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L’énigme du gouvernement

ISTOCK.COM/VESNAANDJIC

L’énigme du gouvernement

On ne peut s’en passer, et l’on ne peut vivre avec. Pourquoi nous gouverner nous-mêmes est-il toujours un dilemme ?

Qui devrait gouverner ? C’est la question de l’année, et pas seulement pour le manifestant descendu dans la rue, ensanglanté et portant un casque de vélo, à Hong Kong. C’est la question qui fait rage parmi les Algériens, les Argentins, les Boliviens, les Chiliens, les Tchèques, les Équatoriens, les Égyptiens, les Géorgiens, les Honduriens, les Iraniens, les Irakiens, les Libanais, les Roumains, les Serbes, les Slovaques, les Soudanais et autres. Même les Américains, les Français, les Allemands et les Russes défient leurs propres dirigeants et leurs institutions fondamentales.

Le monde moderne pensait avoir pratiquement répondu à cette question. Nous n’avons pas réalisé qu’il s’agit, en fait, de l’un des dilemmes les plus insolubles de l’existence humaine.

Et cela déborde, soudainement, d’un bout à l’autre du monde. Des gens conspirent pour renverser les dirigeants élus. Les gens détruisent les bureaux du gouvernement. Les gens se font tuer. Ils essaient non seulement de chasser les individus et les groupes au pouvoir, mais aussi de démanteler des institutions gouvernementales tout entières.

Le Washington Post décrit cela comme « une explosion mondiale du pouvoir populaire » et dit que « cette année est exceptionnelle pour l’ampleur et la diversité des troubles » (27 octobre 2019).

Faisons un voyage éclair : À Hong Kong, des manifestations massives se produisent depuis juin, avec des gens qui exigent une plus grande autonomie, plus de démocratie et plus de libertés. Au Liban, le peuple proteste contre un gouvernement qui lui impose des économies et des mesures d’austérité alors même que des fonctionnaires corrompus sont récompensés pour la perpétuation du régime. En Irak, les masses protestent contre la corruption gouvernementale qui appauvrit beaucoup de gens, et les services publics et les infrastructures qui tombent en ruines alors que les dirigeants se chamaillent et gaspillent les richesses pétrolières de la nation. En Inde, les manifestations ont fait rage dans tout le pays au sujet d’une loi sur l’immigration ; certains sont en colère parce qu’elle discrimine les musulmans, d’autres craignent qu’elle encourage l’immigration illégale. En Espagne, le mouvement séparatiste catalan est devenu violent après que des dirigeants séparatistes furent emprisonnés, et de nouveaux chefs activistes ont appelé à la désobéissance civile contre le gouvernement démocratiquement élu. En Équateur, le gouvernement a mis fin aux subventions sur les carburants, déclenchant des manifestations au cours desquelles huit personnes ont été tuées et 1,340 blessées avant que le gouvernement ne rétablisse les subventions. Au Chili, les manifestations contre l’augmentation des tarifs du métro et les inégalités économiques ont mené environ 1,2 million de Chiliens à envahir la capitale, Santiago, et certains d’entre eux ont incendié des dizaines de stations de métro et affronté la police.

Les nations que nous considérons comme les plus développées ne sont pas épargnées. En Amérique, en Grande-Bretagne et en Israël, les troubles se multiplient dans nos établissements gouvernementaux. Par exemple : La Cour suprême britannique récemment établie, a en quelque sorte traité la question du Brexit en s’établissant elle-même comme supérieure au gouvernement et même à la reine. Les démocrates américains essaient d’abolir une mesure de protection constitutionnelle cruciale, le collège électoral, ou d’abolir tout le document. Ces trois pays font face à des luttes entre les dirigeants élus par le peuple et les fonctionnaires de l’ordre établi qui tentent de contrecarrer leur programme et même de les démettre de leurs fonctions. Les électeurs retournent sans cesse aux urnes alors que les gouvernements succombent aux scandales, font face à des votes de défiance, et déclenchent des élections anticipées. Partout, les politiciens ont recours à des mesures extrêmes, à des « options nucléaires » politiques, détruisant des traditions, des règles, des institutions et des dispositions constitutionnelles de longue date pour un gain politique à court terme.

Ce n’est pas une époque normale. Les gouvernements font l’objet d’enquêtes et sont exposés, contestés et défiés, contrés et attaqués, renversés et défaits. Les populations se soulèvent non seulement contre les dictatures, mais aussi contre les autorités élues dans les pays libres. « Les manifestations sont alimentées par des doléances locales » a écrit Associated Press, le 26 octobre, « mais reflètent la frustration planétaire face aux inégalités croissantes, à la corruption des élites et aux promesses non tenues. Ces dernières manifestations secouent les gouvernements élus. Les troubles sur les trois continents, combinés au dysfonctionnement toxique à Washington et à Londres, soulèvent de nouvelles inquiétudes quant à savoir si l’ordre international libéral, avec des élections libres et des marchés libres, peut encore tenir ses promesses ». Même le précepte selon lequel les gens devraient se gouverner eux-mêmes par l’entremise de représentants est sérieusement remis en question, et même rejeté.

Comment se fait-il que notre monde développé, sophistiqué et technologique du 21ème siècle n’ait toujours pas la réponse à la question : qui devrait gouverner ?

Serait-ce être une seule personne, un petit nombre ou beaucoup de personnes ? Combien de pouvoir toutes ces personnes devraient-elles avoir sur la vie des gens ? Quelle maîtrise les gens devraient-ils avoir sur leur propre vie ? Les dirigeants devraient-ils rendre des comptes aux gens gouvernés ? L’État est-il plus important que l’individu, ou l’individu plus que l’État ?

L’origine de la civilisation

La clé pour comprendre ces énigmes se trouve dans un endroit inattendu. « Pour comprendre le monde dans lequel vous vivez, vous devez revenir au commencement », a écrit, le mois dernier, le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, (« Le mystère de la civilisation  » theTrumpet.com/21560). « Vous pouvez trouver cela dans le livre de la Genèse, le premier livre de la sainte Bible. »

La Genèse est un compte-rendu du début littéral de la civilisation humaine avec le premier mariage humain. Dieu offrit à Adam et Ève le choix entre deux modes de vie, symbolisés par deux arbres. L’arbre de la vie représentait la voie de la révélation et de la loi de Dieu. « L’arbre de la connaissance du bien et du mal représentait l’humanité s’attribuant les moyens de produire la connaissance de ce qui est bien et mal, de ce qui est bon ou mauvais », a écrit M. Flurry. « Dieu leur dit clairement que c’était la voie qui mènerait à la mort ! Il représentait la cause de tout le malheur, toute la souffrance, toute la discorde, toute la violence et de toute la mort dans notre monde ! Néanmoins, Adam et Ève prirent tous deux de cet arbre. Effectivement, bientôt leur vie fut en proie à la violence et à la mort.

« Cet acte a été le fondement du monde tel que nous le connaissons aujourd’hui ! C’est là où notre civilisation commença : avec cet acte fondateur de rébellion contre Dieu. » Oui, ce que beaucoup de gens considèrent comme « l’histoire » de Adam et Ève est la genèse littérale de la civilisation moderne.

De toute évidence, Dieu voulait que Adam et Ève choisissent l’arbre de la vie―cependant Genèse 3 : 24 rapporte l’étonnante vérité qu’en réponse à leur rébellion, Il leur en a coupé l’accès. Pourquoi ? La réponse à ce mystère est profondément révélatrice, et elle est expliquée de manière vivante dans le livre de Herbert W. Armstrong, Le mystère des siècles (que nous vous donnerons volontiers sur demande). Néanmoins, la réalité est claire : Dieu a donné le libre-choix aux humains, et ils ont fait leur choix―de rejeter Dieu et se fier à eux-mêmes. Et eux, ainsi que toute l’humanité après eux, devraient vivre avec les conséquences.

En bannissant Adam et Ève du jardin d’Éden et de l’accès à l’arbre de vie, « L’Éternel déclara en substance : “Tu as pris ta propre décision, pour toi et pour le monde qui sera issu de toi” », écrit M. Armstrong dans Le mystère des siècles. « Tu t’es rebellé contre mon ordre et contre mon gouvernement ; tu as choisi la voie de Satan qui consiste à “se servir”, à “prendre”... Allez votre chemin, toi et tous tes descendants, toi et ton monde. Élaborez votre propre connaissance... Créez vos propres systèmes d’enseignement et vos propres méthodes pour disséminer cette connaissance, comme votre dieu, Satan, vous incitera insidieusement à le faire. Élaborez... vos propres religions, vos propres gouvernements, vos… sociétés et vos civilisations. »

Adam et Ève refusèrent la révélation de Dieu concernant le bien et le mal, le bon et le mauvais, croyant plutôt au mensonge de Satan selon lequel nous pouvions déterminer ces absolus à travers l’observation, l’expérimentation et la raison. Depuis 6,000 ans, l’humanité a poursuivi la même voie, luttant avec les enchevêtrements de conflits et d’énigmes qui en résultent pour former nos propres sociétés, nos propres civilisations, nos propres gouvernements. Nous l’avons fait sans l’aide de Dieu parce que nous ne voulions pas l’aide de Dieu. De génération en génération, jusqu’à aujourd’hui, les gens se battent et meurent même pour la façon dont ils pensent devoir être gouvernés―plutôt que de se soumettre au règne de Dieu.

Dans le jardin, l’homme a choisi l’arbre représentant un mélange de bonnes et de mauvaises connaissances qui mène à la mort. Cet arbre caractérise parfaitement notre histoire en interrogeant sur l’énigme du gouvernement : il s’agit d’une histoire épique de grandeur et de corruption, une combinaison qui mène inévitablement―parfois lentement, parfois avec la vitesse de la balle d’un assassin―à la ruine.

Le très ancien argument

Quand vous lisez l’histoire, vous trouvez des questions sur le gouvernement au cœur, et tout au long, de cette histoire. Vous lisez l’ascension et la chute des dirigeants, des rois, des royaumes, et des empires. Vous lisez des hommes brillants cherchant désespérément des principes sur la façon de faire fonctionner une société avec succès.

Dans les années 400 avant J.-C., l’historien Hérodote a décrit un groupe de Perses parlant des mérites relatifs de la démocratie, de l’oligarchie et de la monarchie.

Un premier homme dit : « Pour moi, il me semble souhaitable que nous n’ayons plus un homme seul pour nous gouverner ». Comment la monarchie pourrait-elle être bonne, « quand elle permet à un homme de faire ce qu’il veut sans être responsable ? Donnez à quelqu’un ce pouvoir, et aussitôt ses multiples plaisirs le gonflent d’orgueil, alors que l’envie est si naturelle au genre humain qu’elle ne peut que surgir en lui... les deux conduisant à des actes de violence sauvage ». Il continue à décrire les problèmes avec les rois, ajoutant : « Le pire de tout cela, c’est qu’il met de côté les lois du pays, met des hommes à mort sans procès, et soumet les femmes à la violence ». La solution, dit-il, c’est « le règne de la majorité ». « Je vote, de ce fait, pour que nous supprimions la monarchie, et élevions le peuple au pouvoir. »

Le deuxième homme est d’accord que les vices de la monarchie signifient qu’elle doit être rejetée, mais il dit que de donner le pouvoir au peuple est une mauvaise idée. « Parce qu’il n’y a rien de si vide de compréhension, rien de si dénué de sens, que la foule maladroite. Le tyran, dans tout ce qu’il fait, sait au moins ce qu’il fait, mais la foule est totalement dépourvue de connaissance... Elle fonce sauvagement dans les affaires de l’État avec toute la fureur d’une rivière gonflée en hiver, et confond tout. Que les ennemis des Perses soient dirigés par des démocraties ; mais choisissons-nous parmi les citoyens un certain nombre des plus dignes, et mettons le gouvernement entre leurs mains. » Il prône donc l’oligarchie, le règne d’un petit nombre.

Le troisième homme est d’accord pour dire qu’élever les meilleurs hommes est la meilleure façon de gouverner. Mais, dit-il, « quel gouvernement peut être mieux que celui du meilleur homme possible dans tout l’État ? Dans les oligarchies... des inimitiés féroces peuvent surgir entre les hommes, chacun voulant être le chef, et adopter ses propres mesures ; de là proviennent les violentes querelles, qui conduisent à des conflits ouverts, aboutissant souvent à des effusions de sang. Alors la monarchie suivra certainement ; et cela aussi montre à quel point ce mode de gouvernement surpasse de loin tous les autres ». Il se plaint de la façon dont, dans une démocratie, des groupes se forment pour recommander des politiques qui blessent d’autres personnes. Ce factionnalisme s’aggrave jusqu’à ce que quelqu’un se lève pour l’arrêter ! « Tout d’un coup, l’auteur d’un si grand service est admiré par tous, et commençant par être admiré il est ensuite bientôt établi roi ; de sorte qu’ici aussi il est clair que la monarchie est le meilleur mode de gouvernement. »

Tels sont les arguments qui tournent en rond depuis 6,000 ans. Ces arguments ont donné naissance à d’innombrables versions de chacun de ces types de gouvernements dans des variétés infinies. Comme chaque expérience a rencontré des difficultés, l’homme a continué à chercher, à argumenter, à postuler et à bricoler.

Cependant, malgré d’incessants échecs, ces efforts ont enduré. De manière ou d’autre, l’humanité nourrit l’espoir que, si elle peut mettre en place le bon système, ou évincer le régime actuel, ou installer le bon dirigeant, ou adopter la bonne réglementation, la bonne ordonnance ou la bonne loi, alors tout ira bien. Pourtant, à maintes reprises au cours de l’histoire, ces espoirs ont été oubliés, ternis, bousculés ou écrasés.

Le besoin d’un gouvernement

L’humanité reconnaît généralement que, même si nos efforts échouent, nous avons vraiment besoin d’un gouvernement.

Les gens veulent les bénéfices de vivre ensemble pour communiquer et échanger, et interagir autrement. Mais cette combinaison d’êtres humains dans une société entraîne un besoin croissant d’un bon gouvernement. Qui devrait gouverner ? et les questions connexes deviennent plus pressantes. Une autorité est requise pour résoudre les disputes, faire appliquer les lois, dissuader et punir les criminels, offrir une protection contre les menaces, et ainsi de suite. L’alternative, c’est l’anarchie où le responsable est celui qui a une arme, et la loi du pays, c’est tout ce qu’il décide sur le moment.

Dans leur merveilleuse étude du passé de l’homme, The Lessons of History [Les leçons de l’histoire], Will et Ariel Durant disent que « seul un bouffon contesterait les formes de gouvernement. L’histoire a un bon mot à dire pour toutes ces formes, et pour le gouvernement en général. Étant donné que l’homme aime la liberté, et que les libertés individuelles dans la société requièrent certaines règles de conduite, la première condition de la liberté, c’est sa limitation : rendez-la absolue, et elle meurt dans le chaos ».

Comme Charles Krauthammer l’a écrit dans Things That Matter [Les choses qui comptent], le gouvernement représente « les fossés, les murs, au-delà desquels se trouvent les barbares. Ne les tenez pas à distance, et tout brûle ».

Cependant, au-delà de ce besoin fondamental, la qualité d’un gouvernement a des répercussions considérables sur la qualité de vie des gens gouvernés. Cela est vrai au sein d’une famille, d’un clan, d’une salle de classe, d’une salle d’audience, d’une entreprise, d’un comté, d’un pays. Un gouvernement imparfait est généralement mieux que pas de gouvernement―mais un mauvais gouvernement peut être une horreur, et un bon gouvernement, une magnifique bénédiction.

L’amère réalité, c’est que l’humanité a conçu tous ses gouvernements sous l’influence du diable plutôt qu’avec la direction de Dieu. Cette influence s’exprime dans la nature humaine, la toxine qui corrompt même les plus nobles des gouverneurs et gouvernements. Pendant des millénaires, les rois, princes, empereurs, césars, sultans, tsars et kaisers ont paradé et se sont pavanés, abusant de leur pouvoir ; les populations ont souffert sous la corruption, la tromperie, la fraude, le népotisme, la cupidité, la méchanceté et l’injustice. L’humanité a été témoin de dictatures, de despotismes, de tyrannies, d’oppressions, de persécutions, de génocides, de troubles, de soulèvements, de coups d’État, d’assassinats, de mutineries, de révoltes, de rébellions, de révolutions, gouvernement après gouvernement, génération après génération.

La nature humaine est la raison fondamentale pour laquelle l’humanité s’est révélée incapable de concevoir un système qui maintient une justice, une prospérité et une paix de façon durable. C’est la leçon récurrente et prédominante qui résonne comme le gong cyclique d’une horloge sur tous les continents et toutes les nations, à travers tous les âges et toutes les ères.

Des efforts humains incalculables ont été déployés sur l’élaboration du bon système pour assurer la bonne gouvernance. Mais le défaut fondamental n’est pas le système ; c’est la présence contaminante de la nature humaine―et cela, les Écritures le révèlent, c’est l’expression de l’influence de Satan le diable sur l’homme.

L’autocratie

De toutes les formes de gouvernement que les hommes ont essayées, la plus commune a été la monarchie. « La monarchie semble être la forme de gouvernement la plus naturelle, puisqu’elle s’applique au groupe, à l’autorité du père dans la famille ou au chef dans une bande de guerriers », écrivent les Durants. « Si nous devions juger les formes de gouvernement pour leur prévalence et leur durée dans l’histoire, nous devrions donner la palme à la monarchie ; les démocraties, en revanche, ont été des intermèdes chaotiques ».

Cependant, quand l’autorité est concentrée entre les mains d’un seul homme, le sort de la nation tend à suivre la qualité de ce dirigeant, pour le bien ou le mal. Sous un roi convenable, un peuple peut s’épanouir et prospérer. Le fait d’être seul aux commandes permet au dirigeant d’agir rapidement et de façon décisive au profit de ce peuple, sans être encombré par les contraintes bureaucratiques ou les politiques de comités. L’histoire a beaucoup d’exemples de dirigeants aussi compétents.

Cependant, quand un individu possède un pouvoir aussi grand, un mauvais roi est un désastre. Il peut être indifférent à son peuple, et vicieusement égoïste. Son exemple pervers peut encourager la propagation du vice et peut conduire les autres dans une terrible méchanceté. Dans beaucoup de cas, l’effet enivrant du pouvoir a transformé des hommes autrement impuissants en tyrans. Tous les pays ayant une histoire de pouvoir absolu ont connu le fait d’être sauvagement abusés.

Parmi les pires autocrates de l’histoire, il y eut ceux motivés par des idéologies erronées, qui croyaient porter les secrets sacrés, les plans de l’utopie, pour laquelle toute action est justifiée. Il s’agit notamment des saints empereurs romains menés par la religion, qui ont tué des millions de personnes par l’épée qu’ils brandissaient prétendument au nom de Dieu. Adolf Hitler cherchait à établir un paradis de mille ans, racialement pur―et sa vision perverse l’a conduit à une méchanceté indescriptible. Ensuite, il y a des dictateurs athées, n’étant redevables à aucune puissance supérieure. Joseph Staline, par exemple, était tellement convaincu de la sainteté laïque du communisme qu’il a assassiné entre 20 millions et 60 millions de personnes pour l’appliquer.

Cette planète est imprégnée du sang de millions de gens accusés d’entraver, de manière ou d’autre, les visions glorieuses de leurs dirigeants. Comme le président américain John Adams a dit : « Le pouvoir pense toujours qu’il a une grande âme et une vaste vision au-delà de la compréhension des faibles et que cela sert Dieu, alors qu’il viole toutes Ses lois. »

Ces exemples montrent aussi comment le pouvoir se combine souvent avec la confiance excessive―et pas seulement dans les autocraties. Les dirigeants se croient eux-mêmes experts et particulièrement qualifiés pour réglementer, dicter et contrôler pratiquement tous les détails de la vie des autres. Cela est amplement évident dans la technocratie de l’Union européenne et dans les impulsions impérieuses de la politique de gauche américaine.

Le gouvernement par un seul homme présente le problème supplémentaire de la succession. Tôt ou tard, ce seul homme meurt. Si la succession passe automatiquement à son plus proche parent, à un moment donné, elle finit presque inévitablement entre les mains de quelqu’un qui n’est pas qualifié, que ce soit par la jeunesse, la faiblesse, la méchanceté ou l’incompétence. À d’autres moments, il n’y a pas de successeur évident. Ainsi, tous les systèmes de gouvernement autocratique à long terme ont aussi des histoires de guerres civiles. Dans l’Empire romain, en particulier, on n’a jamais résolu le casse-tête de la succession ; le résultat fut près d’un siècle (le troisième siècle avant J.-C.) de guerres implacables quand un dirigeant après l’autre essayait de s’emparer du pouvoir, affaiblissant l’État et invitant à des attaques extérieures.

La solution, disent certains, c’est la démocratie. Pourtant le bilan ici est également inquiétant.

La démocratie

La démocratie a une histoire courte, et inégale. Avant les temps modernes, seuls deux États importants (qui ont laissé de nombreux documents) s’en sont rapprochés : les cités-États grecques, et la République romaine. Pourtant, aucune ne fut une démocratie selon les standards modernes. En Grèce, seule une poignée de citoyens pouvaient voter. Rome, également, privait beaucoup de gens de droit électoral ; les votes des pauvres valaient moins que ceux des riches, et la haute naissance apportait un énorme privilège. (De même aux débuts de l’Amérique, seulement 10 à 20 pour cent de la population adulte étaient admis à voter.)

Néanmoins, la leçon est claire : Dans les deux cas, Grèce et Rome, les démocraties furent des échecs spectaculaires.

Dans la guerre civile grecque entre Athènes et Sparte, la démocratie athénienne a causé un désordre total dans ses efforts de guerre. Les hauts responsables militaires étaient continuellement jugés par leur propre peuple. Certains fuyaient ou désertaient pour éviter le châtiment. Ce fut une guerre menée de façon incompétente par un comité de centaines de personnes, se terminant en défaite infligée par les Spartiates autoritaires.

Ce ne fut pas le seul échec, loin de là, de la démocratie athénienne. Elle transforma finalement la société en « un chaos de violence de classe, de décadence culturelle et de dégénérescence morale », écrivent les Durants. Elle était « rongée par l’esclavage, la vénalité [les pots de vin et la corruption], et la guerre. La démocratie est la plus difficile de toutes les formes de gouvernement, car elle exige la plus large diffusion de l’intelligence ».

La République romaine a réussi là où la démocratie athénienne avait échoué : dans le creuset de la guerre. Mais en 133 av. J.-C., elle commença à s’effondrer. Des luttes intestines entre les politiciens entraînèrent la mort de plusieurs dirigeants éminents. La République tomba dans la violence civile. Les assassinats devinrent fréquents, ensuite les rébellions et les soulèvements. Vers 60 av. J.-C., Gnaeus Pompeius (mieux connu sous le nom de Pompée), Marcus Licinius Crassus et Jules César formèrent une entente privée pour contrôler le processus politique. Cela, selon Mary Beard, « pour la première fois, mit, en réalité, des prises de décisions publiques dans des mains privées. Grâce à une série d’arrangements en coulisses, de pots-de-vin et de menaces, ils s’assurèrent que les charges de consuls et les commandements militaires allaient là où ils voulaient et que les décisions-clés allaient dans leur sens » (SPQR: A History of Ancient Rome) [SPQR : Une histoire de la Rome antique]. Les trois hommes, comme on le sait, se sont brouillés, et la guerre civile éclata. Cette fois, le conflit allait déterminer qui, en réalité, deviendrait le premier empereur de Rome : César ou Pompée. La démocratie était déjà morte.

Les démocraties modernes

Les fondateurs de l’Amérique ont fait une chose remarquable : ils ont réfléchi à tous les exemples de l’histoire et ont cherché à concevoir un gouvernement qui permettrait d’éviter les pièges et les problèmes qui avaient fait échouer les nations et les empires. Par clairvoyance, en raison de leur connaissance de la Bible, ils ont reconnu que la nature humaine était le véritable ennemi d’une bonne gouvernance et d’une longévité nationale. C’est ainsi qu’ils cherchèrent avant tout à contenir ce mal. Ils ont créé un gouvernement avec des pouvoirs très limités, un gouvernement qui fournirait au peuple un niveau inégalé de liberté et de responsabilité individuelles. Ils ont conçu un système qui exploitait la force d’une monarchie (chez le président), des éléments de l’oligarchie (avec l’État et le corps législatif national composé de représentants), et un nombre limité d’éléments démocratiques.

Les fondateurs de l’Amérique furent prudents dans l’application des éléments démocratiques. Seuls certains dirigeants furent choisis par vote, à certains intervalles. Les tendances extrêmes des masses furent filtrées à travers le collège électoral. Le droit de vote était limité aux hommes qui étaient considérés comme responsables et capables d’exercer à juste titre ce pouvoir. Pourtant, selon les standards historiques il s’agissait d’une démocratie remarquablement universelle. Cette forme de gouvernement a préservé une liberté inégalée et a libéré une productivité et une créativité débordante. Le principe fondateur de la liberté a également été appliqué au commerce, et le libre-échange a contribué à sortir plus de personnes de la pauvreté que toute autre force singulière, dans l’histoire. Cette expérience démocratique s’est avérée spécialement durable et fructueuse.

Et cependant, aussi inventifs que puissent avoir été les pères fondateurs en travaillant à restreindre la nature humaine, la nature humaine s’est montrée encore plus inventive. La séparation des pouvoirs, les contrôles et les contrepoids qu’ils avaient établis pour limiter les problèmes causés par un mauvais roi―bien qu’ils aient rendu l’Amérique remarquablement résistante malgré de mauvais dirigeants―sont de plus en plus utilisés comme des armes à des fins purement politiques. À l’heure actuelle, un niveau choquant de corruption enracinée au sein des organes gouvernementaux est exposé, et le gouvernement est en guerre absolue contre lui-même.

Au-delà de cela, en fin de compte, la démocratie est sujette au même péril que la monarchie : un dirigeant incompétent peut rendre l’existence invivable. Dans une démocratie, le « gouverneur » est le peuple. Plus le peuple devient méchant, plus la stabilité gouvernementale et sociale se transforme rapidement en poussière. Et plus le gouvernement est démocratique, plus il est instable.

Comme l’a dit Hérodote : « La foule est totalement dépourvue de connaissance ». Winston Churchill a admis que « le meilleur argument contre la démocratie est une conversation de cinq minutes avec l’électeur moyen ». Les gens peuvent vraiment manquer d’intelligence. Ils peuvent voter pour des politiciens qui promettent des avantages au détriment du bien-être national. Outre l’accumulation de dettes massives, cela peut signifier la négligence de zones de dépenses qui n’ont pas de rendement immédiat, comme la défense. Cette faiblesse a presque vu disparaître la démocratie durant la Deuxième Guerre mondiale. Les dictatures de Hitler et de Staline ont attaqué les démocraties environnantes sans prévenir. Trop de gens ne s’étaient pas suffisamment préparés pour le combat, et même ceux qui étaient bien armés n’avaient pas assez de cran. Après avoir déclaré la guerre à l’Allemagne en 1939, la France et la Grande-Bretagne n’ont simplement fait qu’attendre docilement que la force destructive nazie se retourne contre elles.

Jouir d’une grande liberté donne également à la nature humaine plus d’espace pour s’étendre. Bien trop souvent, les gens sombrent dans les excès et la méchanceté. Les fondateurs de l’Amérique savaient que la préservation de la liberté dépendait de la religion et de la moralité des gens. Les Américains d’aujourd’hui ont largement démantelé ces piliers de la société. Nous célébrons largement les perversions et les péchés qui étaient à peine imaginables dans les générations précédentes.

La démocratie peut, en fait, être comme Winston Churchill le disait, « la pire forme de gouvernement, à l’exception de toutes ces autres formes qui ont été essayées de temps à autre ». Il s’agit, supposément, du sommet de la réussite humaine en matière de gouvernement, et c’est un désastre ! Peu de gens regardent la confusion politique à Washington, aujourd’hui, et voient un système qui mérite d’être imité. De nombreuses nations abandonnent leur liberté au profit d’un dirigeant unique plus fort―un roi du 21ème siècle. De plus en plus d’Américains sont séduits par le socialisme de style européen ou par le populisme, et veulent changer ou abolir la Constitution. Les candidats démocrates à l’élection présidentielle, en particulier, en appellent à l’une des plus odieuses prises de pouvoir imaginables faites par un gouvernement.

Depuis 6,000 ans, l’homme a écrit ces leçons en matière de gouvernement, principalement à travers la souffrance et l’oppression―et en exposant ce qui ne fonctionne pas.

La solution de l’énigme

Il y a quelques années, le rédacteur en chef de la Trompette Gerald Flurry a écrit un livre intitulé God’s Family Government [Le gouvernement de la famille de Dieu]. Voici comment cette brochure commence : « Dans toute l’histoire de l’homme, nous n’avons pas trouvé un gouvernement qui sert véritablement le peuple. Le monde entier est dans une crise, et le problème majeur est le gouvernement. »

Cette leçon exige notre attention―dans les pages de l’histoire et à travers les nations d’aujourd’hui, où des millions de personnes réclament des changements dans le gouvernement. Pourtant très peu de gens reconnaissent la cause réelle des problèmes et la vraie solution. L’homme est aveugle ! Peu importe à quel point les conditions se détériorent, il ne se tournera pas vers Dieu.

Mais la Bible est claire sur le fait que cette ère qui résulta de la décision de Adam ne durera que 6,000 ans. En effet, Dieu a dit à Adam : « Après que toi et tes descendants vous aurez appris votre leçon écrite par six mille ans de souffrances, d’angoisses, de frustrations, de défaites et de mort », a écrit M. Armstrong, « J’interviendrai de façon surnaturelle. Je prendrai alors le gouvernement du monde entier par ma puissance surnaturelle divine ».

Voilà la vraie solution―la seule solution à l’énigme du gouvernement. Dieu Lui-même va intervenir et va prendre le contrôle du gouvernement du monde entier !

Au premier siècle, seulement quelques mois après que Jésus-Christ ait été crucifié, l’apôtre Pierre a dit à une foule rassemblée au temple à Jérusalem : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3 : 19-21).

Tous les prophètes en ont parlé depuis le commencement du monde. « Les prophètes de Dieu ont su depuis le commencement que quelque chose était dangereusement et fondamentalement de travers sur cette Terre », a écrit M. Flurry. « Tout au long de la plus grande partie de l’histoire enregistrée, ces prophètes ont averti ce monde qu’il allait dans la mauvaise direction. Mais si nous reculons suffisamment loin, nous voyons que la Terre était remplie de joie, de paix et d’abondance. Puis le désastre a frappé ! Nous devons avoir “le rétablissement de toutes choses” pour résoudre les problèmes de l’humanité... Ce monde est sens dessus dessous et doit être redressé. Qu’est-ce que cela implique ? Un changement fondamental dans le gouvernement ! » (op. cit.).

Le Roi des rois

Apocalypse 11 : 15 rapporte cette prophétie extraordinaire : « Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient : Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ ; et il régnera aux siècles des siècles ».

Quand Jésus-Christ reviendra, les gouvernements de ce monde seront remplacés par le gouvernement de Dieu ! Le Parti communiste de Chine sous la direction du dirigeant suprême Xi Jinping, le régime clérical islamiste de l’Ayatollah Ali Khamenei en Iran, les règnes de Kim Jong-un en Corée du Nord, de Recep Tayyip Erdoğan en Turquie, de Nicolás Maduro au Venezuela, de Vladimir Poutine en Russie, de Bashar Assad en Syrie, des peuples de Grande-Bretagne et des États-Unis deviendront « le royaume de notre Seigneur, et de son Christ » !

« Et les vingt-quatre vieillards, qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs faces, et ils adorèrent Dieu, en disant : Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout puissant, qui es, et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne » (versets 16-17).

Dieu retirera à l’homme tout le pouvoir qu’il avait assumé et régnera à sa place. Il montrera les vraies réponses à toutes les questions de gouvernement. Il fera cesser les abus, corrigera les injustices, et montrera à l’homme à quoi ressemble un bon gouvernement !

Parfois, vous voyez un dictateur de ce monde démis de son pouvoir et humilié. Cela donne à réfléchir de voir le sort d’un Saddam Hussein, d’un Mouammar Kadhafi, d’un Robert Mugabe. Cela se produira pour tous « les royaumes de ce monde »―sauf que Dieu a encore un plan pour atteindre ces dictateurs déshonorés et ces dirigeants discrédités.

Qui devrait régner ? La raison pour laquelle nous n’avons pas trouvé la réponse à cette question cruciale, même après des millénaires d’essais, c’est que seul Dieu devrait régner. Les êtres humains n’ont tout simplement jamais eu la capacité de gouverner correctement d’autres êtres humains. C’est la raison du dilemme, et c’est la réponse―la seule réponse.

Quand le Christ reviendra, quand Satan sera enlevé, quand les yeux seront ouverts, les gens commenceront à saisir la plus importante leçon de ces 6,000 dernières années. Voici ce que Jérémie prophétisa au sujet de cette époque : « Éternel, ma force et mon appui, mon refuge au jour de la détresse ! Les nations viendront à toi des extrémités de la terre, et elles diront : Nos pères n’ont hérité que le mensonge, de vaines idoles, qui ne servent à rien » (Jérémie 16 : 19). Les gens dans le monde entier réaliseront qu’on leur a enseigné des mensonges. Ils ont fait confiance à des hommes et ont mis leur foi dans des stratagèmes et des charlatans. Ils seront prêts pour un changement. Ils reconnaîtront pleinement à quel point nous avons besoin du gouvernement de Dieu.

« L’homme peut-il se faire des dieux, qui ne sont pas des dieux ? C’est pourquoi voici, je leur fais connaître, cette fois, Je leur fais connaître ma puissance et ma force ; et ils sauront que mon nom est l’Éternel » (versets 20-21). Les gens arriveront, finalement, à connaître le vrai Dieu ! Il se montrera Lui-même et les amènera sous Son règne.

Proverbes 29 : 2 déclare : « Quand les justes se multiplient, le peuple est dans la joie ; quand le méchant domine, le peuple gémit ». Quand le juste Roi des rois régnera, Il transformera beaucoup de deuil en cris de joie ! La nature humaine sera éradiquée. Les questions de successions seront sans objet. Dieu gouvernera avec un amour, un jugement et une justice parfaits―pour toujours ! Vous pouvez lire plus en détail sur le genre de gouvernement que Dieu établira dans A Form of Government That Works ! [Une forme de gouvernement qui fonctionne !] (page 26).

Ce monde entier qui passera sous le gouvernement de Dieu sera une révolution magnifique. Dieu a réellement un plan pour l’utopie. Et ce moment est presque arrivé―la transition des gouvernements défaillants des hommes à celui du gouvernement parfait de Dieu !

Fr Moa