantes faites cette année dans le monde de l’archéologie biblique. Parmi les autres découvertes, citons la découverte de près de 1 000 œufs de parasites fossilisés sous des toilettes palatiales vieilles de 2 700 ans à Armon HaNetziv, y compris le ver solitaire du porc (parallèlement au passage contemporain d’Ésaïe 65 : 4 condamnant la consommation de ces mets impurs à cette époque) ; un village agricole de l’époque davidique et hasmonéenne sur un site appelé Horvat Assad, dans la zone tribale de Nephtali (une région dont 1 Chronique 12 : 40 indique qu’elle fournissait des produits à David « en abondance ») ; de nouvelles preuves du tatouage généralisé des femmes et des prostituées égyptiennes (comparer avec Lévitique 19 : 28-29) ; et de nouvelles preuves que les anciens Égyptiens marquaient brutalement leurs esclaves.

Dans l’ensemble, cette année a été fascinante et instructive pour l’archéologie biblique. Que dévoilera l’année 2023 ?