
Pour la nouvelle administration Trump, l'AfD représente l'Allemagne
En invitant des individus sélectionnés du monde entier à son inauguration, le président des États-Unis Donald Trump a révélé sa conscience de la scène internationale. Fait intrigant, personne de l'actuel gouvernement allemand n'a figuré parmi les invités. L'on a cependant vu des représentants des partis de l'opposition, l'Union chrétienne-démocrate et l'Alternative für Deutschland, ainsi que l'ambassadeur allemand aux États-Unis, Andreas Michaelis.
Les mauvais invités ?
• Juste avant l'inauguration de Trump, un compte-rendu diplomatique divulgué de Michaelis a averti que le nouveau président « sapera en grande partie » les principes démocratiques des États-Unis.
• L'AfD, représenté à Washington par son coprésident Tino Chrupalla, recherche une proximité avec la Russie et souhaite relancer le projet Nord Stream 2, auquel Trump s'est opposé lors de son premier mandat.
• La CDU, représentée par le porte-parole des Affaires étrangères Jürgen Hardt, a longtemps été dirigé par Angela Merkel, l'une des plus grandes détractrices de Trump à l'étranger.
L'équipe de Trump soutient l'AfD : Divers membres de la nouvelle équipe de Trump ont fait preuve d'une proximité particulière avec l’AfD, parti de l'extrême droite allemande. Elon Musk, qui dirige le programme d'efficacité du gouvernement de Trump, a interviewé la candidate de l'AfD au poste de chancelier, Alice Weidel, sur son réseau social, X, et a publiquement prêté son soutien au parti. Le jour de l'inauguration, d'autres représentants de l'AfD ont rencontré des confidents de Trump, tels que le gouverneur du Texas Greg Abbott et Steve Bannon.
Cette proximité entre les conservateurs américains et l'extrême droite allemande indique que la nouvelle administration américaine ne comprend pas le désir de l'Allemagne d'être indépendante vis-à-vis des États-Unis. Comme l'a dit Mme Weidel à American Conservative dans une interview publiée le 6 janvier :
Lorsque le président Donald Trump exige que l'Allemagne porte la responsabilité de sa propre sécurité à l'avenir, il devrait également être clair sur les conséquences complètes. Nous écouterons avec bienveillance ses préoccupations concernant le gazoduc Nord Stream et notre approvisionnement énergétique, mais nous prendrons nos propres décisions et il doit les accepter, qu'il les aime ou non.
Nous voyons un sentiment similaire chez la CDU, parti allemand plus conservateur et populaire.
Trump dit la même chose depuis 20 ans, c'est-à-dire, que les Européens doivent en faire plus pour assurer leur défense. Cette inauguration accélérera les processus que nous devrions de toute façon effectuer. À cet égard, j'en tire également quelque chose de positif. Plus nous agissons, plus les Américains nous respecteront en tant qu'interlocuteurs. Plus nous sommes unis en tant qu'Européens, plus nous jouons sur un pied d'égalité.
—Friedrich Merz, candidat de la CDU au poste de chancelier
Attendez-vous à une Europe indépendante :
Les Européens sont beaucoup plus préoccupés pour leur sécurité en raison de leur dépendance à la puissance militaire des États-Unis que les Américains ne le réalisent ! … Les Européens veulent leur propre puissance militaire unie ! Ils savent qu'une union politique de l'Europe produirait une troisième grande puissance mondiale, aussi forte que les États-Unis ou l'URSS, et possiblement plus forte !
—Herbert W. Armstrong, Bonne nouvelle, août 1978