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Pose de la première pierre

LA TROMPETTE

Pose de la première pierre

Relever les ruines : La bataille pour faire revivre le legs de Herbert W. Armstrong (chapitre treize)

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« Le siège central de Dieu s’est déplacé maintes fois depuis l’époque de Moïse et des Israélites, dans le désert… Par conséquent, si des déplacements de départements se produisent, ce ne sera pas la première fois que des opérations du siège central se seront produites… »

Joseph Tkach Sr

Pastor General’s Report, du 19 décembre 1989

Mon père a loyalement soutenu le passage de M. Armstrong à M. Tkach en 1986. Il s’est arrangé pour que tous les membres de l’Église, de sa congrégation d’Oklahoma City, signent une carte encourageant le nouveau Pasteur général à poursuivre l’Œuvre. Il a également invité M. Tkach, s’il pouvait trouver quelques instants dans son emploi du temps, à visiter les frères d’Oklahoma.

Après avoir rendu visite aux églises de Phoenix, Big Sandy, Chicago et Anchorage, au début 1986, M. Tkach a accepté l’invitation de mon père, et s’est arrêté à Oklahoma City le 7 juin 1986. Selon le Worldwide News, citant mon père, le sermon de M. Tkach était « le type de sermons qui était bon pour le ministère, et pour paver le chemin... pour le type de sermons que nous devions prêcher au peuple de Dieu. Cela a laissé, à tous, le sentiment, que nous devions être plus ardents pour l’Œuvre de Dieu, nous inspirant à être plus enthousiastes et plus impliqués. « Coordonnant le week-end spécial, mon père s’est arrangé pour que les églises se présentent à M. Tkach avec une carte musicale, de grandes dimensions qui jouait « Salut au chef », un morceau de la fanfare souvent utilisé pour saluer les présidents des États-Unis. Les églises de la région se sont également présentées à M. Tkach avec un objet décoratif en cuivre plaqué or, à placer sur une table, comme don afin de marquer l’appréciation pour sa visite.

Mon père n’était certainement pas contre la nomination de M. Tkach comme Pasteur général. Même après que mon père a commencé à noter, en premier lieu, des changements dérangeants venant de Pasadena, il a essayé de chasser ces inquiétudes de son esprit. Il croyait fermement que Jésus-Christ était le Chef de l’Église. Et si les dirigeants, au siège central, devaient être corrigés pour l’un de leurs nouveaux enseignements, Jésus-Christ s’en chargerait.

Dans la troisième année de la direction de M. Tkach, en 1988, la manière de penser de mon père a commencé à changer.

L’ère laodicéenne

Avant la mort de M. Armstrong, en janvier 1986, les membres de l’ÉUD avaient été avertis à plusieurs reprises de la dernière ère prophétisée de l’Église de Dieu avant le Second retour de Jésus-Christ—cette ère est appelée Laodicée, dans Apocalypse 3. Elle est caractérisée par de la tiédeur spirituelle—Dieu dit que les gens « ne sont ni froids ni bouillants ».Ils se confient dans des choses matérielles, et « n’ont besoin de rien ».3

Le Dr Herman Hoeh a écrit dans sa brochure de 1959, Une véritable histoire de la vraie Église : « Cette condition épouvantable repose maintenant devant nous. Tout comme le reste de l’ère de Sardes existe côte à côte avec l’ère de Philadelphie, de même nous continuerons notre œuvre jusqu’à l’ultime ‘temps de la fin’ quand un autre groupe apparaîtra… »Comme cette déclaration le révèle, nous croyions qu’un autre groupe apparaîtrait séparé de l’ÉUD—bien que sans aucun doute composé principalement d’anciens membres de l’ÉUD.

Mais M. Armstrong n’avait jamais exclu le fait que l’ÉUD, elle-même, puisse devenir laodicéenne, comme la déclaration suivante l’indique : « Mais les mauvaises nouvelles, comme il apparaît, aujourd’hui, mes chers frères et sœurs, c’est que nous, sans aucun doute, de l’ère de Philadelphie... sommes en sérieux danger de devenir aussi l’ère de Laodicée. Je suis personnellement très inquiet à ce sujet. »5

Ce n’est qu’en 1988, que mon père a commencé à voir cela comme une possibilité distincte. En lisant Apocalypse 2 et 3, il a compris que la plupart du temps, les ères de l’Église s’égarent. Une fois qu’il eut accepté ce fait historique, son discernement s’est aiguisé. Il a alors noté beaucoup plus d’enseignements venant de Pasadena qui ne cadraient simplement pas avec la Bible. Vers la fin 1988, il a été pleinement convaincu du mal qui se cachait au siège central de l’Église universelle de Dieu.

Au début de 1989, mon père a commencé à chercher les Écritures pour avoir la perspective de Dieu sur tous les changements. Pourquoi survenaient-ils ? Où cela conduisait-il ? Que devrions-nous faire ?

Transfert à Big Sandy

La toute première fois dont je me souviens avoir entendu mon père exprimer du mécontentement vis-à-vis du siège central, c’était en janvier 1989. En tant qu’étudiant de première année, à l’Ambassador College, à Pasadena, on m’avait laissé entendre la possibilité d’un transfert sur le campus de Big Sandy, pour ma deuxième année. Je savais ce que mon père pensait de l’idée. Quoiqu’il aurait soutenu ma décision de manière ou d’autre, il avait toujours désiré que je reste sur le campus du siège central. Puisque c’était là que la plupart des ministres importants étaient affectés, il pensait que je pourrais apprendre plus à Pasadena.

Lors d’une conversation téléphonique particulière à propos de Big Sandy, cependant, j’ai été surpris de l’entendre m’encourager à demander le transfert. « Le Dr Meredith est à la tête de Big Sandy, me dit-il, je pense qu’il est plus conservateur que certains des ministres, à Pasadena. » Il prit soin de ne pas en dire beaucoup plus.

Je n’ai pas trop pensé à son commentaire, à l’époque. J’étais très enthousiaste de ce qu’il était heureux que je demande le transfert.

Le PGR

Quand Larry Salyer a expliqué dans le PGR pourquoi l’ÉUD arrêtait de distribuer Le mystère des siècles, cela a terriblement bouleversé mon père. Mais lire les propres mots de M. Tkach, deux semaines plus tard, dans le numéro du 14 février—comment le livre avait des erreurs « périphériques ou incidentes »et qu’il était dépassé—c’en était trop. Il devait se soulager.

Il a reçu ce numéro du PGR un vendredi, et m’a alors appelé cette nuit-là, le 17 février 1989. Au premier abord, il a pris soin de ne pas sembler trop perturbé. Poussant un peu ma curiosité, cependant, j’ai pu lui faire révéler comment il se sentait réellement. Il a dit : « Certaines choses que disent les ministres, aujourd’hui, leur auraient valu d’être exclus, si M. Armstrong était là. » J’écoutais sans trop y croire. Les choses allaient-elles si mal ? Il a continué en expliquant qu’ils ont arrêté de distribuer Le mystère des siècles à cause « d’erreurs mineures », et pour des questions « d’argent ». C’était la toute première fois que j’entendais cela. J’étais au siège central, et voici que personne—aucun des ministres, aucun des enseignants, aucun des chefs étudiants—ne m’avait jamais dit que Le mystère des siècles avait été arrêté. Mon père a dit plus tard : « Il se peut bien que nous soyons dans l’ère laodicéenne. » Il m’a également encouragé à lire le livre de Malachie, dans l’Ancien Testament, disant qu’il se pourrait bien que certaines prophéties de ce petit livre s’accomplissaient maintenant.

Tout cela faisait beaucoup à digérer pour un non baptisé de 19 ans. J’ai essayé de mettre ensemble les commentaires de mon père avec d’autres choses dont j’étais au courant. Quatre semaines plus tôt, durant les annonces, lors d’une assemblée, M. Tkach a dit aux frères et sœurs comment il avait été récemment embêté, quand il a découvert que l’un de ses assistants avait été se plaindre, « dans son dos », des changements de l’Église. M. Feazell a suivi ces annonces avec un sermon intitulé « Vérités éternelles ». Il y discutait d’un certain nombre de changements dans l’Église, mais rassurait les membres que certaines choses ne changeraient jamais—ces soi-disant vérités éternelles. Une semaine plus tard, le 28 janvier, le Dr Herman Hoeh a donné un sermon sur le « changement ». Un certain nombre d’entre nous, les étudiants, s’étaient demandé si quelque chose d’important allait se passer.

Pour moi, quelque chose d’important s’est vraiment passé, cette nuit du 17 février. L’homme dans lequel j’avais plus de confiance qu’en aucun autre être humain sur Terre venait de me dire que l’Église dans laquelle j’avais grandi prenait maintenant une direction dangereuse. Cela m’a effrayé.

Le commencement du Message de Malachie

Quelques semaines après notre conversation téléphonique, mon père a commencé un manuscrit pour expliquer, à partir d’une perspective biblique, pourquoi l’ÉUD faisait tant de changements. Il croyait, maintenant, que l’Église était vraiment entrée dans l’ère laodicéenne, et qu’un certain nombre de prophéties bibliques expliquaient comment et pourquoi cela se produisait.

Nous avons continué nos conversations téléphoniques occasionnelles, parlant de l’école, de la famille, et de passages des Écritures qu’il avait étudiés—habituellement les prophètes mineurs. Mais il n’a jamais mentionné son manuscrit. Quand je lui ai dit que j’étais accepté à Big Sandy, le 4 avril, il était content d’entendre que je viendrais à la maison vers la fin de l’été—et que je serais à seulement quelques heures de la maison, durant ma deuxième année. Outre cela, il était content que je m’en aille de Pasadena—le siège du libéralisme anti-Armstrong, pour autant qu’il fût concerné.

Il est arrivé avec ma mère, à Pasadena, le 16 mai, pour la remise de diplôme de ma sœur. Une fois encore, il n’a fait aucune mention du manuscrit. Personne, excepté lui, n’en savait quelque chose—même pas ma mère.

En attendant, les rumeurs allaient bon train, autour du campus, disant que l’Église allait mettre la propriété de Pasadena en vente. Le jour du Memorial Day, le 29 mai, quelques-uns de mes amis sont allés à un match des Dodgers, avec Fred Stevens, le responsable des comptes de l’ÉUD, qui assistait Leroy Neff, le trésorier de l’Église. J’ai pu demander à M. Stevens ce qu’il en était, des rumeurs concernant la vente de la propriété du siège central. Il a dit : « Si jamais quelque chose de ce genre se produit, M. Tkach n’est pas assez stupide pour garder cela secret. » Il a repoussé ces rumeurs qui, selon lui, étaient un « tissu de mensonges ».

La première réaction de mon père

Le vendredi 14 juillet, j’ai pris l’avion pour l’Oklahoma, pour passer le reste de l’été chez mes parents. Mon père est venu me chercher à l’aérodrome, et nous sommes allés directement à Robbers’ Cave, dans le sud-est de l’Oklahoma, où la congrégation de mon père patronnait un camp de jeunes pour les églises de la région de l’Oklahoma. C’est un voyage en voiture de trois heures que je n’oublierai jamais.

Depuis quatre mois, mon père travaillait sur son manuscrit, n’en disant rien à personne. Il y travaillait occasionnellement à la maison, dans son bureau, mais c’était inconfortable et épuisant avec ma mère dans les parages. Son lieu de travail favori était un bâtiment inoccupé, à Enid, dans l’Oklahoma, où il était le pasteur d’une deuxième petite congrégation d’à peu près 100 personnes. À cet endroit, l’Église louait une salle dans un bâtiment inoccupé, pour les assemblées et les études bibliques, et le propriétaire aimait tellement la congrégation qu’il a donné à mon père une clé, et lui a dit qu’il pouvait l’utiliser quand il voulait. Thoreau avait Walden Pond—mon père avait un second bureau, dans une petite ville de l’Oklahoma. Cela a dû lui sembler drôle d’entrer et de sortir avec une machine à écrire d’une salle d’assemblée vide, mais cela marchait bien pour lui. Il a écrit la plus grande partie de son manuscrit dans cet endroit retiré, à environ une heure et demie de la maison.

Quand il est venu me chercher, le 14 juillet, il avait un brouillon du Message de Malachie dans son porte-documents, dans la cabine de la voiture. Pendant le voyage, il m’a parlé d’un certain nombre d’autres choses qui se passaient dans l’Église—de nouveau, des choses dont je n’étais absolument pas au courant. Il a dit que plusieurs ministres étaient mécontents des changements opérés par Pasadena. Ajoutant à ses commentaires faits des mois plus tôt, à propos de l’Église qui était dans l’ère laodicéenne, il a dit qu’il croyait que l’Église se dirigeait vers « une scission définitive ». Il a dit plus tard qu’il voulait que je lise quelque chose qu’il avait écrit, et qui expliquait tout cela. Il avait gardé ce sujet dans son esprit pendant quatre mois. Je pourrais dire qu’il était soulagé de pouvoir exprimer ce qu’il avait sur le cœur. La pensée de lire son document me rendait nerveux.

Et si, après tout, mon père avait tort ? Et si Dieu était derrière tous les changements de l’Église ? Que je lise le manuscrit ou pas, je savais, basé sur ce qu’il m’avait déjà dit, que je devais étudier plus tout seul. Je devais démontrer par moi-même qui avait raison et qui avait tort. Je ne voulais pas tenir les paroles de mon père pour acquises.

J’ai remis la lecture au dimanche matin, deux jours plus tard. Nous avions projeté de retourner à la maison cette après-midi-là. Alors que je le lisais, je pouvais dire que mon père attendait avec inquiétude toute réaction. Il était très agité—entrant constamment dans la cabine et y ressortant, essayant de « s’occuper » alors que je prenais le temps de lire.

J’en avais lu environ la moitié avant que nous n’ayons à rassembler nos affaires pour partir. « Alors, qu’en penses-tu ? », a-t-il demandé quand j’ai arrêté de lire. « Je pense que cela te fera définitivement exclure », ai-je répondu. Le contenu sonnait certainement juste—en fait, c’était inspirant—mais je ne pouvais pas encore m’engager à accepter le document sans avoir fouillé, d’abord, dans les enseignements fondamentaux de M. Armstrong. Comment pourrais-je dire que l’Église s’était éloignée de la vérité alors que je n’avais pas encore entièrement démontré la vérité, en premier lieu ? J’avais 19 ans—j’étais intéressé par le baptême—et avais tellement de choses à apprendre.

Il a été d’accord sur le fait que le contenu le ferait, sans aucun doute, exclure. Mais croyant que cela venait de Dieu, il avait pleinement l’intention de délivrer le message aux dirigeants de l’Église, à Pasadena—peut-être en janvier 1991—à la fin du troisième cycle de 19 ans de l’Œuvre. C’était encore dans un an et demi, ai-je pensé. En attendant, j’avais des études à poursuivre, en tant qu’étudiant de deuxième année, à Big Sandy.

Nous avons parlé de son document pendant presque tout le trajet qui nous conduisait à la maison. Même avec ma compréhension limitée, j’étais plutôt sûr d’une chose : nous étions maintenant dans l’ère laodicéenne. Mais était-ce le rôle de mon père d’en avertir le siège central et l’Église ? C’est la question avec laquelle j’ai le plus lutté, pendant les mois suivants. Pourquoi pas un autre ministre ? N’était-ce pas à un ministre de haut rang du siège central de le faire ? Mon père ne pouvait-il pas prendre soin de son troupeau, dans l’Oklahoma, et laisser quelqu’un d’autre mener le combat ?

« Cette Église est laodicéene »

M. Tkach était à Big Sandy pour mon orientation, le 14 août. Il a donné un message d’introduction étrange—considérant que c’était le démarrage d’une autre année scolaire passionnante. Il semblait paranoïaque, et sur la défensive. Il était vexé de ce que quelques personnes le critiquaient. Il a ensuite critiqué M. Armstrong, disant que, dans le passé, nous nous étions trop concentrés sur la prophétie.

Plus tard, cette semaine-là, j’ai rencontré un étudiant de deuxième année dont le père était également ministre à l’ÉUD. De ce que je pouvais conclure, il semblait que son père était également embêté à cause des changements. Je me rappelle m’être bien senti de cela—je n’étais pas totalement seul dans cette position.

La semaine suivante, le 22 août, j’ai obtenu un travail à mi-temps dans la bibliothèque scolaire. Pour la plus grande part, j’étais responsable de l’organisation et du stockage des sermons, des études bibliques et du forum des cassettes. Nombre de bandes magnétiques plus vieilles, de M. Armstrong et d’autres principaux ministres, n’étaient même pas disponibles pour les étudiants. Mais en tant que responsable des bandes magnétiques, j’avais accès aux archives. Cette merveilleuse collection s’est démontrée inestimable, alors que le semestre avançait. À mesure que les changements s’opéraient dans l’Église, je faisais des comparaisons serrées entre ce qu’ils prêchaient et ce que l’Église enseignait quand M. Armstrong était vivant.

Le dimanche soir, 1er octobre, j’ai appelé mon père pour discuter des sujets concernant l’Église et le collège. Pendant notre conversation, il m’a dit que son assistant, John Amos, avait entendu dire que le siège central avait l’intention d’ôter le Docteur Meredith de sa position de directeur de l’école, à Big Sandy. Mon père a continué, disant qu’il se demandait si je devais continuer à l’AC après ma deuxième année. Ce commentaire m’a plus secoué que la rumeur sur le Dr Meredith.

Quatre jours plus tard, par l’intermédiaire d’une liaison téléphonique, M. Tkach a annoncé que le Dr Meredith était « transféré » à Pasadena pour « écrire des articles ». Il a été remplacé par Dick Thompson. Gary Antion se déplacerait de Pasadena pour remplacer M. Thompson comme doyen des étudiants.

L’annonce, dans son intégralité, était renversante. Mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir enthousiaste aussi. La rumeur que M. Amos avait entendue était, en fait, vraie ! Pour moi, cela indiquait qu’il y avait quelques grondements d’insatisfaction parmi les ministres, tout autour du monde—il ne s’agissait pas seulement de mon père ! S’il y avait, en effet, une scission dans l’Église, avec bon espoir, la majorité se lèverait pour la vérité, ou tout au moins, peut-être, ce serait une division à 50-50.

Cette nuit-là, il m’est arrivé de dîner avec un étudiant nommé Rick. Après que tous, à notre table, sont partis, plaisantant à moitié, il m’a dit que l’Église avait dérivé vers « une attitude tiède ». Une fois qu’il a vu que je ne désapprouvais pas, il est rapidement devenu sérieux. « Cette Église est laodicéenne », a-t-il dit. « Peu importe ce qu’on en dit. Il arrive maintenant la même chose qui s’est produite dans les années 1970, seulement cette fois, je suis assez âgé pour le voir »—cela dit par quelqu’un que je venais juste de rencontrer ! J’ai immédiatement pensé pour moi-même : « Voici quelqu’un avec qui je dois passer plus de temps ». Quand son ami Chris nous a rejoints au milieu de la conversation, j’ai poliment changé de sujet. Rick a lancé : « Oh, ne t’inquiète pas, il pense comme moi ».

C’était trop beau pour être vrai ! Pour sûr, l’immense majorité des étudiants pensait que le transfert du Dr Meredith n’était rien de plus que « des affaires comme d’habitude ». Mais pour moi, tomber par hasard sur deux étudiants qui étaient terriblement vexés par les nouvelles, et sentaient que l’Église était laodicéenne ressemblait à un miracle de Dieu. J’avais vraiment besoin de ces deux types. Tous les trois, nous avons commencé à écouter de vieilles bandes magnétiques ensemble. Nous avons déterré de la vieille littérature dans la bibliothèque pour bien saisir ce que M. Armstrong disait dans tous les enseignements fondamentaux de l’Église. Pendant le reste du semestre, nous étions tous les trois pratiquement inséparables.

Notre dernière fête

Ma famille est venue à Big Sandy pour la fête des Tabernacles à la mi-octobre. Ma sœur a lu le manuscrit de mon père pendant cette fête-là, ce qui nous a donné plusieurs occasions de parler. Elle m’a dit que, bien qu’elle ne puisse rien réfuter dans le document, son seul souci c’était pourquoi cela devait-il être notre père ? Elle et moi luttions pour franchir le même obstacle.

Avant que ne commence la fête, j’ai donné à mon père une copie d’une vidéo que Rick était arrivé à obtenir deux semaines plus tôt. Il s’agissait du sermon de M. Armstrong, de la fête de 1985. C’était celui qui était précédé d’un discours de 20 minutes sur le caractère unique, et l’importance, du Mystère des siècles, avec le passage de M. Armstrong s’adressant aux étudiants de deuxième année. Mon père a ajouté deux points, tirés de cette vidéo, dans son sermon donné le quatrième jour de la fête, le 17 octobre 1989. C’était le dernier message de la fête que mon père donnerait à l’Église universelle de Dieu.

Plus tard, au cours de cette fête, quand M. Tkach a annoncé que l’Église ferait don de 100 000 dollars pour les victimes du tremblement de terre à San Francisco, je me rappelle distinctement mon père disant : « Ils peuvent se permettre de faire une énorme donation pour le tremblement de terre, mais ils ne peuvent pas imprimer Le mystère des siècles. » Il était écœuré.

Dénoncé

Dès que j’ai eu lu le document, au cours de l’été, mon père a commencé à discuter de la direction inquiétante de l’Église avec son pasteur-assistant, John Amos. M. Amos était également dérangé par la direction de l’Église, et ne savait pas comment Dieu avait l’intention de résoudre le problème, jusque vers la fin de la lecture du manuscrit. Il était si enthousiaste de ce que mon père étudiait et écrivait que cela a inspiré d’autant plus mon père à poursuivre le projet, confiant que Dieu le soutiendrait, à la fin.

Il y avait également plusieurs membres, dans la région de l’Église de mon père, qui étaient dérangés par les changements. Mais il était beaucoup plus circonspect à leur égard—ne leur disant rien de son manuscrit, mais seulement que « Dieu mettrait au point les choses ». Trois individus, cependant, ont persisté, demandant à mon père d’expliquer ce qui se passait dans l’Église : Don Avilez et Stuart Powell (deux anciens d’Église locale), et un diacre nommé Dan Elliot. Mon père a finalement accepté de les rencontrer, avec M. Amos, le dimanche 5 novembre. (M. Powell et M. Elliot ont également emmené leurs épouses). Pendant la réunion, qui a duré plusieurs heures, il leur a dit pourquoi il croyait que ces changements arrivaient. Il a plus tard distribué des exemplaires du manuscrit, suggérant qu’ils l’étudient d’abord avant de le rencontrer, à nouveau, quelques semaines plus tard.

Sur la route du retour, avec M. Amos, mon père a exprimé des inquiétudes, se demandant s’il avait fait la bonne chose. Beaucoup des réactions, lors de la réunion, étaient encourageantes—même enthousiastes. Mais il était clair que tous les cinq ont été secoués par les explications de mon père.

La rencontre suivante avait été fixée pour début décembre. Cette fois-ci, quand mon père et M. Amos sont arrivés dans le vieux bâtiment, à Enid (le même où une grande partie du Message de Malachie avait été écrite), les deux épouses n’étaient pas là—seulement les trois hommes. (Au contraire, Mme Amos, qui était maintenant en plein accord avec le soutien de son mari porté à mon père, a décidé d’y assister.) Don Avilez a pris la tête des trois hommes, disant que mon père avait franchi la ligne jaune pour critiquer M. Tkach Sr et le siège central. Quoique peu surpris, mon père et M. Amos ont été tous les deux profondément déçus. Mon père a demandé aux trois hommes de rendre leurs manuscrits, ce qu’ils ont fait, et leur a assuré qu’il livrerait, en fin de compte, un exemplaire à M. Tkach. Jusque-là, il a demandé de garder ces discussions confidentielles.

Plus tard cette semaine-là, Don Avilez a appelé Arnold Clauson à Cape Girardeau, dans le Missouri. (M. Clauson avait été pasteur à Oklahoma City avant que mon père ne le remplace, en 1985.) M. Clauson a ensuite appelé Joseph Tkach Jr, à l’Administration de l’Église, le 6 décembre.

Le secret avait été révélé.

Déplacement du siège central

De manière ironique, j’ai vu le père de Joe Jr à Big Sandy, le même jour où Joe Jr voyait mon père, à Pasadena. (La grande différence, cependant, c’est que je n’ai pas exclu son père.)

Le 7 décembre 1989, M. Tkach Sr était sur le campus pour une pose de la première pierre. Il faisait froid et humide, et le ciel était nuageux—ce qui, quand j’y pense maintenant, semble convenir—considérant ce qui est finalement advenu de leurs grandes idées pour Big Sandy.

L’Église et le Collège étaient passés par tellement de changements—réouverture de Big Sandy, poursuite de l’accréditation, fermeture de Pasadena, etc. De plus en plus, le centre d’intérêt de l’Église s’était déplacé sur le campus de Big Sandy. M. Tkach a écrit dans le PGR du 19 décembre 1989 :

Suite à une étude soigneuse, il y a également la possibilité de déplacer un, ou plus, des principaux départements de l’Œuvre vers Big Sandy, où les coûts de construction sont significativement moindres qu’à Pasadena, et le coût du logement considérablement plus accessible pour nos employés. »7

Ils ont donné de puissants motifs pour déplacer le siège central de Pasadena à Big Sandy. Il a continué : « Si Dieu m’amène à voir que des parties de l’Œuvre devraient être transférées au Texas, la vente d’équipements inutilisés qui en résulterait, ici, aiderait également dans les dépenses de construction là-bas. » Comme il en ressort, il y avait bien quelque chose de vrai dans ces rumeurs que nous avions entendues à Pasadena, plus tôt dans l’année. M. Tkach a même reconnu l’abondance de rumeurs dans son article : « Je comprends que de telles décisions peuvent sembler drastiques au premier abord, à certains (quoique, si j’ai bien compris, des rumeurs circulent depuis des mois). » Selon le rapport, M. Tkach avait commandé « une étude de faisabilité soigneuse et détaillée » sur la possibilité d’un tel mouvement, remontant au printemps 1988.Pas étonnant que des rumeurs aient circulé.

Plus tard, M. Tkach a dit : « Big Sandy a servi de deuxième siège central pendant des décennies », ce qui n’était pas vrai. Il pourrait avoir été un deuxième campus Ambassador College—mais certainement pas un deuxième siège central. Là où M. Tkach se dirigeait devenait évident. « Je crois que Dieu me conduit maintenant à voir qu’un affermissement, autant que possible, de nos ressources, personnel et opérations, par une installation moins coûteuse, peut donner du sens dans la préparation pour les temps économiques cahoteux à venir », a-t-il dit. L’Église était, après tout, au milieu d’une crise financière, en 1989.

Il a continué en expliquant que M. Armstrong, lui-même, a déplacé le siège central de l’Oregon à la Californie, dans les années 1940. « Le siège central de Dieu s’est déplacé plusieurs fois depuis l’époque de Moïse et des Israélites dans le désert. » Ainsi, « si des déplacements de départements se produisent, ce ne sera pas la première fois que des opérations du siège central se seront produites. »9

En effet, les plans pour ce déplacement étaient déjà bien en cours au moment où M. Tkach a informé l’Église de « l’option possible », en décembre 1989. L’ÉUD avait été occupée à acheter des parcelles de terre autour de son campus de 600 hectares, en préparation au déplacement massif. De nombreuses constructions étaient conçues par des architectes. En 1990, l’Église a construit, à la hâte, neuf nouvelles structures à Big Sandy, y compris cinq foyers pour étudiants et une salle de 350 places.

Mais la pierre angulaire de ce programme de construction, c’était le Hall d’Administration—un immeuble de bureaux de trois étages situé au bout de l’entrée principale du campus. Cette construction, une fois l’emménagement achevé, deviendrait le nouveau siège central de l’Église.

Ce que je trouve le plus remarquable, à propos de cette histoire, c’est que le jour même où M. Tkach a posé la première pierre pour un nouveau siège central, à Big Sandy, le siège central de l’Église s’est bien déplacé—mais non pas à Big Sandy. Le 7 décembre 1989, la véritable cérémonie de pose de la première pierre a eu lieu à Pasadena, en Californie—dans le bureau de Joseph Tkach Jr. Ce jour-là, Tkach Jr excluait mon père et John Amos.

C’est le jour où le siège central s’est déplacé de Pasadena, en Californie, à Edmond, dans l’Oklahoma.

À suivre …