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La montée des zombies catholiques de France

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La montée des zombies catholiques de France

C’est un titre un peu bête, je l’admets, mais je n’ai pas inventé le terme « zombies catholiques ». Deux sociologues l’ont inventé il y a quelques années. Robert Zaretsky contribua à le populariser en anglais dans son article de Foreign Policy de décembre 2016.

Il écrivait à propos du très religieux François Fillon. À cette époque, Fillon semblait parti pour gagner les élections françaises. Sa position ouvertement religieuse faisait sensation dans la France laïque. « À l’aide, Jésus est revenu ! » déclarait la manchette du journal Libération (24 novembre, 2016).

Ces « zombies catholiques » n’assistaient pas aux services mais se déplaçaient en masse pour supporter les politiques sociales catholiques—et les politiciens catholiques comme Fillon.

Emmanuel Todd et Hervé Le Bras décrivent dans leur livre Le Mystère Français « la montée de mouvements sociaux façonnés par une religion qui a disparu en tant que croyance métaphysique. »

« Le catholicisme semble avoir atteint une sorte de vie après la mort », ont-ils écrit. « Mais puisque c’est une question de cette vie temporelle, nous la définirons comme ‘catholicisme zombie’».

Ensuite Fillon a échoué complètement lors des élections françaises de 2017 après un scandale de dépenses. La discussion à propos des zombies catholiques cessa. Mais ces zombies n'étaient pas morts (encore). Ils sont toujours ici, et une fois encore ils font les grands titres en France.

Le 9 avril, le président français Emmanuel Macron a donné un discours à la Conférence des évêques de France. Il a dit aux évêques que « le lien entre l’Église et l’État a été endommagé, que le temps est venu pour nous, vous et moi, de le rétablir ».

« Un président de la république française qui ne s'intéresse pas à l’Église et à ses Catholiques manquerait à tous ses devoirs », a-t-il dit.

Dans d’autres pays, ceci peut ne pas être contesté. Mais la laïcité et une séparation stricte entre l’Église et l’État, ont été au cœur du gouvernement français depuis 1905. Sa déclaration implique que la France a besoin de reconsidérer cette relation vieille d’un siècle—ou plutôt, ce manque de relation—avec le catholicisme.

Reuters a écrit, « Emmanuel Macron a traversé une ligne qui préservait le gouvernement français des interventions religieuses depuis des générations, ont déclaré les critiques mardi, après qu’il en ait appelé à des liens plus forts entre l’État et l’Église catholique. »

« Il a fallu trois siècles de guerres civiles et de luttes pour arriver où nous en sommes et il n’y a absolument aucune raison de faire reculer l’horloge … à cause d’un caprice intellectuel du président », disait Jean-Luc Mélenchon, un opposant d’extrême gauche de Macron. Mais même des figures plus modérées étaient tout aussi critiques. Manuel Valls, l’ancien premier ministre et partisan de Macron en 2017, a écrit sur Twitter que « la laïcité c'est la France ».

Mais pourquoi changer quelque chose d'aussi fondamental qui est inclus dans l’Article 1 de la Constitution française ? Reuters répond la question, avec le sous-titre « Le rôle de l’Islam ».

« Le gouvernement de Macron lutte maintenant pour redéfinir le rôle de la deuxième plus importante religion de la France, suivant une série d’attaques par des militants islamiques qui ont tué environ 240 personnes depuis le début de 2015 », ont-ils écrit. « L’Islam radical est mal à l’aise avec les fondations laïques de la France et Macron est sous une pression croissante pour faire face aux craintes des électeurs que l’influence de l’Islam radical pourrait se répandre via les mosquées et les prisons, qui offrent un terreau fertile pour les prosélytes radicaux.»

La montée de l’Islam radical a poussé la question de la religion et de la laïcité dans le débat public.

En 2004, la France a interdit tous les objets religieux dans les écoles. En théorie, cette interdiction comprend les colliers avec crucifix, les turbans sikhs et les kippas juives. Mais ce n’était pas son intention. La presse l'a décrit comme l’interdiction du voile : elle est contre le vêtement religieux islamique.

En 2010, l'interdiction de se voiler le visage dans tous les lieux publics, a été adoptée. Encore une fois, parler de masques ne fait que dissimuler l’intention derrière l'interdiction : le niqab et la burka islamiques.

À la même époque, les dirigeants politiques ont parlé encore plus, de changer la laïcité française. Le candidat présidentiel d’alors, Nicolas Sarkozy, avait appelé la France « la fille aînée de l’Église ». Quand il fut en poste, il a prévenu que la France avait adopté un laïcisme négatif et avait besoin de changer pour une version plus positive. Ceci a été évoqué par le pape d’alors, Benoît XVI, qui lors d'une visite en France en 2008 a fait appel à « une nouvelle réflexion sur la vraie signification et l’importance » de la laïcité en France.

Cette attention renouvelée sur l’héritage catholique de la France a du sens. En réponse à cette montée de l’Islam très visible, les gens se demandent ce que signifie d’être Français—quel est l’héritage commun que tous les Français devraient adopter. Une grande partie de cela les ramène à la chrétienté et à l’Église catholique.

Rogers Brubaker, un sociologue à l’Université de Californie—Los Angeles, résumait cet intérêt renouvelé de la France dans la chrétienté l’an passé, dans la revue Atlantic. « C’est une question d’appartenance plutôt que de croyance », disait-il. Brubaker le décrit comme une chrétienté qui dit, « Nous sommes Chrétiens, précisément parce qu’ils sont Musulmans. Autrement, nous ne sommes Chrétiens en aucun sens concret » (6 mai).

Voici la chrétienté « zombie » qui s’élève partout en Europe.

La chrétienté ne motive pas les gens à assister à des services religieux ou à obéir à des règles religieuses, mais elle est utilisée pour amener les gens à voter pour des chefs qui semblent religieux.

La tendance est encore plus visible en Europe de l’Est. Mais son succès en France est probablement plus remarquable. Si un renouveau religieux peut se produire dans une nation Occidentale si agressivement laïque, elle peut se produire partout.

J’ai écrit sur cette tendance en novembre dernier dans mon article « Un renouveau religieux en Europe ? » Voici ma conclusion de cet article :

La Trompette et, avant nous, la Pure Vérité ont surveillé ce développement depuis les années1930. Durant des décennies Herbert W. Armstrong a prédit que l’Europe allait s’unir en une superpuissance de 10 nations. Mais la plus grande partie de l’histoire du continent est constituée des luttes entre ces nations. Quelle puissance serait suffisamment forte pour rassembler l’Europe ?

Des attaques sur l’Europe venant de l’extérieur sont une puissante force de motivation. Les Européens ont certainement un ennemi commun : l’Islam radical et extrémiste. Mais il y a un autre facteur important que toutes les nations européennes partagent : leur héritage chrétien.

En août 1978, M. Armstrong écrivit dans la revue de vie chrétienne La Bonne Nouvelle, « Les Européens veulent leurs propres forces militaires unies ! ... Ils ont fait un effort réel vers l’union par le Marché Commun … Mais ils savent bien qu’il y a une seule possibilité d’union en Europe—et c’est à travers le Vatican. »

M. Armstrong a prédit une union européenne, avec une monnaie commune, menée par une Allemagne unie. Il disait que les pays qui étaient alors prisonniers derrière le rideau de fer en feraient partie. Tout ceci s’est produit, mais nous n’avons pas encore vu l’union complète qu’il prédisait. Pourquoi ? M. Armstrong a écrit, « La seule manière que ce Saint Empire romain ressuscité puisse être amené à son accomplissement—sera par les ‘bons offices’ du Vatican, réunissant encore une fois l’Église et l’État, avec le Vatican aux commandes et à la tête … » (Pure Vérité, janvier 1979).

Comme j’ai écrit l’an passé :

L’Église catholique a été l’ingrédient manquant dans l’unité européenne. Et maintenant cet ingrédient est ajouté.

Les mêmes prophéties qui prédisent l’unité européenne prédisent aussi qu’une église jouera un rôle majeur en conduisant cette nouvelle superpuissance. Apocalypse 17 décrit une femme assise « sur les grandes eaux ». Sa puissance s’étend sur une grande partie de la Terre. Typiquement dans la Bible, une femme représente une église. Les « rois de la Terre se sont livrés à l’impudicité » avec cette femme, signifiant qu’elle est une puissance politique importante.

Apocalypse 17 nous donne d’autres détails importants au sujet de cette puissance. Il dit que cette puissance « était et n’est plus ». Cette puissance existait, puis a disparu—seulement pour « monter de l'abîme ». Elle semble morte—puis elle est de retour.

Le terme « zombies catholiques » peut ne pas être si bête après tout.

À quoi ressemblera cette puissance religieuse européenne « zombie » ? La Bible en dit long à son sujet et l’histoire de même. Les empires religieux, en alliances étroites avec le Vatican, se sont constamment levés en Europe.

Notre livre gratuit L'Allemagne et le Saint Empire romain rassemble cette histoire et la prophétie. Il démontre combien de cette prophétie a déjà été accomplie. Il montre ce qui s’accomplira dans un avenir proche, prouvant en même temps combien la prophétie biblique est une fondation sûre. 

Ger Fr Bo