La guerre civile couve au Liban

Des affrontements entre sectes armées ont eu lieu à Beyrouth, au Liban, le 14 octobre, faisant sept morts. Le quartier Tayouneh de Beyrouth a été le théâtre de fusillades entre deux groupes chiites—le Hezbollah et le Mouvement Amal—et les Forces libanaises chrétiennes. Plus de 32 personnes ont été blessées.

Selon des témoins oculaires, plusieurs jeunes hommes sont arrivés dans le quartier en scandant des slogans chiites. Ils ont commencé à parler avec d'autres jeunes hommes du quartier. Une bagarre a éclaté. L'un des habitants a sorti un fusil Kalachnikov, tandis que les manifestants chiites ont sorti des armes de leurs véhicules, y compris des grenades propulsées par fusée.

Le Hezbollah prétend également que, pendant l'affrontement, les Forces libanaises ont utilisé des tireurs d'élite. Les Forces libanaises démentent ces allégations.

Les deux groupes chiites protestaient à l'origine contre la sélection d'un juge chargé d'enquêter sur les origines de l'explosion de nitrate d'ammonium dans le port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts en août 2020. De nombreux partisans du Hezbollah, dont le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qualifient les enquêtes du juge Tarek Bitar de politiquement motivées. Compte tenu de son contrôle du port et de l'utilisation passée du nitrate d'ammonium dans des attaques terroristes, le Hezbollah tente très probablement de brouiller les pistes. Au début du mois d'octobre, Bitar a émis un mandat d'arrêt contre Ali Hassan Khalil, ancien ministre des Finances et associé du Hezbollah.

Quatre heures après le début des hostilités, l'armée libanaise avait désescaladé la situation. Le lendemain de la fusillade, le Liban a observé un jour de deuil. Les écoles et les entreprises ont fermé.

Le lieu des affrontements ne pouvait pas être plus symbolique. Tayouneh était l'un des quartiers les plus touchés pendant la guerre civile libanaise (1975-1990). Pendant la guerre, Beyrouth a été divisée en zones contrôlées par des chefs de guerre concurrents. Les milices chrétiennes et musulmanes s'affrontaient dans les rues pour le contrôle.

Nombreux sont ceux qui craignent que ce dernier affrontement ne soit un signe avant-coureur des choses à venir. Beaucoup craignent que la guerre civile ne reprenne.

« Il n'est pas acceptable que les armes reviennent comme langue de communication entre les parties libanaises, car nous avons tous accepté de tourner cette page sombre de notre histoire », a déclaré le président libanais Michel Aoun dans un discours. Aoun a qualifié la violence de « douloureuse et inacceptable ».

Les partisans du Hezbollah—y compris les médias d'État iraniens—rendent Samir Geagea, chef des Forces libanaises, responsable de ce qui s'est passé. Selon le Jerusalem Post, un média pro-Hezbollah a affirmé que « les militants des Forces libanaises dirigés par Samir Geagea étaient les principaux auteurs de l'attaque ». L'agence de presse iranienne Fars News Agency a évoqué « le plan de Samir Geagea, le chef des Forces libanaises, [avec] Al-Qaïda, parrainé par les Américains » pour contrer la protestation du Hezbollah.

Nasrallah a qualifié l'affrontement de « nouvelle étape » pour le Hezbollah. Le Hezbollah a averti Geagea que 100,000 combattants du Hezbollah s'opposaient désormais à lui. « La plus grande menace pour l'existence des chrétiens et la sécurité de la communauté chrétienne au Liban, ce sont les Forces libanaises », a déclaré Nasrallah.

Depuis des années, le Liban vacille au bord de l'instabilité politique. Mais alors que d'autres États arabes—comme l'Irak, la Syrie et le Yémen—ont sombré dans la guerre civile, le Liban a été épargné. Beyrouth a jusqu'à présent réussi à garder (à peine) la tête hors de l'eau.

Les derniers affrontements pourraient être le signe que la situation va bientôt changer.

« Le 4 août 2020, le monde a été choqué par une explosion massive qui a détruit une grande partie du centre-ville de Beyrouth, la capitale du Liban », a écrit le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, dans « Pourquoi nous vous avons dit de surveiller le Liban  ». « Il est rapidement devenu clair que cette explosion déclenchera probablement un changement politique radical au sein de la nation. »

Un an plus tard, les retombées de l'explosion de Beyrouth ont toujours un effet considérable sur la société libanaise.

Le Hezbollah exerce actuellement une énorme influence au Liban. Ce groupe militant chiite est un mandataire de l'Iran et un ennemi de l'Occident. Mais l'explosion de Beyrouth—et l'implication du Hezbollah dans l'incident—lui aliène de nombreux Libanais.

Nasrallah dirige le Hezbollah depuis 1992. Geagea a dirigé les Forces libanaises depuis 1986, pendant la guerre civile libanaise. Tous deux sont là depuis longtemps. Ils ont peut-être de vieux comptes à régler.

Environ deux tiers des Libanais sont musulmans (répartis à peu près équitablement entre sunnites et chiites). Environ un tiers sont chrétiens, la plupart d'entre eux étant catholiques. Le mélange religieux du Liban le rend particulièrement instable dans le turbulent Moyen-Orient.

Le Liban va-t-il sombrer dans la guerre civile ? Et si une guerre civile éclatait, quelles en seraient les conséquences à long terme pour le Liban ?

Compte tenu de l'importante population chrétienne du pays, une guerre civile pourrait se transformer en une guerre de religion comme ce fut le cas en ex-Yougoslavie. Cela pourrait se transformer en une catastrophe humanitaire.

Il faut également tenir compte des guerres civiles en Syrie et en Irak. Entre les effusions de sang, la montée du terrorisme et l'exode des réfugiés, ces guerres civiles ont obligé les acteurs extérieurs—l'Amérique, l'Europe, l'Iran et la Russie—à s'impliquer.

L'Europe serait le principal acteur à surveiller cette fois-ci. La crise des réfugiés syriens a eu un impact considérable sur l'Europe. Même si le Liban a une population moins importante que la Syrie, toute menace pour sa population catholique attirerait l'attention de l'Europe. Après l'explosion de l'année dernière, le président français Emmanuel Macron a effectué une visite très médiatisée à Beyrouth. Sa présence a été si bien accueillie par les Libanais que beaucoup voulaient que Macron fasse du Liban une colonie française.

Enfin, si la colère de la population contre le Hezbollah devait déborder, une guerre civile pourrait finalement contraindre le Hezbollah—et, par extension, l'Iran—à quitter le Liban.

M. Flurry a déclaré dans une émission de télévision de 2014 : « Cela signifie qu'il va y avoir maintenant une guerre civile, une guerre civile sanglante au Liban pour le contrôle du Liban, et vous allez voir le Liban et la puissance européenne l'emporter dans cette bataille. »

C'est pourquoi nous vous avons dit de surveiller le Liban. Et les derniers affrontements sont des signes que cette prédiction est sur le point de se réaliser.

Pour en savoir plus, veuillez lire « Pourquoi nous vous avons dit de surveiller le Liban  », par Gerald Flurry. Lisez également « L'explosion de Beyrouth : un catalyseur de la prophétie biblique  », par le correspondant à Jérusalem, Brent Nagtegaal.