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Maternité: l’histoire jamais racontée

La Trompette

Maternité: l’histoire jamais racontée

Pourquoi les mères ont fuit la maison, les conséquences pour nos enfants—et pourquoi vous n’en entendez presque jamais parler.

Un film populaire a raconté, il y a quelques années, l’histoire d’un enfant de 8 ans laissé, accidentellement, seul à la maison par ses parents partis en vacances. Les spectateurs du monde entier ont gloussé aux bouffonneries sauvages de ce petit garçon étonnant, le regardant à plusieurs reprises se montrer plus malin que deux voleurs potentiels. Le fait d’avoir été laissé seul s’est trouvé être une bénédiction déguisée pour la famille du garçon.

Mais pour les familles réelles, cela ne profite pas aux enfants d’être laissés seuls. Pourtant de nombreuses études ont constaté que les parents font justement cela—laisser leurs enfants se débrouiller par eux-mêmes. Ce ne sont pas seulement les pères—les mères aussi. Et à la différence de la version de Hollywood, il n’y a rien d’accidentel à cela.

La solution inexploitable

En juin, la Cour suprême a jugé que le Congrès violait les droits de la liberté de parole protégés par le Premier Amendement, dans l’Acte de protection des enfants vis-à-vis de l’Internet. Les avocats pour la liberté de parole qui ont attaqué le projet de loi en 1998 ont longtemps soutenu que l’utilisation à titre privé d’un logiciel de filtrage, et la surveillance parentale sont plus efficaces, ce qui veut dire contrôler le comportement des adolescents sur Internet. En effet, les neuf juges ont unanimement reconnu que la surveillance parentale est la protection la plus sûre pour empêcher que des enfants ne deviennent adonnés à la pornographie.

Néanmoins, en écrivant pour la minorité d’opinion différente, le Juge de la Cour suprême, Stephen Breyer, a attiré l’attention sur le problème le plus significatif qui est de compter sur la surveillance parentale: «Quant à des millions de familles américaines, ce n’est pas une possibilité raisonnable. Plus de 28 millions d’enfants d’âge scolaire ont leurs deux parents ou leur parent unique dans la population active; au moins 5 millions d’enfants sont laissés seuls à la maison sans surveillance chaque semaine, et beaucoup de ces enfants passeront des après-midi et des soirées avec des amis qui eux peuvent bien avoir accès aux ordinateurs et qui ont des parents plus indulgents.»

La surveillance parentale est la solution, les juges sont d’accord—le problème, c’est que la surveillance parentale devient vite désuète! Et alors, qu’a fait la branche juridique du gouvernement américain pour aider à protéger les jeunes non surveillés? Rejeter une loi qui aurait simplement limité l’accès aux sites Web pornographiques. Pourquoi? Parce que cela aurait injustement encombré l’accès que les adultes ont à la pornographie sur Internet.

Ainsi les parents ont toujours un accès sans entrave aux cochonneries sur Internet. Et les enfants aussi. Et en conséquence, les enfants sont devenus le plus grand groupe de consommateurs de porno sur le Net. Approximativement 11 millions de gosses américains âgés de 12 à 17 ans visitent les sites pornos chaque semaine. Et pour la première fois l’âge moyen des téléspectateurs a été abaissé à présent à 8 ans (Fox News).

Il serait impossible d’analyser toutes les causes spécifiques de ce problème, statistiquement parlant. Beaucoup d’enfants tombent sur le porno d’Internet tout à fait par accident. D’autres essayent de le trouver sur des ordinateurs à l’extérieur de la maison—à l’école, à la bibliothèque, à la maison d’un ami. Mais combien y deviennent adonnés simplement parce qu’ils sont seuls à la maison—laissés sans aucune surveillance parentale?

Le temps pour la famille diminue 

Dans la Trompette de mai, nous avons fait référence à une histoire rapportée par le Wall Street Journal qui mettait en évidence une nouvelle tendance dans la conception moderne du foyer. Au lieu de faire figurer «de grandes pièces» au milieu de la maison, quelques architectes ont conçu des agencements labyrinthiques avec plus de murs pour satisfaire le comportement antisocial de la famille moderne. Un père dit que ses deux filles «se battent moins, parce que leur nouvelle maison leur donne beaucoup de façons de s’éviter» (26 mars). Pour ajouter à cette tendance, la maison typique américaine a deux fois la taille de ce qu’elle était il y a 50 ans, ce qui fait en moyenne deux pièces par personne.

Ces modifications de l’espace vital mettent en évidence une tendance beaucoup plus perturbante au sujet de la famille traditionnelle: Nous ne passons pas assez de temps ensemble. Selon une étude, entre 1965 et la fin des années 1980, le temps passé par les enfants en interaction avec leurs parents a chuté à 43 pour cent. Une étude de 1992 menée à l’Université Stanford a constaté que les parents passaient de 10 à 12 heures de temps en moins avec les enfants chaque semaine, en comparant les statistiques de 1960 et de 1986.

Une autre étude, menée en 1985, a constaté qu’en Angleterre les pères passent le moins de temps avec leurs enfants, comparés à d’autres nations. Les États-Unis étaient en deuxième position des plus mauvais de la liste. Avec le nombre croissant de foyers à parent unique dans la société, il n’est pas étonnant que l’interaction parentale avec les enfants diminue. Cependant, incroyablement, la cause principale de la contraction du temps de la famille n’est pas la famille fracturée. Ce sont les femmes entrées dans la vie active.

La maman au travail 

La réponse typique de la plupart des femmes, quand il leur est demandé pourquoi elles travaillent, est qu’elles le doivent. Dans des situations où le père est absent, cela peut être justifiable. Mais pour autant que le divorce et l’illégitimité ont dévasté la famille traditionnelle, le fait demeure que plus de la moitié des femmes en Amérique sont mariées. Il y a beaucoup de familles brisées, assurément. Mais il y a aussi des tas de familles intactes, même si elles sont recomposées par le remariage après le divorce.

Dans ces familles, l’exode des mères de la maison a été massif. En 1950, 26 pour cent des femmes mariées, entre 25 et 44 ans, étaient employées à l’extérieur de la maison. Au milieu des années 80, le nombre de femmes mariées dans la vie active était passé à 67 pour cent. Aujourd’hui le chiffre est d’environ 72 pour cent. Bien qu’il soit vrai que beaucoup de femmes employées puissent travailler à temps partiel ou de manière saisonnière, les études montrent que les heures qu’elles investissent dans le travail, à l’extérieur de la maison, continuent d’augmenter. Selon The Economist, «au cours du demi-siècle passé la moyenne des heures hebdomadaires travaillées par les femmes mariées ont triplé, tandis que les heures travaillées par les hommes et les femmes célibataires sont restées constantes» (13 mars).

Avoir de petits enfants à la maison n’a pas dissuadé les femmes de poursuivre leurs carrières en dehors de la maison. En fait, sept sur dix des femmes mariées ayant des enfants de moins de 6 ans sont employées. A nouveau, bien qu’un pourcentage significatif de ces femmes peuvent seulement être employées à temps partiel, cette tendance indique clairement une transformation radicale du rôle de la mère pendant les 50 années passées. Le souci des enfants, alors que le papa est au travail, n’est plus la responsabilité primaire de la plupart des mères.

Et considérez ceci: Parmi les mères qui travaillent et qui croient qu’elles «doivent» travailler, plus de la moitié admettent qu’elles continueraient à travailler même si elles n’avaient pas besoin d’argent (Andrew Hacker, Les arguments contre les gosses). Pensez-y pendant une minute. La moitié des mères qui travaillent, en Amérique, admettent librement qu’elles préfèrent être au travail toute la journée, plutôt qu’à la maison avec les enfants. Comme Arlie Russell Hochschild l’a écrit dans son livre Le temps lié: quand le travail devient la maison et la maison le travail: «Les aimants émotionnels au-dessous du foyer et du lieu de travail sont dans le processus d’être inversés.»

Pour son livre, A.R. Hochschild a passé trois étés à étudier une société ‘Fortune 500’, interviewant des cadres, des ouvriers d’usine et tous ceux qui se trouvent entre ceux-là. Elle a constaté que la politique de «famille amicale» de la société, mise en place pour permettre aux mères (et aux pères) de passer plus de temps avec les enfants, s’effondrait généralement. D’autre part, elle a écrit «que les programmes qui permettent aux parents de travailler sans être distraits par les soucis de famille étaient continuellement revendiqués.»

Basé sur le «avoir» une excuse, vous vous attendriez à ce que le pourcentage de mamans célibataires en activité excéderait de loin celui des mariées. En fait, les chiffres sont pratiquement identiques, avec le pourcentage de mamans célibataires seulement légèrement plus élevé. En Grande-Bretagne, cependant, les chiffres penchent lourdement en direction des mamans mariées—60 pour cent desquelles travaillent, en comparaison à seulement 31 pour cent pour les mamans célibataires. Les chiffres sont disproportionnés de la même façon au Canada.

Ces statistiques ne sont pas figées. Quelques couples peuvent se dire qu’ils ont besoin de deux revenus pour s’en sortir, mais ces «besoins» tombent souvent dans la catégorie du luxe, et non des nécessités. Comme David Gelernter l’a écrit dans Commentary magazine: «En tant que nation nous avons été habitués à être beaucoup plus pauvres, et les femmes restaient habituellement à la maison» (février 1996). Aujourd’hui, des études ont constaté que plus une famille est riche, plus il est probable que la mère quitte la maison pour le travail. Pour beaucoup de femmes et de mères, une carrière, aux dépens des enfants, est simplement un choix qu’elles ont fait.

Considérez cet aveu franc par Marjorie Williams dans un éditorial du Washington Post: «Après la naissance de mon fils, mon premier enfant, je pensais que j’arriverai un jour à comprendre La Réponse: Qu’une fois que j’aurai trouvé la parfaite dispensatrice des soins à l’enfant et mis au point le programme parfait et que je me serai ensuite habituée à l’étrangeté parfaite de cette nouvelle vie, tout cesserait de ressembler à un conflit et commencerait à se ressentir comme une plénitude. Cela m’a pris environ deux ans pour abandonner l’idée de découvrir le Saint Graal de l’équilibre parfait; pour aussi longtemps que j’ai à la fois travail et enfants, j’ai finalement compris que ma tâche ne devait pas se borner à trouver une réponse, mais à apprendre comment vivre avec la connaissance qu’en poursuivant mon travail, à un certain degré, j’agis égoïstement» (le 25 avril 2001).

Au moins elle est honnête. Comme Stanley Kurtz l’a écrit pour National Review, en réponse à l’éditorial: «Ce n’est pas que Williams ait décidé de renoncer à son travail. Elle a simplement reconnu le fait qu’il y a un compromis inéluctable entre l’accomplissement qu’elle obtient dans son travail et le bonheur de ses enfants» (12 mai 2001).

Pathologies de l’enfant 

En 2001, Marie Eberstadt a écrit un essai alarmant, un essai de 9 000 mots pour Policy Review intitulé «L’Amérique seule à la maison». En citant de nombreuses études, elle a attiré l’attention sur quelques pathologies de l’enfant qui ont augmenté significativement dans les récentes décennies. Par exemple, le taux de suicide des adolescents a triplé entre 1960 et 1990. M. Eberstadt a écrit: «Ce qui rend ce morne exposé plus embarrassant, bien sûr, c’est qu’il n’y a aucune hausse correspondante de la pauvreté au cour de ces périodes—c’est tout à fait l’opposé …» (Juin-juillet 2001).

Entre 1980 et 1997, le rapport d’incidents d’abus sexuel en Amérique est monté de 350 pour cent. Beaucoup d’études ont montré que les adolescents sont beaucoup plus susceptibles d’être abusés sexuellement par un mâle cohabitant que par des parents biologiques. En reliant les points, M. Eberstadt a expliqué que les mâles prédateurs doivent d’abord avoir accès à des adolescents vulnérables—quand les mamans travaillent, du moins, cet accès s’accroît.

Une autre étude, rapportée par A.R. Hochschild dans son livre, a examiné la routine hebdomadaire de presque 5 000 élèves de huitième, et de leurs parents. Cette étude a constaté que «les enfants qui étaient seuls à la maison pendant 11 heures ou plus dans une semaine étaient trois fois plus susceptibles que d’autres enfants d’abuser de l’alcool, du tabac ou de la marijuana.»

Les adolescents qui passent beaucoup de temps seuls sont aussi plus susceptibles de s’engager dans l’activité sexuelle. Selon le National Center for Health Statistics [Centre national des statistiques de la santé], un tiers des filles de 14 ans et en dessous ont eu des rapports sexuels. Ceci est à comparer au 5 pour cent de 1970. Environ 3 millions d’adolescents contractent une maladie sexuellement transmissible chaque année. M. Eberstadt a écrit: «Il y a aussi la question liée sur ce que font aux d’adolescents ces heures d’accès ininterrompu à la violence et à la pornographie sur Internet, à travers tout le pays—un problème qui commence seulement à être étudié, mais dont le sérieux est certifié par l’accroissement des rangs des fonctionnaires scolaires et des médecins, en particulier.»

Ensuite, il y a l’effet de l’absence de surveillance parentale sur les études d’un enfant. Dans un livre écrit par Jody Heyman, un chercheur de Harvard School of Pulbic Health (École de Santé publique de Harvard), un examen de plus de 1 600 enfants a révélé que «l’absence parentale entre 18 heures et 21 heures était particulièrement nuisible. Que durant l’intervalle de chaque heure travaillée par un parent, un enfant était, à 16 pour cent, plus probablement en train de marquer un but au fond du quartier plutôt que de faire un test standardisé de maths … Les résultats se sont avérés exacts, même après la prise en compte du revenu familial, de l’éducation parentale, de la situation de famille, du sexe de l’enfant et du nombre total d’heures où les parents ont travaillé» (The Widening Grap) [L’élargissement de la brèche]. Ces découvertes sont particulièrement intéressantes à la lumière d’une étude plus récente mentionnée dans le Christian Science Monitor (du 2 juin). Elle a constaté que 40 pour cent des employés américains travaillent maintenant le soir ou le week-end—ou les deux.

Quand vous prenez du recul et comparez la performance universitaire des enfants américains avec ceux d’autres nations, cela souligne la même histoire—les enfants américains n’ont pas assez de surveillance et de conseils. En faisant des remarques sur la performance universitaire plus élevée des enfants coréens et japonais à l’école, Francis Fukuyama conclut: «Une partie de la raison pour laquelle les enfants des deux sociétés font si bien sur les tests internationaux a un rapport avec l’investissement que leurs mères font dans leur éducation» (The Great Disruption) [La grande perturbation].

La pression des féministes 

Dans un article de Commentary [Commentaires], écrit en mai 1995, Marie Eberstadt a révélé comment les versions les plus récentes des livres populaires sur la protection et le développement infantiles ont été significativement révisées sur le sujet des mamans qui travaillent. Par exemple, l’édition 1969 bien connue en Amérique, Enfants en bas âge et mères, par T. Berry Brazelton, disait que la séparation précoce entre les mères et les enfants en bas âge doit être évitée. Dans un autre livre, écrit en 1974, T.B. Brazelton suggérait qu’une telle séparation pouvait être nuisible au développement de l’enfant. «Ces dernières années, cependant—années durant lesquelles T.B. Brazelton est devenu une cible de la critique—il a en grande partie laissé tomber ses admonestations.»

Un autre exemple, c’est Penelope Leach, autrefois forte partisane d’un soin maternel en tête à tête avec les enfants. Pourtant, dans son ouvrage plus récent, M. Eberstadt l’a citée comme disant: «La nécessité exclusive des soins maternels à plein temps a été exposée comme un mythe de l’Occident de l’après-guerre.»

Même le célèbre Benjamin Spock céda à la pression du féminisme moderne. Pendant les années 60 et 70, la recommandation forte du docteur Spock, c’était que les mères restent à la maison avec leurs jeunes enfants. En 1977, il disait que c’était plus important que de gagner davantage d’argent. En 1992, cependant, il a considérablement amendé ses vues précédentes: «Les parents qui savent qu’ils ont besoin d’une carrière ou d’un certain type de travail pour s’accomplir ne devraient pas y renoncer pour leurs enfants. Au lieu de cela, je pense que de tels parents devraient mettre au point quelque compromis entre leurs deux emplois et les besoins de leurs enfants, généralement avec l’aide d’autres travailleurs sociaux …» (Baby and Child Care [La protection du bébé et de l’enfant]; c’est moi qui accentue tout au long.)

Pourquoi ces prétendus experts dans l’éducation et le développement de l’enfant révisent-ils leur propre travail si radicalement? En premier, cela rend leurs messages plus acceptables pour le nombre, toujours croissant, de mamans qui travaillent. Les textes révisés sont beaucoup moins susceptibles de faire que les mères se sentent coupables de travailler. Il protège aussi les auteurs de se faire attaquer et ridiculiser par les féministes qui insistent sur le fait que les mères ne doivent pas renoncer à leurs carrières pour les enfants, et qui disent que travailler à l’extérieur de la maison vous fait en réalité une meilleure mère, et que ces équipements de garde des enfants sont un moyen totalement acceptable pour éduquer de petits enfants. Certains ont même soutenu que la garde des enfants est bonne pour eux.

Ainsi, la plupart de l’information populaire publiée là-bas pour les mères modernes a été purgée de cette vieille «théorie de l’affection», des idées sur lesquelles beaucoup d’écrits étaient fondés il y a une génération ou deux. Aujourd’hui, les psychologues, les féministes, les politiciens, les professeurs et les journalistes choisissent un langage plus amical pour les mères qui travaillent, tel que «liens affectifs» au lieu «d’affection». Et ce n’est pas étonnant, «les experts» continuent à dénicher moins de contrainte, des voies moins consommatrices de temps pour que les mères nouent des «liens» avec les petits enfants.

Ce que les experts ne vous diront pas, c’est l’effet que tout cela a sur nos enfants. L’alternative à l’amour, à la surveillance maternelle doit être faite par quelqu’un qui est payé pour le faire (et généralement à un salaire très bas)—ou simplement l’enfant est laissé seul.

Ne pas élever le débat

F. Fukuyama blâme l’effondrement de la famille américaine principalement sur deux facteurs: la pilule de régulation des naissances et l’entrée des femmes dans la population active. L’écrivain Robert Putnam a appelé cet envol des femmes hors de la maison «le changement social le plus prodigieux du siècle dernier». Bernard Goldberg a dit que ce mouvement était «probablement l’une des plus grandes histoires de notre temps» (Tendance).

Pourtant, comme D. Gelernter le note dans son extrait de Commentary: «Ce qui est surprenant, c’est que pratiquement personne ne désire dire quelque chose à haute voix … Nous savons intuitivement: que la révolution maternelle a été un désastre pour nos enfants.» Cet exode massif et son effet sur les enfants, selon M. Eberstadt, est «interdit de débat public» parce «qu’il y a des auteurs de lettres et des journalistes et des leaders d’opinion qui se lèveront en s’opposant à toute étude qui empiète sur l’autonomie parentale (c’est-à-dire, maternelle)» (Policy Review, déjà cité.)

Il y a trois ans, des chercheurs pour le National Institute on Child Health and Human Development [Institut national pour la santé de l’enfant et le développement humain] ont publié des données montrant que les enfants qui avaient passé leur petite enfance dans des garderies étaient trois fois plus susceptibles d’être agressifs et désobéissants que ceux qui étaient restés avec leurs mères. Alors que l’étude recevait une abondante couverture des nouvelles, la façon dont les principaux médias de la tendance dominante ont couvert l’histoire est révélatrice. Les trois grands réseaux d’informations ont tous montré l’histoire sur les actualités du soir du 19 avril 2001. Peter Jennings s’est plaint du manque de financement du gouvernement pour les nouvelles mères. Sur cbs, Dan Rather s’est tourné vers un «expert» qui a fait une remarque similaire—plus de choix pour les mères. Sur nbc, un autre «expert» a dit que la véritable question derrière la nouvelle étude, c’est que nous devons améliorer la qualité des garderies. Toutes les solutions suggérées avaient pour but de rendre le travail des mamans plus facile.

Pourtant les chaînes ont complètement ignoré la solution la plus évidente et la plus pratique entre toutes: que les mères mettent de côté leurs objectifs de carrière, oublient l’argent supplémentaire, et qu’au lieu de cela elles passent du temps à la maison avec les enfants.

À d’autres moments, les médias ignoreront tout simplement une histoire importante, comme dans le cas de l’extrait de M. Eberstadt dans Policy Review, cité ci-dessus. Dans un éditorial en réponse à l’essai de M. Eberstadt, l’échotière Susan Reimer a dit que l’article «suggère que chaque maladie qui affecte les enfants peut être mise aux pieds des mères qui travaillent, comme du petit bois d’allumage pour l’exécution de Jeanne d’Arc. » Bien entendu, M. Eberstadt ne faisait pas du tout de reproches aux mères qui travaillent, mais cela n’a rien à voir avec la question. S. Reimer a été profondément offensée par l’essai de M. Eberstadt, le considérant comme un assaut direct aux droits de la femme. «J’aimerais renverser mon verre sur la robe de Marie Eberstadt», a-t-elle écrit.

Voici ce que j’ai trouvé comme étant le plus intéressant dans l’éditorial de S. Reimer: «L’essai de M. Eberstadt aurait pu mourir d’une mort poussiéreuse dans le cimetière d’une bibliothèque si le pontife au nœud papillon George Will n’avait pris sa bannière et régurgité ses théories dans la colonne de son journal.»

Sur ce point, S. Reimer est absolument correcte. Le Washington Times a extrait des portions de l’essai de M. Eberstadt. Un commentateur qui écrit pour le Sydney Morning Herald a mentionné l’article, comme l’a fait Stanley Kurtz dans le National Review. A côté de cela, cependant, les médias l’ont ignoré. Il n’a pas été diffusé dans les bulletins d’informations, ni rapporté dans les agences de presse. Si cela n’avait pas été publié dans le journal de George Will, la majorité des gens n’en aurait jamais entendu parler.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les médias évitent d’habitude de tels sujets. Premièrement, les meneurs d’opinions qui décident quelles histoires reporter ont peur des féministes. En fait, la plupart de ceux qui sont responsables des nouvelles ont eux-mêmes reçu une forte éducation féministe—ou bien sont mariés à l’une d’elles. Avec réalisme, nous ne pouvons attendre d’eux qu’ils soutiennent et luttent pour la maternité pantouflarde comme étant le modèle idéal pour les mamans. Nous ne devrions pas attendre d’eux qu’ils dénigrent les services d’assistance à l’enfance quand beaucoup parmi eux comptent aussi sur l’assistance à l’enfance. Si, peut-être, nous devrions nous attendre à ce qu’ils répètent les histoires qui mettent les services d’assistance à l’enfance et les mères qui travaillent dans la meilleure lumière possible.

Mais si la presse avait vraiment voulu ce qu’il y a de mieux pour les enfants, alors elle recommanderait aux mères de quitter leurs emplois et d’aller à la maison, dans la mesure du possible. Comme la chroniqueuse Betsy Hart l’a écrit, «les mères qui ont le choix au sujet de cette question devraient s’estimer coupables du dumping de leurs petits dans le soin institutionnalisé» (3 mai 2001). Au lieu de cela, elle a dit, celles qui n’ont pas vraiment besoin de travailler sont celles qui défendent le plus souvent les services d’assistance à l’enfance. «Tous ces autres centres sont terribles, ne le savez-vous pas, mais le leur, eh bien le leur est formidable. Il est rempli de dispensateurs d’amour et d’équipements de haute technologie et du meilleur de la technique actuelle … bla bla bla et ‘Johnny l’aime tellement.’ J’ai entendu plus de mères que je ne peux en compter dirent: ‘ils prennent soin de lui mieux que je ne pourrais le faire.’»

Voici ce que devrait vraiment être le sujet du débat, a-t-elle conclu: «Voyons, comme culture, nous mettons des œillères sur la façon dont nous poursuivons le but inaccessible ‘d’assurer la qualité de l’assistance à l’enfance’, un oxymore qui se contredit tout seul si jamais le leur en est un, au lieu de faire notre but de ‘plus de gosses à la maison avec leurs mamans et moins dans l’assistance à l’enfance.’ Le profond et sombre secret, que peu de gens osent mentionner dans la bonne société, c’est là où ces jeunes gosses—et l’énorme majorité des mamans, une fois qu’elles écoutent leurs cœurs au lieu de la culture de l’élite—ont besoin d’être de toute façon. Ainsi pourquoi ne pas faire ce qui est juste concernant le premier choix de chacun, le plus socialement acceptable?»

Amener la honte sur les mères

Concluons en cherchant la perspective de Dieu sur ce sujet de la plus haute importance. Dans Genèse 2:18, après la création de l’homme, Dieu a dit: «Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui.» Dieu n’a pas voulu que l’homme soit seul—cela n’était pas bon. Il savait que l’homme aurait besoin d’aide. Mais pourquoi l’homme avait-il besoin d’aide? Quelle était l’intention de Dieu à l’égard de la femme quant à la grande aide qu’elle apporterait à l’homme? Le mot hébreu pour «semblable», au verset 18, signifie opposé. De la même façon que les hommes et les femmes sont tout à fait différents physiquement, leurs rôles dans la famille sont profondément différents. Absolument égaux en importance, Dieu a voulu dire que les deux rôles se complètent parfaitement l’un l’autre, et ne rivalisent pas entre eux. Chaque rôle permet à l’autre d’accomplir beaucoup plus que chacun pourrait le faire seul. Mais à nouveau, comment une femme peut-elle le mieux soutenir et aider son mari?

L’apôtre Paul y répond dans Tite 2. Il a exhorté les femmes plus âgées dans l’Église de donner «de bonnes instructions» aux femmes plus jeunes (verset 3). Dans le verset 4, il explique: «dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants!» Le verset 5 continue la pensée: «à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas calomniée.» C’est la façon dont une femme peut le mieux aider son mari et sa famille, et les femmes seraient sages d’en tenir compte: aimez votre mari, aimez vos enfants et tenez la maison, ou, comme il est dit dans 1 Timothée 5:14, «dirigez la maison.» C’est la vocation la plus haute dans la vie d’une femme.

Les féministes ont un mouvement de recul à cette pensée. Elles ne sont pas satisfaites de leur rôle prescrit par Dieu. Au lieu d’enseigner les jeunes filles à ce sujet, elles ridiculisent et raillent la façon dont Dieu a organisé la famille. Elles voient toute tentative tendant à persuader les mamans qui travaillent de retourner à la maison comme une attaque contre les droits de la femme. Elles préfèrent plutôt rivaliser avec les hommes pour prouver qu’elles sont capables, jusqu’à la moelle, de mener une carrière couronnée de succès.

Et tandis qu’elles démontraient cela, le coût fut considérable. Nos enfants ont infiniment souffert.

En commentant plus loin l’article de M. Eberstadt, S. Reimer a écrit: «Son essai exaspère, tout d’abord, parce que les pères y sont aussi absents que dans beaucoup des foyers qu’elle critique.» Oui, le fait d’être sans père a fait plus pour détruire l’institution de la famille que tout autre facteur. Mais qu’en est-il, en ce qui concerne les foyers où les pères sont présents? Qu’en est-il en ce qui concerne un foyer où un père, remplissant son obligation ordonnée par Dieu, d’aimer, de guider et de pourvoir aux besoins de sa famille, décide que sa femme ne travaillera pas pour qu’elle puisse rester à la maison avec les enfants? Cela satisferait-il Mme Reimer?

Cela l’exaspérerait davantage.

Proverbes 29:15 dit: «La verge et la correction donnent la sagesse, mais l’enfant livré à lui-même fait honte à sa mère.» Je me suis souvent demandé pourquoi Dieu a choisi des mères dans ce cas. En général, bien sûr, un enfant laissé à lui-même apporte la honte à ces deux parents.

Mais peut-être Dieu devient-Il précis dans ce proverbe pour une raison. Après tout, une des responsabilités que Dieu a données à l’homme exige qu’il travaille—habituellement à l’extérieur de la maison. Paul a dit que si un homme ne pourvoit pas aux besoins de sa famille, il est pire qu’un infidèle (1 Timothée 5:8). Et si une mère doit être «le gardien de la maison» tandis que le mari est au loin au travail, elle passera évidemment plus de temps avec les enfants. Cela ne signifie pas que le père est sans responsabilité à la maison. Pas du tout! Il est le chef—il est un père impliqué qui se dépêche de rentrer à la maison après le travail pour passer du temps avec la famille. Il est le responsable quand il est à la maison. Ce n’est pas un drogué du travail, mais quand il est au travail durant la journée, c’est la maman qui est le responsable. Et à cause du temps passé avec les enfants, elle est plus directement impliquée dans leur formation et leur développement—particulièrement quand ils sont jeunes. C’est peut-être pour cela Dieu distingue la mère dans ce proverbe.

Si un père abdique ses responsabilités en tant que chef aimant et pourvoyeur, s’il abandonne sa femme et sa famille, forçant la maman à aller seule et à marcher hors de son rôle de femme, il attire sur lui la plus grande honte possible.

De la même manière, quand une mère choisit d’abandonner ses enfants—les laissant seuls—elle attire la plus grande honte sur elle.

Il n’a jamais été dans les intentions de Dieu que nous soyons seuls, que ce soit en tant que père, que mère ou qu’enfant. Il a organisé la famille pour que personne ne soit laissé seul, tant que chacun accepte volontairement son rôle. Dans le cas des mères, la meilleure façon, et de loin, d’aider leurs enfants, c’est de rester à la maison avec eux, en leur fournissant un soin constant et une surveillance affectueuse. 

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