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La Chine construira une station d’espionnage à Cuba pour découvrir les secrets militaires américains

La Havane, Cuba [GETTY IMAGES]

La Chine construira une station d’espionnage à Cuba pour découvrir les secrets militaires américains

La Chine se prépare à construire une station d’espionnage sophistiquée à Cuba, à seulement 160 kilomètres des côtes américaines, a rapporté le Wall Street Journal le 8 juin. Cette nouvelle installation devrait permettre aux agents de renseignement chinois d’écouter les communications électroniques à travers tout le sud-est des États-Unis.

Le reportage du Wall Street Journal est basé sur le témoignage de fonctionnaires américains ayant accès à des renseignements américains hautement confidentiels. Ces fonctionnaires ont déclaré que la Chine payait plusieurs milliards de dollars américains au gouvernement cubain pour obtenir l’autorisation de construire cette station d’espionnage près de la Floride, et qu'une fois en service, elle permettrait aux agents de renseignement chinois de mener des opérations de renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM. Cela signifie qu'ils pourront espionner les appels téléphoniques, les courriers électroniques et les transmissions par satellite.

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Pendant ce temps, un rapport distinct indique que la Chine exploite déjà une autre base d’espionnage à Cuba depuis au moins 2019.

Ce défi géopolitique audacieux de la part de la Chine intervient quelques mois seulement après que les Chinois eurent lancé un ballon espion au-dessus de l’Amérique. Cela se produit alors que la Chine continue d’envoyer un grand nombre de ses ressortissants aux États-Unis pour espionner et voler des secrets. Il survient aussi alors que des légions de pirates informatiques chinois continuent d’infiltrer des cibles américaines et même de compromettre des infrastructures critiques. Il est clair que les Chinois font preuve d’une détermination tenace et inquiétante pour espionner l’Amérique et lui soutirer ses secrets—en particulier dans le domaine militaire.

Cuba semble avoir accueilli favorablement l’accord afin d’obtenir des liquidités dont elle a cruellement besoin. À partir de 1959, lorsque la nation insulaire est devenue une dictature communiste, son gouvernement s’est appuyé sur l’Union soviétique pour obtenir de généreuses subventions. Mais la dissolution de l’Union Soviétique a mis fin à cette ligne de vie économique, laissant Cuba plongé dans une dépression économique. Dans les années 2000, le pays a commencé à compter sur l'aide du Venezuela, mais cette aide a également été interrompue ces dernières années en raison du chaos économique qui règne dans ce pays. Le gouvernement cubain semble désormais se tourner vers la Chine, qu'il considère comme un nouveau bienfaiteur, et autorise donc les Chinois à établir une base d'écoute sur son territoire.

La présence physique des Chinois aux portes de lAmérique est peut-être encore plus alarmante que l’espionnage. « Washington considère Pékin comme son principal rival économique et militaire », écrit le journal. « Une base chinoise dotée de capacités militaires et de renseignement avancées dans l’arrière-cour des États-Unis pourrait constituer une nouvelle menace sans précédent. »

Parallèlement, la Chine continue de renforcer ses liens avec le Venezuela, le Nicaragua, le Honduras et d’autres pays de la région. Un rapport récent du Center for a Secure Free Society (Centre pour une société libre et sûre) a montré qu’après des années de manœuvres politiques et d’investissements stratégiques, des entreprises chinoises contrôlent désormais des douzaines de ports latino-américains et de nombreuses stations terrestres satellites. « Nombre de ces entreprises d’État chinoises ont des liens avec l’Armée populaire de libération (APL) et sont impliquées dans une quarantaine de projets d’infrastructures portuaires, allant du Mexique au Pérou, qui, combinés à 11 stations terrestres satellites en Amérique latine, confèrent à la Chine un positionnement stratégique dans l’hémisphère occidental », a écrit le Center for a Secure Free Society.

Le pouvoir de la Chine sur les pays d’Amérique latine et des Caraïbes est déjà considérable, et son projet de construire une base d’espionnage à Cuba témoigne de sa détermination à l’accroître encore.

Cette présence croissante de la Chine aux portes de l’Amérique devrait tirer la sonnette d’alarme à Washington. Mais l’administration Biden semble au contraire ignorer largement la menace.

Cette attitude apparemment désinvolte est d’autant plus préoccupante que Cuba et d’autres pays où la Chine s’est implantée se trouvent en plein cœur des principales routes maritimes des États-Unis. Il s’agit d’itinéraires sur lesquels l’Amérique compte pour expédier et recevoir des produits de base essentiels. Dans un article de Mars 2019 intitulé « Preparing to Storm America’s Castle » (Préparatifs pour prendre d’assaut le château de l’Amérique ; disponible en anglais uniquement), la Trompette a mis en garde contre la menace que cela représente :

[L]es Caraïbes sont vitales pour la sécurité des États-Unis. Non seulement cette mer relie la côte Est à l’océan Pacifique via le canal de Panama, mais elle protège l’embouchure du golfe du Mexique. La moitié du commerce maritime américain passe par le Golfe. Une puissance étrangère qui contrôlait les Caraïbes pourrait donc paralyser l’économie américaine en limitant son accès au transport maritime.

Cette réalité géographique explique pourquoi la Russie et la Chine veulent contester la domination des États-Unis dans les Caraïbes. Ces aspirantes superpuissances forgent des alliances avec les gouvernements socialistes de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela. Si ces dictatures latines deviennent des points d’appui pour la Russie et la Chine, une coalition de nations pourrait potentiellement couper l’accès des États-Unis au canal de Panama et fermer le détroit de Floride et le canal du Yucatán.

Aussi inquiétant que puisse paraître un tel siège, les prophéties bibliques de Deutéronome, d’Ézéchiel et d’Ésaïe révèlent qu’il se produira bientôt. Pour comprendre, lisez « Le grand ‘marché des nations’ ».

LA TROMPETTE EN BREF

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