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Sanballat : l’ennemi juré de Néhémie

SEM/UNIVERSAL IMAGES GROUP VIA GETTY IMAGES

Sanballat : l’ennemi juré de Néhémie

Deux mille cinq cents ans après son règne, un certain nombre de découvertes archéologiques redonnent vie à ce gouverneur biblique de Samarie.

Il se moquait des Juifs et les tournait en dérision. Gouvernant la région située juste au nord de Yehud, cet homme avait une vue imprenable sur les travaux en cours en Judée. Peut-être mieux connu en tant que principal adversaire de Néhémie, il a tenté à plusieurs reprises d’empêcher Néhémie de conduire la nation à la reconstruction de la muraille autour de Jérusalem. Et comme si la persécution qu'il exerçait de son vivant ne suffisait pas, ce gouverneur divisa indirectement la lignée des souverains sacrificateurs en Judée, créant un schisme qui a affecté les Juifs pendant des siècles.

Cet homme est mentionné dans un seul livre de la Bible—Néhémie. Mais dans ce livre relativement court, on trouve plusieurs cas où ce gouverneur de Samarie a créé d’énormes difficultés et obstacles aux Juifs de son époque.

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Il s’appelait Sanballat.

Pourtant, son nom n’est pas exclusif au récit de Néhémie. Jetons un coup d’œil aux objets anciens qui portent son nom et font revivre cet ancien adversaire—2500 ans plus tard.

Sanballat—‘Sin a engendré’

Tout d’abord, abordons brièvement les détails concernant ce gouverneur et l’origine de son peuple, les Samaritains.

Le nom Sanballat vient du nom babylonien Sinuballit, qui signifie « Sin a engendré ». « Sin » était le dieu lunaire mésopotamien de l’époque. Ce gouverneur samaritain a vécu et régné entre le milieu et la fin du cinquième siècle avant notre ère. Dans le livre de Néhémie, Sanballat est appelé « Sanballat le Horonite ». Une autre traduction possible du mot « Horonite » est Harranite. Harran était une ville antique importante de la Haute Mésopotamie, située aujourd’hui près de la frontière entre la Turquie et la Syrie. Les Horonites faisaient probablement partie de la série des différents peuples transportés en Samarie par les Assyriens vers 718 avant Jésus Christ pour remplacer les Israélites déportés.

Au cours du siècle précédant le mandat de Néhémie en tant que gouverneur, Zorobabel est arrivé à Yehud pour reconstruire le temple. Le peuple samaritain a cherché à se joindre à Zorobabel et aux Juifs dans leur reconstruction (Esdras 4 : 2). Aux yeux des Samaritains, ils avaient la même religion que les Juifs. En réalité, les Samaritains étaient ethniquement séparés et leur religion était un mélange d’enseignements israélites paganisés et babyloniens (2 Rois 17). C’est pourquoi Zorobabel a dit aux Samaritains : « Ce n’est pas à vous et à nous de bâtir la maison de notre Dieu ; nous la bâtirons nous seuls à l’Éternel, le Dieu d’Israël... » (Esdras 4 : 3). Cela a irrité les Samaritains et les autres districts environnants, et ils « découragèrent le peuple de Juda ; ils l’intimidèrent pour l’empêcher de bâtir, et ils gagnèrent à prix d’argent des conseillers pour faire échouer son entreprise... » (versets 4-5). (Pour plus d’informations sur les Samaritains, voir notre article « Uncovering the Bible’s Buried Civilizations: The Samaritans » à ArmstrongInstitute.org/333 (« Découvrir les civilisations enfouies de la Bible : Les Samaritains » ; disponible uniquement en anglais).

À l’époque de Néhémie, Sanballat était le gouverneur de Samarie et un ennemi juré des Juifs.

Dans Néhémie 2, Sanballat et deux autres gouverneurs se sont moqués des Juifs et ont tourné en dérision leur projet de construction d’une muraille (verset 19). Une fois la construction commencée, Sanballat devint « en colère et très irrité. Il se moqua des Juifs » (Néhémie 4 : 1-2). Les dernières tentatives de Sanballat pour faire échouer les travaux, alors que la muraille approchait de son achèvement, sont relatées dans Néhémie 6. Il est même allé jusqu’à recruter quelqu’un de l’intérieur pour tenter d’amener Néhémie à commettre un péché afin d’être banni par les Juifs.

Après avoir gouverné Yehud pendant 12 ans, Néhémie est retourné en Perse en 433 avant Jésus Christ pour servir le roi Artaxerxès (Néhémie 13 : 6). Il est finalement revenu à Jérusalem après une période non spécifiée, mais la Bible ne précise pas qui a assumé le mandat de Néhémie en tant que gouverneur pendant cet intermède.

Pendant l’absence de Néhémie, Sanballat s’est arrangé pour que sa fille épouse Manassé, le petit-fils du souverain sacrificateur (verset 28). À son retour, Néhémie a proposé à Manassé de rompre sa relation avec sa femme étrangère—mais Manassé a refusé, et a donc été banni de Yehud et s’est rendu en Samarie. Cela a joué un rôle crucial dans la formation du sacerdoce samaritain, avec sa propre montagne sacrée, son livre saint et son souverain sacrificateur.

La Bible ne dit pas ce qui est arrivé à Sanballat après la construction de la muraille ; pourtant, nous sommes en mesure d’en connaître les détails. Une collection de 175 documents anciens, connue sous le nom de papyrus d’Éléphantine, contient un document en particulier—le papyrus d’Éléphantine No 30—qui cite le nom de Sanballat et complète certaines des informations manquantes de cet intermède dans le récit de Néhémie. Voici ce que disent les preuves scientifiques.

Les papyrus d’Éléphantine

Le 25 novembre, en 407 avant Jésus Christ, la communauté juive d’Éléphantine en Égypte a écrit une lettre à Bigvai, le gouverneur de Yehud. Cette lettre, ou plutôt un brouillon ou une copie de celle-ci, a été retrouvée parmi la collection de 175 documents lors des fouilles d’Éléphantine en 1909. Le papyrus No 30 (également appelé papyrus du temple d’Éléphantine) contient 30 lignes de texte araméen encré.

Après avoir demandé l’autorisation de reconstruire le temple détruit à Éléphantine, la lettre précise : « En outre, nous avons envoyé en notre nom toutes ces choses dans une lettre à Delaja et Schélémia, fils de Sanballat, gouverneur de Samarie. » L’auteur a apparemment envoyé une copie de cette lettre à ces deux fils de Sanballat. La mention de ces derniers dans la lettre semble impliquer qu’ils agissaient au nom de leur père âgé. Cependant, comme la lettre mentionne « Sanballat, gouverneur de Samarie » au lieu de « ancien gouverneur », nous pouvons en déduire que Sanballat était probablement encore en vie à cette époque. Peut-être gouvernait-il encore, mais ses deux fils assumaient une partie de ses responsabilités.

Néhémie mentionne à la fois un Delaja et un Schélémia dans son récit. Bien que ces noms ne puissent pas être liés avec certitude à ces deux fils spécifiques de Sanballat, ils attestent de l’importance de ces noms à cette époque.

Dans sa publication Aramaic Papyri of the Fifth Century B.C. (Papyrus araméens du cinquième siècle avant Jésus Christ), A. E. Cowley écrit : « Le fait que les Juifs d’Éléphantine s’adressent également à Delaja et Schélémia à Samarie et mentionnent cela aux autorités de Jérusalem montre (en tout cas, pour autant qu’ils le sachent) qu’aucun schisme religieux n’avait encore eu lieu. »

Cela correspond au récit biblique. Néhémie indique que le schisme ne s’est produit qu’au cours de son deuxième mandat de gouverneur. Néhémie a terminé son premier mandat de gouverneur et est retourné auprès d’Artaxerxès en 433 avant Jésus Christ. Cette lettre a été écrite 26 ans après que Néhémie soit retourné au service d’Artaxerxès. La Bible n’indique pas la durée de l’absence de Néhémie, il est donc possible que Néhémie ait servi Artaxerxès pendant toute cette période avant de retourner à Yehud—et que le schisme se soit produit par la suite. Cependant, si la lettre a été écrite après que le schisme se soit produit, il est possible qu’il ait été encore assez récent pour que toutes les implications n’aient pas encore été ressenties, en particulier pour cette colonie juive éloignée d’Égypte.

Quoi qu’il en soit, la datation de cette lettre prouve la véracité du récit de Néhémie et l’influence considérable de Sanballat et de ses fils en tant que personnages historiques dirigeants et contemporains de Néhémie.

Les papyrus de Samarie

Des documents similaires aux papyrus d’Éléphantine ont été découverts dans une grotte à Wadi Daliyeh, à 14 kilomètres au nord de Jéricho. Dans cette grotte, les archéologues ont découvert au moins 18 documents araméens, 128 sceaux d’argile, plusieurs pièces de monnaie et les restes squelettiques de 205 personnes. Les objets datent du début à la fin des années 300 avant Jésus Christ. La plupart des documents papyrus concernent le commerce d’esclaves ou d’autres ventes.

D’après les richesses découvertes dans la grotte et la nature des documents, certains pensent que ces objets appartenaient à la famille du gouverneur samaritain qui s’est probablement enfuie lors de l’invasion d’Alexandre le Grand en 332 avant Jésus Christ. Il est probable que l’armée d’Alexandre ait poursuivi ces élites en fuite et les ait exécutées dans cette grotte de Wadi Daliyeh.

Les deux objets les plus importants pour notre étude sont ceux de cette collection qui portent le nom de « Sanballat ».

Un artefact particulièrement intéressant est un minuscule sceau d’argile sur lequel on peut lire : « [...] ia, fils de [...] ballat, gouverneur de Samar[ie]. » Comme les papyrus sont datés du règne d’Artaxerxès III, il est possible que ce sceau fasse référence à un Sanballat ultérieur. Mais il est également plausible que ce nom appartienne au même Sanballat du récit de Néhémie. Le nom se terminant par « -ia » pourrait correspondre à l’un ou l’autre des fils de Sanballat mentionnés dans les papyrus d’Éléphantine : Delaja ou Schélémia.

Cette collection de papyrus comprend un fragment de papyrus qui mentionne « [...]ua, fils de Sanballat (et) Hanan, le préfet. » Les noms Jeshua (Josué) ou Jaddua, figures sacerdotales énumérées plus tard dans le livre de Néhémie, ont été suggérés comme étant le nom manquant au début de l’inscription. Le nom de Hanan, à côté de celui de Sanballat, se retrouve également tout au long du livre de Néhémie.

En tant qu’« ennemi juré » de Néhémie, Sanballat a causé beaucoup de soucis aux Juifs pendant son règne. Mais à l’inverse, ses actes et son importance dans la région sont utiles aux gens d’aujourd’hui, car ils fournissent des artefacts qui portent son nom et prouvent son existence. Ces objets continuent d’établir la véracité du récit biblique et contribuent à redonner vie à ses pages.

Pour plus d’informations sur l’historicité du livre de Néhémie, veuillez lire « Nehemiah: A Man and a Momentous Wall » (« Néhémie : Un homme et une muraille importante » ainsi que « Elephantine Papyrus: Proving the Book of Nehemiah » (« Le papyrus d’Éléphantine : prouver le livre de Néhémie »), disponibles uniquement en anglais pour l’instant, à ArmstrongInstitute.org/37 et /176).

LA TROMPETTE EN BREF

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