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LA TROMPETTE

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Relever les ruines : La bataille pour faire revivre le legs de Herbert W. Armstrong (Chapitre Douze)

Lire le chaptire précédent : Repentir sur le lit de mort

« Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. »

Jésus-Christ

Joseph Tkach Jr a introduit le dernier chapitre de son livre, « L’énigme de Herbert W. Armstrong », avec un « avertissement » adressé aux anciens et aux actuels membres de l’Église universelle de Dieu. Il dit : « Ce chapitre n’est, en rien, écrit pour attaquer ou rabaisser Herbert Armstrong. »Il continue ensuite à attaquer M. Armstrong, et à laisser entendre que toutes les allégations des critiques étaient vraies.

Le chapitre « énigme », c’est celui dans lequel il cite M. Armstrong comme ayant soi-disant prétendu : « Je suis Élie. »C’est celui où il y fait le commentaire selon lequel « le pouvoir absolu corrompt absolument », et où il continue ensuite en disant « qu’il n’y en avait pas beaucoup pour défier » M. Armstrong.Il dit : « Alors que l’Église universelle de Dieu avait changé, de manière spectaculaire, et alors que nous faisions face au bouleversement émotionnel lié au fait de trouver qu’une bonne partie de ce que nous croyions était faux, nous avons également eu à faire face aux allégations au sujet de Herbert W. Armstrong et de son fils. »4

Allégations ? Garner Ted Armstrong a été suspendu, de ses fonctions dans l’Église, plus d’une fois, durant les années 1970, pour ses inconvenances sexuelles, et plus tard a été exclu pour tentative de renversement de son père. Mais pourquoi Tkach Jr réunit-il Herbert Armstrong avec son fils dans ce chapitre « énigme » ? Pour attribuer la culpabilité par association—voilà pourquoi. Selon Tkach Jr, à cause des allégations relatives à M. Armstrong et à son fils, « Je sentais que nous devions nous excuser et demander pardon pour nos enseignements passés non bibliques, et notre comportement. »Ce n’était pas seulement pour la conduite de Garner Ted qu’il se sentait obligé de s’excuser—mais pour celle de Herbert Armstrong aussi.

Et tout cela n’est, en rien, une attaque contre M. Armstrong ? « Dieu ne nous a pas demandé d’être les juges de M. Armstrong », dit Tkach Jr juste avant de lancer la même charge pharisaïque que Garner Ted, contre M. Armstrong, en 1979.6

« Nous n’avons, ni ne promouvons, un style de vie extravagant », écrit Tkach Jr. « Nous nous sommes dépouillés, et continuons à le faire, de ces choses opulentes qui ne conviennent pas à une église. »7

Les Tkach ont ainsi vendu tous les sites de fêtes utilisés par les membres de l’Église. Ils ont vendu les camps que M. Armstrong avait construits pour les adolescents. Ils ont fermé les campus du collège que M. Armstrong avait ouverts pour l’Œuvre et pour les jeunes. Ils ont vendu la propriété et tous les bâtiments utilisés pour prêcher l’Évangile au monde. Ils ont vendu l’avion que M. Armstrong utilisait pour visiter les membres et les dirigeants mondiaux. Ils ont vendu aux enchères de l’équipement, des peintures, des sculptures et les cadeaux personnels que des dirigeants mondiaux avaient faits à M. Armstrong. Ils ont vendu la littérature, les bibliothèques, les instruments, les pianos, les lustres, les candélabres et les meubles.

Et maintenant Tkach Jr met en avant leur ruine financière pour démontrer combien était sincère leur intention de transformer l’Église. « À tout moment, dans les dernières années, nous aurions pu mettre un terme aux changements, revenir en arrière, avouer que nous avions eu tort, et aurions pu rechercher les faveurs des membres mécontents (en même temps que leurs portefeuilles). »Ils ont estimé le coût, dit-il, et étaient disposés à supprimer le ministère et l’œuvre de M. Armstrong, même quand ils ont su que cela aboutirait à des pertes financières élevées.

Les faits, les chiffres et les chronologies, cependant, dépeignent un tableau complètement différent.

Une différence choquante dans les priorités

Comme nous l’avons déjà vu dans ce livre, les intentions du Tkachisme de changer des doctrines majeures ont pris naissance dès la mort de M. Armstrong—et même avant. De concert avec la façon trompeuse par laquelle ils ont présenté les changements, ils ont également agi vite pour réduire radicalement plusieurs programmes couronnés de succès que M. Armstrong avait commencés.

Par exemple, en septembre 1986, Tkach Sr a limité le tirage de la Pure vérité à 7 millions.Ainsi dans les huit mois qui ont suivi la mort de M. Armstrong, M. Tkach a décidé d’une réduction de plus de 16 pour cent. M. Tkach a expliqué : « Nous pourrions très facilement avoir un tirage mondial de la Pure vérité de 15 millions, à cette même époque l’année prochaine. Mais cela serait-il une intendance sage ? »10 Il écrit :

Peut-être y a-t-il certains dans l’Église de Dieu qui pensent que je devrais simplement laisser le tirage de la Pure vérité augmenter aussi rapidement que possible, et ensuite me fier à Dieu pour qu’Il nous envoie l’argent pour soutenir cela. Peut-être certains pensent-ils que nous devrions aller sur plus de stations de télévision, chaque fois qu’une nouvelle occasion se présente.11

Combien cette ligne de pensée était radicalement différente de celle de son prédécesseur ! Huit mois avant qu’il ne meure, M. Armstrong a dit : « La voie est maintenant ouverte pour augmenter le tirage de la Pure vérité au-dessus des huit millions, et aller jusqu’à vingt millions ou plus d’abonnés… »12 Pourtant, il était réaliste et sage dans son intendance. Il a dit que l’Église « ne pouvait se permettre de profiter de ces portes » à moins que le revenu n’augmente—et c’est précisément ce qui est arrivé après sa mort.

Mais M. Tkach a précisé dès le début qu’ils n’étaient pas sur le point de mettre un revenu complémentaire vers la première mission de l’Église. Dépenser de l’argent sur l’œuvre de l’Église—une œuvre qu’elle faisait depuis des décennies—était, selon eux, un énorme gaspillage.

Réduire les effectifs

Trois mois après qu’il a mis un plafond sur le tirage de la Pure vérité, en décembre 1986, M. Tkach a décidé de réduire la Bonne nouvelle et la Youth à six numéros par an, au lieu de 10. Le journal de l’Église, le Worldwide News, continuerait à être publié toutes les deux semaines, mais avec huit pages, et non pas 12.13

M. Tkach a donné cette explication étrange pour la réduction de la littérature périodique de l’Église :

J’ai été très inquiet, pendant quelque temps, de ce que beaucoup de membres du peuple de Dieu ne lisaient pas la Bonne nouvelle comme ils le devraient, et en conséquence manquaient de la richesse de l’instruction spirituelle et chrétienne vivante à propos de l’application de la loi d’amour de Dieu dans leur vie, ce dont ils ont extrêmement besoin !14

Quatre ans plus tard, M. Tkach a complètement arrêté la distribution de la Bonne nouvelle, rendant encore plus facile, pour les membres, la poursuite de leur lecture !

Remontons en 1986. M. Tkach a réduit la production de la Bonne nouvelle et de la Youth de 40 pour cent, le contenu du Worldwide News d’un tiers et le tirage de la Pure vérité de 16 pour cent—le tout dans sa première année. Il écrit : « La parole de Dieu est remplie de principes sur la façon de vivre dans la limite de ses moyens, de calculer les coûts et de considérer une question soigneusement, dans la prière, avant de prendre une décision. »15

Cependant, alors même que M. Tkach réduisait les programmes, l’impact résiduel de l’œuvre de M. Armstrong faisait toujours sa marque sur Pasadena. Par exemple, presque 2 millions de personnes ont téléphoné à l’ÉUD en 1986, ce qui était une augmentation de 78 pour cent par rapport à 1985.16 Le revenu de l’Église a également augmenté, finissant à 11,2 pour cent de plus qu’en 1985—à plus de 182 millions de dollars.17

En 1987, ce même double thème a été joué—réduction des programmes alors même que les revenus augmentaient. En mai, Larry Salyer a dit aux ministres que « M. Tkach continue de revoir et d’évaluer les procédures et les techniques que nous utilisons pour faire l’œuvre de Dieu… Sous sa direction, et avec la communication et la coopération améliorées des gestionnaires d’opération, l’Œuvre avance sur beaucoup de fronts ».18 M. Salyer a continué d’expliquer comment ils travaillaient sur un plan quinquennal qui permettrait « une plus grande efficacité et une plus grande productivité » dans l’Œuvre.

Cependant, le même mois, le tirage de la Pure vérité a baissé à 6,9 millions.19 Le mois suivant, en juin, ils ont arrêté d’imprimer le chiffre du tirage dans la table des matières. À sa place, il y avait : « Plus de 20 000 000 de lecteurs dans sept langues ».20 Vers la fin de l’année, même cette ligne avait disparu.

Ils ont également fait un certain nombre de « changements de conception » dans la Pure vérité au cours de la deuxième moitié de 1987. Il s’est produit que ces changements, censément destinés à donner à la revue une « apparence très moderne », ont, également, « réduit les coûts significativement ».21 Autrement dit, ils ont dévalorisé la qualité.

En fin 1987, M. Tkach a écrit : « J’ai souvent dit que nous devrions lutter pour travailler plus efficacement, et non pas seulement plus durement. En tant qu’intendants fidèles, nous devrions toujours être à la recherche d’une meilleure voie—une voie plus sage, plus efficace ou plus productive—pour que tout travail soit fait. »22 Nous en avons beaucoup entendu sur les plans quinquennaux, le travail plus efficace, et sur le fait d’être de sages intendants, pendant les années 1980—tout cela suggérant que M. Armstrong s’y est mal pris avec les revenus de l’Église.

M. Tkach, nous a-t-on dit, était un expert quand il s’agissait de gestion et de travail avec des employés. Un ministre de l’ÉUD a même fait la remarque : « M. Tkach est un gestionnaire. M. Armstrong ne l’était pas. M. Armstrong était un entrepreneur—il voyageait tout le temps. Il n’aimait pas les grandes réunions. M. Tkach s’en sort très bien, réunion après réunion, jour après jour. »23

Du fait de ses compétences en gestion, M. Tkach a censément sauvegardé des tonnes d’argent pendant ces années. En fait, les membres et les revenus ont augmenté, pendant ces années-là, principalement à cause des fruits du travail de M. Armstrong. Vers la fin de 1987, le nombre des membres de l’Église s’était élevé à 88 45524, et le revenu avait augmenté d’un autre 5,5 pour cent pour atteindre un record de 192 millions de dollars.25

L’année suivante, lors d’une conférence des directeurs régionaux, à Pasadena, en juin 1988, M. Tkach a dit aux principaux ministres de l’Église qu’il était en train « d’ôter la graisse » dans l’Œuvre, de manière à augmenter l’efficience et l’efficacité.26

Le fait, c’est qu’en 1988 les revenus de l’Église ont culminé à 201 millions de dollars.27 C’était la première fois qu’ils excédaient 200 millions de dollars, et représentaient 4,8 pour cent de croissance par rapport à 1987. Selon le trésorier de l’Église, Leroy Neff, ils avaient pendant 1988 « presque éliminé toute la dette à long terme », et étaient en capacité de « payer comptant ».28

Cependant, vers la fin 1988, les trois principaux livres de M. Armstrong—Le mystère des siècles, L’Incroyable potentialité humaine et Les Anglo-Saxons selon la prophétie—ont tous disparu de la circulation. Le tirage de la Pure vérité avait été réduit à environ 6,5 millions29, bien que le nombre des membres de l’Église, à travers le monde, s’était élevé jusqu’à 91 68530, et que ses revenus étaient de 23 pour cent plus élevés qu’ils n’avaient été trois ans plus tôt, pendant la dernière année pleine où M. Armstrong était aux commandes.

L’entourage

Le Tkachisme a commencé par vendre, en 1989, l’avion de l’Église, le Gulfstream III, pour 12,5 millions de dollars31. L’année précédente, M. Tkach avait affrété un Boeing 727 pour un voyage en Australasie afin de voir s’il serait possible de voler dans un avion moins cher. Il a écrit :

Comme je l’ai souvent expliqué, nous cherchons continuellement à rendre les diverses opérations de l’Œuvre plus rationnelles et plus efficaces. Il semblerait que ce serait un avantage financier significatif de vendre le g-iii, et d’acheter un Boeing 727 d’occasion, mais bien entretenu.32

Plus tard en 1988, n’ayant pas réussi à trouver le 727 qu’il voulait, M. Tkach s’est résolu à prendre un bac 1-11 britannique. Il n’était que de 3,4 millions de dollars, un prix, a-t-il dit, qui « profiterait » immédiatement à l’Œuvre de Dieu. Il a écrit : « Également, le bac 1-11 a de la place pour tout notre équipement tv nécessaire et tout notre personnel, aussi bien que pour tout personnel complémentaire nécessaire. Le g-iii, comme beaucoup d’entre vous le savent, était extrêmement limité en places et en capacité de stockage ».33 Pour une administration déterminée à « ôter la graisse », il semble que le g-iii plus petit, plus économique aurait mieux répondu à ses besoins—d’autant plus qu’il avait déjà été payé.

En regardant la taille de l’entourage de M. Tkach, cependant, il n’est pas étonnant qu’ils aient eu besoin « d’économiser » de l’argent en achetant un avion de ligne d’occasion, vorace en essence, avec environ quatre fois l’espace de la cabine du g-iii. Pour le voyage en Australasie, quand ils ont affrété le 727, les passagers du voyage de M. Tkach étaient :

Joseph Locke, son assistant personnel ; James Peoples, responsable des systèmes informatiques, et des départements des achats et des voyages, et sa femme, Linda ; Ellen Escat, assistante administrative du Pasteur général ; Michael Rasmussen, assistant de direction et sa femme, Juli ; Julie Stocker, assistante administrative en Communications et Affaires publiques ; et Ross Jutsum, directeur du département de la musique, à Pasadena, sa femme Tammara, et leurs filles, Heidi et Lisa.

Voyageant, également, dans le 727, l’équipage du Gulfstream iii de M. Tkach : Le Capitaine Ken Hopke, le capitaine en second Lawrence Dietrich, le chef de maintenance Dean Mohr et le steward Jay Brothers.

L’équipe de télévision de l’Église se composait de M. Halford et sa femme, Patricia ; du cadreur Gary Werings et sa femme, Gloria ; et de Steve Bergstrom, cadreur et ingénieur des opérations extérieures.34

En comptant M. Tkach, ce sont 21 personnes, pour un déplacement de 21 jours en Australie, Nouvelle-Zélande, Thaïlande et au Sri Lanka—pour visiter les régions où l’Église est implantée. Après leur premier arrêt à Melbourne, l’entourage a pris quatre autres adultes et deux enfants pour la suite du voyage.35  Pourquoi pas ?—il y avait beaucoup de place dans l’avion.

Comparez cela avec le voyage de six jours de M. Armstrong, au Japon, en mars 1985. Il y avait avec lui Ellis La Ravia et Aaron Dean, leurs femmes et son infirmière personnelle, ainsi que les deux pilotes. M. Armstrong avait 92 ans, à ce moment-là—et était aveugle. Il avait été Pasteur général de l’Église pendant plus de 50 ans. Et lors de l’un des derniers voyages internationaux de son ministère, il a pris sept personnes avec lui, en comptant les pilotes.

Il est également intéressant de noter que, pendant le voyage, M. Armstrong a achevé le Chapitre cinq du Mystère des siècles, et a rédigé une lettre pour les membres de l’Église. Il a rencontré le président d’une agence de publicité travaillant pour l’Église, en Asie. Il a rencontré le directeur régional de l’Église pour l’Australie et l’Asie. Il a eu une rencontre privée avec le ministre japonais des Affaires étrangères, et plus tard, a présidé un banquet de 200 représentants gouvernementaux, diplomates et hommes d’affaires japonais. La nuit suivant le banquet, M. Armstrong s’est adressé aux responsables de Japan Life, dont le président avait visité l’Ambassador College un peu plus tôt cette année-là. Avant la fin du voyage, M. Armstrong a parlé, avec un certain nombre de représentants gouvernementaux japonais, de la perspective d’un soutien à un projet en Chine.36

Comparez cela avec le premier voyage de M. Tkach à bord du bac 1-11 d’occasion—un voyage de trois jours vers Washington, D.C., début décembre 1988. Il a assisté à deux assemblées, le Sabbat du 3 décembre, donnant les annonces aux églises du nord et du sud, à Washington. Les deux sermons ont été donnés par des évangélistes qui accompagnaient M. Tkach, au cours de ce voyage. Le dimanche, M. Tkach a assisté à la cérémonie au Kennedy Center Honors, et visité certains des sites dans le district de Columbia, avec son entourage. Voyageant avec M. Tkach, pendant le week-end, il y avait l’équipage de cinq hommes y compris un steward et un chef cuisinier, Michel Rasmussen, David Albert et sa femme, Richard Ames et sa femme, Dibar Apartian et sa femme, Leroy Neff et sa femme et Wayne Shilkret.37

Il semble qu’une abondance de « graisse » aurait pu être ôtée de ce week-end de voyage.

Huit jours après être revenu de Washington, D.C., M. Tkach a pris le bac 1-11 pour un voyage de 13 jours aux Philippines, à Hong Kong et en Malaisie. En plus d’une visite aux congrégations de l’Église, M. Tkach et son entourage ont visité des monuments aux morts, des musées, des zones d’achats, et un village flottant. Voyageant avec M. Tkach, il y avait l’équipage de cinq hommes, l’équipe de tv composée de trois hommes, et Michel Rasmussen, Ellen Escat et Esther Apperson.

En juillet 1989, pour un voyage de 13 jours en Angleterre, Belgique, Italie et Grèce, M. Tkach a pris Michel Feazell, Joseph Locke, Michael Rasmussen, Julie Stocker, M. et Mme Apartian, M. et Mme Hulme, l’équipe de trois hommes de la télévision et les cinq hommes d’équipage—17 personnes en tout.

Dépenser autant d’argent pour ceux qui l’accompagnaient lors de ces voyages—en réservations d’hôtel, en locations de voitures, en nourriture et en faux frais—alors même qu’il a insisté, à plusieurs reprises, sur le fait qu’il ôtait la graisse et travaillait plus efficacement, ne semblait pas inquiéter M. Tkach. De la manière dont il voyait les choses, il faisait économiser des millions à l’Œuvre en remplaçant le g-iii par le bac 1-11.

La « baisse » des revenus de 1989

Trois mois avant le voyage européen, M. Tkach a parlé aux membres, avec enthousiasme, du nouveau plan quinquennal de l’Église, qui avait été achevé en avril 1989. Après l’accentuation de points clefs du plan, dans un article du Worldwide News, M. Tkach écrit : « La baisse actuelle de revenus nous serait encore plus insupportable si nous n’avions pas déjà mis en œuvre des mesures d’épargne, planifiées l’année dernière. »38 Qui sait ce qui serait arrivé à l’Œuvre sans le modèle financier du Tkachisme !

Il a dit aux membres que, si la baisse continuait, « de sévères réductions » devraient être faites, peut-être dans la télévision. Il a dit que, si des stations dans leur région arrêtaient de passer le Monde à venir, leur pasteur pourrait prendre des dispositions pour que des vidéocassettes soient expédiées, par la poste, à la congrégation pour une projection locale.

« Nous devons éviter le gaspillage », a-t-il écrit. Puis finalement : « Au moment où je vous parle, les réserves normales, permettant d’avoir une certaine marge, ont disparu, et nous avons maintenant commencé à creuser dans les réserves obtenues grâce à la vente du g-iii. » Ils ont vendu le g-iii en janvier, et avant avril ils creusaient déjà dans les revenus de la vente !

C’est à ce point que la « crise » était grave, en 1989.

En mai, M. Tkach a écrit : « Avec un budget annuel de 160 millions de dollars, un déficit, même de quelques pour cent, c’est significatif ! » Puis plus tard : « J’ai été déçu d’apprendre qu’un petit nombre était devenu vain et négligent à propos de la dîme, ne semblant pas comprendre que celui qui est négligent sur la dîme vole Dieu. »39

Je ne suis pas sûr de la raison pour laquelle il a utilisé les chiffres du budget de 1985. Le revenu, l’année avant que M. Tkach ne parle de « déficit », était en réalité de 201 millions de dollars. En tout cas, il a continué à marteler ses propos sur la « crise » du budget, pendant tout 1989.

Plus tard en mai, M. Tkach a écrit : « Je sais que tous nous préférerions voir la croissance plutôt que des réductions. Mais comme je l’ai dit plusieurs fois, Dieu attend vraiment que nous vivions selon nos moyens, et nous le ferons certainement. »40 Cela commençait à ressembler à une histoire qui se répétait.

Plus tard cette année-là, en septembre, M. Tkach a encouragé les membres à se préparer pour des diminutions supplémentaires. « Si Dieu voulait que nous marchions dans la foi de manière à croître aussi rapidement que possible, il n’y aurait jamais eu besoin de calculer le coût, ou de s’inquiéter du fait d’avoir à se préparer à gérer la croissance », a-t-il écrit. « L’Église a fait cela, de temps en temps, dans le passé, mais nous finissions toujours par procéder à des réductions sévères parce que le budget ne pouvait tout simplement pas être maintenu. Comme n’importe qui, nous devrions pouvoir apprendre de notre expérience passée. »41

C’était encore une autre façon de rabaisser M. Armstrong, et ses supposées pauvres pratiques de gestion.

« Je souhaite que nous ne puissions avoir un tirage de 10 ou 12 millions pour la Pure vérité tout de suite ! » s’est exclamé M. Tkach. « Mais je dois comprendre que nous ne pouvons nous le permettre maintenant. Je dois, au lieu de cela, faire face au fait qu’il se peut que nous ayons à diminuer légèrement le tirage pour faire ce que Dieu nous a donné à faire. »42

Vers la fin de l’année, la « baisse » totale pour 1989 atteignait, en réalité, le chiffre jamais égalé, de tout temps : 211 777 000 de dollars.43 En vérité, cela ne représentait qu’une augmentation de 5,2 pour cent par rapport à 1988. Mais comme M. Tkach lui-même l’a admis, avec un budget aussi gros que celui de l’ÉUD, « même… quelques pour cent, c’est significatif ! ».

La même année, Larry Salyer a dit à l’Église que le Mystère des siècles était « parmi les pièces de littérature les plus chères » que l’Église avait produites. Des années plus tard, Tkach Jr a dit que le livre était un gouffre financier, et cela impliquait que leurs revenus n’étaient pas suffisants pour soutenir le projet. Pourtant ils ont annoncé le retrait du livre alors que l’Église avait atteint son sommet financier !

Des coupes plus massives

La « crise » du budget de 1989 a déclenché beaucoup plus de réductions dans les programmes que M. Armstrong avait établis. En janvier 1990, M. Tkach a annoncé la décision de supprimer le numéro d’appel gratuit de l’émission de télévision, ce qui ferait économiser à l’Œuvre 3,2 millions de dollars par an. En plus des économies, M. Tkach a dit que l’Œuvre profiterait également, d’une autre manière, de la décision : « La petite somme d’effort supplémentaire qu’il faut pour écrire au lieu d’appeler signifie que la semence (dans ce cas, l’abonnement à la Pure vérité) sera tombée en terre plus fertile. Cela signifierait un tirage de la Pure vérité quelque peu plus petit, mais d’une qualité plus haute. »44 Logique impeccable !

En mars, le Worldwide News a annoncé que le nombre de stations diffusant le Monde à venir était tombé à 123.45 Tout juste un an plus tôt, selon l’article, l’émission avait été diffusée sur 232 stations. À l’époque de la mort de M. Armstrong, le nombre de stations s’élevait à 382.46

En juillet, M. Tkach a dit aux membres : « Le tirage de la Pure vérité, que nous avons dû réduire par rapport au niveau de l’année dernière pour rester dans le budget, se positionne à un chiffre fort de 5 millions ! »47 L’année précédente, il était de plus de 6 millions.48

En septembre, M. Tkach a annoncé qu’il était temps pour le Monde à venir et la Pure vérité de prendre un ton plus religieux. Il s’était aperçu qu’avec l’ancien « ton plus séculier » l’Église pêchait peut-être dans des eaux « où le poisson a arrêté de mordre ».49 Et puisque la Pure vérité serait maintenant plus religieuse, expliquait-il, on n’avait plus besoin de la Bonne nouvelle ! « La nouvelle Pure vérité, a-t-il expliqué,

remplacera les actuelles Pure vérité et Bonne nouvelle (qui ne seront plus nécessaires avec le format de la nouvelle Pure vérité)… Cette approche révisée nous permettra de maximiser l’efficacité avec moins de dépense dans les domaines de la publication, de l’édition et de l’expédition de l’Œuvre.

Puisque M. Armstrong croyait que sa mission confiée par Dieu était double, il a établi la Bonne nouvelle en 1939 en support de la mission secondaire de l’Église—consistant à « nourrir le troupeau » avec de la viande spirituelle.50 Alors que la Pure vérité était principalement utilisée pour prêcher l’Évangile du Royaume au monde en tant que témoignage (la première mission de l’église), La Bonne nouvelle était plus destinée aux membres de l’Église et aux co-ouvriers, bien que plus tard dans son ministère, M. Armstrong l’ait rendue disponible à quiconque voulait étudier la parole de Dieu plus en profondeur.

Mais quand les Tkach ont changé la mission, après la mort de M. Armstrong, ils ont perdu tout intérêt pour le concept de proclamation d’un message au monde. Ils ont donc rendu la Pure vérité plus similaire à la Bonne nouvelle, et ont ensuite complètement supprimé la Bonne nouvelle, décrivant l’action comme un moyen meilleur, et plus efficace, de faire l’Œuvre.

Vers la fin de 1990, M. Tkach a annoncé : « Nous avons réduit le tirage de la Pure vérité en changeant son format pour une approche plus nettement religieuse, orientée vers l’Évangile. »51 Le tirage mondial était tombé à 2,7 millions.

Ainsi, 1990 a commencé avec un tirage de la Pure vérité autour de 6 millions, et celui de la Bonne nouvelle à 1,1 million.52 Vers la fin de cette année-là, la Pure vérité avait diminué de plus de la moitié et la Bonne nouvelle avait été complètement éliminée.

Cependant, malgré cette série de coupes stupéfiantes, l’Église avait, à travers le monde, 97 000 membres, en 199053, et finissait l’année avec pratiquement les mêmes revenus que l’année précédente : 211 243 000 dollars. C’était 29 pour cent de plus que la meilleure année de M. Armstrong—et à une époque où ils faisaient une série stupéfiante de coupes.

On se demande où allait tout cet argent !

L’ambassador college

Comme noté précédemment, M. Tkach a changé la direction de l’Ambassador College dans les mois qui ont suivi la mort de M. Armstrong, en commençant par la décision, en avril 1986, de garder le campus de Big Sandy ouvert. En 1987, M. Tkach écrivait : « L’Ambassador College est peut-être la représentation la plus visible et la plus en vue, pour le grand public, de ce que l’Église de Dieu enseigne et croit. »54 M. Armstrong, bien qu’il plaçait une grande valeur sur l’exemple que l’Ambassador donnait à l’Église et au monde, soulignait continuellement que le but principal du Collège était d’aider à soutenir l’œuvre de l’Église.

Quand M. Tkach a décidé d’obtenir l’accréditation pour le collège, en 1988, il a écrit : « Il nous faut reconnaître que l’Ambassador College sert maintenant un dessein plus grand et plus large pour l’œuvre de Dieu qu’il ne l’a fait précédemment. »55 Ils ont donc commencé à déverser de l’argent pour le Collège.

Au temps de M. Armstrong, les dépenses annuelles, pour le Collège, étaient d’environ 10 pour cent du budget total. En 1989, ce chiffre est passé à 14 pour cent : des 210 millions de dollars que l’Église a dépensés, 30 millions sont allés pour le Collège.56

En 1990, l’Église a dépensé presque 222 millions de dollars (10,6 millions de dollars de plus que ce qu’elle avait reçu)57—dont 17 pour cent sont allés pour le Collège. Ainsi, dans la même année au cours de laquelle ils ont réduit à peu près tous les programmes à cause de la crise budgétaire, ils ont augmenté leur budget pour le collège de 30 millions à 37 millions de dollars58—une augmentation de 23 pour cent. « En 1990, selon le Worldwide News, l’Église a financé approximativement 15 663 000 dollars en construction pour des dortoirs indispensables, des salles de classe et des bureaux pour s’adapter à l’unification [de deux campus à Big Sandy]. »59 Cette même année, le tirage de la Pure vérité a dû être réduit de 6 millions à moins de 3 millions, ils ont dû « ôter » au moins 122 stations de télévision hors du budget60, et la Bonne nouvelle et le numéro d’appel gratuit ont dû être entièrement supprimés.

Voici une simple comparaison entre les budgets de 1987 et de 1990. En 1987, le Tkachisme a dépensé 180 millions de dollars. La répartition du budget ressemblait à ceci :

Publication—24 pour cent

Congrégations locales et ministère—23 pour cent

Radiodiffusion et proclamation de l’Évangile—18 pour cent

Gestion et dépenses générales—18 pour cent

Ambassador College—10 pour cent

Aide aux membres—4 pour cent

Fondation Ambassador—3 pour cent61

En 1990, après une dépense de 222 millions de dollars, la répartition était la suivante :

Congrégations locales et ministère—26 pour cent

Publication—19 pour cent

Ambassador College—17 pour cent

Gestion et dépenses générales—17 pour cent

Radiodiffusion et proclamation de l’Évangile—14 pour cent

Aide aux membres—4 pour cent

Fondation Ambassador—3 pour cent62

Les dépenses pour l’Ambassador College, en 1987, s’élevaient à 18 millions de dollars. Trois ans plus tard, après des réductions énormes dans la prédication de l’Évangile, le budget du collège avait plus que doublé.

L’Ambassador College était devenu le bébé du Tkachisme.

Calculer le coût

Dans son livre, M. Tkach Jr se compare pieusement, lui-même et ses compagnons, à l’apôtre Paul, qui « a renoncé à tout » afin de « gagner Christ »63. Il écrit :

Nos pertes en membres ont abouti à une baisse correspondante des revenus… Avec radicalement moins de membres, et des revenus grandement réduits, les dépenses devaient également être réduites… Nous avons été forcés de congédier la majorité de notre personnel du siège central, de réduire le tirage de la Pure vérité [et plus tard de faire payer la revue], de réduire sévèrement les subventions de l’Université Ambassador [et plus tard de la fermer], de supprimer notre série de concerts acclamés à l’Auditorium Ambassador et de vendre beaucoup de nos actifs [y compris l’Auditorium]…

Faites donc le calcul. Que vous disent ces chiffres ? Si les changements à Église universelle de Dieu ont été de la duperie—un complot de conspirateurs cyniques, élaboré dans des salles arrière secrètes—alors nous ne sommes pas experts pour le déjouer.64

Faisons donc le calcul, comme il le suggère. D’abord, considérez l’âge d’or de l’œuvre de Herbert W. Armstrong à l’Église universelle de Dieu—après qu’il s’est attelé à la remettre sur la voie, à la fin des années 1970, et au milieu des années 1980, quand elle a connu une telle croissance. Pendant les cinq dernières années du ministère de M. Armstrong, entre 1981 et 1985, voici le revenu annuel dont il disposait :

1981 : 108 millions de dollars

1982 : 121 millions de dollars

1983 : 132 millions de dollars

1984 : 148 millions de dollars

1985 : 164 millions de dollars65

Ce revenu s’élevait à 673 millions de dollars. Comparez cela avec les cinq premières années du Tkachisme :

1986 : 182 millions de dollars

1987 : 192 millions de dollars

1988 : 201 millions de dollars

1989 : 212 millions de dollars

1990 : 211 millions de dollars66

Le total pour les cinq ans du tkachisme s’élevait à 998 millions de dollars. Vous imaginez-vous cela ? Ils ont disposé d’environ un milliard de dollars, au cours de leurs cinq premières années !

Parlons-en de cet âge d’or ! C’était quand l’entourage de M. Tkach vivait dans l’aisance ! C’était quand ils ont décidé de fermer le campus de Pasadena et de déverser tout cet argent sur Big Sandy. C’était quand ils ont changé la mission, et réduit sévèrement les dépenses sur de nombreux programmes établis pour prêcher l’Évangile au monde. C’était quand ils ont réduit le tirage de la Pure vérité de 8,4 à 2,7 millions, et réduit le nombre de stations diffusant le Monde à venir de 382 à environ 100 stations. C’était quand la Bonne nouvelle et les livres de M. Armstrong ont été retirés, de manière permanente—et le Mystère des siècles trouvé « criblé d’erreurs ».

Et c’était quand ils ont roulé les membres, les incitant à penser que rien n’avait changé, sauf peut-être des choses mineures que M. Armstrong lui-même voulait, censément, changer.

Tkach Jr a écrit : « L’Église universelle de Dieu a atteint son pic maximal de présence en 1988—deux ans après la mort de M. Armstrong—avec 126 800 membres et 150 000 présences. Ces chiffres sont restés relativement stables jusqu’en 1992, avant qu’une légère baisse n’ait été notée. »67 N’est-ce pas étonnant ? Il n’y a même pas eu de baisse jusqu’en 1992. Ils avaient la puissance nécessaire, en 1986, pour supprimer les enseignements de M. Armstrong, et l’avantage supplémentaire d’une assistance et d’un revenu en hausse, grâce à la popularité des enseignements de M. Armstrong.

Vous vous demandez sans doute pourquoi ils n’ont pas dit aux 150 000 membres de l’Église, en 1988, que le Mystère des siècles était criblé d’erreurs. Je peux vous donner environ un milliard de raisons !

Faisons encore un peu de calcul. Considérez les revenus de la deuxième période de cinq ans du Tkachisme, entre 1991 et 1995 :

1991 : 197 millions de dollars

1992 : 191 millions de dollars

1993 : 176 millions de dollars

1994 : 165 millions de dollars

1995 : 103 millions de dollars68

Ce n’est qu’en 1995 que les revenus de l’Église sont finalement tombés en dessous de ceux que M. Armstrong avait eus dans sa dernière année. Les 164 millions de dollars de M. Armstrong auraient eu plus de pouvoir d’achat en 1994—environ 226 millions de dollars. Mais tout de même, les revenus du Tkachisme pour 1994, l’année où Tkach Sr a donné « Le sermon », comme son fils l’a appelé, étaient de 165 millions de dollars.

Le revenu total pendant leur seconde période de cinq ans s’est élevé à 832 millions de dollars. Dans quelle partie du monde tout cet argent est-il allé ? Ils ont fermé le campus de Pasadena et supprimé le numéro d’appel gratuit, en 1990. Le Monde à venir n’a plus été diffusé en 1994. La série de concerts s’est terminée en 1995. Le tirage de la Pure vérité avait dégringolé. La seule chose qui allait à peu près pour l’Église, c’était le collège à Big Sandy—et ils ont décidé de le fermer en 1997. Cependant, le Tkachisme disposait de 832 millions de dollars, pendant cette deuxième période cinq ans.

Le Tkachisme, de toute évidence, n’est pas l’histoire de quelques dirigeants courageux qui ont calculé le coût, et qui désiraient renoncer à tout pour l’amour de la vérité de Dieu. Entre la mort de M. Armstrong et l’année où Transformée par la vérité est sorti, en 1997, le Tkachisme a eu presque 2 milliards de dollars de revenu. Et il ne s’agit que du revenu. La valeur comptable de la propriété et de tous les équipements qu’ils ont hérités de M. Armstrong était de 83 millions de dollars, selon leur audit de 1987.69 Et presque tout avait déjà été payé.

Tenant compte de l’inflation, imaginez que vous avez hérité d’une propriété valant aujourd’hui 150 millions de dollars, et que vous pourriez compter dessus pour générer 2 et demi à 3 milliards de dollars pendant les 10 à 12 ans suivants. C’était la position des Tkach quand M. Armstrong est mort. Cependant, voyez ce qu’ils ont à montrer.

Faites le calcul. Comment ces hommes pouvaient-ils faire si peu avec autant ? Ne pouvaient-ils pas, au moins, s’en sortir avec un collège modérément couronné de succès ? Ou avec une revue qui était populaire, au moins, dans des communautés chrétiennes ?

Apparemment non. En faisant les calculs, nous voyons que tout ce que le Tkachisme a fait pour « gérer » l’Église universelle de Dieu s’est avéré un misérable échec. Voyant cela, nous avons tout entendu au sujet de leurs plans quinquennaux, de leurs grandes idées, de la somme d’argent qu’ils « ont économisée ». Mais au final, tout s’est effondré. Et maintenant ils veulent que nous voyions leurs échecs répétés comme la validation du courage et de la sincérité dont ils ont fait preuve dans la poursuite de la vérité, sans se soucier du coût ! Ces hommes n’ont rien sacrifié—sauf les vies, et les investissements que des dizaines de milliers d’autres ont faits en support à l’œuvre de M. Armstrong.

Si cela était arrivé dans le monde de l’entreprise, les PDG et les cadres, responsables du détournement d’une société et ensuite du vol déloyal des investisseurs de leur avenir, auraient été renvoyés sinon poursuivis devant une cour de justice.

Mais dans le monde du Tkachisme, un travail géant de duperie mené par des conspirateurs, élaboré dans le secret de salles arrière et ensuite effectué par des imposteurs cyniques et pharisaïques, est salué comme un succès courageux de service et de sacrifice pour le bien de l’humanité.

Financement des retraites

Ces dernières années, le Tkachisme a durement critiqué M. Armstrong pour n’avoir jamais débuté un plan de retraite pour les employés. « Dans le passé, écrit Tkach Jr, en 2003, l’Église universelle de Dieu, aux États-Unis et ailleurs, n’a pris aucune disposition pour la retraite de ses employés. C’était une décision prise par d’autres avant l’administration actuelle, et qui a été héritée par nous »70. Bien sûr, M. Armstrong a toujours eu un programme d’aide généreuse conçu pour aider ceux qui étaient dans le besoin. Mais il était financé par ceux qui payaient la dîme, et payer la dîme, c’est maintenant mal, disent les Tkach. M. Armstrong ne pouvait décidément rien faire de bon !

« On a maintenant remédié aux résultats de ces politiques malheureuses de notre passé », a poursuivi M. Tkach. « Nous faisons des projets pour inscrire les employés des églises américaines dans un plan de retraite financé par les revenus de la vente de la propriété de Pasadena. »71

Doivent-ils être loués pour ce nouveau modèle financier ? Ils ont arrêté de faire toute œuvre, au début des années 1990, et ont fini avec peut-être 100 millions de dollars en valeur de propriété et d’équipements restant là, à prendre de la poussière. Ils ont donc tout vendu, et ont placé « la plus grande part des revenus de la vente », selon Ron Kelly, dans un plan de retraite formel pour les employés actuels.72 Ils ont vendu tout ce que M. Armstrong et ses partisans fidèles ont construit pour faire l’Œuvre de Dieu, et ont ensuite mis de côté les revenus pour ceux qui sont restés à travers la transformation et sont demeurés loyaux à M. Tkach. Il n’y a rien le brillant dans tout cela. Cela ressemble plutôt à une récompense.

Tkach Jr a qualifié le manque de financement de retraite de l’Église de politique « malheureuse » que son administration a héritée. Utiliser cette excuse, en 1986, quand son père a accédé au pastorat, ou même en 1995, quand il a remplacé son père, est une chose. Mais blâmer M. Armstrong pour le manque de plan pour la retraite, en 2003, est un peu fort !

Qu’est-ce que, au juste, les Tkach ont fait pour leurs retraités entre 1986 et 2003 ? Quelques-uns des ministres de longue date qui sont restés avec l’ÉUD ont commencé à prendre leur retraite dans le milieu des années 1990, longtemps avant que la propriété ne soit vendue. Les Tkach n’auraient-ils pas pu prendre des mesures dans cette direction, des années plus tôt, si c’était une erreur tellement énorme de M. Armstrong ? Comme nous l’avons vu, l’ÉUD recevait toujours des centaines de millions de dollars chaque année, au début des années 1990. Ils avaient plus de 2 milliards de dollars de revenu à leur disposition entre la mort de M. Armstrong et le moment où ils ont finalement vendu la propriété en 2004. Ne pouvaient-ils pas concevoir quelque plan de retraite avec 2 milliards de dollars ?

Herman Hoeh, Norman Smith, Dean Blackwell et Richard Rice—tous évangélistes de longue date de l’ÉUD—ont pris leur retraite en 1996. Mais c’est censément la faute de M. Armstrong si les Tkach ne sont jamais arrivés à développer un programme de retraite jusqu’en 2004—18 ans après la mort de M. Armstrong !

Le Docteur Hoeh était un des quatre premiers à être diplômés de l’Ambassador College. Norman Smith a été ordonné évangéliste en 1957—Dean Blackwell en 1964. Tous ces évangélistes, soit dit en passant, étaient dans la soixantaine, à la date de leur retraite—Hoeh avait 67 ans, Smith 66 ans, Blackwell 64 ans et Rice 60 ans.

Avant que le plan Tkach pour la retraite ne démarre en 2004—dépendant de la vente de la propriété, bien entendu—l’ÉUD avait « un programme d’aide discrétionnaire » en place pour ses anciens employés en âge de prendre leur retraite. Selon Tkach Jr, il y avait 240 employés retraités aptes à recevoir une assistance, en mars 2003, qui coûtaient 350 000 dollars à l’Église par mois. En moyenne, cela faisait 1 458 dollars par mois pour chaque retraité, ou 17 500 dollars par an—on ne peut parler de retraite lucrative !

Peut-être est-ce pour cela que Dean Blackwell—évangéliste durant 32 ans—a pris un travail à mi-temps au grand magasin Dillard après sa retraite.

La politique de retraite de M. Armstrong

La retraite était une rareté pour les ministres de l’ÉUD avant la mort de M. Armstrong. Je veux dire, qu’à moins que vous ne soyez physiquement incapable de travailler, comment pouvez-vous prendre votre retraite alors que vous servez Dieu ? Moïse n’a jamais pris de retraite. Ni Pierre, Jean ou Paul. « Les États-Unis sont la seule nation sur terre à mettre à la retraite les gens à 60 ou 65 ans », a écrit M. Armstrong en 1979. « Aux États-Unis la plupart des gens supposent que l’on commence naturellement à perdre ses facultés mentales dès 55 ans. »73 M. Armstrong n’a pas souscrit à cette ligne de pensée. Il a démontré par son travail que les années les plus productives de la vie peuvent se situer longtemps après l’âge « normal » de la retraite. En fait, l’œuvre de l’Église universelle de Dieu n’est vraiment devenue universelle qu’après que M. Armstrong a atteint la soixantaine.

Et si M. Armstrong n’avait pas été rendu à la vie en 1977, les libéraux de Garner Ted auraient détruit l’Église longtemps avant que les Tkach ne le fassent. C’est en août 1977, quand M. Armstrong avait 85 ans, que son cœur et sa respiration se sont tous les deux arrêtés. Il n’avait ni pouls ni tension artérielle. Une infirmière a frénétiquement fait du bouche à bouche, et a massé le cœur de M. Armstrong. Après environ une minute et demie, il a respiré de nouveau tout seul.

Sept mois après sa réanimation, M. Armstrong a dit ce qui suit à un groupe de ministres de l’ÉUD, à Pasadena : « Peu de temps après qu’ils m’ont dit ce qui s’était passé [un arrêt cardiaque], j’ai pensé que si ma tâche entre les mains de Dieu était finie, et que je n’étais plus d’aucune utilité pour Son Œuvre, il aurait mieux valu que je ne sois pas ramené à la vie. »74

Comme l’apôtre Paul, il avait « le désir de s’en aller »75 si Dieu avait fini d’œuvrer à travers lui. Mais ce n’était pas le cas pour Dieu, comme M. Armstrong l’a expliqué plus tard :

Il est maintenant clairement évident que Dieu m’a ramené à la vie—par l’intermédiaire dune réanimation cardio-pulmonaire, après un arrêt cardiaque—dans un dessein essentiel. Si j’étais demeuré dans la mort, l’Église du Dieu vivant aurait été pratiquement détruite par l’élément libéral qui s’était glissé, particulièrement dans l’administration, au siège central, pendant mon absence de Pasadena.76

Et ainsi, à 85 ans, et en mauvaise santé, il a pris la charge et a, tout seul, remis l’Église universelle de Dieu sur la voie ! La retraite n’a jamais été une option—même si les ministres libéraux auraient voulu qu’il la prenne. Si Dieu l’a gardé vivant, c’était pour travailler. « Je ne pense pas ‘prendre de retraite’, quoique j’ai dépassé, il y a longtemps, le prétendu ‘âge de la retraite’ », a-t-il écrit en 1971.77 « Je pense rester à la tâche aussi longtemps que je vivrai. »78

Et parce qu’il a fait cela—même après son arrêt cardiaque—il a non seulement supprimé l’élément libéral mais, de plus, il a conduit l’Église universelle de Dieu dans son âge d’or ! La contribution la plus grande de Herbert W. Armstrong, à l’Église universelle de Dieu, a été faite après que Dieu l’a ramené à la vie en 1977.

À l’époque où le cœur de M. Armstrong avait défailli, les libéraux avaient été très proches de détruire l’Église. Le tirage de la Pure vérité était tombé à un peu plus de 1 million, l’émission le Monde à venir—avec Garner Ted à la direction—pouvait être vue sur seulement 50 stations, et l’Ambassador College s’était métamorphosé en institution séculière.

Alors qu’il se remettait, en 1978, M. Armstrong a intensifié ses efforts pour écrire plus pour les publications de l’Église. Il a achevé son meilleur livre de l’époque, L’Incroyable potentialité humaine. Pour remettre le collège sur la voie, il avait fermé Big Sandy, et avait décidé de commencer, à Pasadena, avec une classe de première année, s’assurant que ce serait en tant que collège de Dieu. En ce qui concerne l’émission télévisée, il a pris les responsabilités de diffusion pour la première fois à 85 ans ! Dans ses premières années, M. Armstrong a ouvert la voie pour l’émission radiophonique. Mais quand il a fait la transition avec la tv en 1967, Garner Ted est devenu le présentateur. Cela a changé brusquement quand M. Armstrong a exclu son fils en 1978, quand Garner Ted a essayé de prendre la direction de l’Œuvre.

Ainsi, la première année après son arrêt cardiaque n’a pas été facile, c’est le moins qu’on puisse dire. Et la pression n’a fait que s’accentuer, en 1979, après que Garner Ted et d’autres dissidents ont convaincu le Procureur général de la Californie de lancer une attaque contre M. Armstrong et l’Église. Garner Ted n’a pas pu maîtriser son père de l’intérieur, il a donc essayé de le faire de l’extérieur. Mais son attaque a, de nouveau, échoué, en 1980.

Et par la suite l’Église a vraiment décollé. La même année que l’état de la Californie a attaqué, M. Armstrong a rétabli la Bonne nouvelle, qui s’était métamorphosée en tabloïd bon marché. Il l’a fait redémarrer, en 1979, avec un tirage de 120 000.

Comme l’Église entrait dans une nouvelle décennie, M. Armstrong a concentré son énergie sur la famille. « La fondation de toute civilisation stable est une structure familiale solide », a-t-il écrit en 1979.79 Il savait que la stabilité de l’Église dépendait, en grande mesure, de la force de ses familles individuelles. Son double plan—Youth Opportunities United (YOU) pour les adolescents et Youth Educational Service (YES) pour les préadolescents—était conçu pour rapprocher les familles et soutenir les parents dans l’instruction de leurs enfants, selon les voies de Dieu. En 1981, à l’âge de 88 ans, M. Armstrong a lancé une nouvelle revue pour les jeunes—Youth 81. Plus tard cette année-là, il a rouvert le campus du collège, à Big Sandy. Il a régulièrement visité les camps des jeunes de l’Église pendant les années 1980. En fait, c’était lorsque M. Armstrong visitait le camp des jeunes, à Orr, dans le Minnesota, en 1985, qu’il est devenu trop malade pour continuer son voyage, ce qui a entraîné son retour prématuré à Pasadena, et, en fin de compte, sa mort. Sa dernière visite sur le terrain, en 1985, a été pour un camp des jeunes. Ensuite, de retour à Pasadena, une de ses dernières interventions publiques a été devant les étudiants à l’Ambassador College, quand il a distribué le Mystère des siècles.

Ces nombreuses activités pour la jeunesse, établies et accentuées à la fin de la vie de M. Armstrong, avaient un énorme impact sur moi personnellement. En plus de me rapprocher de mes parents, elles ont renforcé mes relations avec d’autres pairs de même opinion qui voulaient réussir dans la vie, et éviter les pièges communs à la jeunesse. J’ai voyagé partout dans le nord-ouest avec mon groupe de jeunes pour des tournois sportifs, des danses, des expositions de talents et d’autres activités. Après que mon père a été transféré, en 1985, j’avais les mêmes expériences dans l’Oklahoma, le Texas et le Kansas. J’ai participé aux camps des jeunes de l’ÉUD au Minnesota et au Texas, et ai été accepté en tant qu’étudiant, à l’Ambassador, à Pasadena et à Big Sandy. Tout cela, pendant les années 1980.

C’était l’œuvre que M. Armstrong a faite à l’extrême fin de sa vie, alors qu’il était âgé, qui a eu le plus d’impact sur ma vie.

Et comme les programmes pour les jeunes, toutes les autres activités de l’Église ont connu une croissance prospère après que Dieu eut ramené M. Armstrong à la vie, en 1977. À l’époque où, finalement, il est mort, en 1986—à 93 ans—les revenus annuels de l’Église avaient à peu près triplé. Et après la prise des responsabilités, comme présentateur à plein temps du Monde à venir, à 85 ans, l’émission est devenue une des émissions religieuses au taux d’écoute le plus élevé de la télévision. Les tirages de la Pure vérité, de la Bonne nouvelle et de Youth sont tous montés en flèche.

En 1985, alors qu’il était presque aveugle, M. Armstrong a cependant commencé un autre projet monumental. « Avec l’écriture du nouveau livre, le Mystère des siècles, a-t-il écrit, Dieu m’a aidé, cette année, à faire le meilleur ouvrage de mes 93 années de vie ! »80 Il a fait son meilleur ouvrage pendant la neuvième décennie de sa vie ! En fait, avant sa mort, M. Armstrong a dit qu’il avait compris plus de choses dans les 10 dernières années de sa vie que pendant toutes les décennies précédentes, mises ensembles.81

C’est un énorme niveau d’accomplissement pour un homme qui aurait plutôt dû mourir à l’âge de 85 ans ! « Il aurait été si agréable que je parte à la retraite », a dit M. Armstrong à un groupe de ministres, en 1981, « parce que c’est une charge assez lourde que j’ai à porter ! Mais je ne pense pas à moi, je pense à ce pour quoi j’ai été appelé. Et cela doit être fait. »82

Avec M. Armstrong, l’Œuvre de Dieu venait toujours en premier. « Je ne m’imagine pas diminuer mes efforts », a-t-il écrit en 1968. « La plupart des hommes partent à la retraite alors qu’ils ont 16 ans de moins que moi [il avait 76 ans, à l’époque]. Cette œuvre doit continuer ! »83

Dès 1957, il écrivait : « Quand un homme pense qu’il a déjà atteint le succès, et prend sa retraite—qu’il renonce à tout—il ne vit jamais longtemps. »84 Si jamais M. Armstrong avait tout abandonné, ou s’était mis à la retraite, il serait mort longtemps avant son 93ème anniversaire—comme trois de ces ministres qui ont pris leur retraite dans leurs 60es années sont morts depuis.

M. Armstrong a continué à servir Dieu alors même qu’il était âgé et aveugle. Et de cette manière, il a remis l’Église universelle de Dieu sur la voie, a infligé une défaite à l’état de la Californie lors d’un procès nationalement connu, est devenu une des personnalités religieuses les plus populaires à la télévision, a presque quadruplé la croissance de l’Église dans toutes les catégories majeures, a créé et promu de nombreux programmes pour les jeunes, a voyagé dans le monde pour rencontrer des présidents et des Premiers ministres, et a écrit un livre de 363 pages.

« Pour beaucoup de gens »

Herbert W. Armstrong a préparé son testament le 12 janvier 1986—quatre jours avant sa mort. Sachant qu’il était proche de la mort, sa première directive a été que Herman Hoeh dirige les funérailles « sans pompe et cérémonie excessives ».85

Dans sa deuxième directive, il a légué tous ses biens « de toute espèce et de toute nature » à l’Église universelle de Dieu.86  Réfléchissez à cela. Il avait été Pasteur général de cette Église, pendant plus de 50 ans. Et bien qu’il ait commencé de manière pitoyable et insignifiante, le revenu annuel de l’Église, au moment de sa mort, était de 164 millions de dollars. En tant que fondateur et Pasteur général de l’Église universelle de Dieu, Herbert W. Armstrong aurait pu avoir amassé une fortune personnelle, au moment de sa mort. Telles qu’étaient les choses, la maison dans laquelle il est mort appartenait à l’Église. L’avion dans lequel il voyageait appartenait à l’Église. Les voitures dans lesquelles il se déplaçait appartenaient à l’Église. Et ce qu’il possédait, en réalité, au moment de sa mort—quoiqu’il avait trois enfants vivants—il l’a laissé à l’Église.

Si, en cela, il avait été dans l’opulence extravagante dont l’accusait Tkach Jr, vous pouvez imaginer quel genre de retraite il aurait pu avoir, après 30 ou 40 ans comme Pasteur général ! Cependant, il a servi Dieu, et a travaillé sans relâche jusqu’au jour de sa mort. Et à sa mort, toutes ses possessions matérielles sont revenues à l’Église.

Dans son testament, il a expliqué qu’il a choisi de ne rien laisser à ses descendants, non pas à cause de quelque malveillance à leur égard, mais parce qu’il croyait qu’ils avaient « leurs propres moyens », et parce que le fait de laisser ce qu’il avait pour l’Église, ce serait une garantie que tout « serait mis pour une utilisation plus permanente et plus avantageuse pour beaucoup de gens. »87

Cela résume l’héritage de Herbert W. d’Armstrong.

Même sur son lit de mort, son dernier désir était que tout ce qu’il possédait aille vers l’Œuvre afin que « beaucoup de gens » puissent en profiter.

M. Armstrong mettait la famille de Dieu et l’œuvre de Dieu en premier. Et aussi difficile que cela soit à saisir, en regardant les choses d’un point de vue humain, n’est-ce pas ce que nous devrions attendre d’un homme de Dieu ? Jésus-Christ, après tout, a dit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ».88 C’est ce que Jésus enseignait—et vivait. À une occasion, référencée dans l’Évangile selon Marc, Jésus enseignait à des gens assemblés dans une maison. Un messager l’a interrompu pour Lui dire que Sa mère et Ses frères étaient à l’extérieur, et désiraient Lui parler. Jésus, en réponse, s’est retourné pour regarder la salle remplie, et a demandé : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui : Voici, dit-il, ma mère et mes frères. »89

Ne vous attendriez-vous pas à ce que Jésus-Christ mette la famille de Dieu et l’Œuvre de Dieu en premier ? « Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler », a dit le Christ.90 Ce n’était pas une option pour Lui—Il devait travailler. Il n’a jamais envisagé la retraite. Il a continué à travailler jusqu’au jour où l’humanité l’a assassiné pour avoir mis Dieu en premier.

Mettre Dieu et Son œuvre en premeir est le thème fondamental de la Bible.

Il y a une raison pour laquelle le Christ a appelé ce qui suit le premier et le plus grand commandement : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. »91

L’amour de Dieu est un souci sincère et dévoué pour les autres. C’est donner—d’abord à Dieu, puis secondairement, à toute l’humanité.

Herbert W. Armstrong a mis ce principe—cette loi—en action. Il a donné encore et encore. Ensuite il est mort—épuisé par le lourd fardeau que Dieu avait mis sur ses épaules. Mais Dieu l’a ramené à la vie—et quoiqu’il aurait préféré être mort ou, tout au moins, être à la retraite, il a continué à donner encore huit années et demie ! Son œuvre de toute une vie de service et de sacrifice pour le bien des autres a prouvé, comme notre Sauveur l’avait promis, qu’il y a vraiment plus de bonheur à donner qu’à recevoir.92

Dieu a béni tout ce que Herbert W. Armstrong a fait.

Cependant, il n’a pas fallu longtemps pour que le Tkachisme ruine tout cela.

L’Histoire se répète

« Je veux, frères et sœurs, que vous pensiez à ce qui est arrivé à l’Église de Dieu dans les années 1970, et que vous le compreniez, de peur que l’histoire ne se répète ! Je veux que vous voyiez ‘les fruits’ de la rébellion contre la voie de Dieu et contre le gouvernement de Dieu. »93 M. Armstrong a donné cet avertissement à l’ÉUD moins de sept mois avant sa mort.

Il nous a dit exactement ce qui arriverait si nous n’avions pas tiré la leçon des années 1970. Il a écrit :

Les « fruits » des dirigeants rebelles et des « libéraux » des années 1970 devraient maintenant être clairs pour tous. Après environ 35 ans de croissance stable dans toutes les facettes de l’œuvre de l’Église de Dieu, le taux de croissance a commencé à ralentir, puis s’est entièrement arrêté dans quelques secteurs et, finalement, même des diminutions ont commencé à être connues dans le nombre des postes de radios et des stations de télévision, dans le tirage de la Pure vérité, dans le nombre des membres potentiels, dans le nombre des co-ouvriers, dans le montant des revenus pour l’Œuvre, etc.—tout cela sous la ‘direction’ de l’élément libéral. Il s’agit de faits bien documentés qui ne peuvent être niés.94

Les faits sont têtus, mais le Tkachisme aussi. Même si les leçons avaient été minutieusement documentées, ils ont refusé de leur prêter attention et ont décidé de suivre leur propre voie après la mort de M. Armstrong.

Et l’histoire a fini par se répéter.

À suivre …